Page 1 sur 2 • 1, 2
YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
matz norton
Avant de commencer, nous aimerions vous poser quelques questions sur votre personnage, afin d'en savoir davantage sur les motivations qui l'animent.
L'INTERROGATOIRE
sans doute que ce serait les neurosciences. et sans doute que s'il le disait, on le regarderait un peu étrangement. parce que ça a juste aucun foutu rapport, que dans sa situation, ça lui servirait pas à grand chose. mais matz, il se souvient parfaitement de ces moments, à ses dix-huit ans, où à la pause déjeuner il louchait sur les cours d'une de ses collègues. elle, ce poste à mcdo, c'était qu'un job étudiant. et ça l'intéressait plus que de raison. alors s'il avait dû, ou plutôt pu, faire des études lui aussi, c'est ce domaine qu'il aurait choisi, et c'est sur ça qu'il aurait aimé tout savoir.
faire un tour du monde en tête de liste. vingt années passées cloîtré dans son trente mètres carrés, dans la même ville agitée, et le môme il sent le besoin viscéral de se rattraper, de découvrir de nouvelles contrées. les quelques rêves d'à côté qui lui paraissent bien futiles, comparés. matz il en a pas tant que ça, de fous idéaux à réaliser, si bien qu'il ne les a jamais couché sur le papier. être au centre de tous les regards, il y est aujourd'hui habitué. au départ, ça le dérangeait, bêtement ; comme si son anonymat pouvait perdurer avec sa mine placardée sur les écrans. il restait bouche bée, à la limite d'être outré quand on le photographiait, qu'on le filmait dans les rues de LA, alors que tout ce qu'il faisait c'était acheter un vulgaire filet de patates pour le restaurant de son père. dorénavant, les regards l'importent assez peu. flash des appareils photos qu'il pourrait presque percevoir comme un piaillement d'oiseau, matz il a fini par s'adapter, malgré son malaise premier.
la liberté, la stabilité, l'épanouissement. une famille, un entourage, un bon métier. l'idéal qu'on lui a toujours peint. p't'être pour ça qu'il croit plus tant au sien. sa famille, c'est un bordel, ses amours, c'est un bordel, sa vie, c'est un bordel. y a que son métier, au final, sur lequel il peut un peu se reposer depuis six ans. et pourtant, y a ses inconvénients, qu'il voit de plus en plus présents. mais bon. c'est pas le plus malheureux, qu'il se dit toujours.
ses ambitions, elles sont changeantes. il en avait plein la tête, quand il était gamin. des rêves débiles, trop grands pour un petit si insignifiant ; il voulait être président, un genre de mandela mais blanc. mais la réalité, elle l'a très vite rattrapé. ça a certainement commencé quand il a compris que sa mère n'était pas immortelle. de là, il a déchanté, le môme, il a perdu de sa volonté. plus d'ambitions, plus de projets, son seul but dans la vie c'était de pas crever. alors p't'être que sa plus grande réussite, au final, c'est d'être encore en vie. c'est celle qu'il ne doit qu'à lui-même, en tout cas. parce que sa carrière, il a bien du mal à en tirer une très grande fierté. ça lui est tombé dessus, il l'a pas vraiment cherché. mais depuis, les ambitions sont revenues dans sa vie. peut-être pas aussi grandes qu'autrefois, peut-être pas aussi nombreuses, mais elles sont là. et doucement, il s'autorise à s'imaginer dans de grands films, pour la fantaisie, il s'imagine réussir et s'épanouir, sans tomber dans l'excès hollywoodien qui le rebute.
classique : ses proches. une poignée de ceux-là. une poignée pour qui, il le sait, ses limites seraient toutes dépassées, sans que ses réflexions aient besoin de s'éterniser. il flamberait toute sa thune, il traverserait le pays à pieds, il mentirait à un procès, il prendrait une balle perdue, il tabasserait à s'en briser les os, pour eux. il tuerait, pour eux. parce qu'ils sont bien la seule chose dont il n'ait jamais pu se passer.
