YESTERDAY'S NEWS |48
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I've been climbing up all these mountains for so long |
Lentement, je porte la bouteille à mes lèvres, renversant ma tête en arrière pour en boire une gorgée. L’esprit brouillé, je n’arrive plus vraiment à rassembler mes pensées pour en faire quelque chose de cohérent. Je tente de fixer un point au hasard devant moi, en vain. C’est dangereux. Je suis vulnérable, une proie facile. Je ne suis même pas sûr de pouvoir me défendre correctement en cas de besoin. Je tente de me concentrer sur les mots écrits sur la bouteille de vodka bon marché, mais ils se mettent à danser devant mes yeux. Je devrais peut-être rentrer, me mettre un tant soit peu en sécurité. Tant pis. Je hausse les épaules et marmonne, “Na zdrowie”. Santé en russe. Ou en polonais, je n’en sais trop rien. Je prends une nouvelle gorgée et ferme les yeux en sentant l’alcool descendre dans ma gorge. Je m’assois sur le pas d’une porte au hasard, m’appuyant contre un mur pour ne pas tomber. Alors que le sommeil me gagne petit à petit, des voix retentissent non loin de moi et je rouvre les yeux, tournant la tête vers la source du bruit.
Un gars et une fille. Un couple, sûrement… peut-être pas. Ils n’ont pas l’air de beaucoup s’aimer. Je plisse les yeux pour mieux voir, mais ça ne marche pas plus que ça, alors je les rouvre tant bien que mal. Alors qu’ils se rapprochent, mon coeur manque un battement. “Maddy… Madison ?”, je murmure alors qu’un sentiment de panique m’envahit. Ma grande soeur, un fantôme du passé. Je vois l'homme poser ses mains sur elle, collant son corps au sien, sous les protestations de la jeune femme. La panique se transforme en rage à l'etat pur, ce genre de sentiments que je n’ai jamais réussi à contrôler. Je me relève vivement et manque de tomber, mais ça ne m’empêche pas de m’élancer vers cet homme et de l’agripper au niveau du cou, tentant de maîtriser mes mouvements maladroits. Il ouvre la bouche et un son en sort, mais je n’arrive pas à comprendre ses mots, je n’ai plus qu’une chose en tête. Eloigne-le de Maddy. Je lui envoie mon poing au visage et enchaîne par un coup de pied qui rate à moitié sa cible. Une douleur intense m’envahit et me fait tourner la tête, puis je comprends qu’il a répliqué par un autre coup de poing. Je porte ma main à mon nez par réflexe et remarque le sang sur celle-ci, ce qui me pousse à le frapper à nouveau, plusieurs fois, sans m’arrêter. J’en oublie la jeune femme qui se trouve à quelques mètres, alors qu’elle est la raison pour laquelle je m’en suis pris à cet homme. Je revois le visage de ma soeur, me suppliant d’arrêter, de ne pas aller trop loin. Il m’envoie un autre coup à l’arcade sourcilière, puis parvient à mettre de la distance entre nous et il détale, titubant, trébuchant. Je tombe à genoux, essoufflé, sans même prendre le temps de regarder celle pour laquelle je viens de me battre. J’ai la tête qui cogne, du sang sur ma chemise à carreaux, les poings douloureux. J’aurais pu en faire moins, simplement lui demander de la laisser tranquille et m’arrêter là. Mais mon instinct avait repris le dessus, incontrôlable, irrésistible. Pour la première fois, je tourne la tête vers la demoiselle, sans me relever. “Je suis désolé.” Désolé qu’elle ait assisté à cette scène, désolé de ne pas m’être arrêté, désolé d’avoir perdu le contrôle. “Vous devriez partir.”
EXORDIUM.
- Murphy J. CavendishI'm a Mother Fucker
-
Dollars : 2319
Messages : 216
Date d'inscription : 13/06/2018
Avatar : Natalia Dyer.
Crédits : eilyam (ava) | hedgekey (sign)
Âge du personnage : 23 ans (15 mai)
Nationalité(s) : Anglaise.
Signe astrologique : Taureau
Mon personnage, en 5 mots : geek ✽ impulsive ✽ bicurieuse ✽ parfois vulgaire ✽ grande enfant
Quartier de résidence : Eastside
Carrière, métier ou job : Serveuse au karaoké bar (Eastside)
Études (passées ou en cours) : A vaguement tenté des études de médecine... et a laissé tomber au bout de deux ans.
