YESTERDAY'S NEWS |48
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abandon all hope
Grawyer
« You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past. »
La journée a été d’une longueur affolante. Qu’il est difficile de se remettre dans le bain lorsque tu as passé autant de temps loin des bancs de l’école. J’ai pris l’habitude de côtoyer un autre univers, de me frotter aux barreaux de prison plutôt qu’aux manuels scolaires. Je ne vais cependant pas me plaindre plus que de raison, j’ai réussi à me sortir de cet enfer et reprendre ma vie là où elle fut abandonnée m’obligeait à reprendre mes études. Pourquoi ? Pour ne pas aspirer à peu, pour ne pas me contenter d’un emploi minable et mal rémunéré. Je ne veux pas être caissier pour le restant de mes jours, mon poste de maitre-nageur au Seven Seasons ne parvient pas non plus à me garantir une stabilité financière suffisante pour rebondir. Je suis endetté jusqu’au cou et je ne vois que les études pour me sortir de ce mauvais pas. Il ne me reste plus qu’à prendre sur moi pour cinq ou six années supplémentaires… Qu’est-ce que cinq ou six années dans une vie ? Ah oui, c’est le nombre de mes années passées en taule. Je traverse le complexe sportif à toute allure, sac de sport à l’épaule mais quelque chose m’arrête quasi-instantanément. Je reste là, immobile. Mon cœur bat la chamade et je ne parviens pas à dévier le regard. Qui l’eut cru, qui aurait cru que nos chemins se recroiseraient. Je reste là, bêtement, incapable de prendre la parole. J’ai du mal à mettre des mots sur ce que je ressens, de la joie ? De la fureur ? De la déception après qu’il se soit offert le luxe de m’abandonner… Comme les autres… Il est comme tous les autres. Mon instinct m'hurle de tourner les talons en espérant ne pas avoir été repéré mais je n'y arrive pas, quelque chose semble m'en empêcher.
@Sawyer Jameson
@Sawyer Jameson
(c) DΛNDELION
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Il appuie sur play et les premières notes de la chanson résonnent dans tout le petit studio de danse.
Open up your eyes
There's nothing on my body left to see
Sawyer il enchaine les mouvements comme s'il étaient gravés en lui, il pourrait les effectuer les yeux fermés sans sourciller. Ses pieds glissent sur le sol comme des reptiles agiles, chaque geste est une extension de son propre corps. Pour lui danser c'est comme prendre vie dans un monde où il se contentait jusque là d'exister. Danser c'est s'évader vers d'autres contrées. Danser s'est s'envoler.
And we were so depressive
We were so depressive
We were so depressive, hey
Il retombe au sol dans un mouvement qui n'a rien de gracieux, parce que son style fait plutôt tâche dans les milieux les plus coincés. Il est sauvage Sawyer, même en classique, ses pirouettes et ses piqués n'ont jamais rien eu de sages. Plus que jamais, sa danse est devenue à son image.
Il s'interrompt soudainement et putain on peut pas dire que c'est le genre de choses qui lui arrivent souvent. Là c'est différent, il a capté une silhouette, un regard perçant qui a fait éclater la petite bulle dans laquelle il s'était enfermé pour s'exprimer sur le parquet. Il reprend difficilement sa respiration et choppe une serviette pour éponger un peu son visage et son torse découvert. Est-ce qu'il est en train de rêver ? Il s'approche lentement de la vitre du studio pour mieux discerner le visage familier. Putain c'est lui. Le danseur sort de la salle en courant avant de ralentir devant le blond.
Graham ?
Il est soudain pris de court le danseur. Content de revoir le blond après tout ce temps, mais comment se comporter avec une personne qu'il a salement abandonné ?
Putain Graham !
Et il se jette sur lui pour l'enlacer. Tanpis pour la culpabilité, tanpis pour le temps qui a passé. Il est juste content, trop pour faire semblant et assez pour s'imaginer que c'est aussi facilement qu'il va pouvoir s'en tirer.
@Graham B. SingletonOpen up your eyes
There's nothing on my body left to see
Sawyer il enchaine les mouvements comme s'il étaient gravés en lui, il pourrait les effectuer les yeux fermés sans sourciller. Ses pieds glissent sur le sol comme des reptiles agiles, chaque geste est une extension de son propre corps. Pour lui danser c'est comme prendre vie dans un monde où il se contentait jusque là d'exister. Danser c'est s'évader vers d'autres contrées. Danser s'est s'envoler.
