YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
Je sais où je dois aller. Je sais qui je dois voir. Dylan. J'ai besoin de légèreté, j'ai besoin de m'amuser. Il n'y a qu'elle en ce moment qui sache comment faire pour m'apaiser. Elle ne le sait pas, elle ne le sait jamais. C'est juste comme ça avec elle. La vie n'est pas rose, elle ne l'a probablement jamais été.
et le temps qui passe
J'me prends pas la tête, y'a pas besoin. Ce ne sont que des enchaînements de surprises. Bonnes ou mauvaises, je m'en fiche. Elles sont là. Jean troué aux genoux, converses vertes, couleur pomme, le haut est noir à l'effigie d'un groupe de rock quelconque dont je ne connais pas la moindre chanson. Je veux juste la voir.
sors moi de là
Je cours presque, j'avance à vive allure. Un sms, un point de ralliement et je suis à la bourre. La montre n'est pas mon amie, on ne calcule pas le temps de la même façon. Elle avance à son rythme, j'ai le mien. On ne se télescope pas. Ca fait mal. Et j'aime pas avoir mal. J'aime plus avoir mal. Ou peut être que si finalement.
j'ai besoin d'un sourire
J'arrive à bout de souffle mais j'y suis. Je cherche la tête blonde mais je la trouve rapidement. On ne peut pas la louper Dylan, elle est comme ça. Je m'approche, je souris. Avec elle c'est facile. " C'est quoi l'programme ? " Je sors mon paquet de clope de ma poche et en tire une pour l'allumer. Je lui tends le paquet, sait on jamais. J'partage pas, ça coûte une blinde. Mais bon celui là je l'ai chouré à un inconnu dans le bus, ça compte pas.
- InvitéInvité
the time is now
jean & dylan
Plus que tout, j’croyais que la vie était un foutu don du ciel. J’croyais que chaque jour était une aventure et qu’il fallait la vivre à fond. J’croyais que la vie était belle. Ouais… J’ c r o y a i s. J’en avais fait mon putain de mantra. Carpe Diem sale bande de cons. Puis, un diagnostic plus tard, tout mon univers s’est retrouvé sans dessus dessous, mes croyances affaiblies, ma famille brisée, mon père… ressuscité. Puis, le fric s’est fait la malle. Et… les regards pervers… ma peau nue… mes hanches exposées. Puis, le temps s’est fait la malle. Ouais… L e t e m p s. J’sais pas combien il en reste à Adam. J’ai peur. Putain, j’suis terrifiée. Mais, j’suis plus forte que ça, right? J’suis plus forte que ces emmerdes. J’pourrais presque y croire. Téléphone dans la main, je te cherche des prunelles. Je cherche cette familiarité, cette connexion. Y’a pas besoin de mots, entre nous. Nos cicatrices se ressemblent, s’assemblent en un foutu tableau à la fois si triste mais si réconfortant. T’es presque une partie d’moi-même, Jean. T’es cette lumière qui m’aide à tenir le coup. Nos regards se croisent enfin et ton sourire rend mon cœur léger. Je te souris en retour. C’est si naturel, si simple. Je te prends une clope et l’allume. « Le programme, mh? » J’expire la fumée, cigarette entre les doigts. « Tu veux dire à part choper un cancer des poumons? » Je grimace intérieurement. Le cancer. Adam. « Tu sais quoi? Et si on laissait le destin décider. On choisit une personne, ici même, et on la suit histoire de voir où elle va. » J’hausse les épaules. Prends une taff. J’déteste fumer en plus.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Elle est là. Elle est toujours là. Dylan c’est le canot de sauvetage lorsque le bateau chavire. La bouée lorsque le courant est trop fort. J’ai besoin d’elle, c’est comme ça, c’est vital. Quand elle m’appelle je réponds présente. Quand je l’appelle, elle fait de même. L’une pour l’autre et l’autre pour l’une. Ca n’a aucun sens dit comme ça. Mais c’est comme ça justement.
une balance, un équilibre
Je sors une clope, je lui en propose une. Je souris bien sur. J’empoisonne mon monde, je ne sais faire que ça. Puis c’est plus marrant de se cramer les poumons à deux. Une sorte de parallèle, quelque chose qu’on a en commun. pas la meilleure, qu’on soit d’accord. Mais ça se fait facilement. Y’a pas besoin de réfléchir. Juste d’allumer l’objet et se sentir remplir de fumée.
brûle. brûle. brûle.
Le cancer des poumons. Tiens, je l’avais oublié lui. ” Ouais à part ça. “ Le programme d’aujourd’hui est flou, indéfini. Ca ne change pas de d’habitude, c’est plaisant de se laisser porter. Pas de contraintes, pas d’interdits. Juste un amusement imprévu. parce que tout est une question d’amusement. De fun. De joie et de rire. N’est ce pas ? La vie ne devrait être faite que de ça. Mais la vie n’est pas ça.
et que nos cerveaux explosent
J’aime son idée. Elle est simple, amusante. Encore ce mot. ” Vendu ! “ Je regarde autour de nous à la recherche de la proie. Je vois une nana dans une robe jaune citron, affreuse. Sérieusement, c’est quoi cette horreur. ” Elle ! “ J’attrape la main de Dylan et l’entraîne pour ne pas perdre de vue la meringue. ” Qui porte ce genre de choses sérieusement ? “ Je chuchote alors qu’on n’est qu’à quelques pas de la blonde.
les choses sérieuses commencent
On la voit entrer dans un jardin, décoré de toute part, moche. ” Je crois que c’est un mariage. “ En effet, ça y ressemble bien. Je n’ai pas vu la meringue centrale. Elle est où la mariée ? Visiblement les invités arrivent au compte goutte. C’est peut être notre chance. Je jette mon mégot dans le caniveau et regarde le parc. ” On y va ? “ C’est le défi du jour. C’est la bouffée d’air dans cette vie morose.
