YESTERDAY'S NEWS |48
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Graham & Katarina
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
J’attends depuis quelques minutes, patiemment, assis sur le banc près de cette superette ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le temps passe à une lenteur affolante et je ne peux m’empêcher de repenser à cette théorie de la relativité. Je ne me sens pas en sécurité ici, à découvert. Comment ne pas l’être quand toutes les personnes qui passent près de toi ne cessent de te dévisager. A cette heure-là, ce sont les dealers, les drogués, certaines prostituées, les gangsters qui envahissent les rues et je n’ai clairement pas ma place ici. C’est pourtant ici que Penny et moi on a pris l’habitude de se donner rendez-vous lorsqu’on partage le confort de sa voiture pour se reposer. Pourquoi opter pour l’une des zones de Los Angeles qui a la pire réputation ? La réponse est toute simple, pour éviter de croiser les personnes qui ont l’habitude de nous côtoyer au quotidien. Imaginez un peu que ma petite sœur s’arrête à UCLA et qu’elle me voit en train de dormir sur un banc ? Pire encore, imaginez que Matz trébuche sur moi quelque part en ville et comprenne que je n’ai pas arrêté de mentir depuis que l’on m’a autorisé à quitter la prison. Non, je ne peux pas affronter leur regard, j’aurais bien trop honte de moi. Comment pourrais-je leur expliquer qu’il a fallu que je dépense une somme d’argent dont je ne disposais même pas pour payer mes frais d’inscription, que j’ai dû supplier la banque de m’accorder un crédit en urgence et que ma paie de maitre-nageur passe intégralement dans le remboursement de ce crédit. Je sais très bien qu’ils auront pitié, pitié de moi et qu’ils voudront aider d’une manière ou d’une autre. Impossible que j’accepte, le peu d’argent qu’il me reste, je le passe à ma sœur pour qu’elle puisse avoir une vie décente. Ma petite-sœur c’est tout mon monde, c’est la seule chose qui m’inquiète, je ne me préoccupe que de sa réussite et de ses besoins, les miens passent après tout le reste.
En attendant Penny, j’ai utilisé mes quelques économies de la semaine pour nous acheter de quoi diner. Rien de bien exceptionnel, deux salades composées, un énorme paquet de chips et deux bouteilles de soda. Rien de bien Healthy mais je pense qu’à ce stade, de toute manière, on ne peut pas faire mieux avec nos faibles moyens. Mon smartphone se met à vibrer et attire mon attention, un snap de Matz, difficile d’y répondre en prétendant être à la maison alors que je suis dehors, à la rue, en plein milieu de la soirée. Je répondrais une fois que Penny sera arrivée, j’improviserai une excuse en prétendant me rendre à une soirée ou quelque chose de ce genre.
@Penny Parker
En attendant Penny, j’ai utilisé mes quelques économies de la semaine pour nous acheter de quoi diner. Rien de bien exceptionnel, deux salades composées, un énorme paquet de chips et deux bouteilles de soda. Rien de bien Healthy mais je pense qu’à ce stade, de toute manière, on ne peut pas faire mieux avec nos faibles moyens. Mon smartphone se met à vibrer et attire mon attention, un snap de Matz, difficile d’y répondre en prétendant être à la maison alors que je suis dehors, à la rue, en plein milieu de la soirée. Je répondrais une fois que Penny sera arrivée, j’improviserai une excuse en prétendant me rendre à une soirée ou quelque chose de ce genre.
@Penny Parker
(c) DΛNDELION
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Graham & Penny
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Penny est fatiguée d'avoir arpenté les rues de Los Angeles toute la journée. Ce qui la plombe surtout c'est la solitude. Ne pas avoir d'argent, ne pas avoir de toit, ne pas avoir de quoi manger, certes ce sont des besoins importants, voire vitaux. Mais elle ce qui la plombe c'est la solitude, de ne pas avoir la vie qu'elle sait qu'elle mérite au fond. Parce que c'est une gentille fille, elle a trop longtemps été manipulée, sous l'influence de gens mal intentionnés, mais elle en est sortie, elle refait sa vie, en restant sur le droit chemin. Alors parfois Penny a un petit coup de blues, elle se demande pourquoi elle en est toujours à ce point. Elle se regarde un instant dans le rétroviseur de sa voiture puis détourne le regard, elle prends son sac. Elle prend le pied de biche du coffre de sa voiture et le fourre dans sa manche. Il est vraiment tard, et elle ne sait pas qui elle pourrait croiser sur son chemin. Elle ne tarde pas à rejoindre Graham sur le banc devant la supérette, c'est leur point de repère, leur lieu de rendez-vous.