And we were so depressive
We were so depressive
We were so depressive, hey
Il retombe au sol dans un mouvement qui n'a rien de gracieux, parce que son style fait plutôt tâche dans les milieux les plus coincés. Il est sauvage Sawyer, même en classique, ses pirouettes et ses piqués n'ont jamais rien eu de sages. Plus que jamais, sa danse est devenue à son image.
Il s'interrompt soudainement et putain on peut pas dire que c'est le genre de choses qui lui arrivent souvent. Là c'est différent, il a capté une silhouette, un regard perçant qui a fait éclater la petite bulle dans laquelle il s'était enfermé pour s'exprimer sur le parquet. Il reprend difficilement sa respiration et choppe une serviette pour éponger un peu son visage et son torse découvert. Est-ce qu'il est en train de rêver ? Il s'approche lentement de la vitre du studio pour mieux discerner le visage familier. Putain c'est lui. Le danseur sort de la salle en courant avant de ralentir devant le blond.
Graham ?
Il est soudain pris de court le danseur. Content de revoir le blond après tout ce temps, mais comment se comporter avec une personne qu'il a salement abandonné ?
Putain Graham !
Et il se jette sur lui pour l'enlacer. Tanpis pour la culpabilité, tanpis pour le temps qui a passé. Il est juste content, trop pour faire semblant et assez pour s'imaginer que c'est aussi facilement qu'il va pouvoir s'en tirer.
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abandon all hope
Grawyer
« You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past. »
Sauve-toi, Graham. Ne reste pas là, à découvert. Ma peau frissonne, elle tremble, ramenée à ce qu’était ma vie quelques mois auparavant, quelques dizaines de mois en arrière lorsqu’il était là pour apporter une pointe de lumière à ma morne existence. En prison, le moindre comportement humain peut te faire traverser un ascenseur d’émotions, nous sommes tellement déshumanisés que la moindre main tendue te semble être signe d’un acte de bravoure des plus signifiants. Sawyer a été là lorsque tout autour de moi semblait virer au cauchemar, lorsque plus aucune once de bonheur semblait vouloir peupler ce corps meurtri par les coups et les agressions. J’étais sur le point de céder, de baisser les bras… Qui pourrait m’en vouloir pour avoir ressenti de telles choses ? Qui pourrait s’offusquer en apprenant que j’ai songé à mettre fin à des jours qui n’avaient à voir qu’avec la haine, la rage, le dégout de soi et la peine. Personne. Je défie n’importe qui de se frotter à la prison pendant cinq longues années et d’en ressortir sans aucune fêlure, sans aucune impression de s’être perdu en route.
Et pourtant tu es là. J’ai survécu, ces quatre derniers mois je n’ai fait que me battre, chaque journée me ramenant un peu plus près de la lumière, un petit peu plus proche de la surface de cet océan dans lequel je me suis noyé ces dernières années. Je ne suis plus qu’à une impulsion, un minuscule sursaut, de retrouver ma vie. Y arriver ? Je ne me pose même pas la question, je ne vais pas y arriver, je dois y arriver… Il en va de ma survie. Recroiser son chemin, c’est m’offrir un ticket pour la maison des horreurs, être confronté à tout ce que j’ai vécu là-bas, derrière les barreaux. Il m’a sauvé de mon enfer personnel, détourné des autres détenus, avides de sang, de chair, de violence et d’outrage pour mieux me laisser tomber ensuite. Je suis cet animal trouvé au bord de la route, sauvé de son destin tragique pour mieux être à nouveau abandonné quelques mètres plus loin. La claque fut magistrale, je jurerai être capable de ressentir cette douleur, aujourd’hui encore, elle est indélébile. La déception est toujours présente, vive, brûlante et douloureuse.
