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YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
Depuis combien de temps fixe t-il le plafond déjà ? Il a l'impression que ça fait une éternité. Ces derniers jours, ou plutôt ses dernières semaines, à vrai dire il n'a pas compté, il n'a fait que prendre soin de sa mère. Encore une infirmière qui le lâche en lui hurlant que sa mère doit être internée, qu'elle est un danger pour elle-même et pour les autres et que sa place est dans un centre spécialisé. Alors il a essayé de prendre soin d'elle, il a essayé de faire en sorte que ça marche. Il a même pris un congé de son boulot pour ça. Mais il a bien du se rendre à l'évidence, sa mère est totalement ingérable, même s'il a l'impression qu'en sa compagnie elle s'apaise quelques fois. Mais ce n'est plus vraiment elle, elle a perdu l'esprit. Alors quelques jours plus tôt il l'a faite entrer dans un centre spécialisé. Il n'avait pas le choix. Après qu'elle est manqué de faire exploser la maison en laissant le gaz allumé et qu'elle soit partie se balader en pleine nuit avant de se perdre... Il ne pouvait pas la laisser. Alors à contre-coeur il l'a emmenée dans un centre et maintenant il se terre chez lui comme pour cacher sa culpabilité.
Son loft n'est pas très grand mais y a ce qu'il lui faut. Il rumine seul, il ignore ses amis, il ignore tout le monde en fait. Sauf ces filles qu'il ramasse dans les bars voisins et à qui il fait découvrir son lit le temps d'une nuit. Enfin, pas forcément que le lit d'ailleurs. C'est bien son genre ça de gérer ses problèmes avec le sexe. C'est plus simple comme ça.
Tyler soupire, il tourne enfin la tête vers la fille à côté de lui dans le lit. Il ne sait pas comment elle s'appelle, et il s'en fout. "Allez, debout, faut que tu t'en ailles." lâche t-il en se levant. La fille émerge, un peu dans les vappes, elle a pas l'air de comprendre. "T'attends quoi, le déluge ?" dit-il en mettant un pantalon. Il ne fait même pas attention au regard noir qu'elle lui lance, ni à ce qu'elle lui dit. Des injures sûrement, mais ça aussi il s'en fout. Alors qu'elle ramasse ses affaires, il commence à ouvrir la porte, l'invitant le moins subtilement du monde à foutre le camp. "Connard !" s'exclame la fille en lui filant une claque. Tyler ouvre la porte en grand et se retrouve face à face avec Casey. La fille la contourne et s'éloigne d'un pas furieux dans le couloir. "Et on s'appelle hein !" lâche Tyler avec un sourire plein d'arrogance. Il pose enfin les yeux sur Casey. "Casey. Qu'est-ce que tu fais ici ?"
Son loft n'est pas très grand mais y a ce qu'il lui faut. Il rumine seul, il ignore ses amis, il ignore tout le monde en fait. Sauf ces filles qu'il ramasse dans les bars voisins et à qui il fait découvrir son lit le temps d'une nuit. Enfin, pas forcément que le lit d'ailleurs. C'est bien son genre ça de gérer ses problèmes avec le sexe. C'est plus simple comme ça.
Tyler soupire, il tourne enfin la tête vers la fille à côté de lui dans le lit. Il ne sait pas comment elle s'appelle, et il s'en fout. "Allez, debout, faut que tu t'en ailles." lâche t-il en se levant. La fille émerge, un peu dans les vappes, elle a pas l'air de comprendre. "T'attends quoi, le déluge ?" dit-il en mettant un pantalon. Il ne fait même pas attention au regard noir qu'elle lui lance, ni à ce qu'elle lui dit. Des injures sûrement, mais ça aussi il s'en fout. Alors qu'elle ramasse ses affaires, il commence à ouvrir la porte, l'invitant le moins subtilement du monde à foutre le camp. "Connard !" s'exclame la fille en lui filant une claque. Tyler ouvre la porte en grand et se retrouve face à face avec Casey. La fille la contourne et s'éloigne d'un pas furieux dans le couloir. "Et on s'appelle hein !" lâche Tyler avec un sourire plein d'arrogance. Il pose enfin les yeux sur Casey. "Casey. Qu'est-ce que tu fais ici ?"