Hobby : Jeux vidéo
Orientation sexuelle : Bisexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par dépit)
I'VE BEEN CLIMBING UP ALL THESE MOUNTAINS FOR SO LONG
Edward & Murphy
« on ne peut pas jouer à dieu sans faire la connaissance du diable. »
C'est l'un de ces soirs où Murphy termine à une heure qui l'inquiète. Elle y a pensé tout le long de son service, et on lui a même proposé de la raccompagner chez elle. La plupart de ses collègues masculins sont gentils, sans paroles déplacées. Même prêts à rendre ce service, de la "raccompagner", pour s'assurer que Murphy rentre chez elle entière. Normalement, le quartier n'est pas des plus dangereux. Au contraire. Et Murphy n'a que quelques mètres à parcourir jusqu'à son appartement. Moins de six-cent. C'est vraiment ridicule. Et... il ne lui est jamais rien arrivé. Sa peur n'est que le résultat de ce qu'elle peut entendre chaque semaine à la radio, à la télévision. Ce qu'elle peut voir passer sur Twitter et Facebook. Les nouvelles ne sont jamais bonnes, pour les femmes. Murphy déteste les actualités, en partie pour ça.
Il n'est pas loin de minuit quand la jeune femme est autorisée à quitter le karaoké bar. Elle a encore refusé qu'on la raccompagne, ne voulant déranger personne. Elle se met en route, son sac à main bien accroché à son épaule, les deux mains sur l'anse en cuir. Elle presse le pas. Il fait une température plutôt agréable, l'air est même presque chaud. Mais Murphy n'a plus son uniforme de serveuse, elle s'est remise en jeans. Ses baskets foulent l'asphalte, elle presse le pas, parce qu'elle sent une présence. Elle se dit que c'est dans sa tête, qu'elle est complètement empoisonnée par la peur. Jusqu'à ce qu'il se mette devant elle. Murphy sourit, gênée, demande à ce qu'on la laisse passer. Tente de continuer son chemin, en vain. L'homme la colle, lui demande comment elle s'appelle. Murphy ne répond pas, elle se contente de presser le pas, l'ignorant autant que faire se peut. Elle se demande ce qu'elle va pouvoir faire s'il se met à la toucher. Elle ne connaît aucune manoeuvre de self-défense. Son spray au poivre est dans son sac à main. Endroit judicieux... Elle se dit qu'elle aurait dû le prendre en main. Oui, elle aurait dû. Mais elle ne le fait jamais, parce qu'elle est trop confiante, Murphy. Apeurée, mais confiante.
Elle tente de faire comprendre à l'homme qu'elle n'a aucune intention de se laisser faire. Autour d'eux, personne ne réagit. Les passants nocturnes détournent les yeux. Même les hommes, qui pourraient s'opposer. Murphy a envie de crier, elle sent déjà les larmes poindre au coin de ses yeux. Elles se mettent à couler sans que la brunette puisse les contrôler quand l'homme se met devant elle et l'agrippe par les épaules pour tenter de l'embrasser, ou de l'emmener dans la ruelle juste à côté. Murphy n'arrive plus à rien distinguer, elle se met à crier, tente de se débattre. Le calvaire ne dure que quelques secondes, car bien vite l'homme se sépare d'elle. Murphy ouvre complètement les yeux, et dans la lumière blafarde du lampadaire au-dessus d'elle voit qu'un autre homme est venu prendre sa défense, rouant de coups son agresseur. Les passants ne font toujours attention à rien, on dirait même qu'ils évitent soigneusement ce bout du grand trottoir. "Arrêtez, il a son compte..." tente d'implorer Murphy, la voix cassée par la peur et les larmes. Elle ne veut pas que son sauveur se fasse embarquer par une voiture de police en patrouille. C'est toujours pour la pomme de la victime ou des défenseurs, dans ces cas-là... Murphy ne connaît que trop bien les issues de telles situations. La victime est traitée de menteuse, les défenseurs d'agresseurs. Fin de l'histoire.
L'homme qui vient de sauver Murphy titube à côté d'elle et tombe à genoux à-même le bitume, alors que l'agresseur s'en va dans le même état. L'homme regarde Murphy, lui dit qu'il est désolé, lui demande de partir. Murphy s'approche, s'agenouille à son tour, et se met à chercher dans son sac à main son paquet de mouchoirs. Elle en tend un à l'homme. "Pourquoi m'en aller ? Vous venez de me sauver la vie..." murmure-t-elle, toujours le mouchoir dans sa main tendue.
