YESTERDAY'S NEWS |48
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Ces mots s'appliquaient aussi bien à elle qu'à lui à vrai dire. Il ne pouvait, et ne voulait certainement pas se passer d'elle. Cette journée l'avait bien prouvé. Après tout c'était Tyler qui avait traversé la ville pour se planter devant chez elle. C'est lui qui était allé la rejoindre pour lui dire qu'il ne voulait pas - et ne pouvait pas - n'être qu'un simple ami pour elle. C'était même lui qui, lors de leur première soirée ensemble, avait initié tout ça. Il l'avait embrassée. Il aimait à se dire que c'était l'alcool qui avait voulu ça, combiné avec une discussion à cœur ouvert, et que les choses avaient dégénérées sans qu'aucun des deux n'y puisse rien. Sauf que... quelque part Tyler savait qu'il avait voulu tout ça et qu'il avait en quelques sorte provoqué le destin et pris les choses en main. Alors peut-être que oui, Casey était un peu sa drogue dans un sens. Et l'addiction était sévère. Sauf qu'en général les addictions c'est jamais bon, ça finit toujours mal, et Tyler redoutait ce moment plus que tout. Mais à cet instant précis ça n'avait pas d'importance, ils ne se faisaient pas de mal, bien au contraire. Souffle court, ils restèrent quelques instants dans la même position, contre le mur, écoutant leurs cœurs en plein marathon. "Ouais mais contrairement à elle toi tu sais tenir le rythme." Petit sourire sur les lèvres, Tyler libéra Casey de son emprise, la laissant tout à loisir d'enfiler quelque chose avant de s'affaler sur le canapé tandis qu'il remettait son jogging. Allant vers le frigo il attrapa une bouteille de jus de fruit, but quelques gorgées à la bouteille avant de la reposer et de se diriger vers le canapé à son tour, le sachet d'herbe à la main. Il roula une clope et l'alluma avant de s'allonger, la tête sur les jambes de Casey. "Tu te rends compte que la dernière fois que t'es venue ici, c'était... le début de tout ça ? C'est bizarre mais ça me paraît tellement loin..." dit-il entre deux taffes avant de lui proposer de prendre le relais. "En tout cas je... je suis content que tu sois là." Oui, c'était son max en matière de déclaration d'amour pour le moment. Et puis il avait un peu tout donné déjà ce matin quand il était venu la voir. Qui aurait cru que ça tournerait comme ça ? A la base il était venu lui dire qu'il ne pouvait pas être son ami et qu'il quitterait la caserne parce que c'était trop dur pour lui. Et voilà que quelques heures plus tard, à la fin de la journée, ils étaient ensemble chez lui, à profiter des plaisirs de la chair, fumer des pétards et regarder Danse avec les stars. Non vraiment, qui aurait cru que ça prendrait un tel tournant ?
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Ouais mais contrairement à elle toi tu sais tenir le rythme. La brune ne put retenir un nouveau rire, son dos vibrant contre le torse de son compagnon. Disons que contrairement à l'infortunée danseuse, elle avait surtout un bon partenaire ; de fait, elle ne craignait pas la chute. Ou du moins, pas encore. Elle n'avait aucun moyen de savoir dans quelle guerre elle avait plongé l'esprit de Tyler et évitait pour l'instant trop de se pencher sur ses propres pensées pour comprendre qu'elle en était certainement victime elle aussi. On ne changeait pas d'un claquement de doigts, juste parce que l'un faisait la démarche d'aller vers l'autre et d'avouer qu'il y avait plus qu'une simple amitié, relation professionnelle ou attraction physique. Elle savait qui il était, ainsi qu'au fond, pourquoi elle s'était jusqu'ici préservée de lui depuis le premier jour et le premier échange de regard. Elle avait peut-être une formation d'infirmière mais sa vocation s'arrêtait au bout d'une aiguille : elle ne pouvait pas le soigner de cette « maladie » là, de ce mode de vie qu'il s'était choisi - ou subissait - si lui ne le voulait pas. Tout ce qu'elle était en mesure de faire, c'était de rester dans son déni salvateur, de même que de profiter de ces moments qu'ils s'offraient. Rien de plus. Pour l'instant murmura une petite voix qu'elle chassa aussitôt tandis qu'elle se rhabillait rapidement - du moins, aussi rapidement que ses muscles ankylosés le lui permettaient.