@casey griffith
- InvitéInvité
Le bar dans lequel il l'avait invité changeait des ambiances festives, pour ne pas dire presque décadentes passées une certaine heure, où elle avait pour habitude de retrouver ses amies. Non, pour le coup, on était plutôt sur un club de jazz à ambiance lounge et tamisée. « Hey Casey, tu m'écoutes ? » l'invectiva Clayton, les sourcils légèrement froncés tandis qu'elle ramenait l'attention sur son rendez-vous. Elle força un sourire enjoué. « Oui, oui, excuse-moi, Clay ! J'ai juste une grosse journée, tu sais ... » Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà, il l'interrompait. « Ouais, non, t'inquiète, je comprends ! Comme je disais, c'est tellement la folie à l'hôpital en ce moment avec le chef de la trauma' qui s'est barré et ... » Et blablabla compléta mentalement l'ambulancière à la place de l'aide-soignant. Putain, qu'est-ce qu'il pouvait parler ! Une vrai diarrhée verbale ! En d'autres circonstances, elle aurait écouté sa tirade égocentrée à propos de « son boulot pourri dans cet hôpital de merde » sans broncher, attendant que l'heure passe, qu'elle lui ait fait raquer quelques verres et se serait éclipsée. Ou alors, elle l'aurait ramené chez elle, histoire de ne pas avoir totalement perdu sa soirée. Quoi que s'il parlait autant au lit que le nez dans sa bière, elle était pas rendue. Bof. Elle devait bien avoir une chaussette à lui rouler en boule dans la bouche qui traînait quelque part.
Bref, le problème ne résidait pas vraiment dans ce date décevant, mais plutôt dans ses pensées. Lesquelles la ramenaient toujours vers un autre, bien que ce fut - oui oui - pour des raisons différentes. Tyler et elle n'avaient pu reprendre qu'un service avant qu'il ne pose trois semaines de congés. Comme ça. Sans prévenir. Et depuis, il faisait le mort. Il ne répondait ni à ses appels, ni à ses sms, pas plus qu'à ses snaps. Enfin si, pour lui dire de lui lâcher la grappe, qu'il « allait bien ». Ses fesses sur la commode, oui ! En un an, ils n'étaient pas restés sans se donner de nouvelles plus de 24h et encore, parce que l'un des deux avait pris une grosse bourre et avait dormi tout ce temps. En somme, la Griffith était rongée par l'inquiétude. « ... Donc là, tu vois, je lui ai dit qu'il y avait pas marqué 'pigeon' sur mon front et qu'elle avait autant besoin de morphine que moi, tu vois, parce que tu vois ... » « J'dois y aller. » Casey s'était levée sans même s'en rendre compte. Hébété, soufflé dans son monologue, il la dévisageait, hébété. « Comment ça ? Déjà ? » « Ouais, désolée, j'ai un truc ... Important à faire. J'avais oublié. Merci pour le verre, Clay. On s'appelle, hein ! » Ou pas. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Un pauvre sourire plus tard, elle filait vers la sortie. Oui, elle avait un truc important à faire. Essentiel, même.
Elle ne savait pas comment son binôme allait prendre son intrusion et à la vérité, elle s'en moquait. Tandis qu'elle grimpait les marches menant à l'étage de chez Tyler, tout ce qui l'intéressait, c'était de le voir et d'être sûre. Sûre qu'il allait aussi bien qu'il le prétendait et franchement, elle en doutait. Arrivée devant sa porte, elle eut à peine le temps de frapper que le battant s'ouvrit, une tornade ne tardant pas à lui passer devant après qu'un bruit de gifle ait fendu l'air. Elle suivit la jeune femme du regard, pour mieux en revenir à l'ambulancier. Torse nu. Une vue plutôt sympa, qu'elle aurait pu apprécier pour peu qu'elle n'ait pas été si énervée. Il venait d'oser lui demander la raison de sa présence. « J'ai posé ma dem' et j'ai pris un job de livreur de pizzas. Quatre fromages, c'est bien ça ? Sans déconner, Tyler, à ton avis ?! » Sans attendre qu'il l'y autorise, elle pénétra dans le loft, ses lèvres maquillées - pour une fois - pincées et sa veste en cuir bruissant sous ses mouvements. Elle avait même sorti les escarpins et le petit haut échancré. Disons qu'avant de changer d'avis, elle avait prévu de mettre toutes les chances de son côté. « Je devrais t'en coller une sur l'autre joue, putain ! Ça fait trois semaines, Ty' ! J'étais hyper inquiète ! » Envahissante, certes, mais honnête.
