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YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
QUEENIE BENNETT
On ne voit bien qu'avec le coeur
Avant de commencer, nous aimerions vous poser quelques questions sur votre personnage, afin d'en savoir davantage sur les motivations qui l'animent.
L'INTERROGATOIRE
« Ben... euh... La géographie ! Je suis une catastrophe en géographie, je vous jure parfois j'ai vraiment honte. Et puis, ça m'éviterait de faire des bourdes plus grosses que moi. Tiens par exemple : la dernière fois, j'ai demandé à ma voisine si elle connaissait Anil, le mec qui vend des roses juste en bas de chez nous. Quand elle m'a demandé pourquoi, j'ai dit "ben parce qu'il est pakistanais..." parce que pour moi, vu comme c'est petit le Pakistan, je m'étais dit que peut-être elle le connaissait. Bref. Priyanka me parle plus trop depuis ça. Ma fille dit que c'est parce qu'elle est indienne en fait. Je vois pas vraiment le rapport - c'est vrai quoi, comment j'aurais pu le deviner ? C'est un peu pareil indien ou pakistanais non ? Enfin bon je m'éloigne du sujet. Tout ça pour dire : être plus calée en géographie ou en géopolitique - Géo-quelque chose quoi - ça pourrait aider. »
« J'adore ! Mais j'avoue que ça m'est plus trop arrivé depuis le lycée. J'étais Prom Queen l'année de ma 10th grade. C'était juste avant d'arrêter le lycée d'ailleurs. Je me rappelle à l'époque, je rêvais surtout de ce qu'allait pouvoir être ma vie à la fac. Les sororités. La popularité fois mille. Tout ça. Peut-être faire une carrière dans la mode ou l'esthétique. Me marier avec un de ces mecs qu'on voit que dans les séries. Genre LE quaterback. Celui qui aurait eu une bourse universitaire d'office et une voie royale vers une équipe nationale. Mais pas un de ces mecs qui craignent genre l'équipe de lutte ou de cricket. Moi je voulais un mec qui aurait eu la classe. J'étais carrément bien partie pour en plus mais je planais un peu à l'époque je crois. On plane tous à cet âge-là. Puis Felicity est arrivée. Ça remet pas mal les choses en perspective... Oh euh ... maintenant ? J'adorerai ouvrir ma propre glacerie (je sais même pas si ça se dit vraiment glacerie... mais bon vous avez compris) ! Ça s'appellerait... le Ice Queen... parce que Queenie / Ice Cream, vous voyez le concept ? », elle laisse planait là un silence arrivé comme un cheveu sur la soupe, ou plutôt sur le toping caramel de votre cornet trois boules vanille, macha, straciatella. « Non je crois que ce que j'aimerai en vrai c'est que Felicity prenne pas le même chemin que sa mère. Qu'elle ait un bon job. Qu'elle ait des choix dans la vie. C'est important. »
Un moment d'hésitation, la jeune femme ne semble pas trop savoir quoi répondre. Elle hausse ses replètes épaules et son regard va chercher sur le côté une réponse à la question qu'on vient de lui poser :
« Honnêtement ? Si vous l'avez je suis preneuse. Enfin... je dis pas que je suis malheureuse ! C'est pas ça du tout ! J'adore mon boulot - mon boulot actuel - et j'ai Felicity ! Je pense être quelqu'un d'assez chanceux, ouais. »
Ça ne répond pas vraiment à la question mais c'est sans doute la réponse la plus sincère qu'on aurait pu faire. Un brin de culpabilité. Des mots qui s'échappent avant d'avoir été vraiment pesés. Spontanément. Sans filtre. Avec un sourire pour finir.
ta plus grande réussite à ce jour ?
« Mes ambitions pour le moment c'est de garder mon job. J'ai fait pas mal de trucs différents. Parfois plusieurs boulots à la fois d'ailleurs. Je me suis fait pas mal virer aussi. Parfois je suis partie - quand c'était vraiment trop. Mais là c'est vraiment cool de pas se lever le matin en mode dégoûtée et de savoir que votre boss vous fait entièrement confiance pour gérer ce que vous avez à faire. Bon j'ai toujours pas compris pourquoi, mais l'essentiel c'est qu'il me fait confiance. Ça change beaucoup de choses. Du coup j'espère que la boutique va continuer de tourner comme ça.