plus d'une fois, sur johannesburg. ville criminelle, gosse livré à lui-même ; quotidien de violence, il s'éclatait presque chaque semaine les phalanges dans les ruelles mal fréquentées des quartiers reculés. petit soldat devenu garde du corps officieux de ses collègues, l'instinct protecteur aiguisé face aux dangers qu'ils pouvaient côtoyer. il a accumulé les petits délits, pour lesquels il n'a jamais vraiment été puni : vandalisme, vol, usurpation d'identité. des conneries de jeunesse, qu'il a laissé sur le continent africain, et dont il n'est pas particulièrement fier ; il ne l'a jamais été. seulement soulagé.
dans une élan d'égoïsme d'enfant à vif, il aurait ramené sa mère. il aurait fait un monde où les maladies n'existent pas, où la nicotine, c'est bon pour la santé, où le temps serait moins pressé, où les gosses seraient tous scolarisés. il aurait distribué l'empathie qui manque, il aurait voulu d'un monde plus équitable, plus pacifique. plein de jolis mots balancés, qui auraient enfin pris sens pour les quelques hommes insensés. mais matz, au fond, il sait que ce serait pas possible.
matz, il a un problème de gestation de stress. le je-m'en-foutisme factice, la comédie perpétuelle. plutôt qu'se bouffer les doigts, il se pince l'intérieur des joues. plutôt que paniquer, il laisse son estomac se dégrader. deux ulcères déjà comptabilisés. après le deuxième, on l'a forcé à se mettre à la relaxation et aux massages. il déteste ça. alors dorénavant il a des paquets de d-stress quasiment constamment sur lui. inoffensifs mais qui à fortes doses ont tendance à lui donner des airs de malade sous morphine.
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : i'm a motherfucker. Prénom/pseudo : manon/stressed out. Âge : dix-huit. Anniversaire : vingt-trois août Localisation : occitanie la semaine paca le week-end. Présence : 6-7/7j. Personnage ... semi inventé? J'ai connu le forum : via bazzart. Et je le trouve : tout beau Ma plus grande peur : les dessins animés en pâte à modeler. Un dernier mot ?
IMAGES balaclava
- InvitéInvité
FAITS DIVERS
i'm reaching closer and stars dive on earth, feeling up, lost in memories.
arms to the ground, far from the river, high on a fever.
Vrombissement du moteur retentissant aussi puissamment que le palpitant, les doigts qui courent nerveusement sur la ceinture de sécurité, alors qu’au travers du hublot, il aperçoit le paysage qui commence à défiler. Il s’y penche, la curiosité empreinte au fond de ses noisettes, contemple la verdure se mettre en mouvement. Y a une main qui en profite même pour se loger affectueusement dans sa nuque, et glisser à la naissance de ses cheveux sombres, attisant ainsi l’attention du gosse en plus de son sourire juvénile. Vingt ans déjà. Premier vol. Premier départ du continent africain, pour rejoindre le grand, l’immense, comme on dit souvent. Le continent américain dont il n’a qu’entendu parler, dont il n’a vu que de simples photos, comme on en trouve par millier en ne cherchant qu’un peu ; ce qu’il n’a pu s’empêcher de faire cette nuit, en plus de repérer tous les restaurants correctement notés à proximité. Et Matz, il est fasciné par tout ça. Par cette étape de sa vie, qu’il ne soupçonnait pas alors si importante. La décision prise au bout d’une semaine d’acharnement de la part de Tess, présente sur le siège d’à côté. Elle tente de l’apaiser, comme elle peut, de petits gestes qui s’ils n’en ont pas l’air, restent amicaux. Elle sait qu’il est angoissé malgré ses sourires, parce qu’ils font un peu partis de la même famille depuis deux ans ; une famille de collègues, dans un mcdo de Johannesbourg. Au milieu des big mac et des mcflurry, ils ont appris à se connaître, jusqu’au bout des doigts. Et Matz, ce n’est pas tant l’avion qui lui fait triturer ses lippes. C’est ce qui l’attend à l’aéroport de Los Angeles, là où ils vont loger pour une semaine tout au plus. Un père, qui le convie à le rejoindre depuis ses dix ans. Dix ans qu’il refuse, et le voilà, les yeux ronds quand il sent les roues quitter la piste, sous les rires d’une de ses plus grandes amies. Prêt à venir, même si ce n’est pas pour autant de temps que son paternel le souhaiterait. Et puis, ce n’est pas tant pour de belles retrouvailles familiales qu’il le fait d’abord. Ca, c’est ce qui l’a fait hésiter. Faire plaisir à Tess, voire lui permettre de réaliser son rêve avec lequel elle le bassine depuis si longtemps, c’est ce qui l’a fait accepter. Devenir actrice. Un rêve de petite fille, qu’elle lui avait confié. Elle lui montrait des extraits de séries netflix, au fond de la cuisine. Elle disait qu’un jour, il la verrait elle. Alors quand elle a su que le père de Matz prenait sa retraite pour lancer son restaurant dans la Cité des Anges cette année, il n’a pas été beaucoup surpris de son enthousiasme et de ses supplications pour s’y rendre. Un casting devait s’y dérouler pour une série prometteuse, dans les prochaines semaines. Seulement, lui, sur le coup, il ne voulait pas. D’un non catégorique, il lui a répondu durant des journées entières. Il savait pourtant qu’autrement, il ne reverrait pas son père, qui jusqu’alors lui accordait de rares visites grâce à son travail de militaire. Et ça lui faisait quelque chose. Mais par fierté, par rancoeur, il se le refusait ; du moins, jusqu’à la dernière supplication désespérée de son amie, à laquelle cette fois il n’a répondu que d’un soupire. Tess a su alors, qu’elle avait gagné.