- InvitéInvité
"T'abuses, t'aurais pu ramener une pizza quand même..." lâche Tyler en levant les yeux au ciel alors que Casey s'insinue chez lui. Casey. Trois semaines qu'il ne l'a pas vue et ça lui fait tout drôle. Il avait besoin de faire le point, c'est sûr, mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit si... difficile. Voir Casey lui fait du bien. Même si elle est énervée contre lui, il sait qu'elle s'est inquiétée et qu'il a agit comme un con. C'est ce qu'il a fait ces trois dernières semaines, agir comme un véritable connard. Et d'habitude il n'a absolument aucun scrupule. Mais... Casey est là, devant lui. Tyler a comme le sentiment qu'il va devoir assumer maintenant. "Ca ne t'as pas empêchée d'aller à un rencart !" lance Tyler en refermant la porte. Il se retourne pour aller chercher son téléphone. "T'es canon au passage." dit-il avant de se plonger dans son téléphone. Il ne prête plus attention qu'à l'écran de son téléphone, il lance l'application d'une pizzeria du coin. C'est qu'elle lui a donné la dalle avec ses conneries. Il commande vite fait quelques pizzas, assez pour ne pas avoir à aller faire des courses. Quoi que, il va bientôt manquer de bière. "Ecoute, j'suis désolé ok ? Mais j'étais occupé." Non Tyler n'a pas trop envie de se justifier, quitte à jouer les connards autant le faire jusqu'au bout non ? Alors il joue le mec blasé qui s'en fout de tout, même si au fond ce ne sont que des mensonges, des images pour recouvrir la vérité. "Bon alors ? C'était si nul que ça ton rencart ? Parce que pour que tu décides de venir me faire la leçon, c'est que ça devait vraiment être horrible ! Laisse-moi deviner: l'aide-soignant bon à rien de la dernière fois ?"
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"Ca ne t'as pas empêchée d'aller à un rencart !" « Pardon ?! Non mais excuse-moi d'avoir une vie, aussi ! » Ahurie, elle le regarde s'éloigner, l'indolence incarnée. Il est sérieux, là ? Trois semaines qu'il se terre certainement dans cet appartement - d'après l'odeur de renfermé - et en plus, il se permet de lui faire une sorte de leçon à elle. L'ambulancière sent son sang s'échauffer. Inspire, Casey, ne lui rentre pas dans le lard, ça risquerait de mal finir ... Et la dernière chose qu'elle veut, c'est s'engueuler avec celui qu'elle considère comme un ami. Bien qu ce soit la première fois que leurs relations passent la porte de leur demeure respective. Quant à sa remarque su son apparence, elle l'esquive d'un haussement d'épaules. Qu'il ne voit pas, de toute façon, puisque monsieur semble tout à coup terriblement absorbé par son téléphone. "Ecoute, j'suis désolé ok ? Mais j'étais occupé." Là, elle ne se gêne clairement pas pour ricaner. « Tu m'en diras tant. T'as retenu leurs noms au moins ? » Pure rhétorique. Se souvient-il seulement de la couleur de leurs cheveux ? S'il les a toutes jetées dehors comme la tornade qui a manqué de la percuter, elle parierait les perruques de sa coloc' que non.