Pour vous ça peut paraître rien mais finalement je suis assez fière de là où j'en suis aujourd'hui. Bon okay je suis pas chirurgien, avocate ou je sais pas quoi ! », elle dit cela en levant les yeux au ciel comme si, intérieurement, elle tirait la langue à quelqu'un de bien précis. Peut-être à tous ceux qui la regardent un peu de haut ou qui ne la regardent pas du tout et brandissent fièrement des "tu vois, si tu travailles pas à l'école tu finiras caissière" à chaque fois qu'ils en ont l'occasion « J'ai pas fait le mariage parfait avec le quaterback et tout le tralala et j'ai pas non plus la villa avec piscine sur Bervely Hills. Mais ça va quoi ! J'ai un job, un appart' sur Arlington, une gamine qui est brillante et ça c'est la plus grande réussite de ma vie. Parfois je suis un peu dure avec elle c'est vrai. Tout n'est pas parfait mais pour moi ça en vaut la peine. »
et jusqu’où serais-tu prêt(e) à aller pour la défendre ?
« Ma fille. Si il fallait je vous arracherai les yeux pour elle. Véridique. Bon je vais pas le faire là. Quelle horreur ! Mais je ferais n'importe quoi pour elle. Enfin comme n'importe quelle maman j'imagine. »
Encore une fois, son regard se perd vers la droite pourtant elle ne semble pas chercher à en dire plus. Ce qu'elle cherche c'est plutôt une échappatoire ou quelque chose du genre. Un endroit où personne n'ira la juger. C'est vrai qu'elle est loin d'être irréprochable. Des défauts elle en a, son exubérance pour commencer. Sa naïveté aussi peut-être. Ses petits malaises de mère célibataire qui gère du mieux qu'elle peut du haut de ses trente ans, sa fille qui en a presque déjà la moitié...
qu’as-tu ressenti ?
« Quand on était gosses, on s'amusait à sonner aux portes et à se barrer en courant mais je crois pas que ça compte. » Elle prend le temps de mieux y réfléchir, « Je me rappelle, au lycée on squattait régulièrement les gradins du stade la nuit. On fumait des pétards et on buvait des bières. » et de rajouter à mi-voix comme si elle s'était méfié d'une oreille non avertie qui aurait pu traîner dans le coin «Et on baisait pas mal aussi. » avant de poursuivre : «Je pense qu'on se calait là parce que c'était interdit justement et aussi peut-être parce qu'il y avait une euphorie de malade pendant les matchs ! Forcément ça laisse quelque chose... c'était un peu comme si le stade était à nous en fait. On se sentait les rois du monde. Intouchables. Puis bon, le shérif nous avait à la bonne de toute manière, on risquait pas grand chose en vrai. » Elle marque une autre pause, comme pour chercher quelque chose de plus aventureux à raconter, « On était pas toujours très tendres avec les autres. Je m'en rends compte maintenant. On était même de sacrées peaux de vache quand j'y repense. Mh... de sacrées peaux de vache... »
A nouveau un haussement d'épaules :
« Je crois que si je pouvais refaire le monde je m'abstiendrai. J'veux dire : c'est déjà la cata avec les choses que j'ai à gérer au quotidien. Je me verrais pas endosser une responsabilité pareille. Vaudrait mieux confier ça à quelqu'un d'autre. »
Un petit sourire mal aisé en guise de conclusion puis elle reprend cette contenance rayonnante qui est à l'affiche depuis le début de la conversation à quelques éclipses près.