Un instant plus tard, elle s'affalait dans le canapé, ne se redressant, au prix d'un terrible effort, que lorsque Tyler revint dans le salon à son tour. Sur l'écran plat, la compétition des danseurs du dimanche avait continué sans elle et son portable, probablement vibré une bonne dizaine de fois : elle le supposait sans le vérifier, épuisée à la perspective de tendre le bras vers l'appareil. En voilà une qui aurait quelques comptes à rendre à sa meilleure amie le lendemain ... Peut-être qu'il faudrait songer à lui révéler ce qui se passait dans sa vie. Mais pas ce soir. Pour le moment, elle préférait accueillir la tête de l'ambulancier sur ses cuisses, accompagné de l'odeur entêtante de l'herbe et la naissance d'une douce léthargie. Laquelle lui fut arrachée par les paroles de Tyler. « Genre un siècle au moins ! » répliqua-t-elle avec un sourire avant de récupérer le joint sur lequel elle inspira une longue taff. Au point où elle en était, qu'elle soit défoncée un peu plus ou un peu moins ... Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de repenser à cette première fois. Ici, entre eux. Quand elle lui avait affirmé qu'elle, on ne la mettait pas dehors après pour finalement s'enfuir comme une voleuse à l'aube, pressentant déjà que son existence avait opéré un virage à cent quatre-vingt degrés. A tout ce qui s'était passé par la suite, jusqu'à aujourd'hui. Tout était chamboulé. Et ça lui plaisait un peu trop. Quoi que pas autant que l'adorable aveu de son amant. « Moi aussi je suis contente d'être là. » confia-t-elle à son tour, sa main libre venant caresser les cheveux de Tyler alors qu'elle souriait un peu plus. Elle ne demandait rien et pourtant, il trouvait le moyen de lui donner quand même. Peut-être que tout se passerait bien. Peut-être qu'elle avait raison de s'obliger à ne pas s'en faire, à ne rien projeter. Son téléphone vibra encore une fois et pensant qu'il s'agissait de Sonja, elle s'en empara et ouvrit le sms sans faire attention. D'abord sans expression particulière, sa mine vira lentement au choc profond - le temps que son cerveau assimile l'image qu'elle avait devant les yeux. « Oh. Mon. Dieu. » Elle faillit bien en lâcher le joint. Il y avait un type complètement nu sur son téléphone. Nu et au garde-à-vous. « Trish vient de ... M'envoyer une photo d'Igor à poil. » Elle fourra l'appareil sous le nez de Tyler. « Mes yeux brûlent ! Débarrasse-moi de ça ! Pitié ! » geignit-elle, le visage entre les doigts et au comble de la douleur. Plus jamais elle ne pourrait regarder son collègue après ça. Jamais.
