YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
Longtemps, il reste planté là, à contempler la vitrine d'un air neutre. Il essaie, tant bien que mal, de chasser les souvenirs qui reviennent au galop, de les reléguer au rang de fantasmes, des vulgaires fruits de son imagination ... Mais cela ne prend pas.
Ce n'est pas mon reflet que je vois, dans cette vitre.
Ce n'est pas mon visage, ce n'est pas moi.
Il n'y a que toi.
Malgré la brume qui engourdit mes sens et brouille mes souvenirs,
Tes traits se dessinent clairs comme le jour.
Je te vois, c'est indéniable,
Dans la vitrine de ce qui, autrefois, était ton domaine.
Tu étais le roi.
Je sens les larmes qui montent.
Et mon univers entier gravitait autour de toi.
Je sens mon poing qui se resserre.
Tu étais l'épicentre, le centre gravitationnel.
Je sens mes dents grincer.
Mon inspiration, mon héros ...
Ma raison de vivre.
Un instant, je te souris, le coeur léger, l'esprit empli de rêves et d'espoirs. Je t'imagine déjà sortir m'accueillir, me demander ce que je fais là, à contempler cette vitrine comme uno cazzo, au lieu de t'aider avec tes nombreux clients. Mon coeur se soulève déjà à l'idée de te voir franchir le seuil de cette porte, avant de me rappeler que cela n'arrivera pas.
Cela n'arrivera plus.
Ton reflet disparait, cédant place à mon visage rougi par les larmes,
Et me voilà seul face à la réalité que plus jamais je ne te reverrai.
Ce n'est pas mon reflet que je vois, dans cette vitre.
Ce n'est pas mon visage, ce n'est pas moi.
Il n'y a que toi.
Malgré la brume qui engourdit mes sens et brouille mes souvenirs,
Tes traits se dessinent clairs comme le jour.
Je te vois, c'est indéniable,
Dans la vitrine de ce qui, autrefois, était ton domaine.
Je sens les larmes qui montent.
Je sens mon poing qui se resserre.
Je sens mes dents grincer.
Ma raison de vivre.
Un instant, je te souris, le coeur léger, l'esprit empli de rêves et d'espoirs. Je t'imagine déjà sortir m'accueillir, me demander ce que je fais là, à contempler cette vitrine comme uno cazzo, au lieu de t'aider avec tes nombreux clients. Mon coeur se soulève déjà à l'idée de te voir franchir le seuil de cette porte, avant de me rappeler que cela n'arrivera pas.
Cela n'arrivera plus.
Ton reflet disparait, cédant place à mon visage rougi par les larmes,
Et me voilà seul face à la réalité que plus jamais je ne te reverrai.
Il paiera pour ce qu'il t'a fait.
- InvitéInvité
Elle a les yeux rivés vers le ciel caché par le mur de béton, elle imagine les étoiles à travers sans penser à l’aiguille qui transperce sa peau en laissant l’encre noire s’imprégner de son épiderme. Elle ne ressent pas la douleur, puis de toute façon ça fait bien longtemps qu’elle ne ressent plus grand chose Coco. Elle est robotique, elle ne sait plus comment faire pour exprimer, elle déblatère qu’un tas de faux semblants. C’est tout. Jamais plus, jamais grand chose.
C’est terminé pour ce soir, le miroir qu’on lui ramène et dans lequel elle admire sa côte qui commence à raconter une histoire. Son histoire. Elle hoche la tête en guise de satisfaction pour l’ébauche coloré qui orne désormais sa peau, Coco elle commence à prendre goût à l’aiguille, elle a avait de parler sans avoir à le faire vraiment alors elle a trouvé son moyen d’extérioriser. La peau qui brûle un peu, qui picote et elle a encore l’impression de sentir les vibrations de la pointe fine qui voyagé encore sur elle quelques secondes avant. Elle se laisse glisser jusqu’au sol, attrapant son pull pour l’enfiler rapidement avant de poser les billets sur le comptoir. - Je t’appelle pour le prochain rendez-vous ! Qu’elle lance en faisant quelques pas en arrière, un signe de main, un dernier coup d’œil à l’artiste déjantée derrière le bureau avant de pousser la porte pour laisser résonner un bruit de cloche aiguë.
