Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
Mona "Piuma" Luciano
in bocca al lupo.
L'INTERROGATOIRE
L'humain. Dans tout ce qu'il peut offrir. Son ensemble philosophique et psychologique complexe qui le différencie des animaux. L'équilibre entre la raison et la folie, ce qui fait de lui un Homme, ce qui le fait basculer vers la Bête. Nous sommes tous les mêmes, biologiquement parlant, et pourtant, tous si différents. Qu'est-ce-qui nous différencie, ensuite? L'éducation? Les croyances? Pourquoi alors certains basculent du côté obscur ? C'est une question réelle, une interrogation complexe pour Mona. Car pour elle, tout Homme est bon, dans le fond. Savoir si c'est sa foi ou sa naïveté qui veut ça...
Mona déteste être le centre de l'attention, et elle sait qu'elle l'est parfois -souvent) sans réellement le vouloir. Dans sa famille, seule fille de la fratrie, elle est forcément au centre de l'attention de ses frères, ce qu'elle déteste. Elle est la rose sur laquelle se penche ses aînés, vers laquelle le jeune Tadeo lève les yeux, des frères qui se resserrent contre elle, comme si elle était un noyau solide, et pourtant, l'élément le plus fragile à protéger. Pourquoi ne peut-elle être seulement une partie de cette fratrie? Dans ses rêves les plus fous, elle aurait encore ses parents, sa soeur jumelle et son frère partis trop tôt. Elle serait toujours Mona, mais, elle ne serait plus la seule fille, le seul élément faible. Elle serait peut-être différente elle-même. A l'opposé de tout ce qu'elle peut-être aujourd'hui.
Être en paix avec soi-même. Pouvoir se coucher le soir, sans jamais regretter ce que l'on a pu dire, ou faire. Ce qui n'a pas été dit, ce qui n'a pas été fait. La vie est courte, et elle peut s'arrêter sans prévenir. Il est important de la vivre comme on l'entend, et surtout, de ne pas avoir de regrets quels qu'ils puissent être. Faire les choses pour soi, d'abord. Pour ce en quoi l'on croit ensuite, peu importe ce que cela peut signifier: la religion, la science...
La plus grande réussite de Mona serait probablement d'avoir brillamment réussi dans ses études en biologie dans le seul et unique but de pouvoir toucher son rêve ultime : travailler en néonatalogie. Le choix n'est pas anodin. Aux yeux de Mona, les nourrissons sont encore des anges venus sur Terre avec une mission spécifique. Quoi de plus logique que de se battre pour ses êtres si fragiles, innocents au possible qui peuvent changer la vie de quelqu'un, le destin peut-être pas d'une personne, mais de tous ?
Il n'y a qu'une chose pour laquelle Mona se battrait jusqu'à ce que mort s'en suive: la croix en or blanc qu'elle porte autour du cou. C'est la croix de sa mère, le seul souvenir qu'elle a réellement de cette mère disparue trop tôt. Mais, bien au-delà de cette croix, c'est tout ce qui va avec et ce qu'elle représente qui est important. Elle a embrassé la foi catholique, comme la plupart des italiens. Cela peut sembler paradoxal, mais il est possible de croire en Dieu, et dans les sciences, et notamment la médecine.
La famille, c'est sacré. Même si elle peut refuser de l'avouer, elle serait probablement prête à tuer pour ses frères, si elle était poussée dans ses ultimes retranchements.
Non. La famille Luciano baigne assez dans l'illégalité pour que Mona n'aille pas y piquer une tête. Elle, elle porte encore les ailes en or de l'Ange. La pureté absolue. Sa famille a déjà payé assez cher le prix de l'illégalité. Beaucoup de morts, trop de morts. Des hommes, des femmes, des enfants surtout. Des innocents. Mona, elle aime trop la vie. Elle la trouve beaucoup trop belle pour vouloir tomber du mauvais côté. Et puis, ses croyances le lui interdiraient. L'Enfer n'est absolument pas la destination finale qu'elle s'est fixée.
C'est une bonne question. Refaire le monde, pour une naïve comme Mona, ça serait probablement en faire un monde où il ne règne que paix et amour. Cela reviendrait probablement à modifier l'humain dans ses fondements. Cela reviendrait peut-être aussi probablement à renier un peu de sa foi, parce qu'après tout, Dieu n'a-t-il pas créé l'Homme à son image ? Pour le coup, la question est bonne. Et une part de Mona répondrait très facilement qu'elle ferait du monde une copie de celui des Bisounours. Ceci étant dit, son côté plus rationnel et cartésien voudrait seulement que les humains arrivent à vivre entre eux en harmonie.
