YESTERDAY'S NEWS |48
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« Fais gaffe à la bouffe ! Alex' ! La bouffe ! » Casey n'était pas certaine que c'était ainsi qu'on était supposé parler à un gamin de dix ans surexcité, cependant, elle avait beaucoup de mal à surveiller son langage quand il s'agissait de nourriture. Et elle sentait qu'elle avait commis une terrible erreur en confiant le sac de plats chinois au garçon. Elle n'avait pas récupéré leurs affaires dans le coffre qu'il courait déjà vers l'entrée de l'immeuble en riant, langue tirée vers elle. « T'as quatre ans ou quoi ? » s'amusa-t-elle franchement de son attitude. Là encore, un adulte responsable aurait dû lui faire une petite leçon de morale sur la politesse, mais pas elle. Elle n'était pas là pour ça. Non, la Griffith était dépêchée pour lui changer les idées et lui faire passer un bon moment, pas pour lui rappeler les limites de la vie en société - il avait suffisamment d'adultes autour de lui chargés de ces choses-là.
On était vendredi et l'ambulancière ne travaillait pas. C'était donc tout naturellement qu'elle avait proposé à Kelly d'en profiter pour s'occuper un peu de son fils adoptif. Le pompier ayant accepté, elle était passée prendre l'enfant directement à la sortie de l'école et ils avaient filé droit vers la plage, où une fin d'après-midi joyeuse les attendait. « Dis rien à ton père pour l'orgie de glaces, ok chaton ? C'est notre petit secret. » lui intima-t-elle, complice, alors qu'après qu'elle l'ait enfin rattrapé, ils s'engageaient dans le couloir menant à l'appartement de Kelly. Le gamin avait acquiescé, trop heureux de pouvoir garder ce petit mystère pour eux - bien que, par "orgie de glaces", la jeune femme entendait plutôt "deux glaces au lieu d'une". Pas de quoi refaire la déco' de la salle de bains, donc.
Alexis ouvrit la porte, sa baby-sitter du jour sur ses talons. « Je te ramène ton fils, Satan ! » claironna-t-elle tout en entrant à son tour. « Et à manger aussi, parce que ma générosité me perdra. » Jamais la dernière pour faire une petite blague. Ou deux. Ou vingt. Parfois, à la suite, quand elle était vraiment en forme. La silhouette de l'ambulancier se dessina dans le salon et elle accueillit cette vision d'un grand sourire. « Salut beau gosse ! » A la caserne, il était un officier gradé, mais dans leur relation personnelle, il devenait une autre source de charmants surnoms.
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