Première partie du vol. Il s’est endormi au bout d’une heure à peine, la bouche grande ouverte. Tess s’est amusée à le prendre en photo au moins quinze fois pendant ce temps-là ; avec ou sans bruitages, avec ou sans post-it collé sur le front. Elle lui a montré après, toute contente d’elle. Ca l’a fait sourire, doucement. Un peu trop. Les heures passaient, et à chacune, il était un peu plus nerveux, elle le voyait. Il se disait que dix ans d’attente, c’était peut-être pas assez. Qu’au fond, il aurait peut-être dû toujours rester dans son Afrique du Sud, et ne garder le visage de son père que par bribes de souvenirs. Il n’avait pas tant l’impression que ça d’être son fils ; plutôt un fils à mi-temps, et ce depuis son premier souffle. Y avait que sa mère ; qui n’avait au final pas eu beaucoup plus de nouvelles que lui, malgré sa belle histoire passée avec l’ancien militaire, lors d’une de ses missions longues. Y avait qu’elle qui avait toujours été là. Et si elle aussi a fini par disparaître, c’est parce qu’une tumeur l’a mené au ciel. Alors ce n’est qu’à lui, que Matz en veut pour son enfance solitaire. Même s’il a voulu se rattraper, même s’il a voulu le récupérer, et qu’il l’a aidé avec de l’argent pour chaque mois, jusqu’à ses vingt ans. Il n’a pas été là, pas suffisamment, et encore moins aux bons moments. Sa chaise, elle est restée vide à l’enterrement de sa mère. Il n’est pas venu. Pas même pour poser sa main sur l’épaule de son fils, quand celui-ci pleurait à chaude larmes devant les coups de pelle dans la terre humide. Pourtant, il lui en a donné, des explications, que beaucoup sans doute auraient fini par comprendre. Mais elles ne lui ont jamais suffit, à lui, parce que petit Matz estimait, et estime sans doute encore, que sa mère méritait qu’on remue ciel et terre pour elle. Alors c’est des doutes plein la tête qu’il descend finalement de l’avion, pour une escale de quelques heures, Tess sur ses pas. Il sort une cigarette, elle aussi, et ils fument ainsi, de longues minutes. Il fait nuit, à ce moment-là, et aucun ne dit un mot. Par fatigue sans doute. Peut-être aussi par appréhension. Mais alors que les dernières cendres échouent sur le goudron, un portable vibre. Ils fouillent tous deux leurs poches ; c’est le sien, et c’est son père au bout du fil. Il prévient Tess, qui sort déjà une deuxième clope de sa poche, et il se met un peu à l’écart pour décrocher. La discussion n’est pas bien longue : il fait au mieux pour l’écourter. L’heure du vol programmé, l’heure vers laquelle ils risquent d’arriver sur le continent, et il prétexte une occupation pour raccrocher. Alors lorsque sa silhouette revient se glisser auprès de son acolyte, la main noyée dans sa tignasse désordonnée, elle le regarde ; différemment. Comme si ses moindres pensées lui parvenaient, comme si toutes ses hésitations, ses craintes, elle les ressentait. « Ca va bien se passer. D’accord? » Il lève ses opales sur elle, les lippes closes. Et d’un simple hochement de tête, il lui répond.
