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YESTERDAY'S NEWS |48
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« Mais non, j'ignore pas tes appels, bébé ! » C'était rare et pourtant, Casey était bel et bien au téléphone alors qu'elle tentait d'enfiler sa veste, un bras passé tandis que l'autre pendait bêtement vers le sol. « Allez, s'il te plaît ! Boude pas, tu veux ? J'ai juste .. Le boulot, c'était dingue, ces derniers jours. Complètement dingue. » Malgré ce que le petit sobriquet précédent aurait pu laisser croire, l'ambulancière ne parlait pas à un quelconque petit copain mais bien à Sonja, sa meilleure amie. C'était le surnom qu'elles se donnaient pour faire redescendre la pression quand l'une d'elles était énervée. Et là, l'indienne l'était, clairement ! Car la Griffith l'avait légèrement laissé de côté depuis près d'une semaine. Même quand elle était en Syrie, elle parvenait à lui envoyer un mot plus souvent. « Je t'invite ce soir. Le resto que tu veux. Juste toi et moi. D'accord ? » Le calumet de la paix. Si Sonja et elle avaient bien quelque chose en commun, c'était la nourriture. Il n'y avait rien de mieux pour enterrer la hache de guerre. L'entendant se calmer drastiquement, presque roucouler d'anticipation et se sachant, par extension, presque pardonnée, la jeune femme sourit. « Ok. Je passe te prendre, alors ! A ce soir ! » Elle soupira de soulagement dans la cuisine avant de raccrocher. C'était toujours ça de pris. D'affronté. Depuis une certaine nuit, elle avait l'impression que trop de choses lui échappaient. Entre les interventions, elle nageait dans une sorte de flou artistique. Voilà pourquoi elle avait évité son amie ... Elle savait qu'elle ne pourrait pas s'empêcher de lui confier ce qu'il s'était passé. Sauf qu'elle-même ne sachant qu'en penser, elle ne se sentait pas d'y faire face. Avec un peu de chance et de temps, la réponse viendrait ...
... Sans doute plus tôt que prévu. Alors qu'elle pivotait vers la porte, elle eut la surprise de trouver Tyler dans la pièce. Elle déglutit. « Sa ... Salut ! » Faussement enjouée. Il l'avait pris par surprise. Et bah dans le bon sens du terme, cette fois. Ah non, Casey, commence pas à penser à ça ! Obsédée ! « Contente de te revoir parmi nous ! T'es ... T'es arrivé depuis longtemps ? » Ah sa veste ! Elle s'empressa d'enfiler l'autre manche et de l'ajuster afin d'occulter le malaise qui l'assaillait.
@Tyler Alcott
... Sans doute plus tôt que prévu. Alors qu'elle pivotait vers la porte, elle eut la surprise de trouver Tyler dans la pièce. Elle déglutit. « Sa ... Salut ! » Faussement enjouée. Il l'avait pris par surprise. Et bah dans le bon sens du terme, cette fois. Ah non, Casey, commence pas à penser à ça ! Obsédée ! « Contente de te revoir parmi nous ! T'es ... T'es arrivé depuis longtemps ? » Ah sa veste ! Elle s'empressa d'enfiler l'autre manche et de l'ajuster afin d'occulter le malaise qui l'assaillait.
