YESTERDAY'S NEWS |48
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poppy & @danvir bennamar
incivilité ordinaire
la fraîcheur du gobelet lui mord les mains, c’est agréable. poppy sourit. d’une main distraite, elle joue avec les glaçons qui refroidissent son café. elle n’a pas envie de le boire. à vrai dire, elle n’aime pas ça. mais là, assise à une table dans un coffee shop vegan, avec son laptop gueule ouverte devant elle et un café glacé, elle se sent pleinement ange. c’est l’état d’esprit qu’elle choisit pour attaquer son nouveau projet : écrire un livre. elle n’est pas sûre de s’y intéresser suffisamment longtemps pour envisager le terminer, mais en attendant, elle s’impatiente de se frotter à la vie d’auteure. sur l’écran, la page est blanche. poppy regarde le ciel par la fenêtre. il est de ce bleu irréel que prennent parfois les cieux quand l’après-midi s’avance. c’est joli. peut-être qu’elle pourrait écrire une histoire sur les nuages ? poppy secoue la tête. ça relèverait plus du poème. mais ce ciel, ce ciel comme les yeux bleus d’un géant, l’attitre tellement. elle voudrait tant parler de lui. poppy soupire. la vie d’auteure, c’est aussi la page blanche. alors elle prend une pause. autour d’elle, tout est douloureusement banal. rien de bien inspirant. et puis il y a ce type qui décide de faire son entrée. il a des yeux gentils, une aura pure. poppy le regarde, elle lui sourit. il ne l’a sans doute pas vu. elle le regarde toujours lorsqu’il s’avance vers le comptoir pour commander quelque chose. elle le regarde toujours lorsqu’il sort son portefeuille et que quelque chose en tombe. l’objet fait un bruit léger en tombant. ça n’intéresse plus poppy. elle repense à son histoire. peut-être qu’elle pourrait écrire sur cet homme du café à l’aura pure et aux gentils. « danvir bennamar ? » l’ambiance a changé. poppy peut sentir les ondes sont différentes. ou alors c’est juste l’agitation du public qui l’a mise sur la voie. une rumeur s’élève dans le café, l’homme aux yeux doux a l’air embarrassé. un ange passe, il prend son temps. poppy baille. dans la rue, quelqu’un s’étire. le moment se prolonge. et puis l’homme s’en va. et puis tout le monde murmure. c’est pas bon. c’est pas bon du tout. poppy fixe le café orphelin sur le comptoir. elle se lève, range son laptop et paye pour la boisson. après l’heure, c’est plus l’heure et c’est déjà plus l’heure d’écrire. poppy sourit. ah, los angeles, que tu es vive! elle court derrière l’abandonneur de café, elle le rattrape enfin. « ce serait dommage de gâcher ça. » pas de jugement, pas de critique, pas de sentiments particuliers qu’ils soient bon ou mauvais. poppy se contente de dire ce que poppy voit. « tu es célèbre ? tout le monde a eu l’air de te connaître quand on a dit ton nom. » innocente princesse de bonté. comme d’habitude, poppy ne comprend rien. toujours cent kilomètres à côté de ses pompes, elle ne peut qu’être ingénue. « j’espère que ça ne te dérange pas que je te tutoie. même si t’es célèbre. je ne vouvoie jamais, je trouve ça embêtant. ça installe comme une distance entre les gens et ça rend les échanges embarrassants. » sourire aux lèvres, elle révèle les perles de ses dents. sa voix est fluette, son expression est amicale. de nature altruiste, faire le bien lui fait du bien.
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incivilité ordinaire
Poppy & Danvir
Une journée comme bien d'autres avant elle. Banale, presque ennuyeuse. Dan n'a pas de réels projets, le boulot étant très calme ces derniers temps. Mais comme il a eu de quoi faire la semaine passée et que son compte en banque a été pas mal renfloué, il s'autorise une petite incartade. Au milieu de sa promenade journalière, entre son tour habituel à la supérette et son retour à l'appart', il passe par un café. Un café vegan, dans lequel il n'a jamais mis les pieds... Et dans lequel, sans encore le savoir, il ne mettra plus jamais les pieds. Le café n'est pas plein, mais quelques personnes y traînent et c'est déjà bien suffisant. Fidèle à lui-même, Dan n'en fait pas trop. Il semble flotter au milieu du bar, tête pratiquement baissée et le pas léger. Comme c'est le cas depuis de nombreuses années, il ne se sent pas capable de se poser à une table. Non, il va prendre un café à emporter et ce sera déjà très bien. En général, il évite ce genre de lieux publics... Et pour une bonne raison. Alors qu'il vient de passer commande, et qu'il sort son portefeuille de sa poche... Le pire se produit. Le pire, pour lui, bien sûr. Sa carte d'identité tombe. Et il n'est pas assez rapide pour réagir et la ramasser. Quelqu'un le fait pour lui... Et prononce son nom et prénom à voix haute. D'un geste tout à coup plus brusque -oubliant toute sa légèreté d'il y a quelques minutes-, Dan récupère sa carte dans la main de la personne en face de lui. Mais là aussi, il est déjà trop tard. Au regard qu'il rencontre, aux regards posés sur lui qu'il devine, et aux chuchotements qui commencent déjà, il comprend qu'il a été reconnu. Et pas dans le bon sens du terme. Sur un sourire désolé et légèrement contrit, Danvir prend la décision de s'éclipser. Pivotant sur ses talons et accélérant le pas sur la fin, il quitte le café. Laissant derrière lui cette boisson chaude à laquelle il aspirait tant... Et qui restera finalement sur place. Cela vaut mieux pour lui. Alors qu'il s'éloigne, un peu paumé et surtout désabusé, une voix l'interrompt. Puis une jeune femme se place devant lui, son café dans la main. Sur le moment, Dan n'a guère de réaction. Il la laisse parler et comprend assez vite qu'elle ne le connaît pas, elle. Ouf. « Merci... » Au départ, il n'en dit pas plus. Puis réalise qu'elle attend une réponse. « Oui on peut dire ça... Mais je pensais que c'était derrière moi, disons. » Il préfère ne pas trop en dire. Plus il la regarde, et plus il part de l'idée qu'elle est gentille, douce, et même compréhensive. Il n'a pas envie de gâcher cela en s'autorisant à lui en dire plus. Si elle ne sait pas, c'est mieux ; il est même soulagé par cette idée. « Le tutoiement me va très bien, merci. » Non, il ne cessera pas de sitôt de la remercier. Mais il a presque peur de la faire fuir à présent. « Attendez... Cela signifie que vous avez payé mon café ? » Par automatisme, il porte sa main à sa poche, en sort son portefeuille -en veillant cette fois à ne rien laisser échapper-. Pour sûr qu'il va la rembourser, mais il doit d'abord savoir combien cela lui a coûté.
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