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YESTERDAY'S NEWS |48
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s. yaël wiedermann
dans ton for intérieur y'a un enfant qui pleure; toi tu t'sens plus, lui y s'sent mal : tu l'as séquestré, bâillonné, ligoté
il est où le p'tiot qu't'étais ? il est mort le p'tiot qu't'étais ?
il est où le p'tiot qu't'étais ? il est mort le p'tiot qu't'étais ?
Avant de commencer, nous aimerions vous poser quelques questions sur votre personnage, afin d'en savoir davantage sur les motivations qui l'animent.
L'INTERROGATOIRE
Je sais pas. La cuisine je m’en tape, l’astrophysique c’est pour les grosses têtes, pas les cons finis comme moi. L’informatique j’en ai déjà ma dose pour ce que j’en sais, la musique c’est pareil. La connaissance absolue ça m’intéresse pas, puis y a que des binoclards de merde pour vouloir renifler ça, non? Allez, la mécanique? C’est plutôt sympa de pouvoir désosser une bécane facilement, t’es genre, le docteur bécano? Ou alors la chirurgie esthétique pour les nuls, j’ai toujours trouvé ça dingue de pouvoir rendre quelqu’un encore plus laid après lui avoir charcuté la tronche… oh et remarque, la criminologie aurait pas été mal non plus, c’est pas complètement craignos de faire ton catalogue de tarés et de gestion de témoins, même si réfléchir par toi-même et avec ton intuition, c’est franchement mieux que d’aller bachoter. Non, je sais! Le tuto intégral pour se suicider avec originalité. Quoi? C’est de la psychiatrie? Absolument pas. C’est du pratique, ni plus ni moins. Les connaissances que j’ai me suffisent pour comprendre qu’on vit dans un monde de bouseux.
Sortir de cet océan de merde avec le sourire au bec… non, je déconne. J’en sais rien. Les rêves c’est bon pour ceux qui ont de l’espoir, c’est bien connu. Où je me vois dans dix ans ? Mec, je me vois pas, c’est ça le problème. Et quand je suis au centre de tous les regards ? Bah… en général, je m’en souviens pas : sois je pète un câble, sois j’en ai trop prit pour ne pas avoir à supporter ça de manière lucide. Et ces questions pour ta classe de maternelle, va falloir éviter d’en chier à chaque mesure, c’est lourd.
Le quoi? Parce que tu vas me faire croire que ça existe vraiment cette merde? Va relire Épicure sans moi, tu seras gentil. Alors attends, je fais une petite recherche google, parce que j’ai toujours eu du mal avec ce concept-là tu vois. Ça y est. « Ce qui rend heureux. » Merci pour ta contribution Captain Obvious, j’aurais pu me passer de ta science nobelesque. Bon… « État de pleine satisfaction. » de… satisfaction? Pleine, en plus? Bordel mais même moi j’y crois pas, c’est le genre de trucs qu’on te vomit à chaque page dans un album jeunesse histoire de faire rêver les mouflets. Tu veux trouver quoi comme recette à ça, hein? Moi ce que je pense, c’est qu’après une bonne dose, là t’es en état de pleine satisfaction, parce que tu te sens plus haut et, disons, apaisé. Ouais, la recette du bonheur, c’est ça : fuir la réalité qui gangrène.
Avoir survécu et m’acharner à nouveau pour la conserver, aveugle et sourd. C’est quand même un exploit que d’avoir survécu trente-six balais après avoir nagé dans toute cette crasse. D’avoir supporté ce monde qui n’en finit pas de nous pourrir, j’dis bien nous parce que y en a qui se voilent la face, ou qu’ils sont juste trop cons pour pas s’en rendre compte. Franchement, j’aurais jamais pensé pouvoir survivre à 5 ans et 2 mois de taule, j’ai rien fait d’intelligent pour en ressortir plus tôt d’ailleurs, mais qu’est-ce que vous voulez, la victoire elle est parfois là où on s’y attend le moins. Là j’ai bien compris que la police c’est plus pour moi, de toute façon ils me reprendraient jamais avec ce casier fleuri, même si Leaf faisait du forcing auprès de son boss, c’est juste impossible. Le seul moyen que j’ai trouvé c’est de reprendre la boxe, j’y vais tous les jours, j’en ai besoin. C’est juste chiant que certains veuillent me faire entrer en championnat, la dernière fois qu’on m’a proposé ça, j’avais claqué la porte. La fame, tout ça, rien à foutre : tout ce que je veux, c’est oublier et cogner celui qui est en face, jusqu’à ce qu’il ne se relève pas.