@Tyler Alcott
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La semaine qui venait de s'écouler avait été pour le moins... compliquée. Après cette fameuse nuit où tout avait dégénéré avec Casey, Tyler n'avait pas cessé de tourner et retourner tout ça dans sa tête. Il essayait d'oublier ce qu'il s'était passé mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Et plus le jour de sa reprise approchait, plus il angoissait. Bien sur que ce n'était pas sérieux, ce n'était qu'un dérapage d'une nuit, c'est tout. Mais est-ce que Casey pensait la même chose ? D'habitude ils étaient toujours sur la même longueur d'ondes mais cette fois c'était différent. Ils avaient tout de même couché ensemble ! Plusieurs fois même... Ce n'était peut-être pas si anodin, et surtout, ça risquait de jouer sur leur performance au travail s'ils laissaient le privé intervenir. Ce que Tyler voulait éviter. D'ailleurs, aussi fou que cela puisse paraître, il n'avait jamais couché avec quelqu'un de son boulot. Enfin si, la fille qui gérait les appels et leur filait leurs "missions". Mais il avait vite compris que c'était une erreur. Et voilà que maintenant il avait couché avec sa coéquipière. Alors oui ça le travaillait. Il se rendit donc au boulot, la première fois depuis un mois, avec le sentiment désagréable de devoir marcher sur des œufs. Sentiment renforcé lorsqu'il croisa Casey et qu'elle se mit à lui parler bizarrement. C'était ce qu'il craignait, leur relation était affectée. Mais elle voulait visiblement faire comme si de rien n'était alors il allait jouer le jeu. Du moins pour la durée de la garde. "Non, je viens tout juste d'arriver." répondit-il un peu hésitant. "Enfin, je suis arrivé y a pas longtemps, juste le temps de passer voir le Capitaine, signer mon retour, tout ça..." Tyler soupira. Il restait là les bras ballants, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire. Pour se donner une contenance il alla vers un des placards au hasard. Par chance il trouva un paquet de gâteaux. Il l'attrapa et, appuyé contre le plan de travail se mit à en grignoter un. "Un cookie ?" proposa t-il en tendant la boîte vers Casey.
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De tous les moments de pure gêne que le malaise avait pu créer dans tout l'univers entier, celui-ci était forcément le pire. Oui, c'était obligé. Casey avait déjà eu le déplaisir de croiser d'anciens amants après une nuit torride laissée sans suite par ses soins ou celui de son partenaire, toutefois, aucun de ces derniers n'était son binôme de travail. Un collègue, au pire - quoi qu'elle évitait de mélanger deux univers - mais rien qui impliqua autant que ce qu'il partageait au quotidien. Reprend-toi, bordel, il a l'air aussi dans ses petits souliers que toi ! Vous allez pas tout foutre en l'air pour une pauvre nuit qu'il a déjà sûrement oublié ! s'admonesta-t-elle intérieurement. Sauf qu'après qu'elle ait acquiescé à sa réponse, un silence pesant s'installa entre eux. Elle ne savait ni quoi dire, ni ... Et bien rien, elle ne savait rien. A s'être acharnée à reléguer cette fameuse nuit dans un coin de sa tête, presque persuadée qu'au final, ils se retrouveraient comme si de rien n'était, elle ne s'était absolument pas préparée. Lui non plus, apparemment. Toutefois, alors qu'elle ne lisait rien sur les traits de son équipier, elle avait l'impression que lui pouvait lire sur son visage comme dans un livre ouvert. Quoi que ... Elle n'avait pas faim. Donc, pourquoi il lui proposait un cookie ? Casey, s'il te plaît, réfléchis un peu, tu me fatigues là. Ah oui ! Il tentait un pas vers elle ! « Je ... » Et évidemment, la sirène choisit ce moment un peu tardif et en même temps, trop précipité, pour les appeler au service.
Soulagée, la brune constata que leurs réflexes de binôme étaient malgré tout intacts. Ce fut avec leur synchronicité habituelle qu'ils rejoignirent l'ambulance. Sans pour autant avoir échangé une phrase supplémentaire, il ne fallait pas voir trop grand non plus. « Ici le 14 pour la plat'. » La radio crachota, la voix de Katrina leur indiquant l'objet et le lieu de leur destination avant de roucouler : « Tyler, tu es revenu, mon chou ? Comment vas-tu ? » Glissant un regard vers le concerné, elle lui tendit la radio à bout de bras, comme si elle voulait s'en débarrasser. « Je n'ai pas été très sympa avec toi la dernière fois ... Comment je peux me faire pardonner ? » L'appareil tomba tout simplement sur les genoux de l'ambulancier. Retenant un rire, se contentant d'un sourire en coin largement moqueur, elle préféra s'atteler à la fiche d'intervention en mimant la détraction. Qu'il se débrouille avec la standardiste, tiens !