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the time is now
jean & dylan
C’est impossible, right? Impossible de retrouver la Dylan que j’ai été et qui se fane à chaque putain d’seconde. J e m e p e r d s. Ça me manque, de vivre. Ça me manque, de rire. Dy’ me manque. Elle croque dans la vie à pleine dent. Elle déteste tout prévoir. Elle préfère tout faire de façon spontanée. Dy’, elle a souvent la pêche. Y’a pas grand-chose qui peut l’empêcher de profiter de la vie. Elle en a rien à foutre de l’argent, tant qu’elle passe du bon temps. Ouais… J e m e p e r d s. Heureusement que je t’ai, Jean. J’ai l’cœur à l’envers, mais t’arrives encore à me rappeler la fille que j’étais. La fille que j’arrive plus à être. T’arrives à la ramener d’entre les morts. Elle? Je fronce le nez en signe de dégoût. Nos mains se joignent et tu m’entraînes dans une nouvelle aventure. C’est exactement ce que j’espérais. « Berk. T’es sûre? Elle a pas l’air fun du tout. J’veux pas finir dans une église. » Tu m’étonnes… J’ai autant de mal que toi à comprendre comment une personne peut porter un truc aussi affreux. « À l’aide. Sa robe me bousille la rétine. » Je murmure et pouffe de rire. Bordel que ça fait du bien. On arrive finalement à l’entrée d’un jardin où quelques personnes se trouvent déjà. Des chaises sont placées en rangées avec une déco affreuse. Voilà qui est intéressant. Un mariage? Doublement intéressant. J’hausse les sourcils, une lueur malicieuse au fond des prunelles. Mon regard croise le tien. « Ça pu l’amour et la pureté, ici… C’est parfait. » Bien sûr qu’on y va! « On peut pas manquer l’occasion de foutre un peu la merde dans un mariage, right? Tout bon mariage a ses querelles. » C’est à mon tour de t’attraper la main et de nous diriger vers ce qui s’annonce comme une soirée déjantée. Je fais tache avec mes jeans trouées aux genoux, mes converses et mon chandail future is female mais je m’en tape. « Moi j'dis qu'on est des cousines éloignées... du Canada. »
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Je sais pas si c'est une bonne idée. J'en sais rien. J'ai juste vu cette nana déguisée en... Bah je sais même pas. Cette espèce de charlotte citronnée jaune et hop. C'est parti. C'est elle que je veux suivre. Je me suis décidée. Je sais que c'est dangereux et Dylan le sait aussi. Sa réflexion me fait rire. Oui évidemment on risque de se retrouver dans un endroit bizarre. Mais après tout c'est le jeu.
et oui c'est le jeu ma pauvre lucette
" C'est clair j'ai jamais rien vu de si affreux. Imagine on tombe sur un troupeau de ça. " Je grimace, j'ai un frisson qui me parcourt l'échine. Putain c'est drôle et en même temps c'est effrayant. Un élément tout seul ça va. Mais elle a l'air habillée pour une occasion précise. Et cette occasion regorge certainement d'autres énergumènes de son acabit. Ce serait triste pour elle si c'était la seule mais comique pour nous.
la foutue tâche indélébile
On arrive à un mariage. En fait c'était prévisible. On peut pas s'habiller comme ça pour la vie de tous les jours. Enfin j'espère. J'ai fait du mannequin étant gosse, j'ai arrêté depuis. Mais quand même je suis pas non plus perdue. Même si ma tenue d'aujourd'hui peut laisser penser le contraire. C'est juste que j'ai plus de fric alors on oublie les tenues à 1000$ qu'on a peur d'abîmer. Maintenant je m'en fous.
la liberté peut prendre n'importe quelle forme
" Parfait comme tu dis. " Un véritable terrain de jeu. Comme ces espaces pour les gosses avec pleins de boules de toutes les couleurs. C'est notre parc à nous, notre came. Non on ne parle pas de drogue. C'est mal la drogue. Elle m'attrape pas la main, je me laisse porter par ses pas. " Et si c'est nous le bordel en question c'est encore mieux. " Oh ça oui, jouons les fauteuses de troubles. Jouons les troubles fête.
c'est si facile d'être extraordinaire
Cousines éloignées du Canada. Ca parait pas improbable. " Parfait soyons les cousines fofolles et totalement déjantées. " Comment être naturelle sans trop l'être ? Ah oui, faut se mêler à ce magma informe de tenues colorées. " On danse chère cousine ? Faut qu'on les bouge un peu c'est trop triste par ici tu trouves pas ? " Ils sont tous coincés sur leurs sièges. Ou bien les rares qui se bougent sur la piste de danse ont l'air d'avoir un balai dans le cul.
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