C’est l'histoire d'une fleur dont il fallait s'occuper, longtemps, attentivement, sans jamais cesser de la nourrir d'affection et de compliments. C'est l'histoire d'une fleur qu'un homme a dû protéger en l'abandonnant à ses seules racines après l'avoir couvert d'amour sincère. Qu'est-ce qu'il aurait fait si elle avait été attaquée ? Il aurait tué, purifié, jusqu'aux derniers. L'eau a coulé sous les ponts mais l'homme n'arrive pas à chasser cette fleur de ses pensées. Il veut la retrouver, il veut la nourrir et caresser ses pétales de soie… une dernière fois. Cet homme, c'est moi.
L’illégalité ça doit être l’un des rares trucs qui me colle au cul je crois ouais, alors un peu que j’en ai fait, manquerait plus que je sois allé en taule pour rien. Ce que j’ai ressenti? Pose pas ce genre de questions, tu veux? Je sais même pas y répondre. Et puis quoi, quand tu tombes là-dedans, tu peux plus en sortir, t’as une étiquette sur ta gueule et c’est comme de l’huile de bagnole, tu prends des heures à retirer les traces mais ça pue toujours un peu. Je crois que t’attends que je te fasse la liste de mes haut-fait, c’est ça? Tu peux aller te rhabiller Philippe, au moins jusqu’à la prochaine fois où je ferais un écart.
Je te passerais un sacré coup de Karscher mon vieux, je virerais les pauvres, les riches, les cons et les moins cons, puis ces couilles molles qui te lècheraient le cul pour du fric ou ces monstres qui s’en prennent aux gosses, les programmes de télé-réalité et ceux qui nous les brisent à une heure du mat à parler de la philosophie spinoziste, ces journalistes qui crachent leur science misanthropique sur les conflits au tiers-monde sans vraiment savoir ce que c’est la vraie vie, ces merdeux bon-pensant qui se disent humain après avoir liké la photo d’un gamin au bras déchiqueté par un éclat d’obus, ces mêmes merdeux qui te dévisagent le clochard du quartier dès qu’il demande un dollar pour bouffer alors qu’il crève la faim depuis deux jours, ces humains aux cerveaux délavés par la modernité et l’horreur banalisée, ouais, je les brûlerais tous si je le pouvais, et sans hésiter — mais puisqu’ils disent que l’anomalie c’est ce moi que je me traîne en bandoulière, ce serait un monde sans moi que je referais, un monde sans émotions, sans souffrance, sans incompréhension, sans vie; et putain que ce serait bon de ne plus ressentir, de ne plus les voir, d’être dans ce vide que l’on oublie — parce même lui n’a jamais vraiment existé.
Je crois que je l’aime encore. Y a bien ces balafres qui zèbrent ces bras, ces cuisses et sous les dernières côtes, c’est con parce que ça se voit, c’est con parce qu’à LA il fait pas -12°F en plein cagnard, alors forcément, ça vous pète au nez. Si aujourd’hui c’est plus simple de balancer deux-trois conneries sur le sujet, c’était moins facile y a six ans. Les gens savent pas ce que c’est la taule, (ça aussi vous le saviez pas, hein?), ils veulent bien gober ce que le cinéma ou les médias leur vend, alors faire comprendre que j’ai été limé de partout par mes camarades de chambrée, ça leur paraît tellement plausible qu’ils ne cherchent pas à aller plus loin. Puis en général, t’as juste à dire que t’es un bagnard, ils reculent de trois mètres et finissent par te tourner le dos. Aujourd’hui je me casse moins le cul à cacher ça sous des manches longues du coup, de toute façon je vais pas boxer en col roulé. (Un point pour mon pote le psy.) Le seul truc qui me gave à ce stade, c’est d’avoir à me justifier et surtout de savoir que je suis capable de vriller si je m’y sens forcé.