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Non, Tyler ne savait pas trop comment se comporter. En règle générale il aurait fait comme si de rien n'était et aurait repris ses habitudes, comme si ça ne comptait pas. Mais cette fois il devait bien admettre qu'il tenait à Casey, c'était son amie, ou presque, et il ne voulait pas la perdre pour une histoire d'un soir. Ce serait ridicule. Alors il marchait sur des œufs, et il était évident qu'elle en faisait autant. Mais avant qu'un seul mot ne puisse être prononcé, la sirène les rappela à l'ordre, les obligeant à reprendre une attitude professionnelle. Tyler était soulagé de voir que pour l'instant rien de ce qu'il s'était passé n'influait sur leur travail, c'était un sacré point positif. Et surtout un grand soulagement. La voix de Katrina - ah oui c'était donc ça son prénom - surgit depuis la radio donnant les indications nécessaires. Comme à son habitude, Tyler, au volant, mis le contact et démarra en trombe, ne perdant pas une seconde. Seulement, Katrina se mit à l'interpeller, le prenant à partie. Merde, il n'avait pas besoin de ça. Il se retrouvait à gérer ses dérapages avec Katrina, alors que Casey, avec qui il avait dérapé aussi, se trouvait dans la voiture. Pourtant elle, elle semblait apprécier l'ironie de la situation à en croit le petit sourire que Tyler décelait du coin de l'oeil. "T'en fais pas, beauté, t'es pardonnée !" répliqua t-il essayant de toutes ses forces de paraître naturel. Mais ce n'était pas si facile que ça. "Non ce serait trop facile ! Laisse moi t'inviter à manger... Demain soir... Chez moi ?" Tyler déglutit. Evidemment que ce n'était pas un rencart anodin. Visiblement Katrina en voulait, c'était absolument évident. Il se retrouvait maintenant coincé: soit il brisait le coeur de Katrina soit il prenait le risque de blesser Casey. Sauf que Casey était une amie, pas vrai ? Et puis elle voulait faire comme si de rien n'était, alors... "Tu sais bien que je peux rien te refuser..." répondit-il alors, osant à peine jeter un coup d'oeil à Casey. Au moins en observant sa réaction il saurait peut-être ce qu'il en est vraiment. "Super ! Bon je vous laisse, j'ai d'autres appels en attente ! Bisous Tyler..." Et la radio s'éteignit.
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Alors que les deux autres échangeaient par radios interposées, Casey dut faire appel à de vieilles compétences acquises dans l'armée : visage impassible, traits détendus, mouvements fluides. Comme si la conversation libineuse qui se déroulait à moins d'un mètre d'elle n'avait pas lieu. Comme si cela ne la touchait absolument pas. Mais à l'intérieur, elle sentait une fureur naissante l'envahir dangereusement. « Prend à droite, Mainstreet est bouché. » Voilà. Ce fut le seul commentaire qu'elle offrit à son coéquipier, le ton de sa voix n'ayant pas le bon goût de trahir ses émotions. Tu t'attendais à quoi, en même temps ? C'est Tyler Alcott. Une nuit, une pauvre nuit, une erreur de parcours de deux abrutis bourrés. Et toi aussi. Tu t'en fous, ok ? Fais juste ton job. Parce que c'était ce qu'elle faisait de mieux, après tout. Cela dit, elle évita soigneusement de le regarder. Elle avait comme le sentiment que si leurs prunelles rentraient en contact d'une manière ou d'une autre, sa bonne résolution fondrait comme neige au soleil.