Un bruit qui te fait relever la tête, qui fait que Coco s’arrête net dans son élan pour analyser les traits de ton visage pour être plus sûre que ce qu’elle l’est déjà. Elle fronce légèrement les sourcils, regarde à droite et à gauche et tire sa capuche pour couvrir sa tête. Il pleut, des minces gouttes de pluie que Coco utilise comme prétexte pour ne pas relever tes larmes, elle t’offre un mensonge sur un plateau d’argent, une porte de sortie pour t’éviter d’avoir à parler. - J’vois que tu te portes mieux que la dernière fois.. Parce qu’elle s’en rappelle Coco de la dernière fois. Elle se rappelle de ton corps recroquevillé, de ton visage lacéré de marques, de balafres. Elle se rappelle de tout Coco, d’à quel point t’étais écorché ce soir-là. Elle s’écarte de la porte, avance d’un pas, un deuxième pour ne laisser qu’une fine distance entre vous deux, assez pour respirer.
- InvitéInvité
La cloche vibre et retentit dans tes oreilles, te faisant redresser les yeux d'un air curieux. C'est plus fort que toi : tout imprévu a quelque chose d'incroyablement attrayant à tes yeux. Il y a quelque chose d'incroyablement attirant à l'inconnu. Tu ne sais pas s'il s'agit là de ton instinct de survie ou d'une curiosité mal placée. Tout ce que tu sais, c'est que tu as besoin de découvrir ce dont il s'agit.
Elle brave la fureur du temps avec la témérité de son regard,
Farouche et féroce, qui se bat contre la conformité.
Il y a quelque chose dans son minois qui m'évoque quelque chose,
Sans que je ne puisse réellement identifier quoi.
Une collision d'idées bout dans mes pensées,
Alors que j'essaie, tant bien que mal, de re-situer son visage parmi mes souvenirs.
Bah alors, banane. Tu la reconnais pas ?
Je m'arrête.
Je m'installe un temps.
Des images se dessinent dans mon imagination.
Son visage.
Celui de Fabio.
Syracuse.
Le cabriolet de papa...
Rien ne me revient.
C'est terrible cette prison dans laquelle je vis,
Construite par ces souvenirs, tantôt vrais, tantôt faux,
Qui informent mes pensées et détruisent ma raison.
Je me perds dans les versions de moi qui existent
Dans le collectif de l'imaginaire,
Un vulgaire caillou noyé dans un océan de roches,
Le souvenir fade et effacé de ma propre chanson.
L'arrière-goût amer de ma propre saveur,
Aussi âpre et sans saveur que celui du chou-fleur.
Puis, ça me revient. Son visage, je l'ai déjà vu ... Quelque part. Entre les pages d'un magazine. Sur un poster quelque part. Ou sur la télévision de l'hôpital. Je ne sais pas exactement où, mais ce que je sais, c'est que je ne comprends pas du tout ce qu'elle me veut.
C ... Comment ?
Elle brave la fureur du temps avec la témérité de son regard,
Farouche et féroce, qui se bat contre la conformité.
Il y a quelque chose dans son minois qui m'évoque quelque chose,
Sans que je ne puisse réellement identifier quoi.
Une collision d'idées bout dans mes pensées,
Alors que j'essaie, tant bien que mal, de re-situer son visage parmi mes souvenirs.
Je m'arrête.
Je m'installe un temps.
Des images se dessinent dans mon imagination.
Son visage.
Celui de Fabio.
Syracuse.
Le cabriolet de papa...
Rien ne me revient.
C'est terrible cette prison dans laquelle je vis,
Construite par ces souvenirs, tantôt vrais, tantôt faux,
Qui informent mes pensées et détruisent ma raison.
Je me perds dans les versions de moi qui existent
Dans le collectif de l'imaginaire,
Un vulgaire caillou noyé dans un océan de roches,
Le souvenir fade et effacé de ma propre chanson.
L'arrière-goût amer de ma propre saveur,
Aussi âpre et sans saveur que celui du chou-fleur.
Puis, ça me revient. Son visage, je l'ai déjà vu ... Quelque part. Entre les pages d'un magazine. Sur un poster quelque part. Ou sur la télévision de l'hôpital. Je ne sais pas exactement où, mais ce que je sais, c'est que je ne comprends pas du tout ce qu'elle me veut.