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : Im a motherfucker Prénom/pseudo : Âge : 24 Anniversaire : 26/02 Localisation : moules frites, tartines et mitraillettes Présence : tous les jours sauf ralentissement Personnage ... J'ai connu le forum : cocaine, man. always cocaine. Et je le trouve : moi j'pense que les gens sont trop durs en général Ma plus grande peur : zozo (en vrai c'est Iris avec une poêle à frire) Un dernier mot ? moi j'pense qu'en général, les gens sont trop durs
IMAGES brimbelle; sandy. icon : feu ardent ; gif : tumblr ; quote : stup
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FAITS DIVERS
we'll cut a frowny face in your chest, little wench
I'm unmentionably fresh, I'm a mensch, get correct
I'll walk into a court while erect, screaming "Yes!
I am guilty, motherfuckers, I am death!"
I'm unmentionably fresh, I'm a mensch, get correct
I'll walk into a court while erect, screaming "Yes!
I am guilty, motherfuckers, I am death!"
I'VE RODE THE PHOENIX AS SHE GLIDES… AND I'VE GONE INSANE
Né à Bujumbura au Burundi sous le nom de Shabani. Adopté par un couple de franco-allemands qui le baptisent alors Yaël avant de le ramener à Köln dans l’ex-RFA.
Pendant cinq ans il est couvé par cette mère qui voit son rêve se réaliser, pas de Kindergarten pour le gamin qui vivait enveloppé dans un cocon affectif presque trop parfait pour durer. Le père se rend compte qu’il aurait préféré la vie d’un couple avant d’accueillir un enfant — mais c’est trop tard, comme après le passage de cette voiture qui fauche Elisa sur son trottoir.
Le père, Erik, subit son veuvage et se retrouve désarmé face à ces responsabilités qui l’incombent, ces mêmes responsabilités qu’Elisa avaient accaparées - et de bon cœur, il est vrai. Il laisse Yaël les week-end à son vieux père - qui frôle alors la démence, par dépit.
Mais la famille française, du côté d’Elisa, n’est pas sans voir ce qui se passe. Louise, la sœur d’Elisa et tante de Yaël, se bat alors pour récupérer la garde de l’enfant. Chose qui finit par arriver, elle devient tutrice légale en 90 et installe le gamin dans leur petite maison dans la banlieue de la Rochelle. Il a huit ans, il est jeune et affecté, mais sa candeur lui permet aussi d’apprendre le français et d’être intégré dans un cursus scolaire commun à tous les petits citoyens de France. Louise et son mari Christophe Cohen l’inscrivent même à un cours de boxe pour les junior, chose qui semblait vouloir partir d’un bon sentiment : il avait besoin d’évacuer, de se dépenser. Pourquoi ne pas lui apprendre à oublier, à se détendre ?
Le petit se construit, reçoit la première année un appel de son papa qu’il appellera encore comme ça jusqu’à ses neuf ans. Bientôt ce ne sera plus que des cartes postales — puis le néant. Le sentiment d’abandon, de trahison, grandissent au fur et à mesure qu’il avance, Yaël se renferme et ce jour-là, en CM2, il laisse pour la première fois ses émotions négatives éclater. C’est ce même jour où sa construction s’est profondément altérée.