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Tyler était bien là, logée contre Casey, profitant simplement de la soirée. A vrai dire il ne s'était jamais senti aussi bien. Faut dire qu'il n'avait jamais connu ce genre de choses non plus, c'était nouveau pour lui, et bon sang que c'était agréable. Bien qu'il ne sache pas vraiment quel nom mettre là dessus. Sur son sentiment ou sa relation avec Casey d'ailleurs. Les deux étaient un peu flous, et franchement c'était peut-être pas plus mal. Tyler avait cette impression que tout devenait beaucoup plus compliqué quand on y mettait des étiquettes. Alors rester comme ça dans l'expectative, juste profiter du moment présent, c'était sûrement beaucoup mieux ainsi. Soudain le téléphone de Casey vibra et elle se mit à crier, elle semblait horrifiée. "Qu'est-ce qui.. oh." fit-il alors que Casey lui foutait une photo d'Igor complètement nu, sous les yeux. Tyler se redressa, le téléphone dans la main. "Mademoiselle Griffith joue les prudes maintenant ? C'est trop mignon !" lança t-il en rigolant. Il effaça la photo et posa le téléphone sur la table basse. "Tu sais ça aurait été beaucoup plus gênant s'il en avait eu une petite. J'veux dire là j'aurais plus pû le regarder dans les yeux... le pauvre..." Il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que des coups retentirent, ils venaient du plafond. "C'est pas bientôt fini oui ?? Tu viens déjà de la tringler et tu recommences ? Et puis c'est quoi ces cris horrifiés, tu t'es trompé de trou Alcott ?" hurla le voisin du dessus. Un homme de 64 ans, divorcé trois fois, sa quatrième femme était décédée, il avait un chat nommé Sumo, et il était super sympa. Enfin, il aimait déconner, et Tyler ça l'amusait. Mais il était bien le seul à aimer Markus dans l'immeuble. Les autres le prenaient pour un vieux grincheux aigri et complètement timbré. Ce qui n'était pas entièrement faux du reste. "La ferme Markus ! Va cirer les boules de ton chat au lieu de me casser les miennes !" répliqua Tyler du même ton avant de se mettre à rire. Il se tourna vers Casey, le sourire aux lèvres. "Mon voisin, Markus. Il est cool."
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D'accord, elle avait déjà imaginé Igor nu. En réalité, elle avait déjà imaginé l'intégralité de l'effectif masculin de la caserne à poil - oui, le chef y compris. Moins pour des raisons lubriques que dans les premiers temps où, même si elle l'avait bien caché, elle se sentait quelque peu stressée dans son nouveau job. Aussi avait-elle commis l'erreur d'appliquer le conseil de sa mère : Quand parler à quelqu'un t'angoisse, imagine-le sans ses vêtements. Aucun doute, cela fonctionnait. Un peu trop, sans doute. Maintenant qu'elle avait pu apercevoir l'un d'entre eux dans toute sa superbe virilité, elle regrettait ses fantasmes nerveux. Et Tyler qui se moquait ! Franchement ! Bien sûr que ça la choquait. C'était Igor, merde ! « Je suis pas prude ! Je respecte juste l'intimité des gens ! Enfin, la plupart du temps ... » Avant qu'elle ait pu expliciter cette dernière phrase ou renchérir sur la taille des attributs du russe débonnaire, des coups et des cris retentirent du plafond. Surprise, elle leva le nez, restant bouche bée face à l'échange entre l'ambulancier et son voisin. Décidément, ils avaient la discrétion d'un troupeau de buffles lancé dans une vallée. Elle se sentait tel Mufasa jeté du haut de sa falaise : piétinée dans le peu de dignité qu'il lui restait. Du moins, ce sentiment dura une demi-seconde avant qu'elle ne se rappelle qu'en réalité, elle se cognait complètement de ce que les autres pouvaient penser. « Mais t'as des murs en carton-pâte, ma parole ! » s'exclama-t-elle en riant à son tour, rendant le joint à son compagnon. « Vous êtes surtout pas discrète, Mademoiselle ! D'ailleurs, Alcott, j'crois avoir reconnu ses cris, non ? Normalement, tu ramènes jamais deux fois la même ! Elle est si bonne que ça ?! » Mieux que le gaufrier péteur, le vieux voisin qui s'invitait à la fête. A nouveau, la brune fut prise d'un fou-rire malgré sa fatigue, à s'en donner quelques crampes supplémentaires. Et dire qu'elle croyait avoir tout vu, tout entendu, aujourd'hui ... A croire qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines.