Les heures filent. Rembarqués dans les environs de minuit, ils se sont assoupis sans peine, affalés l’un sur l’autre. Les deux gosses aux souffles paisibles, trop fatigués pour encore s’encombrer de leurs pensées toute la nuit passée, jusqu’à ce que l’aube vienne les éclairer. Il grommelle alors, Matz, aux premiers rayons tapant sur ses paupières ; ne daigne les ouvrir qu’à la sensation de sa joue sur le crâne de Tess. Et un instant, il en oublie presque où il est. Un instant à peine, avant que ses opales ne tombent sur l’étendue bleutée. L’océan à perte de vue au travers du hublot, la beauté qui percute l’immergent, à lui arracher les quelques mots sifflant contre ses lippes. Alors il regarde ce doux spectacle, une minute, cinq, peut-être dix, jusqu’à sentir un mouvement sur son épaule. Son amie qui grimace, fait naître un sourire au coin de ses lèvres avant que sa main ne vienne se poser sur son crâne, affectueusement. L’éveil difficile, et pourtant un bonjour soufflé, qu’il lui rend doucement. Sans bien réaliser, sans bien voir leur destination frôler le bout de leurs doigts. Et pendant un temps, ils restent juste comme ça. Ils se laissent porter, avant de finalement alterner entre courts moments de sommeil, jeux sur portables et jeux de cartes. Ils occupent le temps qu’il leur reste, sans bien se douter de la rapidité à laquelle il allait s’écouler - puisqu’en ce qui lui a semblé n’être qu’une heure, c’en est passées en réalité assez pour que l’annonce d’un atterrissage imminent siffle à ses oreilles. Et à cet instant, il s’en rend tristement compte : il n’est pas plus prêt qu’il ne l’était il y a dix ans. Pourtant, lorsque l’avion se pose enfin, il descend en premier. Le vent s’engouffrant dans ses cheveux décoiffés, il dévale les petites marches, le coeur tambourinant. Les yeux rivés sur l’immense aéroport qui l’attend, le souffle défaillant. Pourtant il ne s’arrête pas, jusqu’en bas, tend sa main à Tess une fois que ses pieds foulent le goudron. D’un sourire, elle lui saisit, saute les dernières marches pour retomber à ses côtés. Il la voit heureuse. Alors il sourit, à son tour. Et ainsi, ils s’engouffrent dans le bâtiment, sacs à dos sur les épaules. Ils se perdent, un peu, demandent leur chemin, beaucoup. Il s’agace des réponses évasives, elle le tire à travers les halls. Et lorsqu’enfin, ils retrouvent leurs bagages sur le tapis déjà vidé par les autres passagers, il comprend que c’est tout proche. Elancés sur le chemin du hall principal, ses pas se font de plus en plus lents ; de plus en plus rapides pour elle. La vue des voyageurs fourmillant dans le hall le fait difficilement déglutir. Jusqu’à ce fameux moment. Celui où parmi la foule, alors qu’il s’apprêtait à sortir son portable pour appeler son père, il le voit. A seulement quelques pas. Il en reste bouche bée, quelques instants. Mais alors qu’il n’en entame qu’un pour le rejoindre, son père est plus rapide. Déjà face à lui, et sans qu’il n’ait le temps d’à peine prononcer un salut, il sent les gros bras de l’ancien militaire le saisir, dans une étreinte à laquelle il ne s’attendait pas ; et qui pourtant aujourd’hui, reste encore gravée dans sa mémoire, tant elle semblait inespérée.