Le collège… il passe son temps sur un ordinateur, il adore ça d’ailleurs, à tel point qu’il va monter ses propres tours et chercher à explorer ce domaine qui l’intéresse autant qu’il lui permet de calmer son surplus de pensées. Mais il ne fait pas que ça, il sort aussi, il va aux entraînements, il y a cette sexualité qu’il doit apprivoiser; tout un monde adulte qui s’immisce dans cette vie dont l’innocence est balayée. La première cigarette, le spliff, les soirées… ça aussi, il a commencé à un peu trop apprécier, parce que ça lui permettait de chasser ses émotions qui le torturaient de plus en plus. Ça va ? Ça ne va pas ? Il ne sait pas. Une heure c’est blanc, la suivante c’est noir et sans espoir — ça le terrorise, ça l’éreinte, et s’il pouvait, il arrêterait tout. Cette pensée qui s’installe alors qu’il tente d’intégrer un monde qu’il sait ne pas lui convenir, qu’il sait à la fois bouleversant et décevant, particulièrement violent. À seize ans, il fait sa première tentative de suicide, qui l’envoie directement à la case institution psychiatrique. C’était limite, tout comme son état général, même en dehors de ces murs : pour les Cohen, c’est l’incompréhension, car la veille encore, il souriait à table. Depuis ce jour, Yaël est suivi par des spécialistes, ça ne l’enchante pas les premiers temps et il ne se montre pas particulièrement coopérant — en réalité, juste assez pour qu’on ne l’embête pas dans ses écarts, il ment en permanence à son thérapeute et ça fonctionne. Alors pourquoi arrêter…
L’année suivante, en 99, ils déménagent en banlieue parisienne. Yaël n’est pas particulièrement enjoué à cette idée, surtout qu’il doit y passer son baccalauréat scientifique et ça le hérisse d’avoir à se refaire tout un carnet d’adresses, de quitter son trou qu’il aimait pourtant, ces potes qui partageaient sans hésiter leur weed de mauvaise qualité et avec qui il se déchirait plusieurs fois par semaine… ça le force à se concentrer un peu plus sur son année de terminale, sauf que Yaël a du mal à se concentrer, même en temps normal — il y a toujours une pensée qui file ou l’agresse.
C’est qu’il y arrive quand même, et qu’en plus, il veut devenir flic. Ça paraît farfelu pour son nouveau thérapeute qui a récupéré le dossier du jeune adulte et qui imagine encore ses bras zébrés de cicatrices fraîches. Ça paraît être un miracle pour cette famille qui est la sienne, qui voit en cette ambition un acte de résilience. Yaël, lui, voulait juste finir aux stups pour pouvoir récupérer de la came sur les perqui; et une fois la formation terminée, il cherche à intégrer cette brigade de la PJ, avec succès. En parallèle, il a fréquenté quelques cours de criminologie à l’université, cours payé par les bons soins de son oncle et de sa tante tuteurs. Ça lui ouvre pourtant l’esprit quelque part, il se demande si ses compétences en informatique ne pouvaient pas lui servir pour traquer les criminels…
Mais il a 24 ans quand il retombe au plus bas, il tente de se tuer une seconde fois et par overdose. Aussitôt placé en institution, désintoxication rigoureuse qui ne lui a pas apprit à apprécier les environnements hospitaliers — en réalité, il souhaite ne jamais se réveiller dans ce genre d’endroits, qui finiront, avec le temps, par le terroriser. Noémie, sa cousine, ne comprend pas son geste, elle s’en prend à lui verbalement lorsqu’il est encore alité et le tiendra responsable du malêtre de sa mère, Louise. La fracture prend de l’ampleur mais Louise tente de rester digne et l’accompagne. Il sera finalement diagnostiqué TPB, autrement dit borderline.
Malgré ça, il réintègre la police judiciaire de Paris, et quelques mois plus tard, suit une formation de quelques semaines qui lui offre le titre d’investigateur en cyber-criminalité. Peu après, il intègre la brigade de protection des mineurs, où il trouve un certain refuge. L’idée qu’un enfant puisse subir des violences le rend fou, (peut-être était-ce l’expression de souvenirs occultés depuis l’enfance), mais paradoxalement, le motive à traquer ceux qui en étaient responsables…
Fin 2008, on lui apprend que son père a été retrouvé mort dans son domicile à Köln, dans cette même maison où Yaël avait vécu ses premières années. Il refuse alors de se rendre aux funérailles, les Cohen iront donc seul. Le fils unique découvre que l’héritage est plus important que deux meubles pourris et récupère, en bon droit, tous les montants que ce père laisse après son trépas. Il y a pensé plusieurs fois, à partir de là, même si l’idée de séparation l’angoisse, Yaël se voit pousser des ailes, faute à son impulsivité et à la mort de celui qui l’avait abandonné : alors il s’en va, une fois un visa de travail récupéré, pour s’installer à Los Angeles, en Californie.