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Son voisin était une sorte de vieux con un peu aigri, mais Tyler s'entendait bien avec lui et ils avaient une relation pour le moins peu conventionnelle. Ils s'écharpaient par murs interposés, se balançant vannes et piques toutes plus indécentes les unes que les autres. Mais il semblait que cette relation étrange aille aussi bien à Tyler qu'à Markus. Tyler trouvait ça amusant, et certainement que Markus devait apprécier d'avoir un voisin qui ne le haïssait pas. C'était pas un mauvais bougre au fond, il avait juste un humour un peu particulier. Et alors que Markus racontait n'importe quoi sur le fait d'avoir soit-disant entendu la même fille, en vérité il bluffait et Tyler le savait parfaitement. Ou alors l'audition de Markus s'était miraculeusement améliorée, ce qui au final n'était peut-être pas impossible. Mais pendant une seconde, Tyler ignora complètement son duel de vannes obscènes avec Markus. Il baissa les yeux vers Casey et se mit à sourire. Oui, Tyler avait une belle tête de con à la regarder comme ça. Mais il s'en fichait. Pendant une seconde des mots d'une stupidité abrutissante lui passèrent par la tête. Le genre de mots qu'on trouvait dans les comédies romantiques à deux balles où le gars rejoint la fille à l'aéroport à temps, avec un bouquet de roses parfait et qu'ils s'embrassent et qu'ensuite tout le monde les applaudit etc etc. Franchement, est-ce que c'est déjà arrivé ne serait-ce qu'une fois dans la vraie vie ? Tout ça pour en revenir à ces mots stupides. "C'est la bonne". Pff, ridicule. Tyler reprit ses esprits avant de lever vers le plafond. "C'est la meilleure ! Elle est même tellement géniale que je suis sûr que si tu la ferme et que tu nous fous la paix, elle pourrait te présenter quelqu'un ! Ce serait l'occasion d'utiliser les petites pilules bleues. Tu sais, celles dont tu dis ne pas avoir besoin et qui sont pourtant cachées dans ta table de chevet ?!"
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Casey ne réalisa pas immédiatement que son rire s'était suspendu face au regard que le jeune homme posait sur elle. Disons que comme pour beaucoup de choses avec Tyler, elle ne l'avait pas vu venir. Elle ne s'était pas attendue à une œillade aussi intense, à ce point passionnée sans aucune velléité lubrique sous-jacente. Celle-là, elle avait l'écho de tout ce qu'on ne dit pas mais que l'on pense si fort que l'autre parviendrait presque à lire dans votre esprit tout ce que vos lèvres ne parvenaient pas à lâcher. Alors, c'était à son tour de sourire bêtement en lui rendant son regard. Bordel, Griffith, t'as plus dix-sept ans ! s'admonesta-t-elle intérieurement, prenant la mesure de son ridicule digne d'une midinette alors que son compagnon s'ébrouait lui aussi et répliquait vertement à son voisin. « J't'emmerde, Alcott ! Tu verras, quand t'auras mon âge, t'auras de la chance si t'es encore aussi gaillard ! » Nouveau rire de la brune. Pourquoi mater la télé quand on avait ce genre de spectacle en direct. « D'ailleurs, Mademoiselle-la-meilleure, quand vous serez lasse de cet énergumène, n'hésitez pas, j'habite au 6B ... » reprit-il d'une voix suave, en totale contraste avec la façon rustre dont il semblait user avec le voisinage. Chanceuse qu'elle était. « Je garde en tête, promis ! » répondit-elle en secouant la tête, hilare. « Mais pour l'instant, je vais vous laisser à votre petit jeu de 'qui a la plus grosse' et aller me coucher, hein ! Bonne nuit, Markus ! » Il lui souhaita la même, puis, elle en revint à Tyler. « On bosse demain, j'te rappelle. Et je crois qu'on a assez donné pour aujourd'hui. » appuya-t-elle ses dires d'un petit haussement de sourcils mutin. Elle se leva du canapé en grognant, prête à rejoindre la chambre et la douceur d'une bonne paire de draps et refusant de penser à ce fameux « demain » qu'elle venait d'invoquer. Advienne que pourra, les dés étaient de toute façon jetés.
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