Le réel secret, c'est que cette croix qu'elle porte à son cou comme une relique précieuse, elle représente sa virginité. Elle s'est promis de rester pure, pour se concentrer sur ses ambitions, sur la ligne de conduite qu'elle s'est fixée. A 22 ans, cela peut sembler plutôt surprenant, mais il faut savoir que son aîné a toujours pris soin de veiller sur elle, parfois un peu trop. Plus encore depuis qu'elle est devenue une jolie fleur au parfum bien trop attirant pour les hommes qui lui volent autour. Elle n'en parle pas, et élude facilement la question. De toutes les façons, elle n'a pas l'occasion d'être réellement tentée. Entre ses frères, son garde du corps, ses études...
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : [X] It's all my fault [ ] I'm a mother fucker. Prénom/pseudo : Euh, c'est un contrôle de police? Âge : twenty-something. Anniversaire : cf. la question sur mon pseudo. Localisation : FR. Présence : as much as possible /7. Personnage ... scénario de @Dino Luciano J'ai connu le forum : et j'avais promis de pas craquer. Et je le trouve : trop, parce que j'ai craqué. Ma plus grande peur : que McDo arrête de faire des frites. Un dernier mot ? la bise.
IMAGES thinkky & myself.
- InvitéInvité
FAITS DIVERS
Chaque rose a son épine, aussi belle soit-elle.
GOLDEN WINGED ANGEL
Last week at the Luciano's Mansion. ⌁ La soirée est idéale, le soleil semble refuser de se coucher sur la cité des Anges. Il y a de la limonade encore fraîche sur la table, l’ambiance légère qui ne semble pas prête de se dissiper du gazebo. Le pull en vigogne que je viens d’enfiler par dessus ma robe blanche d’été ne m’empêchera pas d’aller me lover contre mon oncle qui regarde ce qui se passe plus loin, vers l’horizon. La vue d’ici, est époustouflante. C’est aussi pour cela que je viens. Pour le calme ici, pour tout ce que je peux y trouver. Pour mon oreille qui peut se poser contre sa poitrine pour entendre battre son cœur. Pour sa main contre mon crâne, qui caresse doucement mes cheveux. « Tu ressembles tellement à Fedora. » Je lève doucement les yeux pour le voir à travers mes cils. C’est un compliment tellement douloureux que de savoir que je ressemble à ma mère. Cette mère que je n’ai que trop peu connue. Cette mère qui nous a été arrachée à tous. Ma seule consolation est de savoir que mon père est parti avec elle, et qu’ils sont ensemble, l’un et l’autre, dans l’éternité. « Mais, tu as les yeux de Cesio. Les yeux de loup des Luciano. » La précision déclenche à chaque fois un sourire fier sur ses lèvres. Moi, je frotte doucement mon front contre son cou pour seule réponse, mes jambes qui glissent sur ses genoux parce que, j’entends justement le reste de la meute arriver. Parce que je sais qu’à l’instant où les autres seront avec nous, tout sera différent. Nous n’aurons plus cette bulle absolue où il n’est plus capo bastone. Il redevient un alpha, à l’image de son frère et du mien. Pourtant, ce soir, il pose sa main libre contre mes chevilles alors que Don Pippo s’installe à ses côtés, un cigare dans la main, un verre de vin dans l’autre. Il a mes frères sur les talons, et l’ambiance coule tragiquement comme une épave qui viendrait de heurter un iceberg. Personne sauf Pietro n’osera faire une remarque à Livio, et Pietro, il est bien trop occupé à regarder l’horizon comme si il cherchait des réponses dans la lumière mauve qui émane du soleil qui décline. Mes frères s’éparpillent sur les deux autres banquettes installées sous la structure de bois, et Vincini joue ave le feu. Comme toujours. Au sens propre, d’abord. Il est occupé à attiser les braises dans le foyer en pierres au centre ; probablement parce qu’il sent que les températures chuteront en même temps que l’astre. Au sens figuré, quand il lance une boutade qui lui appartient. « Mona, la mocciosa viziata. » Pour seule réponse, je lui tire la langue et Pippo rigole doucement, lâchant des yeux son horizon. « Vitto, sei tu quello che si comporta come un bambino in questo momento. » Vincini lève les yeux au ciel et Tadeo manque de s’étouffer de rire. Dino est impassible, comme toujours. Pietro regarde Vincini comme un gamin, un gamin qu’il aimerait tenir dans le rang comme il faut ; pas un réel gosse, qui n’écoute rien, qui est