« J'y vais. » l'informa-t-elle alors qu'il arrêtait l'ambulance sur les lieux. Elle s'occupait du patient, lui du matériel, cette fois. Il s'agissait d'une rue très fréquentée, remplie de commerces et où la circulation était au moins aussi bruyante que les passants. Un attroupement s'était formé sur le trottoir. « 911. On se bouge ! Allez ! » Enfin, elle aperçut l'objet de leur appel. L'homme braillait dans une langue étrangère, des morceaux de sopalin lui compressant le crâne. Il portait une tenue d'ouvrir passée et il lui manquait une chaussure. Il avait l'air sonné. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » Une femme lui répondit qu'apparemment il aurait été renversé - évidemment, le conducteur avait pris la fuite - mais que dans la mesure où il ne parlait pas anglais, il était impossible de le calmer. Bref, personne ne comprenait rien. « C'est normal, c'est du pachto. » répliqua l'ambulancière tout en s'approchant prudemment. Un immigré afghan. Malgré la situation, elle sentit sa colère refluer, remplacée par un sentiment de confiance. Ça, elle maîtrisait. « Thdathyn alearabiat ya sydy? » Vous parlez arabe, monsieur ? tenta-t-elle dans a langue concernée. Son accent était pourri, la grammaire approximative et rouillée, mais cela sembla faire l'affaire, puisque le type se détendit quelque peu, surpris qu'on s'adresse à lui de cette manière. Après un bref échange et être parvenue à examiner sa plaie au crâne - vraiment moche à voir -, elle se tourna vers Tyler qui l'avait rejoint. « Il ne veut pas aller à l'hôpital. Il dit qu'il n'a pas d'assurance et pas les moyens de payer cash. Je pense qu'il travaille au noir. Je peux le convaincre de l'emmener à Grand Central, mais il faudra que tu me soutiennes à l'hosto sur ce coup. » lui murmure-t-elle presque, peu désireuse d'être entendue par leur public. Ils n'allaient quand même pas le larguer là, si ? Ce ne serait pas la première fois qu'ils avaient affaire à ce genre de situation, toutefois, non, sur ce coup, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Et s'il fallait qu'elle refasse les yeux doux à ce bolosse de Clayton à l'accueil, elle se sacrifierait !
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L'intervention de Casey fut brève et relativement sèche. Peut-être qu'elle ne s'en fichait pas tant que ça après tout. Tyler ne savait plus quoi penser, mais de toute façon ce n'était pas le moment d'y réfléchir, ils étaient au boulot, des vies étaient en jeu et il se devait d'être concentré sur son travail. A peine arrivé, Casey descendit en flèche, inversant les rôles. Tyler ne protesta pas et se contenta d'aller à l'arrière, récupérer sac de soin, civière et collier cervical. A peine eut-il le temps de la rejoindre, que Casey vint lui expliquer la situation à voix basse. "C'est pas une bonne idée Casey. S'il a été renversé, y a délit de fuite, ça veut dire impliquer les flics. Tu veux vraiment prendre le risque de perdre ton job ?" Il exagérait à peine. Mais falsifier des données ou mentir à propos des patients ça pouvait coûter cher. Cependant elle avait l'air décidé, et Tyler n'avait pas particulièrement envie de rentrer en conflit avec Casey maintenant. Voilà, le personnel influait sur son boulot, Tyler s'en voulait déjà. "Très bien, fais ce que t'as à faire." soupira t-il. Il la soutiendrait, et oui il s'en voulait. Ce n'était pas ses habitudes de faire n'importe quoi au boulot, mais voilà, il fallait bien assumer les conséquences de ses actes. Après que Casey ait baragouiné quelque chose en arabe vraisemblablement, Tyler s'approcha, il attacha le collier cervical au cou de l'homme puis avec l'aide de Casey, il le firent basculer sur la civière avant de le mettre dans l'ambulance. Tyler prit le volant. "Bon, tu veux faire quoi du coup ?" demanda t-il en démarrant.
