YESTERDAY'S NEWS |48
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Ce mois de septembre était rythmé par pas mal de nouveautés. La première, bien sûre, ma rentrée à la faculté. Tout était du cent pour cent nouveau, une nouvelle vie dont j’ignorai tout jusqu’à maintenant et pour laquelle j’avais encore énormément à apprendre. Voilà trois semaines que j’avais foulé la pelouse fraichement coupée de l’université. Je prenais mes marques, doucement, enfin, j’essayais en tout cas. Tout était tellement grand ici, j’arrivais encore à me perdre pour me rendre à mes cours. Mon manque de sens de l’orientation était une grande faiblesse qui me narguait chaque jour. Mais petit à petit, je savais que ça finirait par aller mieux, c’était déjà un peu le cas. En sortant de cours, une horde d’étudiants, vêtus de sweats verts et de dossards distribuaient des tracts à tous ceux qui sortaient du bâtiment. Je me saisis de l’un d’entre eux et après quelques pas je prends enfin le temps de le lire. Il s’agissait d’une invitation à aller manifester pour prouver son désaccord avec le président Trump et le décret qu’il compte signer pour contourner l’Obamacare d’ici quelques semaines. Je glissais ce tract dans la poche arrière de mon jean et poursuivait mon chemin, j’avais un autre cours à rejoindre.
Quelques jours plus tard, me voilà sur cette grande place, ce lieu de rendez-vous. Je n’avais pas vraiment réfléchi longtemps pour me décider à venir ici. J’étais bien motivée, quitte à ce que ce soit peine perdu mais au moins j’aurai eu la sensation de faire quelques choses contre ce gouvernement qui me donne la gerbe. Il y a moins d’un mois, nous venions d’apprendre que mon père était atteint du cancer des poumons, stade II. Visiblement encore possible de le soigner mais nous manquons cruellement de moyens financiers. Cette assurance santé aurait pu nous être utile, bien qu’insuffisante, mais au moins, c’était déjà une pierre à l’édifice. Si Trump nous retirait ça, ce serait encore bien pire… alors oui, je voulais me battre.
La journée se passe assez bien, enfin, ça fait deux heures qu’on est là et on se dirige vers Downtown, là où se trouve tous les QG du gouvernement à Los Angeles. L’idée c’est clairement d’aller les emmerder pour qu’ils captent qu’on est là, qu’on ne se laissera pas faire. J’ai fais la connaissance de quelques personnes et avec qui j’ai pu discuter, sérieusement de pleins de sujets très intéressant. Des personnes engagées dans toutes sortes de mouvements : l’écologie, la cause animale, l’immigration, le droit des Hommes en général… de quoi me faire assumer pleinement mon choix d’être venue ici et en aucun cas le regretter.
J’étais entrain d’allumer une clope quand soudainement, la foule de dispersa et on me cria dans l’oreille « Faye, dégage ! ». J’ai absolument pas compris ce qu’il s’était passé mais j’ai rapidement remarqué qu’on était entouré de gros bras en tenue de combat, les CRS et j’avais comme l’impression qu’ils étaient prêts à charger. J’étais à côté d’une nana brune qui leur faisait face sans aucun problème. Et tout autour de nous, d’autres personnes qui avaient l’air assez déterminée aussi… et moi dans tout ça, complètement flippée et impossible de m’échapper… on était encerclé. « Baissez-vous ! » Nuage blanc, la gorge et les yeux qui me brulent, absolument rien pour me protéger le visage.
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Faye & Nelida Tu étais encore là. Impossible de te décrocher de ton mégaphone, impossible d'étouffer ta voix, impossible à raisonner. Une présence habituelle, un rendez vous. T'es immobile, au premier rang dans une foule grandissante. Ça te plaisait. Ça te faisait crépiter tes veines, ça accélérait ta pompe vitale si soudainement. Tu te sentais utile. T'es pas une justicière, Nelida. Pourtant, c'est ce que tu t'efforces de croire. T'as su qu'un rassemblement avait lieu à cette heure ci, t'avais tes contacts, tes habitués. T'as eu des retweets à en faire disfonctionner ton téléphone. Et t'as pas hésité. Le droit aux soins, couteux ou non, ça t'affecte. Ca te touche. Tu as connu les fins de mois difficiles en Afrique, quand tu vivais chez ta mère. T'as côtoyé des personnes bien moins fortunées que toi à l'époque. Ce n'était plus d'actualité. Pourtant, tu te souvenais encore de ces visages, te faisant un rappel régulièrement en participant activement dans des associations. Tu donnais de ton temps et de ton argent. Tu as vu cette foule se disperser brusquement. C'est en tournant le visage vers les autorités qui étaient finalement apparues après une plus demie heure, que tu en découvres la cause. Tu as fait quelques pas pour te retourner et remarquer qu'aucune issue n'était possible. Ca t'apprendra à trop ouvrir ta gueule. Tes sourcils se froncent, ta tête se redresse, trop fière. Tes yeux se plissent, et quand un de tes compagnons hurle de vous baisser, tu t'empares de ton écharpes pour te couvrir le visage. Tu t'accroupies au sol, entrainant une fille qui semblait complètement paumée à tes côtés. "Qu'est ce que t'attends?" T'as ce petit accent hispanique qui ressort quand l'adrénaline alimente ton corps. Tu jettes un regard vers elle, observant ses yeux rougis par le gaz. T'as plutôt l'air surprise de voir qu'une gonzesse sans aucun moyen de se protéger s'était retrouvée à tes côtés. Tu ne sais pas ce qui a bien pu lui prendre de rester immobile, de ne pas s'être échappée quand les choses s'étaient compliquées. En l'espace de quelques secondes. "Tiens." Tu lui tends ton écharpe, retirant ta fine veste pour substituer le tissu qui filtrait plus ou moins l'air que t'inspirait. Et des pas. Tu vois mal, les yeux irrités, mais tu n'es assez conne pour ne pas comprendre que les CRS s'avançaient vers vous. Tes mains tâtent le sol, pour y découvrir une pierre. Ta seule arme -ridicule- face aux matraques et boucliers de l'autre camp. Alors t'hésites pas lançant ton projectile sur un des hommes qui se dessinait dans la fumée. Bruit sourd, indiquant que tu ne lui avais sans doute fait aucun mal. C'était désespérant. Alors quand tu le vois plus en détail, tu te dresses de nouveau. "Connards!" La réaction ne se fait pas attendre. T'es bousculée tel un poids plume, tentant tant bien que mal une forme de résidence. Tu te sens bien conne là, tout de suite. Tu donnes quelques coups sur le bouclier qui t'humilie. Et tu reçois un coup de matraque en retour, dans les cotes. Tu sers les dents, vociférant contre ton adversaire. "Va niquer ta mère." Langage fleuri, tu te débats comme une lionne. Si seulement. Si seulement ils n'avaient pas cette armure. Tu lui aurais bien foutu une dans sa gueule. "A DÉCOUVERT. (@poe // beerus) |
- Spoiler:
- Excuse moi pour le retard, j'ai eu quelques semaines très chargées Promis je te réponds beaucoup plus vite la prochaine fois :l:
@Faye Lundee
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