Il n'est pas loin de minuit quand la jeune femme est autorisée à quitter le karaoké bar. Elle a encore refusé qu'on la raccompagne, ne voulant déranger personne. Elle se met en route, son sac à main bien accroché à son épaule, les deux mains sur l'anse en cuir. Elle presse le pas. Il fait une température plutôt agréable, l'air est même presque chaud. Mais Murphy n'a plus son uniforme de serveuse, elle s'est remise en jeans. Ses baskets foulent l'asphalte, elle presse le pas, parce qu'elle sent une présence. Elle se dit que c'est dans sa tête, qu'elle est complètement empoisonnée par la peur. Jusqu'à ce qu'il se mette devant elle. Murphy sourit, gênée, demande à ce qu'on la laisse passer. Tente de continuer son chemin, en vain. L'homme la colle, lui demande comment elle s'appelle. Murphy ne répond pas, elle se contente de presser le pas, l'ignorant autant que faire se peut. Elle se demande ce qu'elle va pouvoir faire s'il se met à la toucher. Elle ne connaît aucune manoeuvre de self-défense. Son spray au poivre est dans son sac à main. Endroit judicieux... Elle se dit qu'elle aurait dû le prendre en main. Oui, elle aurait dû. Mais elle ne le fait jamais, parce qu'elle est trop confiante, Murphy. Apeurée, mais confiante.
Elle tente de faire comprendre à l'homme qu'elle n'a aucune intention de se laisser faire. Autour d'eux, personne ne réagit. Les passants nocturnes détournent les yeux. Même les hommes, qui pourraient s'opposer. Murphy a envie de crier, elle sent déjà les larmes poindre au coin de ses yeux. Elles se mettent à couler sans que la brunette puisse les contrôler quand l'homme se met devant elle et l'agrippe par les épaules pour tenter de l'embrasser, ou de l'emmener dans la ruelle juste à côté. Murphy n'arrive plus à rien distinguer, elle se met à crier, tente de se débattre. Le calvaire ne dure que quelques secondes, car bien vite l'homme se sépare d'elle. Murphy ouvre complètement les yeux, et dans la lumière blafarde du lampadaire au-dessus d'elle voit qu'un autre homme est venu prendre sa défense, rouant de coups son agresseur. Les passants ne font toujours attention à rien, on dirait même qu'ils évitent soigneusement ce bout du grand trottoir. "Arrêtez, il a son compte..." tente d'implorer Murphy, la voix cassée par la peur et les larmes. Elle ne veut pas que son sauveur se fasse embarquer par une voiture de police en patrouille. C'est toujours pour la pomme de la victime ou des défenseurs, dans ces cas-là... Murphy ne connaît que trop bien les issues de telles situations. La victime est traitée de menteuse, les défenseurs d'agresseurs. Fin de l'histoire.
L'homme qui vient de sauver Murphy titube à côté d'elle et tombe à genoux à-même le bitume, alors que l'agresseur s'en va dans le même état. L'homme regarde Murphy, lui dit qu'il est désolé, lui demande de partir. Murphy s'approche, s'agenouille à son tour, et se met à chercher dans son sac à main son paquet de mouchoirs. Elle en tend un à l'homme. "Pourquoi m'en aller ? Vous venez de me sauver la vie..." murmure-t-elle, toujours le mouchoir dans sa main tendue.
(c) DΛNDELION
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La jeune femme s’accroupit près de moi et je détourne la tête pour éviter de croiser son regard. La ressemblance est troublante, cette scène paraît même irréelle. L’espace de quelques secondes, je me demande si je suis en train de rêver, pour finalement me réveiller en sueur et sans la moindre blessure au visage. Ça ne m'étonnerait même pas. Elle me tend un mouchoir, que je fixe sans l’accepter. Je ne mérite pas tant de gentillesse… si seulement elle savait. Je ferme les yeux quelques instants, tentant de faire disparaître tant bien que mal les effets de l’alcool que j’ai ingurgité. Je sens mon coeur cogner dans ma tête, je tombe presque. Je rouvre les yeux et prends finalement le mouchoir entre mes doigts, prenant soin de ne pas effleurer ceux de la jeune femme. Doucement, je me tamponne le nez avec le tissu, qui change de couleur instantanément. Je grimace. “Il m’en faudra un autre…”, je murmure, sans oser poser mon regard sur la demoiselle. Je tourne la tête vers la bouteille de vodka, abandonnée sur le pas de la porte où je m’étais installé un peu plus tôt. J’ai envie d’aller la récupérer et de fuir sans me retourner. Mais comme je ne suis pas sûr de réussir à me relever sans retomber, je m’abstiens, préférant répondre à la question de la demoiselle, laissée sans réponse jusqu’à présent. “Je ne suis pas quelqu’un de fréquentable”, je dis simplement, avant de me tamponner l’arcade, sans grimacer cette fois.