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Prendre le risque de perdre son travail ? Sur un coup de tête ? Ça lui ressemblait bien. Du moins, celle qu'elle était avant. Depuis qu'elle était arrivée à la caserne, elle s'était montrée plutôt raisonnable dans ses agissements. Autant pour se préserver elle que son binôme. Parce qu'ils étaient une équipe. Et ils le sont toujours, pas vrai ? « Ty', j'ai dit qu'il bossait au noir, pas que c'était un clandestin. Et aux dernières nouvelles, c'est pas lui qui s'est jeté sous cette bagnole ! » Son murmure grondait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle s'impliquait trop. Pourquoi ? C'était juste un type. Un pauvre gars, un inconnu qu'elle ne reverrait jamais. Mais il fallait qu'elle le fasse. Pour une raison obscure, il fallait qu'il ait droit à des soins. Comme si elle avait quelque chose à réparer ou sur lequel reprendre le contrôle. Heureusement, son équipier finit par acquiescer. On est toujours une équipe pensa-t-elle, entre soulagement et drôle de pincement au cœur. « Merci. » Elle retourna vers celui dont elle avait appris qu'il s'appelait Abdel. Elle lui expliqua ce qu'ils pouvaient faire pour lui et son visage s'éclaira. Toutefois, elle ne put que constater que ses pupilles se faisaient vitreuses. Evidemment, il avait une commotion. Et se plaie ne cessait de saigner. S'ils l'abandonnaient, il pourrait mourir dans la nuit ... Dans l'ambulance, debout à l'arrière, elle écouta la question légitime de Tyler tandis qu'elle vérifiait le constantes sur le monitoring. « Contracter une putain de dette qui me coûtera très cher. Tout ce que je te demande, en fait, c'est d'agir comme si tu savais rien. Si on te demande, t'as pas compris ce qu'il disait et je t'ai rapporté des conneries - mais je vois pas pourquoi on le ferait. T'en fais pas, tout ira bien. Fais-moi confiance, d'accord ? » Le souvenir de leur écart - et de ses pluriels - avait été relégué bien loin face à cette urgence. Pour l'instant, en tout cas. Et certainement la demi-heure à venir. Leurs regards se croisèrent, celui de Casey rempli d'un tourbillon d'émotions derrière son expression concentrée. « S'il te plaît, Ty'. Jamais je te mettrais en danger, tu le sais. Tu me connais. » Elle se détourna alors qu'Abdel toussait violemment. Il ne devait pas y avoir qu'une simple commotion. Le monitoring s'affola. « Merde. » Pourvu qu'ils ne le perdent pas avant d'arriver à l'hôpital.
C'était bien Clayton qui assurait l'accueil. L'afghan avait été pris en charge dès leur arrivée, respirant avec peine, ses yeux roulant en tous sens alors que Casey lui parlait pour éviter l'évanouissement. Maintenant, elle ne pouvait plus rien faire pour lui ... Ou presque. Elle s'approcha de son date raté, lequel ne parut pas spécialement ravi de la revoir. « Qui nous voilà ... Titi et Belle-minette. » railla-t-il alors que le duo s'approchait. « Désolée de t'avoir laissé en plan, l'autre soir. J'avais ... » « Un truc très important à faire, ouais ouais, j'avais compris. Et on peut savoir ce que c'était ? » Elle se racla la gorge. « Finalement, rien de ... De vraiment essentiel. Enfin, si. Bref, je t'en parle à notre prochain rencard, t'en dis quoi ? » « J'en dis qu'il faut pas me prendre pour un pigeon. » Elle lui décocha son plus beau sourire rempli de promesses. « Allez, laisse-moi une autre chance ... Tu verras, tu le regretteras pas. » Elle lui fit signe de tendre l'oreille et il s'exécuta. Elle parla suffisamment bas pour qu'il soit le seul à l'entendre et à son visage rougissant, elle ne devait pas lui donner sa meilleure recette de poulet au curry. « Ok, t'as gagné ! » « Mais avant ... J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi. » Il leva les yeux au ciel. « Évidemment. Essaie toujours. » « Le type qu'on vient d'emmener. Il lui faut le fond d'aide aux immigrés de la trauma' de l'UCLA. » Cette fois, il ouvrit de grands yeux. « Mais bien sûr ! Tu sais comment ils sont radins avec ce financement. Je vois pas comment ça pourrait passer. A moins qu'il soit émir, ton gars ? » « Remplis juste les papiers et fais-les suivre au Dr Griffith. Le reste, je m'en occupe. » Ses yeux s'éclairèrent de compréhension. « Dr Griffith, hein ? Bon, ça coûte rien d'essayer. » « Clayton, on te demande au stock ! Y a une couille ! » l'alpagua une infirmière. « Ça m'aurait étonné ! A plus ! Enfin, à très bientôt ... » Un regard enflammé pour Casey, puis un, goguenard pour Tyler. A peine eut-il le dos tourné que la jeune femme appuya son front contre le comptoir, lâchant une énorme soupir. « Tu vois qu'il y avait rien d'illégal dans ce que je t'ai demandé. » reprit-elle à l'adresse de son binôme.
