Milena & @Hassen Meester

Vive le week-end ! Il y a des jours comme ça où on est heureux de ne pas travailler. De laisser la semaine loin derrière nous pour ne penser à rien d'autre qu'à soi. Qu'au moment présent. Les difficultés d'une entreprise sont présentes autant que certaines plaintes à cause des fautes commises par une stagiaires que j'ai dû remercier. J'admets les erreurs, mais pas qu'on les reproduise sans cesse. J'ai laissé que trop de chance à cette gamine qui au final, était plus adepte de la fumisterie qu'autre chose et pour moi, c'est tout bonnement impardonnable. Si on a le temps à ça, alors qu'elle aille se trouver un stage ailleurs. Mon entreprise est sérieuse et non pas le fruit d'un amusement d'une femme de riche. Je cite les propos désobligeants qu'elle a eu à mon encontre et croyez-moi, ma patience a été mise à lourde épreuve et elle va largement récolter les fruits de ma colère. Il sera dur pour cette demoiselle de se faire une place dans le monde de la mode ou encore du maquillage. J'ai beaucoup de connaissance et une certaine renommée dans le milieu vanter ou détruire quelqu'un m'est tout aussi facile que le vent qui balaie le sable de la plage.

En parlant de plage, il n'y a pas de lieu plus agréable que celui-ci. D'ailleurs, Papi ne se fait par prier pour courir en aboyant contre les vagues pour ensuite revenir à moi dès que ces dernières reviennent. Le temps était particulièrement agréable et chaud, pas trop non plus et l'air de la mer permettait une atmosphère plus supportable et douce. Donc, je me suis permise la nouvelle tenue que je me suis achetée, il y a peu. D'une boutique simple à celle hors de prix, je me retrouve partout. Je peux tout aussi bien craquer pour le marché tant par leurs produits frais que par la simplicité des choses. C'est bon parfois de ne pas trop s'éloigner de ce que l'on a été et que l'on est toujours au fond de soi. La gamine des quartiers pauvres où le danger régnait en maître à chaque coin de rue.

« Hey Papi...Suavemente. » Souriais-je à ce dernier qui faisait le fou. C'était un véritable bout-en-train et sans doute la seule lumière qui me fait naître de véritables sourires depuis quelque temps. Je ne vois guère souvent mon neveu et je le regrette.

J'efface d'un geste de la main mentale ces pensées qui m'obsèdent sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. La langue de Papi se posant sur mon mollet comme pour m'aider à surmonter tout ça. Oui, je n'ai plus que maman et lui, le monde pense me connaître, mais il a tellement tort aussi. Se murer derrière un bouclier de faux-semblant, ce n'est pas particulièrement ce que j'appelle connaître quelqu'un et pourtant, certaines personnes aiment croire le contraire.

« On court un peu Papi... » Fis-je en commençant à courir, doucement pour ne pas trop fatiguer mon chien. Il est petit, résistant certes, mais je n'ai pas envie d'y aller trop fort alors, qu'il est resté confiné à la maison ces derniers temps. Seul le dogsitter le voyait pour le sortir, oui vous avez bien entendu. Les métiers sont bien divers en ce monde et pour un adolescent qui veut se faire un peu d'argent de poche, il n'y a rien de mieux que de sortir des chiens surtout quand on aime plus leur contact que celui des gens. « Allez petit paresseux... Je t'ai connu plus énergique que ça. » Me moquais-je de lui.

Le voilà qu'il se met à sautiller comme un chevreuil joueur, ce qui m'arrache un petit rire. « Ah bin voilà. » M'exclamais-je heureuse avant que mon regard ne soit attiré de côté quand je passe à côté d'un homme, à la barbe entretenue et le regard bleu perçant. Le genre qui ne vous laisse pas indifférente, même moi, je dois bien l'avouer. J'ai toujours eu une grande préférence pour les hommes barbus, surtout s'ils prennent soin d'eux parce que franchement, tous ne sont pas beau avec cet atout. Non, croyez-moi, avoir une barbe, c'est un art et c'est la patronne d'un barbier qui vous le dit. Il connaît le moindre secret pour bien entretenir cet aspect grisant propre aux hommes. « Bonjour. » Saluais-je poliment avant de me tourner vers mon chien qui me devant en sautillant comme un lapin cette fois. « Suavamente Papi. » Je le rejoins et m'agenouille pour le caresser et le prendre dans mes bras. « Ça fait du bien de sortir. »