Je me lève lentement, m’appuyant sur mes mains abîmées, et rejoins la fameuse bouteille qui me crie de la reprendre. Je m’appuie contre le mur, sentant la douleur traverser mon corps, puis ose un regard vers la demoiselle dont je ne connais pas le prénom. “Vous êtes toujours là”, je constate, fuyant son regard. Ce n’est pas dans mes habitudes de ne pas regarder quelqu'un dans les yeux, mais même son regard me rappelle ma soeur. Je reprends une gorgée du liquide et un léger grognement m’échappe lorsque je sens l’alcool me brûler la lèvre. Cet enfoiré ne m’a pas loupé. “Je vous offrirais bien un verre, mais je n’ai pas de verres. Et puis c’est vraiment pas bon.” Je hausse les épaules, pris d’une soudaine envie de fracasser la bouteille contre un mur. Je me retiens, pourtant, et un soupir franchit mes lèvres. “Vous devriez vraiment rentrer”, je lance, montrant le chemin d’un geste nonchalant. “Plus vous attendez, plus vous risquez de tomber sur un taré.” J’en suis la preuve vivante. Fatigué de rester debout, je me rassois à ma place initiale, déposant la bouteille sur le bitume à côté de moi. Je sens une goutte de sang glisser le long de mon visage, que je balaye du revers de la main. Malgré moi, je pose mon regard sur la demoiselle et la dévisage longuement. Un frisson me parcourt l’échine, et un seul nom me traverse l’esprit. Madison Dawkins.
EXORDIUM.
- Murphy J. CavendishI'm a Mother Fucker
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Dollars : 2319
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Crédits : eilyam (ava) | hedgekey (sign)
Âge du personnage : 23 ans (15 mai)
Nationalité(s) : Anglaise.
Signe astrologique : Taureau
Mon personnage, en 5 mots : geek ✽ impulsive ✽ bicurieuse ✽ parfois vulgaire ✽ grande enfant
Quartier de résidence : Eastside
Carrière, métier ou job : Serveuse au karaoké bar (Eastside)
Études (passées ou en cours) : A vaguement tenté des études de médecine... et a laissé tomber au bout de deux ans.
Hobby : Jeux vidéo
Orientation sexuelle : Bisexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par dépit)
I'VE BEEN CLIMBING UP ALL THESE MOUNTAINS FOR SO LONG
Edward & Murphy
« on ne peut pas jouer à dieu sans faire la connaissance du diable. »
L'homme qui vient de sauver Murphy fixe le mouchoir que celle-ci lui tend, depuis quelques instants. Il a l'air aussi abasourdi qu'elle, comme si une force mystérieuse s'était emparée de lui, l'emplissant jusqu'à le laisser comme il est là, vide et dans l'incompréhension. Murphy ne sait pas vraiment de quelle manière agir avec cet homme, qui empeste l'alcool. Elle peut le sentir, maintenant qu'elle est agenouillée près de lui. Il ferme les yeux, Murphy soupire discrètement. Il finit par accepter le mouchoir qu'elle lui tend, c'est déjà un bon pas en avant. Il en quémande même un nouveau. Murphy ne peut s'empêcher d'avoir un petit sourire. Elle aussi, elle en aurait bien besoin, pour essuyer ses joues encore creusées du sel de sa peur.
- Pas de problème, souffle-t-elle en fouillant une fois de plus dans son sac, prenant garde de ne pas tomber à la renverse, son équilibre n'est pas assuré dans cette position. Tenez, fait Murphy en tendant carrément le paquet de mouchoirs à son sauveur.