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Ce n'était pas que Tyler ne faisait pas confiance à Casey. Non, elle était sa coéquipière depuis un peu plus d'un an maintenant, et depuis tout ce temps ils avaient appris à se connaître et à travailler ensemble. Ils formaient vraiment une super équipe, très fusionnelle et performante. Qu'ils soient également devenus partenaires dans le privé, le temps d'une nuit, ne remettait pas cela en cause. Mais ça ne remettait pas non plus en cause le fait que ce travail était sa vocation. Quand on connaissait son parcours on aurait pu croire que c'était une solution de repli parce qu'il avait abandonné la médecine, mais en fait non, il avait trouvé sa vocation, ce pour quoi il était fait. Il aimait tellement son boulot, pourtant difficile autant physiquement que moralement et pas super bien payé, qu'il refusait de bosser dans la boîte dont il avait hérité. Ou même simplement d'arrêter de bosser. Il le pourrait. Profiter de la fortune colossale que son père lui avait léguée, vendre l'entreprise et récolter encore plus de pognon. Il pourrait s'acheter une île, s'y construire une villa, s'acheter un yacht et se payer du personnel pour tout faire à sa place. Mais non, il refusait de quitter ce boulot qui faisait partie de lui. Alors oui, il y tenait à son boulot. Et voilà que les premières conséquences de sa nuit avec Casey faisaient surface. Car en temps normal il aurait fait en sorte de l'en empêcher. Là, il s'en accommodait, jouant les complices. Et il n'aimait pas ça, mais il le faisait. Pour elle. Pour Casey.
Arrivés à l'hôpital Tyler resta en retrait. Comme le lui avait demandé Casey, il ne disait rien, ne faisait rien, il restait passif, et c'était pas forcément quelque chose qui lui plaisait. Surtout qu'en plus il y avait Clayton. Ce sale petit con arrogant. Tyler le détestait, c'était viscéral, et pas seulement parce que Casey flirtait régulièrement avec lui. La voyant à l'oeuvre, Tyler prêta une oreille plus attentive, et se retrouva très frustré quand elle se mit à parler à l'oreille de l'aide-soignant. Mais il n'avait pas à s'en mêler. Elle lui avait bien montré qu'elle voulait faire comme si rien ne s'était passé, alors il faisait sa vie et elle faisait la sienne. Le message est bien passé. se dit Tyler en se renfrognant un peu plus. Casey revint vers lui, paradant comme quoi il n'y avait rien d'illégal. Tyler soupira. "Peut-être. Mais s'il te plait, ne me remet jamais dans ce genre de situation." lâcha t-il les mâchoires serrées avant de s'en aller vers l'ambulance sans un regard de plus. Il monta derrière le volant et attendit qu'elle monte à son tour avant de démarrer. En temps normal il aurait plaisanté sur le fait qu'elle avait accordé un rencart à ce pauvre Clayton. Il aurait rigolé en disant "imagine sa tête si tu lui disait que t'étais avec moi!". Seulement il ne dit rien. Le reste du trajet vers la caserne se passa dans le plus grand des silences. Tyler ne savait honnêtement plus comment se sentir, quoi dire, quoi faire, tout était beaucoup trop compliqué. Alors, une fois de retour à la caserne, Tyler pris le premier prétexte qu'il trouva pour s'éloigner d'elle, ou au moins ne pas se retrouver seul avec elle. "J'vais aller m'allonger un peu. J'ai du sommeil à rattraper." lâcha t-il sans même faire attention au double sens que ses mots pouvaient avoir. Au fond, il ne mentait pas, il avait vraiment besoin de repos. Son épaule le faisait toujours un peu souffrir à cause de ce petit accident de voiture quelques jours plus tôt. Il la laissa alors pour aller s'allonger et rester seul avec ses pensées, au moins jusqu'à ce que la sirène les appelle de nouveau.