imprévisible, et qui cause de vrais soucis. « De quoi avez-vous parlé ? » C’est Livio qui change la conversation, par sagesse probablement plus que par curiosité. « Des vacances en Italie. » C’est Dino qui répond, les yeux dans le feu qui reprend vie. Mon attention est captée et captivée presque instantanément. Imaginer que nous puissions partir tous ensemble en Italie, que demander de mieux ? Mais, je vois les regards qui s’échangent entre Pippo et Livio, et je ne suis pas dupe. « Vacances » c’est aussi un moyen détourné de dire « gérer certaines affaires ». Tout de suite, l’idée est beaucoup moins attrayante au point où je doute de vouloir y participer. Le cigare à la bouche, Pietro baisse les yeux vers moi maintenant qu’il a terminé sa discussion silencieuse avec Livio. La conversation n’ira pas plus loin, du moins pas en ma présence. « Les vacances, ça se mérite les jeunes. » Livio, la voix de la sagesse nous rappelle qu’il se fait tard, et que nous allons devoir rentrer pour recommencer une nouvelle semaine. Tadeo et moi sur le campus, Dino et Vitto de leur côté. Comme tous les dimanches, après une journée passée ensemble dans le calme. La séparation, pour mieux se retrouver et se ressouder plus fort la fois d’après.
L'histoire de Mona, on pourrait la comparer aux quatre saisons.
Une oeuvre, comme celle de Vivaldi.
Allegro, Largo, Prestissimo, Adagio, Vivace.
AUTUNNO, IVERNO, PRIMAVERA, ESTATE.
Une oeuvre, comme celle de Vivaldi.
Allegro, Largo, Prestissimo, Adagio, Vivace.
AUTUNNO, IVERNO, PRIMAVERA, ESTATE.
L'AUTUNNO
1999 ⌁ « Nonno ? » Elle est toute jolie dans sa petite robe rose, sa bouche charnue qui fait la moue, parce qu’elle est incapable de comprendre pourquoi son grand-père n’est pas là. Comme tous les dimanches, elle s’attend à le voir débarquer avec la Nonna Concetta. Mais aujourd’hui, la Nonna, elle est seule, et elle a la mine sombre. Elle qui a toujours un sourire qui fait joliment plisser ses yeux, elle a l’air éteinte assise sur la balancelle. Elle serre d’ailleurs les lèvres face à la question de la gamine qui la regarde. « Mona. Vai a giocare. » La voix de son père est neutre, et la gamine ne comprend pas l’ordre qu’elle reçoit. Elle court déjà rejoindre ses frères qui sont occupés à taper avec leurs épées sur Nina qui menace d’aller tout raconter à la Mamma qui les regarde d’un œil bienveillant, le bébé Gabriele dans les bras. « Il est où Nonno ? » La gosse insiste, supposant que quelqu’un sait où il est planqué leur grand-père. Il ne peut pas être disparu comme ça. « Il est mort. » Elle regarde son aîné, qui s’est arrêté de taper sur sa jumelle. « C’est quoi mort ? » Nina est concentrée, et Mona aussi. Les deux plus jeunes attendent une réponse. C’est quoi, être mort ? « C’est quand t’es au ciel. » Vincini fait le frimeur, parce que lui, on lui a expliqué que quand les gens étaient morts, ils allaient au ciel. « Il a été au ciel, parce qu’il a été sage. C’est le Dieu de la messe qui l’a invité. » L’air supérieur qu’affiche Vincini est rapidement calmé par Léopoldino. « C’est Dieu tout court, idiot. » Et Vincini, vexé, se jette sur son frère, prêt à lui taper dessus pour l’avoir ridiculisé devant ses sœurs. Nina lève les yeux au ciel, parce que des deux jumelles, c’est clairement elle la plus impatiente et la plus agacée par les attitudes de ses frères qu’elle n’hésite pas à chahuter. Mona, elle, est plus en retrait, plus douce et réfléchie. « Mais, on peut y aller nous ? » Elle a les sourcils froncés, et elle semble réfléchir. Les trois autres marmots se retournent vers elle. « Mais non, t’es vraiment bête. » Vincini secoue la tête, et oublie la querelle avec son aîné. « Viens Nina, on va aller dans la cabane. » Il part en courant avec l’autre gamine, décidé à faire payer à l’autre gosse sa question naïve. Léopoldino, lui, il regarde sa sœur qui est sur le point de pleurer. Il a l’air un peu plus perplexe. « Papa, il a dit qu’on irait quand on serait vieux, et si on était sages. » Il hausse les épaules, et espère la réconforter un peu avant d’aller rejoindre les deux autres. Et elle, elle a la moue boudeuse revenue sur son joli visage, l’air perplexe qui la fait ressembler terriblement à son aîné alors qu’elle traîne des pieds dans l’herbe.