Je reste immobile alors qu’il prononce mon prénom, rigide, paralysé, tétanisé lorsqu’il se permet de s’aventurer à nouveau tout contre ma peau pour m’enlacer. Boom Boom, mon cœur bat à tout rompre, je reste là, terrorisé par ce que je pourrais lui dire, par toute cette méchanceté, cette rancœur qui ne demande qu’à ressurgir. « Tiens… » Chaque mot prononcé me brûle la gorge, la colère divine, de celles dont on parle dans la Bible. « Tu te souviens que j’existe. » Ma voix est d’une froideur glaçante qui contrebalance avec le flot de haine qui me brûle l’estomac, je suis détaché, perdu… Terriblement perdu.
@Sawyer Jameson
Et pourtant tu es là. J’ai survécu, ces quatre derniers mois je n’ai fait que me battre, chaque journée me ramenant un peu plus près de la lumière, un petit peu plus proche de la surface de cet océan dans lequel je me suis noyé ces dernières années. Je ne suis plus qu’à une impulsion, un minuscule sursaut, de retrouver ma vie. Y arriver ? Je ne me pose même pas la question, je ne vais pas y arriver, je dois y arriver… Il en va de ma survie. Recroiser son chemin, c’est m’offrir un ticket pour la maison des horreurs, être confronté à tout ce que j’ai vécu là-bas, derrière les barreaux. Il m’a sauvé de mon enfer personnel, détourné des autres détenus, avides de sang, de chair, de violence et d’outrage pour mieux me laisser tomber ensuite. Je suis cet animal trouvé au bord de la route, sauvé de son destin tragique pour mieux être à nouveau abandonné quelques mètres plus loin. La claque fut magistrale, je jurerai être capable de ressentir cette douleur, aujourd’hui encore, elle est indélébile. La déception est toujours présente, vive, brûlante et douloureuse.
Je reste immobile alors qu’il prononce mon prénom, rigide, paralysé, tétanisé lorsqu’il se permet de s’aventurer à nouveau tout contre ma peau pour m’enlacer. Boom Boom, mon cœur bat à tout rompre, je reste là, terrorisé par ce que je pourrais lui dire, par toute cette méchanceté, cette rancœur qui ne demande qu’à ressurgir. « Tiens… » Chaque mot prononcé me brûle la gorge, la colère divine, de celles dont on parle dans la Bible. « Tu te souviens que j’existe. » Ma voix est d’une froideur glaçante qui contrebalance avec le flot de haine qui me brûle l’estomac, je suis détaché, perdu… Terriblement perdu.
@Sawyer Jameson
(c) DΛNDELION
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Ça tambourine contre nos poitrines, je sais même pas s'il s'agit de son cœur ou du mien, mais il fera bien vite de briser ce rythme effréné. Quelques mots à peine seront lâchés, néanmoins bien plus qu'assez pour me rappeler que moi aussi je l'ai lâché. Je me recule, aussi blessé que gêné. Je le regarde, comme si je faisais face à un tout autre homme que le celui que j'ai connu dans la cage aux âmes damnées. D'où lui vient cette méchanceté ? Non. Il a voulu me blesser, il y est arrivé avec succès, mais malgré le peu de temps durant lequel on s'est côtoyé je suis parvenu à le cerner ou du moins j'essaye de m'en persuader. Y'a pas de méchanceté, il s'agit plus d'un mécanisme de défense que d'une attaque. Y'a pas de méchanceté, sinon Graham ne serait pas celui qu'il est.
Je suis désolé. J'ai beau les penser, ces mots se refusent à être prononcés. Puis comment s'excuser de l'avoir abandonné ? Comment me justifier ? Comment parler d'un passé, d'un moi que j'ai décidé d'enterrer ? Un soupire m'échappe.
Évidemment que je me souviens toi...
J'ai même rien oublié, je l'ignorais juste. C'est comme une évidence, une ombre derrière mon dos qui n'attendais que d'être remarqué. Je demeure immobile, face à lui, face au reflet de ma propre lâcheté. Aussi perdu que lui sans doute. Alors je plaide l'oubli.
Viens voir mon studio !
Je me colle un sourire de miss météo sur les lèvres, j'attrape sa main et le tire malgré lui vers l'immense studio de danse. Je pointe de mon doigt libre par-ci et par-là le moindre détail, du plus pertinent au plus insignifiant, j'use de grands gestes comme de grands sourires.
Mate comme c'est immense ! Puis bon c'est pas vraiment MON studio, mais c'est tout comme. J'veux dire, y'a pas souvent grand monde qui l'utilise et sans vouloir me vanter c'est pas comme s'ils avaient ce qu'il faut pour l'exploiter !