Tu ravales ta salive ainsi que ta fierté,
Essuyant tant bien que mal les larmes qui s'échappent de tes cornées.
Résigné à l'idée de paraître fort,
Tu ignores qu'elle était là le jour où tu as frôlé la mort.
Essuyant tant bien que mal les larmes qui s'échappent de tes cornées.
Résigné à l'idée de paraître fort,
Tu ignores qu'elle était là le jour où tu as frôlé la mort.
- InvitéInvité
Encore lui. C’est presque le même schéma qui se dessine, sauf que ce soir il tient debout, ce soir son visage est lisse. Beaucoup trop lisse. C’est presque le même schéma, avec la même lune et les mêmes quelques petites étoiles, même les astres étaient fades ce soir là. Coco, elle se rappelle surtout de ça, l’esprit un peu trop amoché par l’éthanol, les souvenirs qui vacillent à peine. Elle se souvient de ça et de son visage ensanglanté. Elle se rappelle aussi des lumières bleues, orange et de sa folie dans laquelle elle sombre encore aujourd’hui.
Il a les traits qui se crispent, peut-être de frustration ou de crainte.. Elle sait pas trop Coco et franchement, elle s’en fiche pas mal au fond. Elle s’en fichait déjà le fameux soir, guidée par l’âme sensible de Cassie qui a ce besoin de vouloir sauver l’humanité dès qu’elle en a le minime pouvoir. Coco, elle crache sur l’humanité depuis bien longtemps, elle crache sur pas grand chose au final quand on voit que les Hommes se rapprochent à une vitesse insolente de l’animal. Aveuglement.
Il a ce quelque chose d’attrayant ce soir. Il ne sait pas, il ne sait plus ni qui elle est, ni pourquoi elle le connaît. Et Coco elle trouve ça amusant, elle a même les idées diaboliques qui viennent enflammer son cerveau dans l’instant. Les mains dans les poches, le pieds qui frotte contre les cailloux sous sa semelle et le sourire aux lèvres. Jamais très sincère. - Tu te souviens plus ?.. Plus du tout ? Qu’elle demande dans la sournoiserie, arquant un sourcil en gardant en tête le nombre de conneries qu’elle est prête à lui sortir. Elle pense d’abord à l’encombrer d’un faux souvenir, pourquoi pas celui de lui avoir mangé la banane un soir, ce fameux soir. Puis elle zappe ce mensonge, c’était pas assez bien pour Coco puis avec un peu de chance il était gay, ses cheveux taillés comme un chou fleur le détail lui met la puce à l’oreille.
Puis elle soupire Coco, levant les yeux au ciel avant qu’ils ne retombent dans les siens. - J’étais là.. Tu sais le soir à la sortie du bar.. Qu’elle souffle dans un élan de sincérité. Elle croise les bras, la lune ne la réchauffe pas assez et elle massacre son corps qui commence à brûler dans le froid. Pourtant, c’est l’Enfer tout entier qui brûle autour de Coco et l’ange égaré, l’ange déchu vient d’entrer en collision avec la personnification du vice.
- InvitéInvité
Elle me parle, et je la regarde, incertain, indécis. Mes prunelles se plongent dans les siennes, puis je la détaille, de haut en bas, mais ... Non.
Es-tu l'une de mes anciennes victimes,
Confondue parmi un lot d'inconnus
Rassemblés uniquement par la malchance
De m'avoir rencontré ?
Dans sa vie, il en a volé, des gens,
il en a volé, des coeurs.
Comment se rappeler de chacun de ces détails, indépendamment ?
Elle lui dit avoir été là, un soir, à une sortie, à un bar, à ...
Mais ça ne lui revient toujours pas. Car il ne se souvient pas d'un bar, lui, mais d'une boite de nuit. Il se souvient de la dance, qui lui dirigeait ses mouvements. Il se souvient de la musique, qui faisait vibrer son sang. Il se souvient que celui-ci s'est mis à jaillir sous les coups de l'intolérance. Mais c'est tout.
De quel bar parles-tou ? Je lui demande finalement.
Je l'observe à nouveau.
Elle a l'air si fragile sous le voile de la nuit.
L'altruiste sommeillant en moi se réveille enfin.
Ja ... De quoi ?