Penny remarque immédiatement la nourriture que visiblement Graham a acheté pour eux deux. "Mais t'es fou tu as fait des folies !" s'exclame t-elle, des étoiles dans les yeux. Elle n'a pa mangé de chips ni bu de soda depuis bien longtemps ! Faut dire qu'ici la nourriture c'est pas donné, alors quand on n'a pas d'argent... et qu'en plus, comme Penny, on refuse de faire la manche... Elle s'asseoit à côté de Graham et ouvre son sac pour en sortir deux oranges. Celles qu'elle a acheté avant de croiser Jean. "Tiens, prends-en une." dit-elle en les lui tendant. Elle inspire alors un bon coup avant d'afficher un grand sourire. "Comment était ta journée ?" demande gentiment Penny, même si elle a du mal à cacher son impatience face à la nourriture qui l'attends.
@Graham B. Singleton
Penny remarque immédiatement la nourriture que visiblement Graham a acheté pour eux deux. "Mais t'es fou tu as fait des folies !" s'exclame t-elle, des étoiles dans les yeux. Elle n'a pa mangé de chips ni bu de soda depuis bien longtemps ! Faut dire qu'ici la nourriture c'est pas donné, alors quand on n'a pas d'argent... et qu'en plus, comme Penny, on refuse de faire la manche... Elle s'asseoit à côté de Graham et ouvre son sac pour en sortir deux oranges. Celles qu'elle a acheté avant de croiser Jean. "Tiens, prends-en une." dit-elle en les lui tendant. Elle inspire alors un bon coup avant d'afficher un grand sourire. "Comment était ta journée ?" demande gentiment Penny, même si elle a du mal à cacher son impatience face à la nourriture qui l'attends.
@Graham B. Singleton
(c) DΛNDELION
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Graham & Katarina
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
J’ai peut-être été un poil trop ambitieux en refusant le sac offert par le caissier de ce supermarché dans lequel j’ai acheté ces deux salades composées, un paquet de chips et deux bouteilles de soda. La preuve ? En voulant attraper mon téléphone pour envoyer un SMS à Penny je manque de tout faire tomber et rattrape au vol le paquet de chips tandis que les deux bouteilles de soda terminent leur chute à même le sol et commencent à rouler sur le trottoir. Une dame, la soixantaine, est au téléphone pas loin de moi et pourrait rattraper les boissons avant qu’elles n’atterrissent sur la route. Elle parle espagnol, enfin… Je crois. Oui, ce doit être de l’espagnol, ça y ressemble en tout cas. Dans l’urgence, je décide de mettre à contribution mes deux années d’espagnol au lycée pour baragouiner un petit : « ¿Podría ayudarme? Por favor. » Je crois qu’elle m’a compris puisqu’elle tourne la tête dans ma direction et se baisse immédiatement pour attraper les deux bouteilles. Elle se rapproche de moi, les deux bouteilles à la main, un air dégouté sur le visage. « ¡Ésta bebida está asquerosa! » Je retire ce que j’ai dit, je ne me débrouille pas si bien en espagnol. Je la regarde, benêt au possible, incapable de traduire ce qu’elle a tenté de me dire. Je me contente donc de récupérer mes bouteilles et de lui adresser un sourire reconnaissant. « Gracias, señora ! » Elle reprend sa vie et s’éloigne du supermarché devant lequel j’attends Penny.