L'IVERNO
2000 ⌁Le soleil est déjà dans le ciel depuis un moment, et la petite brune descend en courant les escaliers, précédée par une petite blonde qui répond au prénom de Sophie. La surprise, pour Mona, c’est de constater que la personne qui est là pour la récupérer n’est pas sa maman. Son oncle Pippo est là, à l’attendre avec son sac dans la main. C’est son oncle préféré, parce qu’il raconte toujours des histoires marrantes et qu’il a un surnom rigolo. Il a toujours des bonbons dans les poches aussi, quand il vient les voir. Mais aujourd’hui, Pippo, il a le même regard que Nonna depuis que Nonno est mort. Ce regard des adultes quand ils ont quelque chose qui les contrarie, un truc un peu trop lourd sur le cœur et la conscience. Pourtant, la môme, elle lui court quand même dans les jambes, parce qu’elle ne l’a pas vu depuis quelques temps son oncle. « Buon giorno Pippo. » « Bonjour Mona. » Il attrape sa nièce un sourire faux sur les lèvres, avant de lui embrasser le front. Ça n’arrive jamais ça, que son oncle l’embrasse. Il a presque l’air soulagé de l’avoir entre ses bras. Pietro ne s’attarde pas, et regarde la maman de la camarade qui a invité Mona pour une espèce de soirée pyjama qui s’est légèrement éternisée sur une nuit supplémentaire, le temps qu’il fasse le déplacement. Elle le regarde aussi, sans trop savoir comment réagir. Du coup, c’est Pippo qui se décide à prendre la parole. « Je vous remercie sincèrement d’avoir veillé sur Mona. » Mona, elle ne peut pas comprendre exactement ce que ça signifie. Elle, elle est juste persuadée que la maman de Sophie est trop gentille, et que c’est pour ça qu’elle a pu rester un peu plus à jouer avec les poupées. « Je… C’est… Pas de quoi. » L’adulte ne sait pas trop quoi répondre. Faut pas se mentir, elle a paniqué quand elle a reçu un coup de fil hier matin, en lui demandant de garder Mona un peu plus longtemps. Premièrement, parce que, la personne qu’elle avait au bout du fil lui était inconnue. Deuxièmement, parce que la télé diffusait en boucle un espèce de flash spécial sur le meurtre d’une mère et deux de ses gosses la veille au soir. Pietro n’est pas stupide, il se doute qu’elle a pensé à foutre Mona dehors, de peur qu’on la cherche, elle aussi. Alors, plutôt que de la faire agoniser de peur en s’éternisant, il déclare le départ. « Merci. Au revoir. » Pas besoin de plus, et puis, il a d’autres chats à fouetter. Mona, elle, le sourire aux lèvres, agite sa petite main vers Sophie, avant qu’ils ne soient dehors, elle dans les bras de son oncle. « Pourquoi c’est pas Mamma qui est venue me chercher Pippo ? » Il se tend légèrement, parce qu’il sait exactement ce qui attend Mona quand il va la ramener parmi les leurs. Et il sait aussi que sa Mamma, elle ne l’y attendra plus. Elle va retrouver ses frères, et il ne lui restera plus que ça. Sans parler que, la moitié de la fratrie est salement amochée, probablement traumatisée et marquée à vif pour l’éternité de cette nuit couleur sang. « On va aller chez Nonna. Livio est là aussi. » Et il sait, qu’il distrait volontairement l’attention de la gamine en évoquant son frère. Les enfants à cet âge là, ils sont facilement distraits par tout et rien. La preuve, elle est déjà occupée à lui faire câlin.