Le Tyler qui lui fait face, elle ne le reconnaît pas. Il lui fait penser aux garçons de leurs débuts, celui qu'elle mourrait d'envie de baffer jusqu'à ce qu'il crie grâce et prenne un peu de plomb dans la cervelle. Heureusement, sous cette façade insouciante, elle avait rapidement réalisé qu'il était plus mature qu'il ne le laissait paraître. Une fois en confiance, son binôme s'avérait un type génial sur bien des points. Mais pas ce soir, non. Si son inquiétude remonte d'un cran, sa hargne en profite pour suivre, elle aussi. Son discours sur Clay achève de faire tomber les dernières barrières de sagesse qu'il subsistait. Ses narines expulsent un soupir courroucé alors qu'elle franchit la distance qui les sépare, lui arrachant tout simplement son cellulaire des mains. « Redescend un coup, Alcott, ou je te jure que je t'en met une ! » gronde-t-elle, menaçante, énervée comme jamais. Et elle le fera, si ça peut lui remettre les idées dans l'ordre. Qu'il essaie de récupérer son cellulaire, juste pour voir ! L'instant d'après, elle traverse le loft pour aller ouvrir les fenêtres, ses talons résonnant furieusement sur le sol tandis qu'elle continue de déblatérer : « Si tu crois que tu vas m'avoir avec tes airs de petit merdeux, tu te fourres le doigt dans l’œil ! Ça prend pas avec moi, ok ? Je suis pas une de tes meufs ramassées dans un bar, je suis ta coéquipière. Tu l'as oublié entre deux 90C ? » Elle avise la première porte qu'elle trouve. La chambre. Parfait. Là aussi, ça sent le fauve. Pourvu qu'elle glisse pas sur une capote usagée, elle ne répondrait plus d'elle. Trouvant le tee-shirt du jeune homme, elle revient dans le salon et le lui balance à la figure. « Et habille-toi ! Tes tablettes de chocolat me calmeront pas non plus, gros débile ! » D'accord, il leur est déjà arrivé de se disputer. De plus, Casey est du genre sanguin, donc il n'y a rien de très extraordinaire à le voir monter dans les tours. Sauf que de là, le stade du « je suis juste un peu énervée donne-moi des samoussas et on oublie tout » a largement été dépassé. « Trois putains de semaines à me faire un sang d'encre ! A me demander si quelque chose de grave était arrivé, si tu allais bien, si ... A devoir travailler avec le 22 ! Tu m'as obligé à travailler avec le 22, tu réalises ou quoi ? Alors maintenant, pose ton joli cul sur ce canapé et explique-toi ! » En tout cas, elle, elle se laisse choir dessus, bras croisés sous sa poitrine. S'il veut la déloger, ce ne sera pas sans de bonnes explications.
- InvitéInvité
Tyler regarde Casey faire. Elle lui enlève son téléphone des mains - heureusement, il a eu le temps de finaliser la commande - elle ouvre les fênetres, elle lui balance un tee-shirt le tout en lui hurlant dessus. Elle s'est inquiétée, il le sait, mais il n'avait pas la tête à ça. Et puis de toute façon pourquoi s'est-elle inquiétée à ce point ? Il lui a dit qu'il allait bien. Il n'est pas un gosse de 5 ans lâché dans la nature quand même, merde. Et puis en plus ils ne sont pas si proches de ça, du moins pas en dehors du boulot. Alors pourquoi est-ce qu'elle s'en soucie ? Ces questions lui traversent si rapidement l'esprit qu'il les oublie presque aussitôt. Pour le moment une colère monte en lui. Une colère refoulée depuis ces trois dernières semaines, ou peut-être même plus longtemps, il n'en sait rien. Tout ce qu'il sait c'est qu'elle est là, quelque part, et qu'elle remonte à la surface. Il a beau vouloir garder son calme, il sait d'avance qu'il n'y arrivera pas. "Non mais tu t'entends ?" s'exclame Tyler subitement. "Le monde ne tourne pas autour de toi ok ? Excuse moi d'avoir une vie et de pas avoir répondu à tes 8000 messages. Mais voilà j'étais occupé et j'ai pas répondu, c'est pas un crime que je saches, merde !" Les mots sortent tout seuls. Il n'est même pas sûr de penser ce qu'il dit. A vrai dire il n'est même pas vraiment sûr de ce qu'il dit. "Et puis d'abord c'est quoi ça, tu te prends pour qui exactement ? A débarquer chez moi et à piquer ta petite crise pour quelques textos sans réponses ? Parce qu'à moins qu'on soit ensemble sans que je sois au courant j'ai aucun compte à te rendre. Alors c'est toi qui va redescendre un coup et me foutre la paix parce que tu commences sérieusement à me casser les couilles là tu vois !" Voilà, il a piqué sa crise lui aussi, mais il n'est pas soulagé le moins du monde. C'est même tout le contraire à vrai dire. S'il avait réussi à oublier ses soucis ces derniers jours, tout lui revient en pleine gueule sans qu'il ne puisse rien contrôler. Et voilà que maintenant il se sent plus bas que terre.