Il tente de se remémorer de l'histoire rattachée à son visage, mais ... En vain.
Rien. Nada.
Page vierge.
Il remet les affiches et les publicités, mais c'est plus ou moins tout. Ce visage, en chair et en os, et non en imprimé, ne lui renvoie aucun détail, aucune histoire, aucune saveur en bouche ... Et cela le trouble, bien évidemment.
Rien. Nada.
Page vierge.
Il remet les affiches et les publicités, mais c'est plus ou moins tout. Ce visage, en chair et en os, et non en imprimé, ne lui renvoie aucun détail, aucune histoire, aucune saveur en bouche ... Et cela le trouble, bien évidemment.
Es-tu l'une de mes anciennes victimes,
Confondue parmi un lot d'inconnus
Rassemblés uniquement par la malchance
De m'avoir rencontré ?
il en a volé, des coeurs.
Comment se rappeler de chacun de ces détails, indépendamment ?
Elle lui dit avoir été là, un soir, à une sortie, à un bar, à ...
Mais ça ne lui revient toujours pas. Car il ne se souvient pas d'un bar, lui, mais d'une boite de nuit. Il se souvient de la dance, qui lui dirigeait ses mouvements. Il se souvient de la musique, qui faisait vibrer son sang. Il se souvient que celui-ci s'est mis à jaillir sous les coups de l'intolérance. Mais c'est tout.
Je l'observe à nouveau.
Elle a l'air si fragile sous le voile de la nuit.
Tou as froid ?
L'altruiste sommeillant en moi se réveille enfin.
- InvitéInvité
Les questions qui se dessinent dans ses prunelles, qui sévissent sous les paroles de la brune. Elle qui se souvient de cette nuit, qui se souvient de quelques détails malgré l’alcool qui jasait dans ses veines. Coco elle a été marquée par l’abime de son visage qui parait si net ce soir, qui semble cicatrisé depuis la dernière fois. Elle se souvient du son du gyro, de l’alarme qui faisait trembler ses tympans et de l’absence d’empathie par laquelle elle était guidée. Coco elle tremblote légèrement, elle a les poings fermés à l’intérieur de sa poche centrale pour faire monter la chaleur. - Je sais plus, j’étais pas la plus sobre ce soir là.. Qu’elle avoue un demie sourire étirant le coin de ses lèvres. - Tu t’es souvent fait casser la gueule comme ça pour pas te souvenir ? Brutale. Coco dans toute sa splendeur, Coco dans l’indifférence la plus totale, Coco et son cœur éteint qui ne sait plus réagir. Il y’a l’ironie qui sonne dans le fond de son intonation, le sarcasme qui moule ses paroles quand elle le toise de haut en bas pour finir dans un rire étouffé. Elle a les traits qui se déforment sous l’étonnement pourtant face à une question des plus banales, mais il y a bien longtemps qu’elle a perdue l’habitude qu’on pense à elle, à son ressentit. Il y a bien longtemps qu’ils en ont plus rien à battre de Coco, tout ce qui compte c’est sa notoriété, c’est la seule chose qui attire chez elle. - Un peu.. Qu’elle avoue enfin en hochant la tête. - T’as le temps de boire quelque chose ? J’ai rien à faire ce soir et pas spécialement envie de rentrer tout de suite.. Tout court même. Elle a pas envie de se retrouver entre les murs froids, plongée dans l’absence de vie qui prône chez elle.
- InvitéInvité
Questions ? Des questions,
j'en ai pas mal en tête. Je m'en
pose pas mal, en réalité. Je m'interr-
oge, oui, ça m'arrive parfois
lorsque je ne suis pas sûr de
ce que je fais. Alors dans ces
moments là, je réfléchis
pour trouver un sens à
toute ma vie. Des quest-
ions, je m'en pose tout le
temps, sans raison. Mais
cela ne répond pas à la
question du jour, n'est-
ce pas ? Et quelle est-
elle donc, cette quest-
ion ? C'est simple :
Qui es tou, made-
moiselle ? d'où ma
connais tou, que ma
veux tou ? Tant de
questions.