En parlant du loup, la voilà qui arrive. Elle a toujours la même attitude lorsqu’elle se balade dans le coin à une telle heure de la soirée. Je décèle le pied de biche qu’elle dissimule dans l’une de ses manches. Elle a bien raison, on ne sait jamais qui pourrait croiser son chemin ici. Le quartier est réputé « chaud », autant éviter de tenter le diable en prenant de quoi se défendre. Un sourire étire mes lèvres face aux remontrances de la jeune femme. « Aujourd’hui c’est jour de fête… Et puis bon… C’est pour te remercier de m’accueillir une soirée de plus dans ton humble demeure ! » Sa voiture est ce que je considère le plus comme un appartement. J’y suis au chaud, en sécurité. C’est beaucoup plus que tout ce que je possède le reste du temps. La jeune femme sort deux oranges de son sac. « Toi aussi t’as fait des folies, t’aurais pas dû ! » Qu’il est dramatique d’en arriver là, à un tel stade, à ne pas oser s’acheter une orange par manque de moyens. J’arrache une partie de la peau de cette orange, extrêmement calme et posé. Le peu de nourriture que l’on a à disposition, nous devrions la savourer dignement. « J’ai bossé sur mes cours au boulot, il n’y avait pas grand monde à la piscine… Aucune noyade à déplorer ! » Comme si les noyades s’enchainaient les unes après les autres. Être maitre-nageur c’est attendre, encore et toujours, que quelque chose se passe. C’est anticiper sur tous les événements éventuels pour éviter un drame. « Et toi ? » J’ouvre le paquet de chips et lui tend l’emballage pour qu’elle puisse piocher de quoi se sustenter avec gourmandise. « T’as prévu quoi pour ce soir ? »
@Penny Parker
En parlant du loup, la voilà qui arrive. Elle a toujours la même attitude lorsqu’elle se balade dans le coin à une telle heure de la soirée. Je décèle le pied de biche qu’elle dissimule dans l’une de ses manches. Elle a bien raison, on ne sait jamais qui pourrait croiser son chemin ici. Le quartier est réputé « chaud », autant éviter de tenter le diable en prenant de quoi se défendre. Un sourire étire mes lèvres face aux remontrances de la jeune femme. « Aujourd’hui c’est jour de fête… Et puis bon… C’est pour te remercier de m’accueillir une soirée de plus dans ton humble demeure ! » Sa voiture est ce que je considère le plus comme un appartement. J’y suis au chaud, en sécurité. C’est beaucoup plus que tout ce que je possède le reste du temps. La jeune femme sort deux oranges de son sac. « Toi aussi t’as fait des folies, t’aurais pas dû ! » Qu’il est dramatique d’en arriver là, à un tel stade, à ne pas oser s’acheter une orange par manque de moyens. J’arrache une partie de la peau de cette orange, extrêmement calme et posé. Le peu de nourriture que l’on a à disposition, nous devrions la savourer dignement. « J’ai bossé sur mes cours au boulot, il n’y avait pas grand monde à la piscine… Aucune noyade à déplorer ! » Comme si les noyades s’enchainaient les unes après les autres. Être maitre-nageur c’est attendre, encore et toujours, que quelque chose se passe. C’est anticiper sur tous les événements éventuels pour éviter un drame. « Et toi ? » J’ouvre le paquet de chips et lui tend l’emballage pour qu’elle puisse piocher de quoi se sustenter avec gourmandise. « T’as prévu quoi pour ce soir ? »
@Penny Parker
(c) DΛNDELION
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Graham & Penny
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Arrivée devant le supermarché, Penny est rassurée et se détends. Beaucoup de choses se passent la nuit, surtout dans ce quartier, des "accidents", des vols, des agressions. Comme si la nuit, la ville devenait totalement différente et laissait entrevoir quelque chose de plus sombre. Du coup, quand la nuit est tombée, Penny ne se balade jamais sans son pied de biche. Elle craint trop d'être attaquée et de se retrouver innocente, coincée, à devoir subir les assauts des plus forts. Faut qu'elle se protège, qu'elle se rassure, et c'est la seule façon qu'elle a trouvé de le faire. Graham est là et il a prévu tout un festin pour eux deux, Penny ne pourrait pas être plus heureuse. Heureuse oui c'est le mot. Ici, il faut savoir profiter