- InvitéInvité
Il lui fait mal. La Griffith est blessée par ses paroles bien davantage que ce que ses sourcils froncés et sa bouche tordue par la rage ne le laissent deviner. Elle le regarde haleter après avoir craché son venin et malgré elle, ressent la détresse derrière ses insultes. Pour autant, elle ne bouge pas. Et un silence aussi assourdissant que la scène qui vient de se dérouler s'installe entre eux. « C'est bon, t'as fini ? » finit-elle par répliquer, la voix redescendue de plusieurs octaves. Mais toujours grave, tendue. « Je suis ton binôme, Tyler. Celle qui avait jamais vu l'intérieur de ton appartement mais qui sait comment tu prends tes céréales au petit déjeuner et que tu enlèves toujours les cornichons dans ton hamburger, mais que tu demandes pas à ce que le cuistot le fasse parce que t'aimes bien le petit goût qu'ils donnent quand même. Celle qui te laisse toujours passer sous la douche en premier quand on rentre d'une intervention où le patient a pas survécu, parce qu'elle sait aussi que c'est ce dont t'as besoin. Celle qui, d'ailleurs, s'assure que t'aies toujours ton gel douche qui sent super fort dans la réserve, parce que sinon, t'oublies d'en ramener et tu lui piques le sien - donc après, t'empestes la noix de coco et c'est pire. Et puis, aussi celle sans qui tu sors pas de la caserne, même si ton shift est fini depuis une demi-heure et que t'as un rencard, parce que tu dis que t'aimes bien t'assurer qu'un type s'est pas glissé sur la banquette arrière de sa bagnole pendant la journée ou la nuit. Celle qui est pas ton amie, ok, mais à qui tu parles tous les jours, même quand à la grippe ou une rage de dents, depuis un an. » Elle déglutit. Toute cette tirade, ça l'a mise mal à l'aise. Casey ne s'épanche pas. Elle court, elle papillonne, elle rit, fait des blagues nulles, donne sans rien demander en retour, mais dès que ça touche à l'affect, elle tourne en dérision. Elle évite ce genre d'intimité avec lui sans trop savoir pourquoi. Sauf ce soir. Ça a dévalé sa langue avant qu'elle ait pu la tourner sept fois dans sa foutue bouche. « Alors, du coup, je suis celle aussi qui sent quand un truc cloche. » CQFD. Elle passe une main nerveuse dans ses cheveux, les rejetant en arrière comme pour reprendre un peu de contenance. « Ça te va comme réponse ? »
- InvitéInvité
Tyler se sent plus bas que terre. Il sait déjà qu'il n'aurait pas du dire tout ça, et même si quelque part ça l'a un peu soulagé, au final ça n'a fait qu'empirer les choses et accentué sa culpabilité. La tirade de Casey finit de l'achever. Tyler se sent con. Il a l'impression que quelque chose change entre eux. Ou plutôt non, c'est comme si un voile se levait. Bien sûr qu'il avait conscience d'être proche de Casey, mais jusqu'à cet instant précis il n'avait jamais réalisé à quel point ils se connaissaient tous les deux. Sans parler de leur vie personnelle ils avaient réussi à être intimes. Sans se révéler, ils avaient réussi à être plus proche qu'avec quiconque. Du moins pour Tyler en tout cas. En silence il vient s'assoir à côté de Casey, toute hostilité complètement envolée. Les coudes posés sur ses genoux, le visage entre ses mains, Tyler n'osait pas regarder Casey, elle qui le connaissait si bien ! Il n'arrivait pas à se regarder lui-même dans la glace, comment pouvait-il affronter son regard à elle ? Surtout maintenant. "Je suis désolé, je n'aurais pas du dire tout ça. Je le pensais pas, je..." Il se tait un instant. Juste le temps de rassembler son courage. Il sait que dès qu'il aura prononcé les mots il se sentira soulagé mais pour le moment c'est juste extrêmement dur. Il s'en veut tellement mais surtout il a peur. "J'ai du faire interner ma mère la semaine dernière. J'ai essayé de prendre soin d'elle et d'éviter de... faire ça mais... j'ai échoué. J'ai du la faire tester et... la faire interner. Et j'ai découvert qu'elle avait un Trouble de la Personnalité Borderline. Trouble héréditaire." Tyler se tait. Il ne ressent plus de colère à présent, seulement de la tristesse et de la peur. La peur d'avoir chopé le mauvais gène.