Elle ne se rappelle pas du bar. Vu comme ça ... Nous sommes bien avancés. Elle prêche l'ivresse comme justification. Moi je n'y vois qu'une excuse. Un refrain entêtant gronde et ronronne dans le fond de mes pensées, mais je le balaie d'un revers de pensée, conscient qu'il vaudrait mieux, pour moi, que ce qui me vient à l'esprit ne soit qu'une invention de mon imagination.
Ne me ramène pas à ce soir là. S'il te plait.
À ma faiblesse, à ma vulnérabilité.
Au pathétisme de mon inefficacité.
Ne me ramène pas au béton froid et à la mare de sang.
Ne m'y ramène pas. Oublie moi. Laisse moi.
Tu t’es souvent fait casser la gueule comme ça pour pas te souvenir ?
Claire comme l'eau de roche, elle lui revient, maintenant, cette fatidique soirée. Du moins, le souvenir de celle-ci lui revient. Dans les faits, il avait beau ne pas être asservi par l'emprise de l'alcool, il ne se souvenait pas de grand chose pour autant. Assommé par les coups, tout ce dont il se souvient, c'est de la fraicheur de la nuit et des lumières floutées par les larmes et le sang.
Non ... Pas vraiment non.
On le dévorerait, ce croissant de lune,
Si l'on croyait réellement qu'il pouvait nuire en tant que témoin.
Effectivement, il voit tout, lorsque la nuit tombe et que le jour s'endort,
Lorsque les habitants dorment et que dans la ville rode un silence de mort.
Il assiste à tout, en silence, sans s'interposer, sans intervenir,
Ce croissant que je dévorerais tout cru s'il pouvait changer mon avenir.
Si l'on croyait réellement qu'il pouvait nuire en tant que témoin.
Effectivement, il voit tout, lorsque la nuit tombe et que le jour s'endort,
Lorsque les habitants dorment et que dans la ville rode un silence de mort.
Il assiste à tout, en silence, sans s'interposer, sans intervenir,
Ce croissant que je dévorerais tout cru s'il pouvait changer mon avenir.
Les frissonnements de la jeune femme interrompent le fil de notre conversation. Ironiquement, le plus parfait des gentlemans n'a aucun désir de charmer la demoiselle en détresse. Il se contente de leur venir en aide, tel un chevalier en armure dorée, lui dérobant par la même occasion un petit bracelet. Alors j'ôte ma veste. Je grince des dents, parce que c'était celle de Fabio. Je ne pars jamais nulle part sans l'emmener avec moi. Elle est un peu trop grande, elle est un peu trop vieille, usée et ravagée par le temps ... Mais malgré tout ça, elle n'est pas assez. Elle ne compense pas assez pour son absence. Elle ne suffit pas pour le remplacer. Mais à chaque fois que je l'enlève, mes lèvres se pincent, car j'ai l'impression de perdre une partie de moi. Comme si je m'arrachais la peau, lambeau par lambeau.
Ce petit bout de rien du tout,
Qui ne ressemble peut être pas à grand chose,
Mais qui, pour moi, rime avec tout.
Il représente la vie, mais également la mort,
Le bonheur et même le paradis, et tout ce qui en ressort.
Cette veste appartenait au meilleur de tous les hommes :
À un frère, parti trop vite, un frère issu du pays de Rome.
Elle m'invite finalement à boire quelque chose, et j'hésite, un instant. Ma curiosité brûle comme la fournaise d'Hephaïstos, mais quelque chose me retient. En réalité ...
Non.
Ne nous reperdons pas dans les sentiers battus.
L'heure est à la rétribution.
Avec plaisir.
L'accompagnant, ils marchent côte à côte dans le silence du début de soirée, passant familles, couples, amants et inconnus dans une rue qu'il n'a que trop souvent empruntée par le passé. Finalement leurs pas les guident vers l'un des coins incontournables du quartier : le bar favori de Fabio, dans lequel il ne mettait que trop rarement les pieds. Le vide que marque l'absence de son frère le pousse à remplir sa vie avec tous les rares souvenirs qu'il lui reste de lui.
Il pousse alors la porte, la maintenant ouverte pour la jeune femme, avant de s'approcher du comptoir, tel Fabio l'aurait fait. Pas de table, ce soir, il fera comme les grands. Même s'il ne boit pas. Même s'il n'est pas Fabio.
Il fera semblant.
Juste pour cette fois.
- Spoiler:
- désolé de l'attente bb
- Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|