« Vous en avez de bonnes. J'en sais rien moi. On n'a pas déjà tout dit là ? »
Évidemment que non. Elle réfléchit encore jusqu'à ce qu'un souvenir vienne lui chatouiller les zygomatiques :
« Tous les matins ou presque, je me fais pourrir par ma fille. Soit disant que je passe trop de temps dans la salle de bain. C'est pas le comble ? » elle éclate de rire comme elle a le rire facile, « C'est vrai que j'aime prendre soin de moi. C'est important l'image que vous donnez de vous aux autres. J'essaie vraiment d'inculquer ça à Felicity mais bon, soyons honnête, si on avait été au lycée ensemble, y a de forte chance qu'on se serait jamais adressé la parole. Enfin moi je l'aurais même pas remarquée. Ou peut-être pour les devoirs quoi. Ce sera jamais LA fille populaire du bahut Felicity. Mais c'est bien comme ça. Elle est plus le genre nerd un peu bizarre... Enfin c'est pas une raison. Surtout qu'elle est jolie comme un cœur - je dis pas ça parce que c'est la mienne. En plus elle a rien pris de moi ! Mais je crois que ça commence à rentrer quand même. On fait les friperies ensemble maintenant. Elle trouve ça cool parce que c'est plus... comment est-ce qu'elle dit déjà ? C'est plus "éthique". Moi je trouve ça cool parce que c'est plus mon budget. Tout le monde s'y retrouve comme ça. »
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : [ ] It's all my fault [X] I'm a mother fucker. Prénom/pseudo : Lily. Âge : 30 yo. Anniversaire : 23/12. Localisation : ici bien au chaud. Présence : 1/7. Personnage ... [X] inventé [ ] pré-lien. J'ai connu le forum : grâce à ce monsieur. Et je le trouve : prometteur. Ma plus grande peur : ôO. Un dernier mot ? coquecigrues.
IMAGES adelesource, money honey, lux aeterna
- InvitéInvité
FAITS DIVERS
How does it feel ? To be on your own, like a rolling stone
Bill Bennett était un gars du coin. Sans non plus être une sommité locale, c'était un brave garçon qu'on aimait bien. Il avait passé une partie de son adolescence à faire la tournée à vélo du journal local puis s'était rangé au magasin d'usine Nike, pas trop loin de Marina Park, pour ne plus jamais s'en déloger. S'installer à Sparks (NV) avec Bonnie, une fille de Lockwood, c'était donc imposé comme une évidence.
Bill et Bonnie achetèrent rapidement une maison dans le quartier de Verona. Ils y élevèrent deux filles, Queenie et Grace qu'ils inscrivirent dans les écoles de Sparks tout naturellement.
Queenie était l'aînée. Une version féminine de Bill à la chevelure trop châtain clair pour échapper à la peroxydation aux premières lueurs de l'adolescence. Avec ses grands yeux qui lui mangeaient le visage et sa bouche en bouton de rose, elle pouvait cueillir n'importe qui. Elle savait très bien en jouer d'ailleurs et ça n'était sans doute pas pour rien dans la popularité dont elle jouissait déjà au collège. Ça et un talent certain pour se mettre en valeur et bien s'entourer. Comme toutes les filles de cette espèce, elle avait évidemment son groupe de copines : Dahlia, Mackenzie, Kelsey... les plus fidèles, ses soupirants, ses admirateurs et ses souffre-douleurs. Son carnet de note n'était pas bien brillant (sauf en sport) mais elle se débrouillait toujours pour se rattraper in extremis (avec l'aide d'un de ces gars qui ont toujours les meilleures notes mais dont on ne se rappelle jamais le nom) et c'était suffisant.
Grace, la plus jeune, tenait plus de Bonnie. Un peu moins rayonnante (malgré ses reflets roux), un peu plus cérébrale que son aînée. Une jolie fille aussi cela dit, mais pas de celles à qui il faudrait ressembler à tout prix.
Les deux soeurs n'entretenaient ni rivalité affichée ni atome crochu. Quelques chamailleries de temps à autre, souvent pour des histoires de fringues, parfois pour des histoires de garçons. Il leur arrivait de partager de bref moment de complicité ou de se confier l'une à l'autre, surtout lorsque les parents ne devaient rien savoir.
Une banale vie de banlieue, dans une ville moyenne du Nevada...
Aujourd'hui, Bill et Bonnie Bennett vivent toujours dans leur maison à Verona. Bill a été promu chef d'exploitation. Bonnie est toujours au secrétariat du Dr Montgomery-Fields. Grace s'est installée à Santa Clarita (comté de L.A.) à la fin de ses études. Quant à Queenie, elle a préféré s'éloigner de son Nevada natal pour s'installer à Los Angeles, rapidement après la naissance de sa fille, Felicity. C'était sa décision à elle. S'éloigner des regards en coin, des chuchotements et des copines avec lesquelles elle n'avait plus grand chose à partager quitte à devoir faire une croix sur la sécurité et le soutien qu'elle avait chez ses parents. Elle n'avait alors que dix-sept ans et plus grand chose à rêver.