- InvitéInvité
La brune ne sait pas trop ce qu'elle attendait comme conséquences à son petit discours. Qu'il la foute dehors, à l'image de la nana, quelques minutes plus tôt ? Ou, à tout le moins, qu'il décolère et puisse avoir une discussion entre adultes ? De celles qui ne finissent pas en hurlements intempestifs ? Peut-être. En tout cas, elle avait agi par pur instinct. Et ce fut aussi habitée par le même mécanisme qu'elle ne put s'empêcher de poser une main compatissante sur la cuisse de l'ambulancier lorsque, enfin, il avoua la raison de son absence. De son silence. Mais après, que lui dire ? Qu'elle est désolée ? Ça n'adoucira sa peine. Au mieux, il pensera qu'elle le prend en pitié, ce qui n'est absolument pas le cas. Elle ne l'a pas vécu, toutefois, elle sait à quel point il est difficile de devoir prendre ce genre de décisions pour un proche. A son retour de Syrie, elle avait travaillé six mois dans un institut psychiatrique. Il y avait les résidents permanents, ceux qui étaient là depuis et pour toujours, parce que de toute façon, il n'y avait pas de place dans la société pour quelqu'un incapable de se rendre une pièce à une autre tout seul. Seulement, il y avait aussi ceux qui étaient là contre leur gré. Elle voyait les familles repartir en pleurant, le visage et le cœur meurtris par le poids de cette décision. « Vous avez fait ce qu'il fallait, c'est pour son bien. » répétait inlassablement le médecin. Mais à eux, est-ce que ça leur en faisait, du bien ? Elle n'en était pas sûre. On ne les revoyait pas souvent, après ça.
« Ok, alors là, il nous faut quelque chose à boire. Quelque chose de fort ! » finit-elle par répliquer au bout d'un moment, moins guillerette que soucieuse de l'apaiser. Il souffre et ça, ça lui est difficilement supportable. Elle se relève et file dans la cuisine. Fouille dans les placards jusqu'à tomber sur une bouteille de whisky pleine. Elle a l'air de coûter un rein, mais bon, aux grands maux, les grands remèdes ! L'alcool dans une main, deux verres dans l'autre, elle revient et reprend sa place avant de les servir. Pas de cheer, elle s'empresse d'avaler une grande lampée, son rouge à lèvres laissant un trace sur le bord. « C'est difficile, ce que tu as fait. Mais c'était aussi très courageux. » Elle se trémousse légèrement sur le canapé, cherchant une assise confortable. Ce qu'elle s'apprête à ajouter, elle non plus n'en a jamais parlé à personne. « Quand j'étais en Syrie ... C'était avant Daech. Mais c'était déjà la guerre. Bachar envoyait ses troupes sur certains villages qu'ils considérait comme dissidents alors que c'était juste ... Tu sais, des gens. Des familles. Une nuit, ils s'en sont pris à un village près du camp où on était stationné. Le commandement refusait qu'on y aille, à cause des risques pour les troupes et tout. Mais ... Bref, on l'a fait quand même. De nuit, on était une dizaine et on y est allés. On a sauvé vingt personnes. C'était pas beaucoup mais c'était ... Déjà ça. » Nouveau raclement de gorge. Elle n'aime pas ce souvenir, ce que cela remue en elle, la boule de frustration et de tristesse qu'elle sent se former au creux de ses entrailles. « Ce que je veux dire, Ty', c'est que sur le coup, tu te sens pas héroïque. Que dalle. Tu sais juste qu'il le faut, même si ... Même si ça craint à mort. Même si t'auras voulu faire plus. Mais tu peux pas. Tu t'en rends pas compte, là, maintenant, t'as sûrement l'impression de la trahir mais ... C'est tout le contraire. Il faut beaucoup d'amour pour faire ce que t'as fait. Beaucoup de courage et beaucoup d'amour.» Sa voix s'est faite plus douce. Et ça, est-ce que ça peut lui faire du bien ? Est-ce que c'est mieux ? Mieux que rien, sans doute.