Pendant cinq ans il est couvé par cette mère qui voit son rêve se réaliser, pas de Kindergarten pour le gamin qui vivait enveloppé dans un cocon affectif presque trop parfait pour durer. Le père se rend compte qu’il aurait préféré la vie d’un couple avant d’accueillir un enfant — mais c’est trop tard, comme après le passage de cette voiture qui fauche Elisa sur son trottoir.
Le père, Erik, subit son veuvage et se retrouve désarmé face à ces responsabilités qui l’incombent, ces mêmes responsabilités qu’Elisa avaient accaparées - et de bon cœur, il est vrai. Il laisse Yaël les week-end à son vieux père - qui frôle alors la démence, par dépit.
Mais la famille française, du côté d’Elisa, n’est pas sans voir ce qui se passe. Louise, la sœur d’Elisa et tante de Yaël, se bat alors pour récupérer la garde de l’enfant. Chose qui finit par arriver, elle devient tutrice légale en 90 et installe le gamin dans leur petite maison dans la banlieue de la Rochelle. Il a huit ans, il est jeune et affecté, mais sa candeur lui permet aussi d’apprendre le français et d’être intégré dans un cursus scolaire commun à tous les petits citoyens de France. Louise et son mari Christophe Cohen l’inscrivent même à un cours de boxe pour les junior, chose qui semblait vouloir partir d’un bon sentiment : il avait besoin d’évacuer, de se dépenser. Pourquoi ne pas lui apprendre à oublier, à se détendre ?
Le petit se construit, reçoit la première année un appel de son papa qu’il appellera encore comme ça jusqu’à ses neuf ans. Bientôt ce ne sera plus que des cartes postales — puis le néant. Le sentiment d’abandon, de trahison, grandissent au fur et à mesure qu’il avance, Yaël se renferme et ce jour-là, en CM2, il laisse pour la première fois ses émotions négatives éclater. C’est ce même jour où sa construction s’est profondément altérée.
Le collège… il passe son temps sur un ordinateur, il adore ça d’ailleurs, à tel point qu’il va monter ses propres tours et chercher à explorer ce domaine qui l’intéresse autant qu’il lui permet de calmer son surplus de pensées. Mais il ne fait pas que ça, il sort aussi, il va aux entraînements, il y a cette sexualité qu’il doit apprivoiser; tout un monde adulte qui s’immisce dans cette vie dont l’innocence est balayée. La première cigarette, le spliff, les soirées… ça aussi, il a commencé à un peu trop apprécier, parce que ça lui permettait de chasser ses émotions qui le torturaient de plus en plus. Ça va ? Ça ne va pas ? Il ne sait pas. Une heure c’est blanc, la suivante c’est noir et sans espoir — ça le terrorise, ça l’éreinte, et s’il pouvait, il arrêterait tout. Cette pensée qui s’installe alors qu’il tente d’intégrer un monde qu’il sait ne pas lui convenir, qu’il sait à la fois bouleversant et décevant, particulièrement violent. À seize ans, il fait sa première tentative de suicide, qui l’envoie directement à la case institution psychiatrique. C’était limite, tout comme son état général, même en dehors de ces murs : pour les Cohen, c’est l’incompréhension, car la veille encore, il souriait à table. Depuis ce jour, Yaël est suivi par des spécialistes, ça ne l’enchante pas les premiers temps et il ne se montre pas particulièrement coopérant — en réalité, juste assez pour qu’on ne l’embête pas dans ses écarts, il ment en permanence à son thérapeute et ça fonctionne. Alors pourquoi arrêter…
L’année suivante, en 99, ils déménagent en banlieue parisienne. Yaël n’est pas particulièrement enjoué à cette idée, surtout qu’il doit y passer son baccalauréat scientifique et ça le hérisse d’avoir à se refaire tout un carnet d’adresses, de quitter son trou qu’il aimait pourtant, ces potes qui partageaient sans hésiter leur weed de mauvaise qualité et avec qui il se déchirait plusieurs fois par semaine… ça le force à se concentrer un peu plus sur son année de terminale, sauf que Yaël a du mal à se concentrer, même en temps normal — il y a toujours une pensée qui file ou l’agresse.
