YESTERDAY'S NEWS |48
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Et si c’était le moment de se poser et de faire un point sur les six mois qui venaient de s’écrouler depuis mon entrée en trombe à la fac ? A vrai dire, je n’avais rien vu venir, rien vu passer. Ces six mois avaient filé comme une pluie d’étoile filante. On a à peine le temps de l’apercevoir, que pouf, elle disparait déjà. Chaque mois avait sa spécificité, son essence propre. On pouvait qualifier le mois de septembre par différents mots « surprise », « découverte » et surtout « angoisse ». Le troisième mot était le plus fort, le plus prenant. Le flippe total. Ce questionnement permanent qui me poussait à me demander si j’avais fait le bon choix, si ma place à UCLA était légitime. N’avais-je pas pris la place de quelqu’un d’autre ? De plus méritant ? De plus ambitieux que moi ? Est-ce que j’allais tenir le coup ? Est-ce que je n’étais pas mieux à faire la poussière dans les studios à Hollywood ? J’aurai pu faire demi-tour à l’instant même où j’avais foulé la pelouse de cette université légendaire. Mais j’avais surtout une fierté et un tel honneur de pouvoir être là… finalement, pour rien au monde je n’aurai fait marche arrière. Le mois d’octobre s’est rythmé par plusieurs rencontres qui m’ont permise de me sentir à ma place à UCLA. Ma peur de l’intégration, de ce décalage forcé avec des milliers d’étudiants bien moins jeune que moi. Ils avaient l’âge de ma petite sœur, de mes cousins, de mes voisins sur qui je veillais dans la rue quand j’étais ados. Mais pas mon âge. Longtemps je me suis demandée s’il fallait vraiment que je parle de mes expériences passées, de cette vie de femme de ménage, cette vie pauvre, peu épanouissante, loin des paillettes qu’on envoie à la vue de tous. Hollywood c’est pas uniquement la belle vie, c’est pas uniquement des stars qu’on croise à tous les coins de rues. Et non, ce n’est pas une chance absolue de pouvoir les côtoyer tous les jours. C’est juste un taf de merde, reconnu comme être un taf de merde et forcément, tout le monde te prend pour une merde. Alors à quoi bon ? Non, je n’avais pas envie d’en parler. Pas à ce moment précis. J’étais simplement Faye, de retour sur les bancs de l’école à trente ans. Ce qu’il se passait avant, peu d’importance. C’était l’instant présent qu’il fallait mettre en avant.
J’ai rencontré Kai ce même moi. Etudiant en bout de course, 27 ans, trois ans de moins que moi et déjà bien plus qualifié – ce qui n’était pas compliqué. Etudes dans le managements, sportif également. Finalement, nous avions peu de chance de nous croiser. Mais le destin nous a porté sur la même route. Et aujourd’hui, on s’est décidé à se retrouver pour faire un bilan de mon parcours. J’aurai tant de choses à pouvoir lui dire et pourtant, j’avais peu de moyens de réellement pouvoir le remercier. Car il est clair que sans lui, je serai passée à côté de pas mal de chose… Lieu insolite, ou non, on avait choisi les gradins de la salle de basket pour se retrouver. A cette heure-ci, pas d’entrainement, pas de match, personne ne qui rôde et le fait qu’il soit Assistant Coach lui donnait la permission d’accéder à cette salle à tout moment. A condition bien entendu de ne pas en faire n’importe quoi. Et ce lieu était rapidement devenu notre checkpoint. Discuter et échanger autour d’un ballon de basket pouvait facilement délier les langues. J’avais largement apprécié cette méthode d’ailleurs, on avait appris à se connaitre de cette façon. Aujourd’hui, l’heure n’était pas au jeu du moins, pas dans un premier temps. J’attendais devant l’entrée de la salle, encore fermée à clé. Kai ne devrait pas tarder à arriver, un sms de sa part me l’avait confirmé il y avait moins de cinq minutes. En attendant, je me tenais au courant des dernières actualités en ville via différentes applications que j’avais aussi appris à connaitre en débarquant par ici. « tiens… Polly Arthman va enfin avoir son jugement… » je m’intéressais de près à ce fait divers. C’était une astuce qu’on m’avait donnée, voulant devenir avocate, il était très fortement conseillé de suivre des affaires en cours et de tenter d’en étudier les coulisses… J’allais poursuivre mon article quand j’entendis des bruits de pas s’approcher de moi. Je relevais la tête et vis donc Kai s’approcher. Téléphone en veille, glissé dans ma poche. « Salut ! » J’avais l’impression qu’on ne s’était pas croisé depuis une éternité. « C’est cool de te revoir ! Comment tu vas ? »
- Kai NortonReserve Unit
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Âge du personnage : 27 (08.01)
Nationalité(s) : Américain
Signe astrologique : Capricorne
Mon personnage, en 5 mots : Farceur - Sportif - Romantique - Attachant - Bagarreur
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Carrière, métier ou job : Assistant management general manager Lakers
Études (passées ou en cours) : Diplômé Management + Sport Basket
Hobby : Sportif - Son fils - Ses amis - Sa vodka
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : C'est ... compliqué
Avec : une pianiste
Good to see you again
Les mains dans les poches, la dégaine nonchalante, Kai arriva devant la salle de sport et décrocha un sourire en voyant que Faye l’attendait déjà. Une seconde et il fit la bise à sa camarade d’université. « La forme et toi ? » Comme un automatisme de réponse. Un tour de clé et la porte se déverrouilla pour laisser l’accès au gymnase. Une vieille habitude, le crissement des baskets résonne dans le vide de la salle de sport. Jetant le sac sur la première rangée des tribunes pour se débarrasser. « Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu ! » Affirme Kai en se retournant, le regard en direction de son aînée. Laissant quelques instants à Faye, le basketteur ne se fit pas prier pour attraper un ballon à proximité. Quelques rebonds, un claquement vif et un moment de complicité. Un pas, puis un autre accompagné d’un drible illustrant un mouvement fluide du sportif. « Bon alors ! Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Tu dois me faire un point sur à peu près tout ! » Il vint s’asseoir sur un des premiers bancs à proximité en se jetant tel un pacha, le ballon toujours en main. « Tiens, racontes moi un peu tes cours, ça se passe comment ? » Demande-t-il, comme le grand frère qui veille sur sa sœur.
Mais cela n’en est rien. Entre Kai et Faye ce n’est pas un lien familial, pas une amitié fusionnelle, mais une relation de respect, une amitié qui s’est créé au fil du temps. Elle est arrivée comme un cheveu sur la soupe, totalement en retard en comparaison avec un parcours scolaire banal. Le doyen avait pris la décision de lui trouver un tuteur, ou plutôt un élève qui puisse l’aider à s’intégrer. Norton avait été le choix parfait, en dernière année de son parcours scolaire, un des plus âgés de l’école, dû notamment à un redoublement qu’on évitera d’en discuter trop longtemps, et un caractère de nature amical. A l’annonce, il avait été légèrement rédhibitoire à l’idée de faire le papa poule d’une élève un peu trop âgée. Pourtant, au fil du temps, il avait apprécié les rendez-vous habituels et de se sentir utile pour quelqu’un. Prenant son rôle très à cœur, il n’était pas rare d’échanger des sms, de se trouver attentif et d’offrir son aide.
Il tourne la tête et jette le ballon en direction de son amie. « Allez la vieille, on se bouge un peu ! » S’exclama-t-il en se levant d’un bond, quelques sauts sur place en prenant position sur le terrain. Un quotidien qui ne le quitte plus.
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