YESTERDAY'S NEWS |48
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Le reflet des néons rosés habillait tes pupilles éclatées. T'avais snifé avant de monter, parce que ce soir, t'étais fatiguée. Et puis peu importait la raison, tu trouvais toujours quelque chose qui allait t'encourager à t'enfariner le nez. Tes talons claquaient contre le sol laqué, prête à danser. Tu t'laissais aller, dans un total oubli de l'endroit où tu te trouvais. Ce soir, tu allais t'envoyer en l'air avec la musique. C'était une danse à l'amour, une danse au plaisir, une danse à la Gina. C'était ton échappatoire, quand bien même le lieu n'était pas le jardin d'Eden. Tu cambrais ton corps, tu alignais dans un axe trop parfait tes membres, prête à escalader la barre qui t'appelait. Tu la caressais, tu l'embrassais, tu tournais, encore, encore, encore. Gina, tu volais, là, contre le métal, tu te laissais aller. Gina, t'en venais presque à oublier. Oublier qui tu étais, oublier le passé. Le rire éclatait, Gina, t'étais enivrante, énervante. Les hommes te scrutaient avec envie, les hommes s'agaçaient de te voir si peu attentive aux billets qu'ils te jetaient. Seulement toi Gina, t'étais pas là pour les rencontrer. Tu dansais, parce que tu étais une danseuse Gina, pas une catin. Et lorsque tes dernières secondes sur la scène s'annonçaient, Nana accordait un regard à la salle, au public. Ici, t'étais l'unique étoile et tu brillais pour eux. Tu les saluais, vêtue de ce porte-jarretelle noir et parfois légèrement rosé. Gina, toi et tes talons qui claquaient. T'avais livré un peu de toi sur cette scène, l'étoile filante improvisée d'une nuit pour certains trop arrosée. L'oiseau retournait au nid, et sur le retour, tu souhaitais bon courage à la petite nouvelle que tu prenais sous ton aile. Tu souriais Gina, parce que toi, t'étais heureuse. T'avais dansé, et ça te comblait. Puis il était arrivé, il avait chuchoté, parce qu'il savait. Il savait que tu voulais pas faire de salon privé, parce que toi Gina, c'était pas ce que tu voulais. Mais il insistait, et ce soir Gina, tu n'avais pas ton mot à dire. Tu soupirais, tu snifais, juste un peu, juste pour te donner un peu de courage. Ouais, comme ça Gina, juste là, juste comme ça. Et t'avançais vers le salon qui t'étais destinée, à toi, à vous. Tu soupirais, las de ces hommes dégueulasses qui bandaient à peine tu étais arrivée. Tu tirais le rideau, prête pour le show.
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Cet endroit était glauque. Entouré de ses hommes heureux, de ses collègues contents d'être ici, Camden se sentait mal à l'aise. Il se maudissait d'avoir accepté de venir. Au fond, il était conscient qu'ils faisaient ça pour lui changer les idées, pour le faire sortir. Il ne sortait plus tellement, il s'était renfermé. Mais il aurait préféré aller dans un bar classique, plutôt que dans un club de strip-tease. Il n'était pas à sa place. Encore plus en sachant qu'il était agent à la CIA, il avait l'impression d'être au pire endroit de la planète. Heureusement, l'alcool l'aidait à se détendre un minimum. Il se disait qu'il ne restait plus que quelques heures, qu'ils finiraient bien par se lasser et qu'il pourrait rentrer chez lui. Sauf que ça, ce n'était que le début. Son ami lui chuchotait de le suivre, fronçant les sourcils, il acceptait. Se retrouvant dans une pièce encore plus glauque, son ami le laissait, lui disant qu'il revenait. Mais il était pas idiot, Camden. Il sentait bien que quelque chose clochait. Assis sur ce fauteuil, il observait la pièce. La seule idée qui lui traversait l'esprit, c'était de quitter cet endroit. Mais au moment où il allait se lever, le rideau s'ouvrait pour laisser place à une jolie demoiselle. Il fronçait les sourcils, l'observant. Elle était superbe, intrigante. Mais pourquoi venait-elle le voir ? Et là, le déclic. Bordel de merde. Il venait de comprendre ce que ses amis avaient faits alors qu'elle se rapprochait de lui. « Euh.. C'est une erreur. » Il pouvait pas, c'était au-dessus de ces forces. Un show privée, c'était impossible. « Mes amis sont très drôles, mais là, je ne peux pas. » Il s'imaginait toutes les choses qui avaient pu se passer dans cette pièce, sur ce fauteuil où il était assis et des frissons lui parcouraient le corps. « Vous savez, vous êtes superbe. Vous avez pas à faire ça. » Il savait que ces filles faisaient ça pour gagner leur vie, qu'elles n'avaient trouvé que ça. Mais lui, ça le dépassait. Il ne pouvait pas le concevoir. « Si vous voulez, on peut rester là. On dira que vous.. avez fait ce que vous deviez faire. Mes amis seront contents, votre patron aussi et là, vous pouvez vous.. reposer ? » Il se sentait con, très con. C'était la pire soirée de sa vie, sans aucun doute. Il n'avait jamais été aussi gêné de toute sa vie.