LA PRIMAVERA
2012 ⌁ « Leo. » Elle ne l’appelle jamais Dino. Dino, c’est pour les autres. Tous les autres, sans exception. Mais elle, elle s’est donné le droit de l’appeler différemment, d’utiliser les trois premières lettres de son prénom. Elle, elle a tous les droits. C’est probablement pour ça qu’elle lui sert une moue boudeuse, et que lui, il est occupé à froncer les sourcils. Bien évidemment, qu’il est furieux. Bien évidemment, qu’elle va vouloir le faire changer d’avis. Parce que, faute de mieux, c’est lui qui veille sur elle maintenant. Ils partagent plus qu’un nom de famille, ils partagent la même chair, le même sang. Et ça, ça vaut bien plus que tout le reste. Elle s’approche déjà comme un petit chat, espérant prendre son aîné par les sentiments. « Tu m'avais promis d’y penser. » Et pour le coup, elle, elle était persuadée qu’il fermerait les yeux. Visiblement, elle avait eu tort. « Y penser ne veut pas dire accepter. » Il est froid, et distant. Devait-elle réellement s’attendre à autre chose ? Elle vient d’avoir 16 ans, et elle s’apprête à aller à son premier bal de promo. C’est rare pour les Juniors d’avoir un bal de promo. Mona Bella a déjà été invitée par le capitaine de l’équipe de foot. Elle ne le connaît pas vraiment, parce qu’elle rougit beaucoup trop vite quand il lui adresse la parole. C’est ridicule, et toutes ses copines se moquent d’elle. Plus parce qu’elles sont envieuses qu’autre chose. Parce qu’il a ce sourire digne d’une pub pour le dentifrice, parce qu’il est le stéréotype du californien parfait. « Mais, Logan a dé… » « C’est qui Logan ? » Toute l’attention de Dino est portée sur Mona. Son visage est mélangé entre la colère et la surprise, et semble hurler : Depuis quand cet enculé de Logan tourne autour de Mona? Piuma, elle ne comprend pas. La réaction excessive, son expression, le « non » catégorique qu’elle sent monter doucement dans l’air. « C’est le capitaine de l’équipe de foot. Il m’a invitée. » Les yeux de Dino se lèvent au ciel, et il rigole. Comme si un putain de capitaine de je-ne-sais-quoi va avoir le droit d’approcher sa sœur. Il les connaît ces mecs-là, avec leurs petites gueules parfaites, qui essayent de profiter de la nana qu’ils invitent. Ça termine en déshonneur sur la famille, en petit bâtard conçu au mieux dans une chambre d’hôtel merdique, dans le pire des cas, sur la banquette de la limousine qui va les ramener. C’est pas ce qu’il veut pour sa sœur. Non, elle, elle mérite un traitement de reine. Elle, elle ne doit jamais disparaître de sa vue, de son contrôle. Elle, personne n’a le droit de l’approcher. « Si c’était un mec bien, il m’aurait demandé, ou il aurait demandé à Livio ou Pippo. C’est non. » La sentence est prononcée, et Mona le sait. C’est injuste, et souvent, elle se demande si Leopoldino serait aussi protecteur avec elle si son père était encore là. Elle arrête d’y songer bien vite, parce que, ça lui fait trop mal au cœur. Et elle ne dit rien, parce qu’elle ne veut pas lui faire mal au cœur à lui. « Mais, Leo. » C’est une plainte qui s’échappe de ses lèvres. « Est-ce que tu veux vraiment que je le fasse disparaître, Piuma ? » Et malheureusement, elle sait que Dino ne plaisante pas.