de ces petits moments de bonheur même s'ils ne sont constitués que d'une salade, une orange et du soda. "Je suis toujours ravie de t'accueillir dans mon merveilleux manoir à roulettes !" Kidnappeuse en devenir, elle pique une chips dans le paquet que Graham lui tend alors qu'il raconte sa journée. Le sel lui picore la bouche, elle avait presque oublié ce que c'était que de manger des chips, ça faisait si longtemps. Mais maintenant qu'elle y a repris goût il va lui être difficile de s'en passer à nouveau. Ne plus pouvoir se faire plaisir, ça aussi c'est dur, mais c'est comme ça, c'est sa vie. "On ne peut pas dire qu'il se passe grand chose dans ma vie..." Penny soupire avant de se souvenir. Quelque chose de particulièrement étrange lui est arrivé plus tôt dans la semaine. Rien que d'y penser, un sourire s'étale sur le visage de la jeune femme. "Si, attends, lundi, enfin je crois que c'était lundi je perds un peu la notion des jours, enfin bref je suis restée enfermée toute une nuit dans le centre commercial avec une autre fille ! T'imagines même pas comment j'ai flippé, même si au final on s'est amusées et qu'on a pas vraiment eu d'ennuis." Une soirée, ou nuit plus exactement, plutôt agitée qu'elle se remémore avec grand plaisir. Vivre dans sa voiture c'est pas la joie, c'est mieux que sous un pont mais être entre quatre murs, au chaud, c'est toujours mieux. "Westminster Avenue, ce soir y avait ce nouveau gros film au cinéma là, du coup ça a du affluer dans les restos, ce qui veut dire plus de restes, donc je comptais aller faire un tour là-bas." Xénophile dans l'âme, Penny n'avait pas peur d'aller vers l'inconnu, et puis quitte à vivre ici maintenant, autant découvrir tous les coins et recoins de la ville, non ? "Y a quelque chose qui ne va pas, t'es tendu comme un string, j'me trompe ?" Zeste d'humour pour cacher son inquiétude qui n'a probablement pas lieu d'être, mais c'est son ami, son seul véritable ami, Penny veut y faire attention.
@Graham B. Singleton
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Graham & Katarina
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Je suis, quelque part, rassuré lorsque je passe la soirée (la nuit) avec Penny. Pas pour des motifs lorgnant du côté de l’obscurité ou de la perversité, plutôt parce que c’est le seul moment où je peux garder un œil sur elle et la protéger. Dormir dans sa voiture garde à l’abri du froid, des éléments, des autres… Certes, mais dans des quartiers aussi craignos que ceux d’une partie de Los Angeles, avoir une voiture ne change pas grand-chose à la donne. Le danger est toujours omniprésent, prêt à vous surprendre quand vous pensez enfin être en sécurité. Avec moi et mon corps baraqué, je sais que les racailles de Shanghai y réfléchiront à deux fois avant de tenter quelque chose. Il n’y a que les gros poissons, les requins de LA, qui, eux, se fichent bien qu’il y ait un mec, douze mecs ou même trois superhéros dans le tas… Non, ceux-là attaquent quoiqu’il arrive, ils ont le goût du risque, l’amour du sang et du danger. Rien ne les excite plus que l’éventualité de perdre la bataille pour pas grand-chose. Car oui, soyons réalistes une seconde. Quel serait l’intérêt de braquer une fille qui ne dispose que de sa voiture comme bien et d’un mec sans le sou et qui n’a qu’un sac à dos rempli de vêtements et de produits de première nécessité ? Nous n’avions rien qui puisse rendre les autres envieux, si ce n’est un semblant de joie de vivre, qu’elle soit feinte ou non. Au menu de la soirée ? Un festin version citoyens fauchés : une salade, des chips, du soda et une orange. De quoi faire s’étouffer les plus prout-prout d’entre nous, ceux qui ne savent plus apprécier les choses simples de la vie. « Manoir à roulettes ? Le bus magique ça passe bien aussi, un minuscule bus qui ressemble certes davantage à un pot de yaourt mais… well… D’où la magie du truc ! » Sa voiture est bien plus confortable qu’un bus de toute manière, hyper cosy, c’est ici que je passe les meilleures nuits. Difficile de faire pire que celles que je partage avec quelques clochards sur un morceau de carton entre deux poubelles.