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Tu marchais à travers le club, connaissant les sillons par coeur. Tu faisais partie de ces danseuses connaissaient ce lieu plus que leurs appartements. Tu soupirais, parce que les salons privés, t'avais toujours refusé. T'avais même pas signé que tu l'avais déjà stipulé. Ils avaient fait de grands discours lors de ton arrivée, ils avaient pris le temps de te rassurer. Alors ouais, jamais un homme n'avait osé te toucher de façon déplacée, mais t'angoissais. Parce que toi Gina, t'étais là pour danser. Et dans l'fond, tu l'savais que les filles qui acceptaient d'coucher après elles se faisaient un paquet de blé. Mais à présent, la tête était haute, les yeux étaient plissés. Regard plongeur, regard ravageur. Le bruit sourd de ton talon contre le sol s'étouffait face au bruit de la musique, t'allais tout donner, mais tu ne ferais que danser. C'était limite obsessionnel dans ta tête, Gina, mais t'avais besoin de le répéter, histoire de ne pas faillir, de ne pas oublier. Seulement, à peine le corps s'était immiscé dans l'espace qui vous étiez accordés, que sa voix résonnait. C'était une voix grave, légèrement suave, mais une voix chaleureuse, une voix gênée. C'était une voix avant de poser un visage dessus. C'était un homme charmant, dans un premier temps. Puis il se mettait à parler, ça te donnait mal à la tête, tu ne comprenais pas tout. Gina, t'étais peut-être même un peu vexée. "Ce n'est pas une blague, c'est un métier" que tu lançais, légèrement piquée. Tu réagissais comme une enfant, sans aucun doute. Tu n'avais pas l'habitude de répondre aux clients, seulement, tu détestais que l'on vienne renier ton métier. Ouais, parce que t'étais une danseuse, Gina, pas une catin. Tu t'approchais un peu plus de l'inconnu, le regardant de haut en bas, cherchant une faille, cherchant une explication. Tu baissais les yeux à l'entente de ces mots. C'était pourtant ton choix, Gina, de danser sous les néons, de chatouiller la barre. Mais tu ne pouvais t'empêcher de sentir un bouillonnement à l'intérieur de toi. Peut-être que c'était la drogue, peut-être que c'était la fatigue. Peut-être que c'était parce qu'il semblait être un homme correct, et qu'il était là devant toi, à te juger. Tu le laissais parler, jusqu'à ces derniers mots. "Vous pensez que je fais quoi ici ?" que tu déniais l'interroger. "Je suis danseuse, moi, monsieur.". Tu le cherchais dans son regard, la voix toujours douce quand bien même tes mots se voulaient secs. Gina la tendresse. "Danser ce n'est pas basé sur des critères de beauté. Danser c'est une passion, c'est un art à part". Tu le contournais, gardant toujours une certaine distance entre vous. Tu t'en allais non loin de cette table basse, fouillant dans un tiroir. "Si je suis ici, c'est par choix. Alors oui, j'ai envie de faire ça". Tu en tirais une cigarette et un briquet, la flamme chatouillant rapidement le bâtonnet. T'inhalais, tu fermais les yeux, et tout allait mieux.
ps: désolée c'est long ohlala je me hais ....
- InvitéInvité
Le coeur battant la chamade, Camden sentait le piège. Cette soirée entière était un piège pour lui. Ses amis voulaient certainement lui faire plaisir, tout du moins ils devaient s'imager qu'il serait content. Mais ce n'était pas le cas. Il était mal à l'aise, il savait pas comment réagir dans ce genre de situations. C'était la première fois qu'il se retrouvait coincé de cette manière. Alors quand cette jolie brune tirait le rideau, il comprenait qu'il allait encore plus détester cette soirée. Il cherchait ses mots, mais il était maladroit. Il voulait blesser personne, il ne voulait pas la vexer. Mais en même temps, il ne savait pas comment faire, il ne savait pas ce qu'il devait dire ou ne pas dire. Il fronçait légèrement ses sourcils à la réponse de la demoiselle, un métier. L'agent de la CIA qu'il était concevait mal tout ça comme un métier. Dans son esprit, c'était un endroit où des pervers venaient se faire du bien sur des demoiselles qui ne faisaient pas ça par choix. Mais peut-être qu'elle, oui ? Il n'en savait rien. Quand elle s'approchait, il sentait son coeur s’accélérer. L'agent qui avait un sang froid implacable face à toutes sortes de délinquants, se retrouvait totalement déstabilisé face à une strip teaseuse. Il n'osait même plus ouvrir la bouche, pourtant il était rare de le voir aussi démuni et cherchant ses mots. « Disons que l'image que j'ai de cet endroit n'est pas tellement bonne, alors je ne pensais pas que vous faisiez que danser.. » Il répondait doucement, on pourrait presque croire qu'il murmurait. Il n'avait pas envie de dire un mot de travers, il n'avait pas envie qu'elle s'énerve ou qu'elle soit blessée. « Je pense qu'il y a de meilleurs endroits où vous pourriez danser et exprimer votre art. » Tellement d'autres endroits, des endroits plus prestigieux, des endroits où les danseuses sont respectées et non pas traitées comme des morceaux de viande. Il évitait de croiser son regard, il évitait de l'observer du mieux qu'il le pouvait. Mais surtout, il essayait de se détendre et de reprendre le contrôle de lui-même. Il détestait être comme ça, il détestait ce malaise pesant. « On sait tout les deux que les hommes venant ici ne viennent pas admirer vos danses. » C'était peut-être un peu trop cash, c'était peut-être mal formulé. Mais c'était ce qu'il pensait. Parce qu'il avait observait ses hommes dans cette salle, plus que les danseuses d'ailleurs. Il avait vu les regards, les sourires pervers. Ca l'avait dégoûté, et il s'était encore plus interrogé sur sa présence dans ce lieu qui ne lui ressemblait pas. Il ne savait pas quand il quitterait enfin cet endroit, mais il savait d'avance qu'il n'y remettrait plus jamais les pieds, quoiqu'il arrive.
ps : t'inquiètes pas pour ça !
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