L'ESTATE
2018 ⌁ Les garçons sont occupés à discuter entre eux du voyage de Pippo quand je les rejoins dans le salon, un sourire doux sur les lèvres. Par instinct, c’est aux côté de Leo que je me stoppe, ma main qui se pose sur son épaule. Comme si il n’y avait qu’à lui que je parlais. Parce que, depuis des années maintenant, c’est lui qui fait la loi dans notre tribu. Lui parler à lui, c’est forcément, capter l’attention des autres. « È tutto pronto. » Il lève ses yeux vers moi, un sourire sur les lèvres, et je n’ai rien d’autre à ajouter. J’ai même les yeux de Vitto et Tadeo rivés sur mes lèvres, et ils se lèvent sans faire trop de vagues pour une fois. D’habitude, le dimanche, c’est avec Livio et Pippo que nous déjeunons. Cette semaine, cependant, Pippo est parti en Italie régler je ne sais quoi, et Livio est à New York. C’est rare qu’ils s’absentent tous les deux en même temps. Mais, Livio sera revenu avant que la soirée ne soit terminée. Et Pippo reviendra presque dans la foulée demain soir au plus tard. Les Luciano ne sont jamais séparés et en dehors de la ville bien longtemps. Jamais. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous quatre, nous sommes à table. Comme un rituel. Un rituel suivi, depuis plusieurs générations. Les antipastis inondent la table, et je sais que l’Ossobuco exécuté avec la recette de la Nonna est parfait. J’y ai passé une bonne partie de la matinée, avant et après la messe. J’ai à peine le temps de m’asseoir que Vincini attaque, comme toujours. Le repas, et la discussion. « Quand Pippo va revenir, il aura peut-être quelque chose pour toi, Tadeo. » Et parce que, j’ai l’habitude que Vincini glisse sur ce sujet, je ne relève pas immédiatement, occupée à servir à Leopoldino un verre d’eau. Bienveillance absolue, comme la Nonna, comme la Mamma. Je ne suis ni l’une, ni l’autre ; mais j’essaye de faire au mieux. Pour lui, pour eux tous. Parce que j’ai envie de prendre soin d’eux, même si eux, sont persuadés que la seule personne qui a besoin que quelqu’un prenne soin d’elle, c’est moi. « Vitto, je t’ai déjà dit que ça m’intéressait pas. » Tadeo souffle comme le gamin qu’il est encore à mes yeux. J’ai du mal à me dire qu’il est déjà un homme, et que lui et moi n’avons qu’un an de différence. Je le vois encore comme le gosse adorable avec sa dent en moins parce Vitto l’a poussé un peu trop fort. Vitto, il le pousse encore et toujours. Et un jour, ça finira par être trop fort et notre benjamin finira par se faire vraiment mal. J’en suis persuadée. « Ouais, mais faut qu't'arrête de faire d'la merde, Tadeo. La famille, les affaires d'la famille, y a que ça d'important. » Je fronce les sourcils, désespérée de voir que Vincini est incapable de changer de disque, même un dimanche. Qu’il est incapable de nous laisser passer un bon moment tous ensemble sans essayer en permanence de vouloir servir ses désirs. « Vitto, per favore. C’est dimanche. » Je lui souffle d’une voix douce, pour l’apaiser, et changer le sujet. Il sait très bien que ça m’irrite. Ils le savent tous, parce que je ne m’en cache pas. Parce qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent, ça ne me regarde pas. Mais, je n’ai pas envie que l’influence plutôt malsaine du cadet ne vienne entacher l’avenir de notre benjamin. Il devrait avoir le choix, malgré ce que nos aînés semblent en penser. « Il est temps que tu deviennes un homme. Que tu arrêtes tes conneries, de renier ta famille, tes origines. Ne pas se mêler du business, c’est renier notre sang. Renier son sang, c’est la pire trahison. » Il me regarde, les yeux légèrement plissés, et je sais exactement que la balle qu’il vient de tirer m’est destinée, et qu’il aimerait bien qu’elle me touche en pleine tête, pénètre mon crâne pour que –moi aussi- je cède dans cette direction. Pour seule réaction, la balle se retourne contre lui. « J’apprécierai un peu plus de respect que les putains que tu fréquentes, s’il te plaît. » J’ai le ton détaché, autant que possible. Parce que ça me blesse de l’entendre dire à demi-mots que je les trahis, que je les renie. Parce que je ne supporte plus son attitude lamentable, ces moments où il m’ignore, où il parle de moi comme si je n’étais pas là, pas importante, pas impliquée. « Mêle toi de tes affaires Mona. J’pense que c’est le four qui t’a sonnée, pas moi. » Il me renvoie à ma place, dans les cuisines, d’une simple phrase, en me prenant pour une idiote. Parce que je n’ai pas mon mot à dire visiblement. « Vitto. » Le grognement émane de l’Alpha. Il veut remettre la meute en ordre, et il ne supportera pas que l’un des membres ne se plie pas à sa volonté. Je baisse les yeux, en soumission, mais surtout pour retenir et cacher les larmes qui me ferrait passer pour l’Omega que je suis.
IMAGES virginiaagardener et pixel resource on Tumblr & myself.
- InvitéInvité
blanca, je l'aime trop, ce bébé
et le prénom, j'adore aussi !!
bienvenue beauté
et le prénom, j'adore aussi !!
bienvenue beauté
- InvitéInvité
Oh la la ! Je suis sous le charme !
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche !
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche !
- InvitéInvité
Bienvenue ici :heart;
Je sens venir le feu et le sang dans les rues de Los Angeles, si elle se pavane un peu trop et qu'elle attire trop de regards masculins
Je sens venir le feu et le sang dans les rues de Los Angeles, si elle se pavane un peu trop et qu'elle attire trop de regards masculins
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumPage 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4