C’est qu’il y arrive quand même, et qu’en plus, il veut devenir flic. Ça paraît farfelu pour son nouveau thérapeute qui a récupéré le dossier du jeune adulte et qui imagine encore ses bras zébrés de cicatrices fraîches. Ça paraît être un miracle pour cette famille qui est la sienne, qui voit en cette ambition un acte de résilience. Yaël, lui, voulait juste finir aux stups pour pouvoir récupérer de la came sur les perqui; et une fois la formation terminée, il cherche à intégrer cette brigade de la PJ, avec succès. En parallèle, il a fréquenté quelques cours de criminologie à l’université, cours payé par les bons soins de son oncle et de sa tante tuteurs. Ça lui ouvre pourtant l’esprit quelque part, il se demande si ses compétences en informatique ne pouvaient pas lui servir pour traquer les criminels…
Mais il a 24 ans quand il retombe au plus bas, il tente de se tuer une seconde fois et par overdose. Aussitôt placé en institution, désintoxication rigoureuse qui ne lui a pas apprit à apprécier les environnements hospitaliers — en réalité, il souhaite ne jamais se réveiller dans ce genre d’endroits, qui finiront, avec le temps, par le terroriser. Noémie, sa cousine, ne comprend pas son geste, elle s’en prend à lui verbalement lorsqu’il est encore alité et le tiendra responsable du malêtre de sa mère, Louise. La fracture prend de l’ampleur mais Louise tente de rester digne et l’accompagne. Il sera finalement diagnostiqué TPB, autrement dit borderline.
Malgré ça, il réintègre la police judiciaire de Paris, et quelques mois plus tard, suit une formation de quelques semaines qui lui offre le titre d’investigateur en cyber-criminalité. Peu après, il intègre la brigade de protection des mineurs, où il trouve un certain refuge. L’idée qu’un enfant puisse subir des violences le rend fou, (peut-être était-ce l’expression de souvenirs occultés depuis l’enfance), mais paradoxalement, le motive à traquer ceux qui en étaient responsables…
Fin 2008, on lui apprend que son père a été retrouvé mort dans son domicile à Köln, dans cette même maison où Yaël avait vécu ses premières années. Il refuse alors de se rendre aux funérailles, les Cohen iront donc seul. Le fils unique découvre que l’héritage est plus important que deux meubles pourris et récupère, en bon droit, tous les montants que ce père laisse après son trépas. Il y a pensé plusieurs fois, à partir de là, même si l’idée de séparation l’angoisse, Yaël se voit pousser des ailes, faute à son impulsivité et à la mort de celui qui l’avait abandonné : alors il s’en va, une fois un visa de travail récupéré, pour s’installer à Los Angeles, en Californie.