Les journées ont passées depuis. Adossé contre un mur, les yeux dans le vague, il ne bouge pas. Il entend à peine l’écho de la voix de Tess, de l’autre côté. Casting qui se déroule depuis de longues minutes, et pourtant, pas un regard aux aiguilles de sa montre. Il n’est pas stressé. C’est certainement étonnant, de sa part. Mais c’est juste qu’il n’attend rien de tout ça. Il le perçoit même plutôt comme un genre de jeu, à ce moment-là. Alors il ne pense pas aux répliques qu’il a appris hier à peine. Il laisse ses réflexions se porter toujours sur le même sujet. Son père. Celui chez qui il réside temporairement, actuellement. Là où chaque matin, il se redresse à la moindre sonnerie de réveil ; trop peu habitué au lit dont il dispose, à cet espace de chambre qui doit représenter les trois quarts de son appartement sur Johannesbourg, il a chaque fois cette impression étouffante de se réveiller chez un inconnu. Son père a pourtant tout fait pour qu’il s’y sente confortable, armé de sa gentillesse ordinaire. L’âme presque charitable. Et c’est ce qu’il en était, en surface. Une bonne âme prenant soin d’un presque miséreux, d’un orphelin. Il était l’enfant sauvé, l’enfant supporté par un militaire s’étant préoccupé de lui par son unique bienveillance durant sa mission. C’est ainsi que ça a été présenté, du moins, auprès de son demi-frère et de sa demi-soeur. Pour ne pas les froisser, que lui a dit son père, quand il lui a demandé s’il acceptait d’adopter cette version des faits, dans la voiture. Sur le coup, il est resté con. Il l’a toisé, interdit. Et puis, y a qu’un mot qui est sorti. « Sérieusement? » Juste ça. Son père s’est alors aussitôt justifié, durant de longues minutes, dans le vain espoir de le rassurer face à ses sourcils arqués de perplexité. Il lui a dit que ce n’était pas lui, le problème. Et ça lui a arraché un rire, à Matz. Parce que c’était jamais lui, le problème, à l’écouter. Et pourtant, il lui a toujours donné toutes les raisons de penser que si, c’était bien lui. Ca l’a déçu, une fois de plus. Mais, malgré tout, il n’a pas voulu se battre avec son père, conscient qu’il essayait de bien faire. Alors, las, il lui a dit de faire comme il le sentait. Simplement. Et visiblement, c’était cette histoire, qu’il sentait. Il n’avait donc plus qu’à s’adapter, en se disant qu’après tout, il ne resterait pas indéfiniment sur Los Angeles ; que ce mensonge ne serait pas si dur à tenir.
C’est finalement la porte s’ouvrant enfin qui le tire de sa rêverie, le fait ciller comme s’il venait de s’éveiller. Tess le rejoint, en sautillant presque d’excitation. Seulement il n’a pas le temps de plus s’informer, qu’on lui annonce que c’est son tour. Alors, c’est dans une légère tape affectueuse sur le bras de son amie qu’il entame à son tour son casting.
De retour sur Johannesbourg. Les collègues retrouvés, le boulot également, qu’ils sont parvenus à conserver. Les narines emplies de cette odeur omniprésente de frites, il peine à ne pas esquisser de grimace quand il en verse une bonne poignée dans le petit carton approprié. Les clients s’enchaînent, comme toujours - certains plus agréables que d’autres, et Tess, elle, reste en retrait. Accrochée à son téléphone dans l’espoir de l’entendre sonner, il lui adresse un furtif regard, et roule presque aussitôt des yeux. S’il ne se trompe pas, cela fait bien vingt minutes déjà qu’elle ne bouge plus d’un pouce, à son plus grand désespoir. C’est donc une fois sa commande achevée qu’il s’éclipse à son tour, pour la rejoindre dans le coin de la cuisine ; bien décidé à lui faire penser à autre chose. « Tu pourrais au moins te mettre au drive, et faire semblant de mettre un ou deux burgers dans les sachets. » qu’il souffle. Seulement, pas une réponse. Pas même un geste qui ne serait pas dirigé à son portable. Alors Matz, il tente un deuxième essai. Il se penche doucement dans l’espoir de croiser son regard, l’interpelle ; claque des doigts devant ses yeux même. Toujours rien. Il ne lui en faut pas plus pour s’emparer tout-à-coup du bien devenu si précieux à ses yeux. Elle conteste aussitôt, et lui, comme un collégien, lève le bras pour l’empêcher de le récupérer. Néanmoins, il ne s’attendait pas à sentir tout-à-coup le portable vibrer au creux de sa main. Comme un signal programmé, Tess se jette alors sur lui pour le lui arracher, et s’empresse de décrocher. Lui, se contente de ronchonner ; du moins, jusqu’à voir cet air anormalement concentré sur la mine enfantine de son amie. Il articule alors silencieusement un « c’est pour le casting? ». Et à son léger hochement de tête, il sent son palpitant aussi vite se serrer, plein d’espoir de voir le rêve de Tess se réaliser. Ce n’est néanmoins que lorsque, enfin, elle raccroche, qu’il lance avec hésitation : « Alors? » Elle laisse un silence. Une seconde, deux secondes, peut-être. Mais à ce moment-là, ça lui paraît être une éternité.