« Relax, ça va. C'est rien que cette fois. »
Elle se rappelait parfaitement bien cet arrière sentiment d'y aller en freinant des quatre fers. Tout au fond d'elle, ça ne lui plaisait pas mais elle n'avait pas envie de plomber l'ambiance et ce petit bémol ne faisait pas le poids contre l'excitation de se retrouver là avec lui. Au-dessus de leur tête, les sons de basses faisaient trembler la maison des Burton. Pinkett avait mis le paquet pour cette soirée. Même Dahlia, qui était venue à reculons parce que Mike l'avait plantée pour Denyse, s'était éclatée. Elle s'éclatait toujours d'ailleurs et avait visiblement oublié sa déconvenue amoureuse.
Queenie s'était éclipsée avec Josh au sous-sol. Ça faisait longtemps maintenant qu'ils sortaient ensemble. Ça ferait précisément trois mois dans trois jours. Et ça n'était pas la première fois. On ne sort pas avec le joueur vedette des Roadrailers pour se regarder dans le blanc des yeux après tout. Avoir craqué la capote en voulant la sortir de son emballage ne viendrait pas gâcher ce qu'il y avait entre eux. Et comme il disait : ça n'était qu'une seule fois. Qu'est-ce qui pourrait bien arriver en une seule ridicule petite fois...
« J'préfère les tiennes ! Bisous 'man. »
L'insouciance réconfortante de la voix de Felicity, un peu plus tôt en début d'après-midi accrocha malgré tout un sourire à sa mine déconfite. Queenie ferma les yeux un instant, se ramenant au souvenir chaleureux de ce bisous que sa fille claquait toujours sur sa joue avant de s'envoler. Elles avaient ce petit rituel du jeudi après-midi sur Venice Beach. Elles se prenaient un goûter toutes les deux puis chacune repartait de son côté. L'une pour rempiler au comptoir de la poissonnerie du Whole Foods de Lafayette, l'autre pour se faire un peu d'argent de poche en faisant du soutien scolaire.
Le Whole Foods Market qui se trouvait à côté de First Street n'était pas un de ces petits boulots mal payés que Queenie avait souvent décroché jusque-là. C'était un boulot ingrat, du moins de son point de vue à elle, mais respectable. La clientèle était charmante. L'équipe sympa. Il fallait juste aimer vider de la tripaille toute la journée et cocoter la moule pas fraîche en rentrant chez soi le soir, ou au moins faire comme si. Queenie avait pris la seconde option.
Ce n'était pas le seul effort qu'elle avait fait pour coller aux attendus de la boîte. Elle tirait ses cheveux en arrière pour pouvoir les plaquer sous la charlotte. Elle avait arrêté de se manucurer les ongles. Fait de petites fiches pour pouvoir répondre à ce genre de questions : le merlan vous le préparez comment ? Il a été pêché au chalut ou au filet ? Il est frais votre poisson ? Ça avait été contraignant pour elle mais elle en tirait une certaine fierté, surtout parce que Felicity lui avait dit que c'était bien de « contribuer à promouvoir une pêche plus durable » (cela faisait partie de la politique du magasin).
Queenie ne s'était pas imaginée une seule seconde assise sur le banc en face du parc à l'heure de pointer. La direction avait reconnu s'être emballée sur les embauches à la poissonnerie et avec la nouvelle vague vegan, elle estimait qu'il y avait un intérêt économique à rectifier le tir rapidement. Les derniers arrivés en avaient directement fait les frais.
Dans une boîte en carton de la taille d'une boîte à chaussures, Queenie berçait le peu d'affaires qu'elle avait stockée dans son casier vert et blanc. La charte qualité du Whole Foods, qu'on lui avait donnée à son arrivée. Un paquet de pince à cheveux. Un paquet de chewing-gum. Le petit bloc note d'antisèches. Une photo de Felicity dans son déguisement de Peter Pan.
La blonde essuya une grosse larme qui roulait sur le rebondi de sa joue et renifla bruyamment. Qu'allait-elle bien pouvoir dire à sa gamine si elle-même ne pouvait pas tenir un boulot une année entière ?
« Ben qu'est-ce qui se passe ? »
Un drôle de mec venait de se planter devant elle. C'était le début de quelque chose...
Bill et Bonnie achetèrent rapidement une maison dans le quartier de Verona. Ils y élevèrent deux filles, Queenie et Grace qu'ils inscrivirent dans les écoles de Sparks tout naturellement.