La jeune femme se lance et me raconte l’une de ses dernières aventures. Il lui arrive toujours des trucs formidables, à Penny. J’ai les yeux grands ouverts, toujours paré pour des questions techniques alors que je pourrais me concentrer sur l’aspect extraordinaire de la chose. « Noooooon ? » C’est dingue, et assez amusant à la fois. « Les alarmes ne se sont pas déclenchées ? » La sécurité dans les magasins, ce n’est plus ce que c’était. « Ils ont du être surpris le lendemain matin, quand ils ont rouvert le centre commercial. » Tu ne t’attends probablement pas à trouver deux personnes dans ta boutique alors qu’aucune faille a la sécurité ne semble avoir été détectée. J’imagine la tête du type et un sourire étire immédiatement mes lèvres. Au programme de notre soirée ? Un passage dans les quartiers populaires pour essayer de tirer parti de l’affluence afin de chiper quelques restes avant qu’ils soient jetés à la poubelle. Vive notre vie et pourtant… Le programme me semble excitant au possible, un Noël bis. « It sounds like a plan ! » Malgré l’entrain que je tente d’y insuffler, mon humeur semble transparaitre plus que prévu. Je suis grillé par Penny et hésite un moment à la mettre dans la confidence. « Boh ce n’est pas grand-chose… » Pas grand-chose, c’est vite dit, pour moi c’est quelque chose d’énorme. « Matz m’a trouvé en plein milieu d’une ruelle hier soir… En train d’essayer de dormir. Il a compris que je lui mentais depuis… Depuis que j’suis sorti de taule. Il a été très dur, pour mon bien certes… Mais très dur. Je n’arrive pas à m’enlever ses paroles de la tête. » Reprendre sa situation précaire en pleine gueule, on a connu plus agréable.
@Penny Parker
La jeune femme se lance et me raconte l’une de ses dernières aventures. Il lui arrive toujours des trucs formidables, à Penny. J’ai les yeux grands ouverts, toujours paré pour des questions techniques alors que je pourrais me concentrer sur l’aspect extraordinaire de la chose. « Noooooon ? » C’est dingue, et assez amusant à la fois. « Les alarmes ne se sont pas déclenchées ? » La sécurité dans les magasins, ce n’est plus ce que c’était. « Ils ont du être surpris le lendemain matin, quand ils ont rouvert le centre commercial. » Tu ne t’attends probablement pas à trouver deux personnes dans ta boutique alors qu’aucune faille a la sécurité ne semble avoir été détectée. J’imagine la tête du type et un sourire étire immédiatement mes lèvres. Au programme de notre soirée ? Un passage dans les quartiers populaires pour essayer de tirer parti de l’affluence afin de chiper quelques restes avant qu’ils soient jetés à la poubelle. Vive notre vie et pourtant… Le programme me semble excitant au possible, un Noël bis. « It sounds like a plan ! » Malgré l’entrain que je tente d’y insuffler, mon humeur semble transparaitre plus que prévu. Je suis grillé par Penny et hésite un moment à la mettre dans la confidence. « Boh ce n’est pas grand-chose… » Pas grand-chose, c’est vite dit, pour moi c’est quelque chose d’énorme. « Matz m’a trouvé en plein milieu d’une ruelle hier soir… En train d’essayer de dormir. Il a compris que je lui mentais depuis… Depuis que j’suis sorti de taule. Il a été très dur, pour mon bien certes… Mais très dur. Je n’arrive pas à m’enlever ses paroles de la tête. » Reprendre sa situation précaire en pleine gueule, on a connu plus agréable.
@Penny Parker
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Graham & Penny
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Vivre dans la rue était loin d'être une partie de plaisir. En plus d'être dangereux, terrifiant et particulièrement dégradant, il fallait aussi affronter le regard des autres, et c'était loin d'être facile. Encore moins quand le regard qu'on devait affronter c'était celui de sa propre famille. Penny n'avait bien sûr jamais expérimenté ça. Déjà parce que cela faisait relativement peu de temps qu'elle vivait dans sa voiture, mais surtout parce qu'elle n'avait plus de famille. Elle était littéralement seule au monde. La seule personne sur laquelle elle pouvait compter c'était elle-même. Penny ne pouvait donc qu'attendre et subir, jusqu'à ce qu'enfin les choses changent, en bien avec un peu de chance. "Je ne sais pas ce qu'il t'a dit mais avoir des "mots durs" contre quelqu'un, ce n'est jamais pour son bien. Il y a d'autres façons, des façons beaucoup plus efficaces, d'aider les gens que de les insulter ou leur crier dessus." Penny ignorait ce que Matz avait dit à Graham et au fond les mots n'avaient pas vraiment d'importance. Ce qui importait c'était les actions, ou l'absence d'action dans ce cas-là. "Mais je ne comprends pas... Si tu as de la famille... Ils ne peuvent pas t'héberger ? Enfin j'avoue que ça fait longtemps que j'ai pas eu de famille mais... une famille c'est pas supposé s'entraider ?"