Murphy ne sait pas s'il l'a comprise, puisqu'au même moment il lui a dit qu'il n'était pas quelqu'un de fréquentable. La jeune femme hausse un sourcil, ne comprenant pas le sens de ses paroles. Puis, en suivant la direction du regard de l'homme, elle en saisit un morceau. Une bouteille de vodka trône sur un petit escalier, à quelques mètres d'eux. Cela explique l'odeur rance émanant de lui... Murphy se dit qu'il devait vouloir répondre à sa précédente question. Elle ne sait pas quoi ajouter. Elle se contente de le regarder se tamponner son arcade sanguinolente. Se lève en même temps que lui, un peu plus rapidement cela dit. Le suit du regard quand il retourne vers la bouteille de vodka.
- Je ne vais pas partir sans vous remercier, finit par lâcher Murphy, après avoir entendu l'homme lui signifier qu'elle était toujours là.
La brunette ne va certainement pas cracher sur celui qui vient de la sauver d'une agression sexuelle certaine, voire même d'un viol. Il n'a pas l'air très frais, c'est une chose. Mais il a quand même eu ce geste envers Murphy. Que d'autres passants en pleine possession de leurs moyens n'ont pas eu la jugeote ni même la gentillesse d'avoir.
- Pas besoin de verre, répond-elle en souriant légèrement, s'approchant de son sauveur.
Une gorgée de vodka ne lui ferait pas de mal. Et puis elle n'est plus très loin de chez elle... Si l'homme l'accompagne un peu jusqu'au bout de la grande avenue, Murphy pourra rentrer chez elle sans plus aucun souci. L'homme s'assoit sur l'escalier, et Murphy l'imite, tout en gardant une certaine distance.
- Je n'habite pas très loin. Et je ne sais toujours pas comment vous remercier... souffle Murphy, le regard perdu sur une tache de vieux chewing-gum écrasé, sur le bitume devant eux.
Quelques secondes se passent. Murphy sait qu'elle n'aura pas de réponse claire, alors elle ajoute simplement :
- Je m'appelle Murphy.
- Pas de problème, souffle-t-elle en fouillant une fois de plus dans son sac, prenant garde de ne pas tomber à la renverse, son équilibre n'est pas assuré dans cette position. Tenez, fait Murphy en tendant carrément le paquet de mouchoirs à son sauveur.
Murphy ne sait pas s'il l'a comprise, puisqu'au même moment il lui a dit qu'il n'était pas quelqu'un de fréquentable. La jeune femme hausse un sourcil, ne comprenant pas le sens de ses paroles. Puis, en suivant la direction du regard de l'homme, elle en saisit un morceau. Une bouteille de vodka trône sur un petit escalier, à quelques mètres d'eux. Cela explique l'odeur rance émanant de lui... Murphy se dit qu'il devait vouloir répondre à sa précédente question. Elle ne sait pas quoi ajouter. Elle se contente de le regarder se tamponner son arcade sanguinolente. Se lève en même temps que lui, un peu plus rapidement cela dit. Le suit du regard quand il retourne vers la bouteille de vodka.
- Je ne vais pas partir sans vous remercier, finit par lâcher Murphy, après avoir entendu l'homme lui signifier qu'elle était toujours là.
La brunette ne va certainement pas cracher sur celui qui vient de la sauver d'une agression sexuelle certaine, voire même d'un viol. Il n'a pas l'air très frais, c'est une chose. Mais il a quand même eu ce geste envers Murphy. Que d'autres passants en pleine possession de leurs moyens n'ont pas eu la jugeote ni même la gentillesse d'avoir.
- Pas besoin de verre, répond-elle en souriant légèrement, s'approchant de son sauveur.
Une gorgée de vodka ne lui ferait pas de mal. Et puis elle n'est plus très loin de chez elle... Si l'homme l'accompagne un peu jusqu'au bout de la grande avenue, Murphy pourra rentrer chez elle sans plus aucun souci. L'homme s'assoit sur l'escalier, et Murphy l'imite, tout en gardant une certaine distance.
- Je n'habite pas très loin. Et je ne sais toujours pas comment vous remercier... souffle Murphy, le regard perdu sur une tache de vieux chewing-gum écrasé, sur le bitume devant eux.
Quelques secondes se passent. Murphy sait qu'elle n'aura pas de réponse claire, alors elle ajoute simplement :
- Je m'appelle Murphy.
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