« Je suis prise! »
Trois petits mots. Une simple phrase lâchée, et les voix s'élèvent aussitôt dans la cuisine, à faire sursauter les clients, de l’autre côté. Mais ils s’en foutent les gosses, transportés par leur joie explosive, ils fondent l’un sur l’autre dans une puissante étreinte. Les jambes de Tess nouées à sa taille, il ne semble plus pouvoir la lâcher, à cet instant ; pris dans son sentiment infini de fierté. Pourtant c’est avec surprise qu’il la voit se détacher de lui tout-à-coup, comme pressée de nouveau annoncer. Et il comprend pas, à ce moment-là, pose ses opales intriguées sur elle. Sans doute qu’à son sourire, il aurait dû comprendre. « On est pris! On va tourner ensemble! » Nouveau silence. Il croit mal comprendre, Matz. La joie retombée pour ne plus laisser place qu’à sa mine dubitative, il prend un temps pour détailler le visage euphorique de son amie, bien que quelque peu coupée par son absence de réaction.
« On? »
Tout est allé à une vitesse folle depuis. Il a compris que lui aussi, avait été retenu pour le rôle avec lequel il avait auditionné. Une nouvelle vie, tombée au milieu des cuisines de mcdo ; sans qu’il y soit préparé, le moins du monde. Une carrière qui s’est créée, un emménagement à Los Angeles qui s’est fait, et qui a ravi son père l’ayant tant espéré. Une série tournée, des premières apparitions télévisées. Et un mensonge, qu’il doit à présent chaque jour assumer.
Il n’a pas vu le temps passer, il n’a pas vu les événements s’enchaîner. Et pourtant, Matz, il est soulagé.
Première partie du vol. Il s’est endormi au bout d’une heure à peine, la bouche grande ouverte. Tess s’est amusée à le prendre en photo au moins quinze fois pendant ce temps-là ; avec ou sans bruitages, avec ou sans post-it collé sur le front. Elle lui a montré après, toute contente d’elle. Ca l’a fait sourire, doucement. Un peu trop. Les heures passaient, et à chacune, il était un peu plus nerveux, elle le voyait. Il se disait que dix ans d’attente, c’était peut-être pas assez. Qu’au fond, il aurait peut-être dû toujours rester dans son Afrique du Sud, et ne garder le visage de son père que par bribes de souvenirs. Il n’avait pas tant l’impression que ça d’être son fils ; plutôt un fils à mi-temps, et ce depuis son premier souffle. Y avait que sa mère ; qui n’avait au final pas eu beaucoup plus de nouvelles que lui, malgré sa belle histoire passée avec l’ancien militaire, lors d’une de ses missions longues. Y avait qu’elle qui avait toujours été là. Et si elle aussi a fini par disparaître, c’est parce qu’une tumeur l’a mené au ciel. Alors ce n’est qu’à lui, que Matz en veut pour son enfance solitaire. Même s’il a voulu se rattraper, même s’il a voulu le récupérer, et qu’il l’a aidé avec de l’argent pour chaque mois, jusqu’à ses vingt ans. Il n’a pas été là, pas suffisamment, et encore moins aux bons moments. Sa chaise, elle est restée vide à l’enterrement de sa mère. Il n’est pas venu. Pas même pour poser sa main sur l’épaule de son fils, quand celui-ci pleurait à chaude larmes devant les coups de pelle dans la terre humide. Pourtant, il lui en a donné, des explications, que beaucoup sans doute auraient fini par comprendre. Mais elles ne lui ont jamais suffit, à lui, parce que petit Matz estimait, et estime sans doute encore, que sa mère méritait qu’on remue ciel et terre pour elle. Alors c’est des doutes plein la tête qu’il descend finalement de l’avion, pour une escale de quelques heures, Tess sur ses pas. Il sort une cigarette, elle aussi, et ils fument ainsi, de longues minutes. Il fait nuit, à ce moment-là, et aucun ne dit un mot. Par fatigue sans doute. Peut-être aussi par appréhension. Mais alors que les dernières cendres échouent sur le goudron, un portable vibre. Ils fouillent tous deux leurs poches ; c’est le sien, et c’est son père au bout du fil. Il prévient Tess, qui sort déjà une deuxième clope de sa poche, et il se met un peu à l’écart pour décrocher. La discussion n’est pas bien longue : il fait au mieux pour l’écourter. L’heure du vol programmé, l’heure vers laquelle ils risquent d’arriver sur le continent, et il prétexte une occupation pour raccrocher. Alors lorsque sa silhouette revient se glisser auprès de son acolyte, la main noyée dans sa tignasse désordonnée, elle le regarde ; différemment. Comme si ses moindres pensées lui parvenaient, comme si toutes ses hésitations, ses craintes, elle les ressentait. « Ca va bien se passer. D’accord? » Il lève ses opales sur elle, les lippes closes. Et d’un simple hochement de tête, il lui répond.