@Graham B. Singleton
@Graham B. Singleton
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Graham & Katarina
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Le plus épuisant, dans ma condition actuelle, c’est surement ce besoin de tout dissimuler de ce que je suis réellement devenu. Un vulgaire clochard. Pas de ceux qui te viennent immédiatement à l’esprit. Je n’ai pas dix couches de crasse entassées les unes sur les autres, mes vêtements ne sont pas dégueulasses ni troués, j’ai l’air suffisamment en bonne santé, je ne bois pas d’alcool pour me réchauffer, je ne fais pas la manche, je n’ai pas le moindre animal de compagnie… Je ne corresponds en rien aux stéréotypes les plus péjoratifs entourant les SDF. Et pourtant… A la fin de la journée, je suis bel et bien l’un d’entre eux. Ce n’est pourtant pas faute de se battre pour réussir, j’enchaine les heures à l’université avec les longues journées de travail à la piscine pour gagner une somme d’argent si ridicule qu’elle ne parvient même pas à payer intégralement le prêt que j’ai dû faire pour avancer mes frais de scolarité. Je débute chaque mois un peu plus profondément enterré que le mois précédent. Chienne de vie. Est-ce une raison pour tout abandonner, pour baisser les bras ? Plutôt crever dans d’atroces souffrances. Passer cinq ans en taule pour tout laisser tomber à la première contrariété, ce n’est clairement pas le genre de la maison. A la place, j’opte pour le rôle d’une vie : Celui de l’ex-taulard, abimé mais toujours prêt à sourire et à tendre l’autre joue. Peu importe que mon visage soit tuméfié, que les cernes trahissent le manque de sommeil et cette lente agonie me laissant parfois croire que la prison était plus sécurisante que ma propre liberté… Je n’ai pas peur des torrents qui s’abattent sur moi, je résisterai jusqu’à ce que le souffle me manque.
Les remarques de Penny sonnent délicieusement juste mais cela ne fait que me mettre dans une posture que je déteste : celle où je me retrouve à justifier un refus, celui d’appeler au secours. « De la famille, il ne m’en reste plus tellement. Ma mère a tout fait pour que je reste en prison, elle a même témoigné contre moi alors bon… » Aurait-elle déjà oublié qu’elle a été libérée au même titre que moi lorsque notre père a rendu son dernier souffle ? « Et ma sœur… Je ne veux pas lui mettre un tel poids sur les épaules… Je sais qu’elle a déjà un mal fou à subvenir à ses propres besoins et… Aussi bête cela puisse-t-il paraitre… Je suis le grand frère… Je me dois d’être présent pour elle, pas l’inverse. » La famille se limite à ces deux membres dont un qui ne veut plus jamais entendre parler de moi. Le tour est vite fait. « Me reposer sur les autres ce n’est pas quelque chose que je sais faire… Que j’ai envie de faire… Ce sont mes emmerdes, pourquoi attendre des autres qu’ils me sortent de ma merde ? Pourquoi leur infliger cela ? Ils ont probablement déjà suffisamment de choses à gérer de leur côté. »
@Penny Parker
Les remarques de Penny sonnent délicieusement juste mais cela ne fait que me mettre dans une posture que je déteste : celle où je me retrouve à justifier un refus, celui d’appeler au secours. « De la famille, il ne m’en reste plus tellement. Ma mère a tout fait pour que je reste en prison, elle a même témoigné contre moi alors bon… » Aurait-elle déjà oublié qu’elle a été libérée au même titre que moi lorsque notre père a rendu son dernier souffle ? « Et ma sœur… Je ne veux pas lui mettre un tel poids sur les épaules… Je sais qu’elle a déjà un mal fou à subvenir à ses propres besoins et… Aussi bête cela puisse-t-il paraitre… Je suis le grand frère… Je me dois d’être présent pour elle, pas l’inverse. » La famille se limite à ces deux membres dont un qui ne veut plus jamais entendre parler de moi. Le tour est vite fait. « Me reposer sur les autres ce n’est pas quelque chose que je sais faire… Que j’ai envie de faire… Ce sont mes emmerdes, pourquoi attendre des autres qu’ils me sortent de ma merde ? Pourquoi leur infliger cela ? Ils ont probablement déjà suffisamment de choses à gérer de leur côté. »
@Penny Parker