- InvitéInvité
Quelque chose de fort ne serait pas de trop c'est sûr ! Tyler en esquisserais presque un sourire si seulement il n'était pas si abattu. Casey trouve une bouteille de whisky qu'il avait oublié avoir. Faut dire que Tyler boit plus souvent dans les bars que seul chez lui, ce qui au fond est un point rassurant quand même. Il prends un premier verre qu'il avale cul sec sans même réfléchir une seconde. Celui là n'est que pour lui remettre les idées en place, pour le requinquer un peu. Il se sert un second verre. Celui là il le sirote plus qu'il ne le bois. Tyler écoute les paroles réconfortantes de Casey et ça lui fait du bien. Il ne sait pas vraiment si ce sont ses paroles ou juste le fait d'entendre sa voix, ou peut-être simplement sentir qu'elle est là, à côté de lui. Mais dans tous les cas ça lui fait du bien. Mine de rien il s'est isolé pendant trois semaines. Il ne s'en était pas vraiment rendu compte puisqu'il faisait l'autruche, refoulant ses sentiments comme il en avait l'habitude. Un défilé de jeunes femmes dont il ignorait les noms, le tout sur un fond d'alcool. De temps en temps une action stupide et dangereuse pour qu'il ressente un peu d'adrénaline. C'était comme ça qu'il fonctionnait. Tyler ne remarquait que maintenant à quel point il s'était senti seul, à quel point c'était difficile de souffrir en silence, mais pire encore, à quel point c'était dur d'affronter ses démons et ses peurs. Les dernières paroles de Casey le touchent plus profondément qu'il ne l'aurait cru possible. Ca le touche tellement, qu'il ose enfin se redresser et affronter le regard de la brune. Yeux dans les yeux. Il se sent plus léger d'un coup, mais bizarrement anxieux. Ou nerveux. Il ne sait pas vraiment, et dans ce tourbillon d'émotions impossible pour lui de distinguer ce que c'est. Mais c'est là. Et sans y faire attention, Tyler commence à se pencher légèrement. Quand soudain on toque à la porte. Tyler retrouve ses esprits, avale son deuxième verre cul-sec et se lève. "C'est sûrement la pizza." dit-il en rejoignant la porte d'entrée. Il ne sait pas trop ce qu'il lui a prit tout à l'heure, mais en tout cas il espère que Casey n'a rien remarqué. Ce serait bizarre, pas vrai ? Il paye le livreur et dépose la pizza sur la table basse avant de se rasseoir et de remplir une nouvelle fois les verres. "Merci. Pour c'que tu as dit c'est... merci." Il ne sait pas vraiment quoi dire d'autre en fait. Il inspire profondément et se décide à parler. "Je savais que ma mère était malade. Depuis longtemps. Depuis petit en fait. Elle a toujours été très... instable. Autant dans ses émotions que dans ses choix, je me doutais que quelque chose n'allait pas. Ces derniers... son état est devenu catastrophique. Crises psychotiques et tout. Y avait des moments où elle était tellement enragée qu'elle m'oubliait. Alors je sais qu'il n'y avait qu'une seule chose à faire." dit-il en ponctuant ses phrases de quelques lampées de whisky. "Le pire c'est que j'ai jamais été proche d'elle. Mais ça me fait quand même mal." lâche t-il alors dans un souffle. Ca aussi il s'en sent un peu coupable. Il se dit que s'il avait été proche de sa mère, qu'il l'avait aidée au lieu de se défiler pour vivre sa vie, peut-être qu'elle n'en serait pas là aujourd'hui. Mais il sait bien que c'est faux. "Parle moi de ta famille." demande t-il alors, en s'appuyant sur le dossier du canapé.