Arrivés à l'hôpital Tyler resta en retrait. Comme le lui avait demandé Casey, il ne disait rien, ne faisait rien, il restait passif, et c'était pas forcément quelque chose qui lui plaisait. Surtout qu'en plus il y avait Clayton. Ce sale petit con arrogant. Tyler le détestait, c'était viscéral, et pas seulement parce que Casey flirtait régulièrement avec lui. La voyant à l'oeuvre, Tyler prêta une oreille plus attentive, et se retrouva très frustré quand elle se mit à parler à l'oreille de l'aide-soignant. Mais il n'avait pas à s'en mêler. Elle lui avait bien montré qu'elle voulait faire comme si rien ne s'était passé, alors il faisait sa vie et elle faisait la sienne. Le message est bien passé. se dit Tyler en se renfrognant un peu plus. Casey revint vers lui, paradant comme quoi il n'y avait rien d'illégal. Tyler soupira. "Peut-être. Mais s'il te plait, ne me remet jamais dans ce genre de situation." lâcha t-il les mâchoires serrées avant de s'en aller vers l'ambulance sans un regard de plus. Il monta derrière le volant et attendit qu'elle monte à son tour avant de démarrer. En temps normal il aurait plaisanté sur le fait qu'elle avait accordé un rencart à ce pauvre Clayton. Il aurait rigolé en disant "imagine sa tête si tu lui disait que t'étais avec moi!". Seulement il ne dit rien. Le reste du trajet vers la caserne se passa dans le plus grand des silences. Tyler ne savait honnêtement plus comment se sentir, quoi dire, quoi faire, tout était beaucoup trop compliqué. Alors, une fois de retour à la caserne, Tyler pris le premier prétexte qu'il trouva pour s'éloigner d'elle, ou au moins ne pas se retrouver seul avec elle. "J'vais aller m'allonger un peu. J'ai du sommeil à rattraper." lâcha t-il sans même faire attention au double sens que ses mots pouvaient avoir. Au fond, il ne mentait pas, il avait vraiment besoin de repos. Son épaule le faisait toujours un peu souffrir à cause de ce petit accident de voiture quelques jours plus tôt. Il la laissa alors pour aller s'allonger et rester seul avec ses pensées, au moins jusqu'à ce que la sirène les appelle de nouveau.
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Elle ne pouvait pas lui reprocher son aigreur et pourtant ... Pourtant, intérieurement, c'était exactement ce qu'elle faisait. La crispation de Tyler faisait écho à celle de sa coéquipière, ses muscles tendus, l'ire revenue maintenant qu'elle savait le patient pris en charge et hors de leur giron. L'urgence de la situation passée, ils se retrouvaient face à face, tous les non-dits couvant entre eux. « Oui, chef. » grommela-t-elle, lèvres pincées tandis qu'il lui tournait le dos.
Si Casey pensait que les choses auraient pu difficilement être plus tendues entre eux, elle se serait trompée. Sans compter le silence dans l'ambulance, celui-ci s'éternisa lorsqu'ils rentrèrent à la caserne. D'ailleurs, elle sauta du véhicule sans attendre son binôme, ce qui ne lui ressemblait pas. Elle acquiesça à peine lorsqu'il l'informa qu'il l'abandonnait au profit de la salle de repos, son portable déjà à la main, prenant soin de ne pas croiser son regard. Tu m'étonnes que t'as besoin de récupérer aurait-elle répliqué, gentiment moqueuse, en d'autres circonstances. Là, elle le pensa bel et bien, toutefois, la phrase avait plutôt des relents de souffre. Elle porta son portable à son oreille. « Salut papa. » De toute façon, elle avait d'autres chats à fouetter que les humeurs de Tyler.
La journée passa dans les mêmes humeurs. Quand ils n'intervenaient pas, chacun se terrait dans un silence assourdissant. Le seul événement qui troubla cette amère monotonie fut quand Katrina se remit à ronronner dans la radio, tentant quelques préliminaires verbales - enfin, façon de parler, elle flirtait simplement - et que Casey, n'y tenant plus, lança le bloc-notes de la fiche d'intervention sur le dessus de la boîte à gants. Sans un mot. On aurait presque pu croire qu'il lui avait échappé des mains.