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Graham & Penny
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Penny avait du mal à se souvenir de ce que ça faisait d'avoir une vraie famille à ses côtés. Huit ans qu'elle avait perdu sa famille et qu'elle était seule. C'était le genre de sujet qu'elle préférait éviter en général, elle essayait de pas y penser. Sa vie était déjà assez loin du conte de fée pour qu'elle en rajoute. Et puis, elle avait comme l'impression que plus le temps passait, plus elle s'ancrait à Los Angeles, plus elle commençait à se sentir chez elle. Quelque part elle se créait sa propre famille. Et elle aimait à penser que Graham en faisait partie quelque part. "Vu sous cet angle... je comprends ce que tu veux dire..." soupira t-elle. C'était un peu triste de se dire que malgré le fait qu'il ai une famille il se retrouve quand même seul. Comme quoi la famille était un concept très abstrait au final... "Je suis pas la meilleure non plus pour accepter l'aide des autres. Enfin pas que beaucoup de gens aient envie de m'aider mais bon..." Cela faisait un moment que Penny vivait dans la rue. Beaucoup moins que certains autres, certes. Mais ce temps là l'avait déjà fait réfléchir à plusieurs aspects de sa vie. Elle avait toujours été aux dépends de quelqu'un d'autre, mais cette fois elle était seule maître de son destin et ça lui plaisait. "Je sais qu'en allant quémander ou... en adoptant un certain comportement je pourrais déjà être sortie de toute cette merde. Mais je veux réussir par moi-même et en restant sur le droit chemin ! J'ai confiance, un jour les choses finiront par s'arranger." Penny retrouva son éternel sourire, le genre de sourire qui illuminait son visage. Parce qu'elle était comme ça, elle ne se laissait pas démonter. Peut-être que ça pouvait sembler stupide mais elle avait la foi, et ça suffisait à la faire avancer. "Et pour toi aussi tout s'arrangera ! Tu verras, tout ira bien pour nous deux." lança t-elle en lui donnant un léger coup de coude dans les côtes. "On fait quoi du coup ? Tu veux qu'on aille faire le tour des restos ou on marche jusqu'à la jetée ? "
@Graham B. Singleton
@Graham B. Singleton
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Graham & Katarina
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
Je repense à ma mère pendant une seconde, le temps d’admettre à haute voix qu’elle ne fera probablement pas un geste en ma direction, qu’elle ne tentera surement jamais de recoller les morceaux. Quelle mère témoigne contre son propre fils, contre sa chair, son sang ? Quelle mère essaie par tous les moyens d’offrir à son fils la plus forte peine de prison possible ? J’en connais peu, non, laissez-moi rectifier mes propos, je n’en connais aucune. Est-elle consciente qu’elle a été libérée de cette affreuse manie qu’avait mon père de toujours boire plus que de raison et de lever la main sur chacun d’entre nous. J’en viens parfois à me demander si elle n’avait pas faim de violence, elle aussi. A force de tendre l’autre joue, peut-être s’était-elle habituée à être agressée physiquement, peut-être attendait-elle de prendre un ou deux mauvais coups pour se sentir mieux. Certaines choses m’échappent, certains détails me poussent à me creuser les méninges quotidiennement… Serais-je un jour capable de pardonner à cette mère qui m’a abandonné ? Sans toutes ces personnes que je peux aujourd’hui décrire par l’un des termes qui a le plus de sens et d’importance à mes yeux : amie… Sans tous ces gens qui m’ont tendu la main, je n’aurais surement pas tenu le coup en prison. Je n’aurais pas survécu. « Mine de rien, c’est parfois une sacrée responsabilité, un putain de fardeau d’avoir une famille. Toujours à devoir réfléchir à leur intérêt, à constamment prendre des décisions pour eux quitte à aller contre mon propre intérêt… J’aimerais pouvoir être égoïste parfois, ne serait-ce que cinq minutes. » Ne penser qu’à ma gueule, agir pour moi et pour personne d’autre. Dommage que j’en sois incapable. J’ai pourtant essayé, plusieurs fois, mais ça n’a jamais rien donné… Je n’y arrive tout simplement pas, encore moins lorsque je pense à Nina.