Je m'arrête soudainement, frappé par la foudre et mon propre ridicule. Je fuis, c'est ce que je fais de mieux. Je l'ai déjà fui lui pour me fuir moi-même. Je fuis la situation à présent, les explications. Plus un seul mot, plus un seul bruit. Je baisse la tête. C'est le calme avant la tempête. Je serre un petit peu trop sa main de peur qu'il s'échappe lui aussi. Il devrait.
Je suis désolé. J'ai beau les penser, ces mots se refusent à être prononcés. Puis comment s'excuser de l'avoir abandonné ? Comment me justifier ? Comment parler d'un passé, d'un moi que j'ai décidé d'enterrer ? Un soupire m'échappe.
Évidemment que je me souviens toi...
J'ai même rien oublié, je l'ignorais juste. C'est comme une évidence, une ombre derrière mon dos qui n'attendais que d'être remarqué. Je demeure immobile, face à lui, face au reflet de ma propre lâcheté. Aussi perdu que lui sans doute. Alors je plaide l'oubli.
Viens voir mon studio !
Je me colle un sourire de miss météo sur les lèvres, j'attrape sa main et le tire malgré lui vers l'immense studio de danse. Je pointe de mon doigt libre par-ci et par-là le moindre détail, du plus pertinent au plus insignifiant, j'use de grands gestes comme de grands sourires.
Mate comme c'est immense ! Puis bon c'est pas vraiment MON studio, mais c'est tout comme. J'veux dire, y'a pas souvent grand monde qui l'utilise et sans vouloir me vanter c'est pas comme s'ils avaient ce qu'il faut pour l'exploiter !
Je m'arrête soudainement, frappé par la foudre et mon propre ridicule. Je fuis, c'est ce que je fais de mieux. Je l'ai déjà fui lui pour me fuir moi-même. Je fuis la situation à présent, les explications. Plus un seul mot, plus un seul bruit. Je baisse la tête. C'est le calme avant la tempête. Je serre un petit peu trop sa main de peur qu'il s'échappe lui aussi. Il devrait.
@Graham B. Singleton
- Spoiler:
- Sorry c'est caca, je me rattrape à la prochaine réponse
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abandon all hope
Grawyer
« You realize that our mistrust of the future makes it hard to give up the past. »
Je suis scotché, prisonnier d’un corps qui ne souhaite plus faire le moindre mouvement. Il est pourtant tendu, raidi par la surprise et la colère. Par ce cocktail instable d’émotions qui n’ont de cesse de se bousculer les unes et les autres sans jamais parvenir à prendre le dessus. Une seule certitude, mon cœur bat la chamade. Il explose sous ma cage thoracique alors que les bras de Sawyer continuent de m’enserrer, de m’étouffer. Suis-je honnête en disant cela ? Nier que j’éprouve une certaine joie à l’idée de le revoir, de le toucher relèverait de l’hypocrisie la plus honteuse. Il ne s’agit pas de déni, de stupidité… Il est plutôt question de souffrance, une peine immense qui guide mes premiers propos. Mon fusil armé, le cran de sureté retiré, je suis dès à présent libre de tirer à vue. Sa réaction pourrait me surprendre, il n’a cessé de me surprendre tout au long de son -court- passage par la prison, mais je suis bien trop occupé à me remémorer l’ensemble de nos moments partagés pour prêter attention à tout cela. Évidemment que je me souviens de toi… Ses mots devraient me rassurer, peut-être même qu’ils devraient me faire plaisir mais chaque son émanant de sa gorge m’agresse et m’oppresse davantage.
A situation extraordinaire, retournement exceptionnel. J’ai du mal à en croire mes yeux, ni même mes oreilles. Il m’attrape par la main et m’emmène avec lui pour me faire visiter son studio de danse. Il est enjoué, comme s’il venait de retrouver un pote après quelques jours, comme s’il partageait avec lui une grande nouvelle, un grand changement qui devrait m’inspirer de la joie. Est-ce ce qu’il attend de moi ? Que je sois heureux pour lui ? Ravi de sa réussite ? J’en suis tout bonnement incapable, c’est au-dessus de mes forces. Il serre fort mes doigts, je me demande comment il fait pour ne pas glisser, j’ai les mains tellement moites. Je suis paniqué et incapable de reprendre mon souffle. « J’ai… J’ai… Besoin d’air ! » Je me libère de son emprise et prend la fuite. J’ai rarement couru aussi vite, à la recherche d’une issue. J’atterris devant le complexe sportif et prend une énorme bouffée d’oxygène, courbé, les mains recherchant l’appui de mes genoux pour ne pas flancher. Je tiens à peine debout.