Il réussit à intégrer la LAPD, et moins d’un an plus tard, il est tiré au sort et obtient la Green Card. Il prévient sa famille, des mois plus tard, et leur annonce son nouveau projet de vie. Les premiers temps sont durs, Yaël a beau connaître l’anglais - qui régit en partie le langage informatique, ne l’oublions pas - il est seul, foutrement seul, et en plus de ça, les américains ont un accent de campagnard. C’est pas sans compter le sien qui lui a su amuser la galerie pendant quelques temps, au moins jusqu’à ce qu’ils réalisent que jouer avec ses nerfs n’est pas tant une bonne idée en soi. Il y rencontre Leaf, qui deviendra très vite un ami proche, et même sa sœur Iris, pour qui le béguin se transformera en véritable montagne de sentiments. À 29 ans, il récupère même le rang d’inspecteur, pour son travail dans certaines enquêtes importantes qui ont dû être gérées. Mais il récupère aussi Iris, puisqu’ils sont alors en couple, elle est beaucoup trop, et même s’il vacille, Yaël a l’impression qu’il pourra se relever — tant qu’elle est là, rien de grave ne peut arriver. Rien de grave…
Pourtant, ici, il est sur le terrain. Il fait équipe avec son meilleur ami du premier jour Leaf, l’un des rares à réussir à le supporter dans le cadre professionnel semble t-il — mais la criminalité américaine n’a rien à voir avec celle que l’on trouve en France, elle est beaucoup plus explosive, plus dangereuse, plus visible. C’est un autre monde auquel il se frotte, il décide même d’accepter d’infiltrer un des gangs (les Crips) pour pouvoir coffrer un des violeurs d’enfant qu’ils cherchaient. Sauf que c’est là que les choses se compliquent et après un an à les côtoyer, ils finissent par découvrir le pot aux roses par un de leurs informateurs : Yaël est alors prit pour cible. On ne le tue pas, non : on préfère utiliser son insigne tout en menaçant de s’en prendre à la femme de sa vie. Alors il joue sur les deux tableaux, il accepte même la came qu’on lui offre en sous-main pour l’acheter encore un peu plus, jusqu’au jour où ça dérape, Yaël perd son sang froid et tire dans la tête d’un officier de police qui allait le surprendre en flagrant-délit. Il saura alors que tout a été calculé, que l’une des têtes des Crips le voulait en prison pour l’apprivoiser, le fidéliser, l’embrigader tout en l’éloignant des forces de l’ordre.
Le procès a eu lieu, Leaf a tut l’affaire auprès d’Iris, qui n’a jamais été au courant malgré la médiatisation approximative — Yaël ne le voulait pas, il voulait la protéger de tout ça, comme les premiers jours. Placé sous le signe de la corruption et du mensonge, puisqu’un faux témoignage et un procureur véreux lui permettra de ne rester que quatre ans un mois en taule — meurtre qui est alors considéré comme un homicide involontaire.
Le procès a eu lieu, Leaf a tut l’affaire auprès d’Iris, qui n’a jamais été au courant malgré la médiatisation approximative — Yaël ne le voulait pas, il voulait la protéger de tout ça, comme les premiers jours. Placé sous le signe de la corruption et du mensonge, puisqu’un faux témoignage et un procureur véreux lui permettra de ne rester que quatre ans un mois en taule — meurtre qui est alors considéré comme un homicide involontaire.
Tueur de flic. Malgré ça, ça ne lui fait pas des amis les premiers jours. Il ne restera pas quatre ans un mois mais cinq ans et deux mois, la faute à ses écarts qui ont prolongé sa peine. Inutile de dire que ce séjour fut des plus éprouvants, mais qui s’est finalement avéré formateur. Les premiers mois, Yaël a été prit à parti par les séparatistes blancs à la peau marquée de la croix gammée, puis finalement, pour survivre, il a dû se résigner à accepter d’entrer dans le cercle des Crips, cadeau empoisonné qui lui permettra pourtant de bénéficier d’une protection rapprochée, d’aide, de came, et d’un avenir une fois sorti de ces locaux de l’enfer. Il y est allé au trou, plusieurs fois, à dormir par terre l’odeur de pisse plein le nez, c’est le prix à payer lorsqu’on doit faire ses preuves auprès des grands ou simplement payer le prix de cette veine pathologique, borderline.