- InvitéInvité
Il y a eu quelque chose. Une tension dans l'air, soudaine, brûlante. Rien à voir avec leur ire précédente, non. Une note qui résonnait, dissonante et étrangement accordée, pourtant. Ça ne naissait pas, ça se réveillait. Comme si ça avait toujours été là. « Heureusement », l'interruption du livreur a rompu le charme avant que Casey ait pu la nommer. Elle ne sait pas trop ce qu'elle en aurait fait. Ça l'a effrayé. Et en même temps, elle rêvait de s'y noyer. De fait, elle vide son verre - réaction, somme toute, plutôt appropriée.
La nourriture ... Le péché mignon de la Griffith. Ventre sur pattes un jour, ventre sur pattes toujours. Sonja ne cessait de lui demander où elle pouvait bien stocker toutes les graisses et autres sucres raffinés qu'elle ingurgitait tout en restant aussi mince. Elle n'avait qu'à rétorquer qu'elle vivait aussi d'adrénaline, ce qui avait tendance à brûler tout glucide un peu trop téméraire. Cependant - et en théorie, ce serait le moment de mesurer la gravité de la situation -, elle ne touche pas à la pizza dont le délicat fumé vient lui chatouiller les narines. Son ventre ne grogne pas de son appétit coutumier. Au contraire, elle n'a pas faim. Toute son attention est concentrée sur son binôme et les révélations qu'il continue à lui faire, la douleur qu'il lui communique. Ses confidences le peinent - pour lui -, autant qu'elles lui font du bien - à elle. Cette proximité-là, elle ne se les connaissait pas mais ça lui plaît bien. L'instant s'y prête. Elle n'a pas envie d'être ailleurs. Elle ne veut pas le réparer non plus, ça ne l'intéresse pas. Juste être présente. Comme ... Une amie ? Le mot sonne bien et en même temps, un peu faux. Pourquoi ? A nouveau, la question n'a pas le temps de germer dans son esprit. Tyler demande à ce qu'elle lui parle de sa famille. « Oh. Euh ... » Elle se gratte l'arrière du crâne, perplexe. Que lui dire ? Cette partie de sa vie n'est certainement pas la plus intéressante. « J'ai grandi dans la banlieue de L.A. Mon frère Carl a trois ans de plus que moi. Il est avocat commis d'office. Ma mère était au foyer. Retraitée, maintenant ! » Elle lâche un petit rire tandis qu'elle se laisse aller contre le dossier du canapé, son verre à nouveau plein entre les doigts. « Quant à mon père ... » Elle se renfrogne légèrement. Peut-être pas très intéressant mais néanmoins chargé d'émotions. Ah oui, son père ... « C'est le chef de la traumato au Ronald Reagan UCLA - pas vraiment notre secteur, t'en fais pas, c'est normal que t'aies pas fait le rapprochement. Il a été médecin dans l'armée pendant 15 ans. D'où ma première vocation d'infirmière militaire. On ... On s'entend pas très bien, surtout depuis que j'ai été démobilisée. Au début, je suis retournée vivre chez eux mais j'ai vite trouvé la coloc' avec Trish, en partie à cause de lui. Pour lui, je me « gâchais » depuis mon retour. Et c'est encore pire depuis que j'ai intégré la caserne. » Encore une rasade de whisky. Cette fois, c'est elle qui n'ose pas croiser le regard de son coéquipier. Avouer qu'elle fait honte à celui qui fut longtemps son modèle la heurte plus qu'elle ne veut bien le montrer.
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