Tu rigolais avec Gretta, tu rigolais tellement que t'étais prête à t'étouffer. Et tu la câlinais, là, juste là. Tu touchais sa peau, cherchant un peu de chaleur. Ce soir tu étais fatiguée, et l'idée de passer du temps avec ta meilleure amie te faisait du bien. Tu fermais les yeux, essayant de te préparer pour le show qui allait suivre. Tu finissais par te préparer, enfilant cette robe en dentelles de vieux rose. Tu mettais ce rouge parfait pour habiller tes lèvres, et tu partais. Tu partais pour danser, sans oublier la plus belle chose de la soirée. Tu snifais, un petit coup, parce que ce soir, t'étais fatiguée. Dans tous les cas, tu te trouvais toujours mille et une excuses pour t'enfariner le nez. Tu partais à l'assaut du sol laqué, prête à danser, à tout enflammer. C'était répétitif pour toi ce soir, tu n'essayais pas de briller plus que ça. L'étoile filante implosait, libérant le peu de lumière qui lui restait. C'était une belle danse Gina, parce que ce soir, tu dansais mélancolie. Tu dansais fatigue, tu dansais romantique. C'était sûrement ce que les hommes préféraient, la pauvre fille qu'ils se devaient de sauver. C'était pas la catin qu'ils étaient trop habitués à reluquer. Tu dansais, et c'était presque poétique Gina. Comme à chaque fois, t'façon c'était bien pour ça que le patron il t'adorait. Parce que tu exprimais beaucoup plus qu'une simple danse suggestive, t'exprimais un peu ta vie, un peu tes douleurs, un peu tes peurs, un peu tes rêves. C'était enveloppant, enivrant. Tu finissais par glisser contre la barre, laissant ton talon claquer contre le sol. T'avais terminé le show, et tu saluais les femmes et les hommes, tu saluais la salle, tu saluais cet célébrité que tu voulais sans pour autant la toucher. Tu quittais la scène, peut-être que tu n'avais pas assez snifé. Tu reprenais une petite trace, puis tu partais te baigner dans la foule. Il était peu recommandé de descendre trop près des hommes, de ces fauves sans retenu. Mais toi, t'étais au dessus de tout ça Gina, toi, tu faisais bien ce qui te plaisait. Tu rejoignais le bar, saluant ton amie. Tu voulais un faire de gin, tu lui intimais de te le ramener dans les arrières. Tu souriais, et tu repartais tout aussi vite. T'essayais de ne prêter aucune attention à ces hommes autour de toi, et même à ces femmes, bien que ces dernières étaient bien plus respectueuses que ces monstres. Mais seulement il y avait ce mec, lui il te suivait, il t'appelait, il te sifflait. Tu faisais mine de rien entendre, il te restait quelques mètres avant de t'échapper aux backstage.