Et puis, enfin, leur shift arriva à son terme. La brune fila sous la douche sans se faire prier où elle resta plus longtemps que d'habitude, avant de revenir dans les vestiaires, la peau rougie par la chaleur de l'eau. Néanmoins, elle semblait presser de s'en aller à la façon dont elle se dépêcher d'enfiler son tee-shirt, lequel lui colla instantanément à la peau tant elle n'avait pas pris le temps de se sécher correctement. Ses cheveux aussi dégoulinaient. « Tu peux y aller, j'ai fini. » informa-t-elle Tyler alors qu'elle refermait son casier un peu plus brusquement que nécessaire. Si elle avait pu, elle aurait dégagé aussitôt, mais ... Il valait mieux qu'elle enfile son pantalon d'abord. La journée avait déjà été suffisamment merdique sans qu'elle ajoute « j'ai conduit en petite culotte » à ses états de service.
- InvitéInvité
Cette garde avait été la pire de toute. Même comparée aux nuits où ils avaient perdu un ou plusieurs patients, ou les jours où il y avait eu des tremblement de terre ou carambolage ou peu importe. Non, c'était de loin cette garde qui avait été la pire. Des heures de tensions, de non-dits, de silence. La coordination entre coéquipiers plus forcée qu'autre chose. Pas de parlotte, de blagues, de quoi que ce soit. En fait ils ne s'étaient parlé que lorsque c'était absolument nécessaire, concernant l'état d'un patient. La fin de la garde avait été vraiment longue à venir, mais enfin elle était là et Tyler voulait s'empresser de quitter ces lieux et de s'éloigner. Il voulait se terrer dans son trou, comme il le faisait à chaque fois. Il voulait fuir ses problèmes au lieu de les affronter. Après tout, c'est ce qu'il avait fait toute sa vie pourquoi est-ce que ça devrait changer maintenant ? Parce que c'est Casey... Tyler soupira. Il y avait deux ou trois trucs dont il devait parler avec elle. Comme le fait qu'il n'avait pas retrouvé de préservatifs le lendemain matin. Chose qu'il n'avait réalisé que plus tard et qu'il avait relégué loin dans son esprit. Mais passer des heures dans le silence ça permettait de réfléchir, et c'était remonté à la surface. Et puis de toute façon, il fallait bien qu'ils parlent, non ? La situation ne pouvait pas rester comme ça, ce serait invivable. Au quotidien ce serait insupportable. Et Tyler n'avait pas tellement envie d'être dégoûté de son boulot. Ni de perdre Casey. Il inspira profondément et délaissa son soda dans la cuisine pour rejoindre Casey dans les vestiaires. Il allait affronter ses problèmes et elle ne pourrait pas y échapper non plus. Il fallait crever l'abcès. Alors Tyler se dirigea vers les vestiaires et tomba sur Casey, en petite culotte. Evidemment, fallait qu'elle soit à moitié nue, comme si c'était déjà pas assez compliqué.... Il ignora sa remarque sur la douche, il irait plus tard, pour le moment il fallait parler, il en était conscient et il ne se démonterait pas. "Attends, je... je crois qu'il faudrait qu'on parle de ce qu'il s'est passé... entre nous." Evidemment qu'elle sait que c'était entre nous, imbécile. Tyler n'avait jamais fait ça. Les relations d'un soir c'était justement un soir, pas la peine de revoir la fille après et de mettre les choses au point. Mais quel merdier... "Ecoute, j'ai pas retrouvé de capotes, après que... enfin tu sais. Du coup je me demandais si... enfin, comme en plus t'es dans une relation avec Clayton là, d'après ce que j'ai cru comprendre... Du coup je voulais juste savoir si..." Tyler haussa les sourcils, comme pour dire "tu sais ?". Parce que pour lui la question était évidente, pour lui il n'y avait aucun qui pro quo. Fallait dire que c'était la première fois qu'il oubliait de se protéger et la première fois qu'il revoyait une de ses "conquêtes" - envisager ce mot pour Casey le fit frissonner. Beaucoup de premières pour Tyler.
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