« Que tu le veuille ou non, tu pourras toujours compter sur moi. C’est une promesse, et je n’ai jamais trahi la moindre de mes promesses. » Plutôt mourir oui. Penny est l’une de ces personnes pour qui je serai capable de prendre une balle, elle m’a tellement aidé. Elle a été présente quand personne ne l’était, quand je m’isolais, que je me perdais, quand j’hésitais à embrasser un côté beaucoup trop obscur de ma personnalité. J’ai failli flirter avec l’illégalité, elle m’en a éloigné, je lui dois tout. L’une de ses remarques me fait immédiatement m’emballer, hyper protecteur le Graham ? Jaloux ? Possessif ? Allez savoir. « La simple idée que tu puisses adopter un… Certain comportement me rend dingue. Je ne te laisserai jamais faire une telle chose… Rien que l’idée que des hommes puissent… Non, JAMAIS. » On trouvera des solutions tous les deux avant d’en arriver à une telle option. « Tu sais quoi ? Je n’ai plus très faim… Marchons un petit peu ! » J’ai besoin de prendre l’air, d’apprécier cette douce soirée. Je sors de la voiture, la contourne jusqu’à atteindre la portière de la demoiselle. « Mademoiselle. » Je lui indique, après avoir ouvert la porte, en parfait gentleman.
@Penny Parker
« Que tu le veuille ou non, tu pourras toujours compter sur moi. C’est une promesse, et je n’ai jamais trahi la moindre de mes promesses. » Plutôt mourir oui. Penny est l’une de ces personnes pour qui je serai capable de prendre une balle, elle m’a tellement aidé. Elle a été présente quand personne ne l’était, quand je m’isolais, que je me perdais, quand j’hésitais à embrasser un côté beaucoup trop obscur de ma personnalité. J’ai failli flirter avec l’illégalité, elle m’en a éloigné, je lui dois tout. L’une de ses remarques me fait immédiatement m’emballer, hyper protecteur le Graham ? Jaloux ? Possessif ? Allez savoir. « La simple idée que tu puisses adopter un… Certain comportement me rend dingue. Je ne te laisserai jamais faire une telle chose… Rien que l’idée que des hommes puissent… Non, JAMAIS. » On trouvera des solutions tous les deux avant d’en arriver à une telle option. « Tu sais quoi ? Je n’ai plus très faim… Marchons un petit peu ! » J’ai besoin de prendre l’air, d’apprécier cette douce soirée. Je sors de la voiture, la contourne jusqu’à atteindre la portière de la demoiselle. « Mademoiselle. » Je lui indique, après avoir ouvert la porte, en parfait gentleman.
@Penny Parker
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Graham & Penny
« The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets. »
C'était étrange de discuter de ce genre de chose. Avoir de la famille, réussir à s'en sortir, essayer de rester sur le droit chemin. Ces sujets n'étaient pas forcément les plus simples à aborder, mais ce qui était étrange c'était que c'était en abordant les sujets difficiles qu'on pouvait se sentir mieux à la fin. Assez paradoxal. Pour Penny c'était simple, elle n'avait plus de famille, elle était seule au monde et s'en remettait à la foi pour se sortir de la rue. Mais ce n'était pas forcément la meilleure manière de faire, et certaines idées lui étaient déjà venues. Bien sûr elle ne mettrait jamais ces idées à exécution, mais elle y avait déjà pensé. Heureusement, elle pouvait compter sur Graham, il était toujours là pour elle. "Ce que tu peux être possessif ! Avoue, tu me veux pour toi tout seul hein..." lança Penny pour le taquiner. "Tu sais quoi ? Je n’ai plus très faim… Marchons un petit peu !" "Habile changement de sujet bravo !" s'exclama Penny en fourrant ses affaires dans son sac à dos tandis que Graham contournait la voiture pour lui ouvrir la porte. "Quel gentleman ! Attention, un peu plus et je vais finir par croire que tu me fais des avances !" Penny laissa échapper un petit rire en sortant de la voiture. Elle glissa son sac sur son épaule et se mit à marcher en direction de la jetée.
@Graham B. Singleton
@Graham B. Singleton
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