Alors oui, il a 35 ans quand il sort de là, et sitôt après, c’est ses nouveaux potes des Crips qui l’aident à se réinsérer en lui dégottant la carte de visite d’informaticien dont il revêt alors le costume; lui fournissent le toit et la finance pour bouffer les premiers temps, avec une contrepartie, bien sûr. C’est qu’il est obligé de falsifier, de voler, et tout ça à l’aide de l’outil informatique qui n’a plus aucun secret pour lui. Yaël est passé de l’autre côté de la barrière, il est devenu ce qu’il déteste, et pour de bon.
Et ça le bouffe, oui, il retourne en salle pour boxer et se démène comme un chien enragé pour continuer, c’est sans compter que le frangin de la gérante, c’est Ace, LE Ace et Ace, il a bien voulu entraîner un névrosé comme lui, en qui il a l’air de voir un fort potentiel — son caractère de merde mis à part, sans doute.
Puis il n’ose même pas retrouver Iris; pourtant c’est elle qui finit par le retrouver, et c’est à l’hôpital, alors qu’il est admit pour une énième tentative de suicide, la troisième, — et il n’aurait jamais voulu la revoir dans un état pareil, ça non. Le suicide c’est lâche, le suicide ça fait mal aux autres, mais cette fois encore, il n’a pas trouvé d’autre moyen que d’exprimer sa frustration et sa souffrance psychologique. Les souvenirs liés à ce meurtre grondent dans son esprit et ceux, bien sûr, de son incarcération, puis les autres peut-être, plus récents, dans ces rues sales et autres squats, l’amènent à croire qu’il n’y a plus d’espoir : et encore moins avec elle, sa petite fleur aux pétales de soie.
Et ça le bouffe, oui, il retourne en salle pour boxer et se démène comme un chien enragé pour continuer, c’est sans compter que le frangin de la gérante, c’est Ace, LE Ace et Ace, il a bien voulu entraîner un névrosé comme lui, en qui il a l’air de voir un fort potentiel — son caractère de merde mis à part, sans doute.
Puis il n’ose même pas retrouver Iris; pourtant c’est elle qui finit par le retrouver, et c’est à l’hôpital, alors qu’il est admit pour une énième tentative de suicide, la troisième, — et il n’aurait jamais voulu la revoir dans un état pareil, ça non. Le suicide c’est lâche, le suicide ça fait mal aux autres, mais cette fois encore, il n’a pas trouvé d’autre moyen que d’exprimer sa frustration et sa souffrance psychologique. Les souvenirs liés à ce meurtre grondent dans son esprit et ceux, bien sûr, de son incarcération, puis les autres peut-être, plus récents, dans ces rues sales et autres squats, l’amènent à croire qu’il n’y a plus d’espoir : et encore moins avec elle, sa petite fleur aux pétales de soie.
Il ne lui a rien dit sur son absence, elle croit sans doute à tout et à n’importe quoi, l’abandon certainement, pourtant c’est autre chose. Il l’aime encore, il n’a jamais cessé de l’aimer, mais il y a comme une barrière entre eux, invisible et brûlante. Pourtant Yaël n’a pas été le seul à sceller ses lèvres, son meilleur ami en a fait autant… alors à qui la faute ? Ils ne se sont toujours pas revu, il ne veut pas lui dire la vérité et c’est ce qui le maintient aussi loin, lui continue à ruminer, tente de survivre, c’est plutôt une bonne chose… au moins jusqu’à la prochaine chute.
IMAGES FEU ARDENT, TUMBLR QUOTES RUN THE JEWELS, MACHINE HEAD
- InvitéInvité
Lui fout une baffe
C'est tout ce que tu mérites sale gosse xD
Ti n'aime quand même mon Yaya d'amour
C'est tout ce que tu mérites sale gosse xD
Ti n'aime quand même mon Yaya d'amour
- InvitéInvité
oh misère, à peine arrivé déjà agressé (en vrai tu peux taper plus fort stp @Iris C. Keegan ? )
merci Alx
merci Alx
- InvitéInvité
Salut beau black ! bienvenue parmi nous
- InvitéInvité
merci d'être passé par ici Nat
- InvitéInvité
merci pour vos petits mots de bienvenue
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