Il ne tarde pas à me rattraper, le Diable n’abandonne jamais, encore moins lorsqu’il parvient à s’immiscer dans l’esprit de sa victime. Le savoir si proche de moi me fait frissonner, je n’ose même pas relever la tête, encore moins le regarder. Je ne me l’autorise pas. « Crois-tu vraiment que je puisse t’accueillir à bras ouverts ? M’extasier avec toi sur un studio de danse alors que… » Je m’arrête, interrompu par ma propre conscience. Tu es trop bon Graham, trop gentil pour aller plus loin. Je me mordille la lèvre nerveusement, une épave, je suis de retour à ce stade. Trois pas en avant, dix en arrière à la moindre apparition d’un fantôme dissimulé dans ce placard immense. « As-tu la moindre idée de ce que j’ai ressenti ? » Je relève les yeux, la voix étranglée par la peine. Une souffrance que je suis incapable de dissimuler à nouveau. Je ne suis plus aussi fort qu’à l’époque, la prison me portait, mon instinct de survie m’a permis de me dépasser, de me fondre dans une masse à laquelle je n’appartiens plus aujourd’hui. « Tu t’es barré… T’as abandonné le navire parce qu’il coulait… Tu m’as abandonné ! »
@Sawyer Jameson c'était très bien, tu dis n'importe quoi
A situation extraordinaire, retournement exceptionnel. J’ai du mal à en croire mes yeux, ni même mes oreilles. Il m’attrape par la main et m’emmène avec lui pour me faire visiter son studio de danse. Il est enjoué, comme s’il venait de retrouver un pote après quelques jours, comme s’il partageait avec lui une grande nouvelle, un grand changement qui devrait m’inspirer de la joie. Est-ce ce qu’il attend de moi ? Que je sois heureux pour lui ? Ravi de sa réussite ? J’en suis tout bonnement incapable, c’est au-dessus de mes forces. Il serre fort mes doigts, je me demande comment il fait pour ne pas glisser, j’ai les mains tellement moites. Je suis paniqué et incapable de reprendre mon souffle. « J’ai… J’ai… Besoin d’air ! » Je me libère de son emprise et prend la fuite. J’ai rarement couru aussi vite, à la recherche d’une issue. J’atterris devant le complexe sportif et prend une énorme bouffée d’oxygène, courbé, les mains recherchant l’appui de mes genoux pour ne pas flancher. Je tiens à peine debout.
Il ne tarde pas à me rattraper, le Diable n’abandonne jamais, encore moins lorsqu’il parvient à s’immiscer dans l’esprit de sa victime. Le savoir si proche de moi me fait frissonner, je n’ose même pas relever la tête, encore moins le regarder. Je ne me l’autorise pas. « Crois-tu vraiment que je puisse t’accueillir à bras ouverts ? M’extasier avec toi sur un studio de danse alors que… » Je m’arrête, interrompu par ma propre conscience. Tu es trop bon Graham, trop gentil pour aller plus loin. Je me mordille la lèvre nerveusement, une épave, je suis de retour à ce stade. Trois pas en avant, dix en arrière à la moindre apparition d’un fantôme dissimulé dans ce placard immense. « As-tu la moindre idée de ce que j’ai ressenti ? » Je relève les yeux, la voix étranglée par la peine. Une souffrance que je suis incapable de dissimuler à nouveau. Je ne suis plus aussi fort qu’à l’époque, la prison me portait, mon instinct de survie m’a permis de me dépasser, de me fondre dans une masse à laquelle je n’appartiens plus aujourd’hui. « Tu t’es barré… T’as abandonné le navire parce qu’il coulait… Tu m’as abandonné ! »
@Sawyer Jameson c'était très bien, tu dis n'importe quoi
(c) DΛNDELION
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