Queenie était l'aînée. Une version féminine de Bill à la chevelure trop châtain clair pour échapper à la peroxydation aux premières lueurs de l'adolescence. Avec ses grands yeux qui lui mangeaient le visage et sa bouche en bouton de rose, elle pouvait cueillir n'importe qui. Elle savait très bien en jouer d'ailleurs et ça n'était sans doute pas pour rien dans la popularité dont elle jouissait déjà au collège. Ça et un talent certain pour se mettre en valeur et bien s'entourer. Comme toutes les filles de cette espèce, elle avait évidemment son groupe de copines : Dahlia, Mackenzie, Kelsey... les plus fidèles, ses soupirants, ses admirateurs et ses souffre-douleurs. Son carnet de note n'était pas bien brillant (sauf en sport) mais elle se débrouillait toujours pour se rattraper in extremis (avec l'aide d'un de ces gars qui ont toujours les meilleures notes mais dont on ne se rappelle jamais le nom) et c'était suffisant.
Grace, la plus jeune, tenait plus de Bonnie. Un peu moins rayonnante (malgré ses reflets roux), un peu plus cérébrale que son aînée. Une jolie fille aussi cela dit, mais pas de celles à qui il faudrait ressembler à tout prix.
Les deux soeurs n'entretenaient ni rivalité affichée ni atome crochu. Quelques chamailleries de temps à autre, souvent pour des histoires de fringues, parfois pour des histoires de garçons. Il leur arrivait de partager de bref moment de complicité ou de se confier l'une à l'autre, surtout lorsque les parents ne devaient rien savoir.
Une banale vie de banlieue, dans une ville moyenne du Nevada...
Aujourd'hui, Bill et Bonnie Bennett vivent toujours dans leur maison à Verona. Bill a été promu chef d'exploitation. Bonnie est toujours au secrétariat du Dr Montgomery-Fields. Grace s'est installée à Santa Clarita (comté de L.A.) à la fin de ses études. Quant à Queenie, elle a préféré s'éloigner de son Nevada natal pour s'installer à Los Angeles, rapidement après la naissance de sa fille, Felicity. C'était sa décision à elle. S'éloigner des regards en coin, des chuchotements et des copines avec lesquelles elle n'avait plus grand chose à partager quitte à devoir faire une croix sur la sécurité et le soutien qu'elle avait chez ses parents. Elle n'avait alors que dix-sept ans et plus grand chose à rêver.
Relax, it's just this once...
« Relax, ça va. C'est rien que cette fois. »
Elle se rappelait parfaitement bien cet arrière sentiment d'y aller en freinant des quatre fers. Tout au fond d'elle, ça ne lui plaisait pas mais elle n'avait pas envie de plomber l'ambiance et ce petit bémol ne faisait pas le poids contre l'excitation de se retrouver là avec lui. Au-dessus de leur tête, les sons de basses faisaient trembler la maison des Burton. Pinkett avait mis le paquet pour cette soirée. Même Dahlia, qui était venue à reculons parce que Mike l'avait plantée pour Denyse, s'était éclatée. Elle s'éclatait toujours d'ailleurs et avait visiblement oublié sa déconvenue amoureuse.
Queenie s'était éclipsée avec Josh au sous-sol. Ça faisait longtemps maintenant qu'ils sortaient ensemble. Ça ferait précisément trois mois dans trois jours. Et ça n'était pas la première fois. On ne sort pas avec le joueur vedette des Roadrailers pour se regarder dans le blanc des yeux après tout. Avoir craqué la capote en voulant la sortir de son emballage ne viendrait pas gâcher ce qu'il y avait entre eux. Et comme il disait : ça n'était qu'une seule fois. Qu'est-ce qui pourrait bien arriver en une seule ridicule petite fois...
Now you don't talk so loud...
« J'préfère les tiennes ! Bisous 'man. »
L'insouciance réconfortante de la voix de Felicity, un peu plus tôt en début d'après-midi accrocha malgré tout un sourire à sa mine déconfite. Queenie ferma les yeux un instant, se ramenant au souvenir chaleureux de ce bisous que sa fille claquait toujours sur sa joue avant de s'envoler. Elles avaient ce petit rituel du jeudi après-midi sur Venice Beach. Elles se prenaient un goûter toutes les deux puis chacune repartait de son côté. L'une pour rempiler au comptoir de la poissonnerie du Whole Foods de Lafayette, l'autre pour se faire un peu d'argent de poche en faisant du soutien scolaire.
