sven

until the morning

rien n'avait vraiment été prévu. une invitation qui trônait sur son frigo depuis quelques jours. c'était le dernier jour pour se décider. savoir si elle allait finir à la poubelle ou lui servir de guide jusqu'à demain matin. mais elle ne se déciderait pas toute seule. elle avait besoin de quelqu'un. et ce quelqu'un était le choix parfait.
il était le choix parfait.
il avait craqué.
elle avait réussit.
longue négociation qui était loin d'être terminé. mais elle lui avait laissé le choix de la tenue. il avait demandé une robe. alors robe ce-sera. simple, mais efficace. mais ce n'était pas devant son dressing qu'elle était resté planté dix minutes. plutôt devant son glock. posé sur l’îlot de sa cuisine. le prendre ou le laisser. la question était réelle. dora le laissait généralement dans la voiture, mais depuis que sven l'avait ramené, elle avait "oublié" de l'y remettre.
tout semblait être une question de confiance. de contexte. ou de tradition. les trois semblaient lui crier de le prendre. par sécurité plus que nécessité. le cliché voulait que les russes soient armés. la plupart du temps. elle envoyait surement valser une dizaine d'année de "tradition" mais dora abandonna lâchement son glock sur la table. la porte claqua sans qu'elle prenne la peine de se retourner. elle descendit les escaliers à une vitesse folle. voltigeant sur ses talons comme sur un nuage. personne ne lui fera avouer qu'elle avait hâte de le retrouver lui. son compatriote. au delà du fait qu'il semblait faire ressortir ses faiblesses, ils ne pouvaient s'empêcher de frôler les flammes. l'un après l'autre. se pressant de savoir qui se brûlera en premier.

les phares l'éblouirent quelques secondes à peine alors que le ronronnement du moteur faisait relever le coin de ses lèvres. moteur qu'il était si bon d'entendre, c'était celui qui lui avait sauvé la mise sur le bord de la route. il n'avait pas menti, rayonnant dans son costume sombre. aucun mot n'est utile, le frôlement de leur corps suffit à parler. elle frôle sa joue de ses lèvres en guise de bonjour avant de s'asseoir dans l'aston. dora attendit patiemment qu'il reprenne sa place et démarre. « je croyais qu'on devait monter derrière dans un uber.  » les yeux rivés sur la route, elle n'eut pas besoin de le regarder pour savoir ce qu'elle allait trouver sur son visage. « j'aurais du me douter qu'un costume t'irais si bien.  » mais déjà ses yeux furent attirer par la boite à gant. si seulement elle ne l'avait pas ouverte lors de son premier trajet, la soirée aurait surement pris une tournure bien différente. par pure curiosité, elle l'ouvrit de nouveau. surprise. elle était vide. du moins, il n'y avait plus ce qu'elle pensait y trouver. son desert eagle. alors elle se mit à espérer qu'il l'avait sur lui. au cas où. au cas où quoi ? personne n'aurait vraiment de réponse. après tout, qui oserait se pointer en déclarant la guerre à la communauté russe. elle ravala sa stupidité réprima un rire en voyant l'heure. « on va être en retard.  » non, jamais elle n'irait le provoquer pour lui dire d'accélérer. jamais.

sven

until the morning

le sourire qui orne les rêves de sven, la russe elle le voit bien. le même ornait les siennes. en d'autres circonstances, elle passerait surement le trajet d'aller à monter un plan pour se barrer de la-dite soirée avec beaucoup de discrétion et le trajet du retard, à regretter le fait d'être sortie de chez elle. mais c'était différent ce soir. la curiosité la submergeait. et pour cause, les réunions russes se faisaient rare. et les soirées en compagnie de quelqu'un comme kaplov encore plus. « je vais rester ici dans ce cas. et puis-je te rappeler que le tarif pour le trajet et la soirée n'est toujours pas fixé. mais on a toute a la nuit pour le déterminer. » et elle se doutait que les négociations seraient rudes. mais dora imaginait que le prix changera en fonction du déroulement de la soirée. le prix à payer serait-il plus cher si la soirée ne plaisait pas à son compatriote ? surement. un compliment sort de ses lèvres et un léger rire la prend au cœur. « ne t'y habitues pas trop. » alors qu'elle le remercie dans un murmure, son regard plonge sur l'horloge numérique. le temps semble défiler. comme le précédent voyage, aucun de vous ne regarde les secondes s'écouler. « de qualité oui, je dirais jamais le contraire. mais pour le retard, on verra ça en arrivant. » peut-être aussi, qu'une entrée n'est jamais une aussi bonne entrée, que lorsque celle-ci se fait remarquer. dora croise les jambes, et inconsciemment elle laisse le tissu prendre ses aises et remonter sur ses cuisses.
enfin. il apparaît devant ses yeux, ce qu'elle cherchait dans la boite à gant. le précieux.  sortis tout droit du dos de sven. son desert eagle. elle l'attrape avec douceur, en faisant attention. prenant le temps de le faire tourner entre ses doigts, de l'observer. ce qu'elle n'avait pas pu faire avec la lumière vacillante des toilettes d'un motel. il est magnifique. par curiosité, elle enlève le chargeur. il est remplit. mais honnêtement, si il avait été vide, elle aurait crié à la traîtrise.
« exact. je voulais savoir si au moins l'un de nous deux était armé. » le bruit du chargeur qui revient à sa place remplit le silence. la russe esquisse une sourire. se penchant franchement vers lui, une de ses mains soulève sa veste, alors que de l'autre elle replace le desert eagle avec délicatesse. sa main gauche s'attarda dans le bas de son dos un instant, pour remonter lentement derrière celui-ci et finir par se caler derrière sa nuque. maintenant il était au courant qu'il avait toutes les rênes en main. le contrôle. elle a dévoilé son jeu sans même sourciller. bien piètre main face à la sienne. elle devra faire avec pour la soirée. mais avec un peu de chance, ils combineront leur jeu.