YESTERDAY'S NEWS |48
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lose yourself in wild romance
Coincée dans sa vie, emprisonnée dans son propre corps, sa propre existence. Elle ne contrôle plus rien, et elle le sait. Des choix qui ne lui appartiennent plus, des décisions que d'autres prennent pour elle. Si longtemps qu'elle n'avait plus vraiment décidé d'elle-même. Si longtemps. On avait choisi de la déclarer morte. Elle avait choisi de se déclarer morte. De recommencer à zéro. Probablement la dernière décision qui lui avait véritablement appartenu. Ensuite, on l'avait pourchassée, et elle avait dû revenir. Et dès l'instant où elle avait posé le pied sur le sol américain, elle avait été emprisonnée.
Emprisonnée par les désirs de son père, par ses propres erreurs, par son poste et son nom. Son sang et son héritage.
Toujours plus emprisonnée.
Plus un seul choix. Elle regrette la présence de celui qu'elle aimait, avant tout ça. Regrette sa compagnie, ses mots réconfortants. Regrette tout ce qu'elle avait, avant. Plus un fragment de sa vie ne lui appartient encore.
Pas même sa vie privée ou ses sentiments.
Un contrat entre son père et celui de Logan. Deux vieilles connaissances. Une alliance avantageuse pour tous les deux, de la poudre aux yeux du public. Des amis, pour les médias. Des amis, pour redorer le blason de Logan. Des amis, pour assurer sa propre sécurité. Logan, qu'elle exècre de tout son corps. Logan, qu'elle a connu jeune et toujours méprisé. Logan, qui incarne tout ce qu'elle n'est pas, tout ce qu'elle n'a jamais été, tout ce qu'elle déteste.
Et une part d'elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était dommage.
Parce qu'une part d'elle ne pouvait s'empêcher de le trouver aussi séduisant qu'elle le trouvait méprisable. Et pour cette raison, elle se trouvait méprisable.
Il n'avait pas plus envie qu'elle de jouer cette comédie, elle le savait. Il n'avait pas plus le choix qu'elle. Coincée dans ce vaudeville dont ils ne connaissaient ni le script, ni l'issue. Seulement les acteurs. Et acteur, Logan l'était bien meilleur qu'elle ne le serait jamais.
Elle enfonce les mains dans les poches de sa veste en jean, les cheveux blonds qui dansent sur sa robe fleurie. Son anniversaire. Elle aurait dû le passer auprès de Tessa. Pas avec Logan. Mais elle n'avait pas vraiment eu le choix, encore une fois. Ils étaient amis. Ils étaient proches. C'était ce que les médias voulaient voir et entendre. La jeune Abelli-Rhodes qui fêtait son anniversaire avec celui dont elle était devenue inséparable.
Celui qu'elle était incapable de supporter dans la sphère privée.
Elle lui jette un coup d'oeil, alors qu'il marche à ses côtés dans la marina, s'interdit de le trouver séduisant, malgré l'élégant jeu de la lumière réfractée dans l'eau sur son visage. Un luxueux restaurant de produits de la mer pour célébrer ses vingt-sept ans, presque les pieds dans l'eau, face aux riches yachts.
'T'étais pas obligé, tu sais.' Premiers mots qu'elle prononce depuis longtemps. 'De venir, je veux dire. On pourrait dire non. Ce serait facile.' Ses yeux glissent sur la surface de l'eau, atterrissent de nouveau sur Logan, et un mince sourire amusé étire ses lèvres. 'Enfin, malgré tout, je suppose qu'il y a pire compagnie.'
@LOGAN WHITMORE
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lose yourself in wild romance
Plus le temps passait et plus Logan trouvait ça ironique. Ça quoi ? Tout. Sa vie, les autres, le monde en général. Lui qu'on avait tant blâmé, lui qu'on avait tant pointé du doigt, traité de meurtrier, lui que l'on avait privé de sa passion, de son quotidien de petit prince, pour avoir ôté la vie à quelqu'un... voilà que l'on voulait lui donner une seconde chance. L'occasion de redorer cette image bafouée qu'il traînait avec lui, de se libérer des chaînes dont son passé le faisait prisonnier. Ah oui... qu'est-ce c'était ironique. Faire bonne figure auprès d'une poupée barbie qu'il ne pouvait pas se voir en peinture, reprendre son rôle de fils parfait pour se voir peut-être un jour, offrir un véritable rôle, au grand écran. Bien sûr que non, il n'approuvait pas. On parle de Logan Whitmore après tout, ne l'oubliez pas. Celui qui enfreignait ses propres règles, celui qui n'en faisait qu'à sa tête et qui en voulait au monde entier. Pourtant, aujourd'hui, il était là. Déambulant dans la marina aux côtés de cette fameuse Lena, qui n'avait pas la moindre place dans son coeur, et encore moins dans ses pensées. Et si pour elle, ce jour était celui de son anniversaire, pour lui, il ne s'agissait que lundi comme un autre. À l'exception près qu'il ne doive s'efforcer de jouer le bon ami attentionné en partageant un repas, et même une après-midi en sa compagnie. Et ça le faisait rire dans le fond, parce que Logan, il ne voyait pas comment tout ça pouvait lui être utile, à lui. Comme si traînasser avec une jolie blonde pouvait suffire à se faire pardonner aux yeux de tous. Ridicule, voilà ce que c'était. Tout ça était complètement ridicule et pourtant, il s'était apprêté pour l'occasion. De la chemise Dior aux lunettes de soleil Cartier en passant par la montre en or Rolex. Les mains dans les poches, le regard perdu au loin, il ne pipait mot. Du moins... jusqu'à ce qu'elle ne vienne briser ce silence pesant en lui affirmant que sa présence n'était pas obligatoire. Tournant vivement la tête vers la blonde, il étouffa un rire tout en rétorquant : "Parle pour toi princesse. Si je suis là, c'est certainement pas par plaisir, sois-en bien sûre." Bien sûr qu'il était obligé. D'ailleurs, s'il en était là aujourd'hui, c'était justement pour avoir dit "Non" trop de fois. Alors... jouer le jeu, faire semblant, ça c'était facile. Mais pas se rebeller contre les grands, non. Et peut-être bien qu'elle n'avait aucun crime à cacher ou confesser, mais c'était pas le cas de tout le monde. Fallait qu'elle se le rentre dans le crâne, ça aussi. "Je peux savoir à quoi tu joues au juste ? Je suis acteur, j'ai pas besoin de ta sympathie pour simuler et sourire." Comme si miss parfaite pour avoir pire compagnie que Logan Whitmore pour son anniversaire. C'était la meilleure ça. "Elle est pour quelle heure la réservation déjà ? Qu'on en finisse." Si le message n'était toujours par clair là, il pouvait se montrer encore plus désagréable que ça, ce n'était pas un problème. Avec ses lunettes de soleil et son fake smile, personne ne pouvait deviner qu'il n'avait pas envie d'être ici. Personne, à part elle.
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