Le Whole Foods Market qui se trouvait à côté de First Street n'était pas un de ces petits boulots mal payés que Queenie avait souvent décroché jusque-là. C'était un boulot ingrat, du moins de son point de vue à elle, mais respectable. La clientèle était charmante. L'équipe sympa. Il fallait juste aimer vider de la tripaille toute la journée et cocoter la moule pas fraîche en rentrant chez soi le soir, ou au moins faire comme si. Queenie avait pris la seconde option.
Ce n'était pas le seul effort qu'elle avait fait pour coller aux attendus de la boîte. Elle tirait ses cheveux en arrière pour pouvoir les plaquer sous la charlotte. Elle avait arrêté de se manucurer les ongles. Fait de petites fiches pour pouvoir répondre à ce genre de questions : le merlan vous le préparez comment ? Il a été pêché au chalut ou au filet ? Il est frais votre poisson ? Ça avait été contraignant pour elle mais elle en tirait une certaine fierté, surtout parce que Felicity lui avait dit que c'était bien de « contribuer à promouvoir une pêche plus durable » (cela faisait partie de la politique du magasin).
Queenie ne s'était pas imaginée une seule seconde assise sur le banc en face du parc à l'heure de pointer. La direction avait reconnu s'être emballée sur les embauches à la poissonnerie et avec la nouvelle vague vegan, elle estimait qu'il y avait un intérêt économique à rectifier le tir rapidement. Les derniers arrivés en avaient directement fait les frais.
Dans une boîte en carton de la taille d'une boîte à chaussures, Queenie berçait le peu d'affaires qu'elle avait stockée dans son casier vert et blanc. La charte qualité du Whole Foods, qu'on lui avait donnée à son arrivée. Un paquet de pince à cheveux. Un paquet de chewing-gum. Le petit bloc note d'antisèches. Une photo de Felicity dans son déguisement de Peter Pan.
La blonde essuya une grosse larme qui roulait sur le rebondi de sa joue et renifla bruyamment. Qu'allait-elle bien pouvoir dire à sa gamine si elle-même ne pouvait pas tenir un boulot une année entière ?
« Ben qu'est-ce qui se passe ? »
Un drôle de mec venait de se planter devant elle. C'était le début de quelque chose...
Like a Rolling Stone, Bob Dylan - Highway 61 Revisited (1965)
Once upon a time you dressed so fine
Threw the bums a dime in your prime, didn't you?
People call say 'beware doll, you're bound to fall'
You thought they were all kidding you
You used to laugh about
Everybody that was hanging out
Now you don't talk so loud
Now you don't seem so proud
About having to be scrounging your next meal
How does it feel, how does it feel?
IMAGES adelesource, perfectfeelings, @malinaweissman
- InvitéInvité
OMG ADELE quel choix de dingue, j'aime tellement
bienvenue et bonne chance pour la suite de ta fiche
bienvenue et bonne chance pour la suite de ta fiche
- Jade A. RiveraI'm a Mother Fucker
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Dollars : 2833
Messages : 1060
Date d'inscription : 10/03/2018
Avatar : Grace Elizabeth
Crédits : alittlebitofrain pour l'avatar et sosoland pour la signature
Âge du personnage : 25 ans
Nationalité(s) : Américaine
Signe astrologique : Scorpion
Mon personnage, en 5 mots : Individualiste - Peu aimable - Bonne vivante- Séductrice - Passionnée
Quartier de résidence : Northeast
Carrière, métier ou job : Antiquaire
Études (passées ou en cours) : A fait un master d'arts appliqués
Hobby : Fait de l'équitation
Orientation sexuelle : Bisexuel(le)
Situation sentimentale : C'est ... compliqué
Bienvenue sur IAMF Excellent choix d'avatar ! Bon courage pour la rédaction de ta fiche
- InvitéInvité
ooow c'est la première fois que je la vois sur un forum.
bienvenue.
bienvenue.
- InvitéInvité
ADEEEEEEEEEEEEEEEEEELE
Je ne me suis pas encore remis de son dernier concert à Paris, l'un de ceux que j'ai préféré.
Bienvenue sur le forum.
Je ne me suis pas encore remis de son dernier concert à Paris, l'un de ceux que j'ai préféré.
Bienvenue sur le forum.
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