Les heures filent. Rembarqués dans les environs de minuit, ils se sont assoupis sans peine, affalés l’un sur l’autre. Les deux gosses aux souffles paisibles, trop fatigués pour encore s’encombrer de leurs pensées toute la nuit passée, jusqu’à ce que l’aube vienne les éclairer. Il grommelle alors, Matz, aux premiers rayons tapant sur ses paupières ; ne daigne les ouvrir qu’à la sensation de sa joue sur le crâne de Tess. Et un instant, il en oublie presque où il est. Un instant à peine, avant que ses opales ne tombent sur l’étendue bleutée. L’océan à perte de vue au travers du hublot, la beauté qui percute l’immergent, à lui arracher les quelques mots sifflant contre ses lippes. Alors il regarde ce doux spectacle, une minute, cinq, peut-être dix, jusqu’à sentir un mouvement sur son épaule. Son amie qui grimace, fait naître un sourire au coin de ses lèvres avant que sa main ne vienne se poser sur son crâne, affectueusement. L’éveil difficile, et pourtant un bonjour soufflé, qu’il lui rend doucement. Sans bien réaliser, sans bien voir leur destination frôler le bout de leurs doigts. Et pendant un temps, ils restent juste comme ça. Ils se laissent porter, avant de finalement alterner entre courts moments de sommeil, jeux sur portables et jeux de cartes. Ils occupent le temps qu’il leur reste, sans bien se douter de la rapidité à laquelle il allait s’écouler - puisqu’en ce qui lui a semblé n’être qu’une heure, c’en est passées en réalité assez pour que l’annonce d’un atterrissage imminent siffle à ses oreilles. Et à cet instant, il s’en rend tristement compte : il n’est pas plus prêt qu’il ne l’était il y a dix ans. Pourtant, lorsque l’avion se pose enfin, il descend en premier. Le vent s’engouffrant dans ses cheveux décoiffés, il dévale les petites marches, le coeur tambourinant. Les yeux rivés sur l’immense aéroport qui l’attend, le souffle défaillant. Pourtant il ne s’arrête pas, jusqu’en bas, tend sa main à Tess une fois que ses pieds foulent le goudron. D’un sourire, elle lui saisit, saute les dernières marches pour retomber à ses côtés. Il la voit heureuse. Alors il sourit, à son tour. Et ainsi, ils s’engouffrent dans le bâtiment, sacs à dos sur les épaules. Ils se perdent, un peu, demandent leur chemin, beaucoup. Il s’agace des réponses évasives, elle le tire à travers les halls. Et lorsqu’enfin, ils retrouvent leurs bagages sur le tapis déjà vidé par les autres passagers, il comprend que c’est tout proche. Elancés sur le chemin du hall principal, ses pas se font de plus en plus lents ; de plus en plus rapides pour elle. La vue des voyageurs fourmillant dans le hall le fait difficilement déglutir. Jusqu’à ce fameux moment. Celui où parmi la foule, alors qu’il s’apprêtait à sortir son portable pour appeler son père, il le voit. A seulement quelques pas. Il en reste bouche bée, quelques instants. Mais alors qu’il n’en entame qu’un pour le rejoindre, son père est plus rapide. Déjà face à lui, et sans qu’il n’ait le temps d’à peine prononcer un salut, il sent les gros bras de l’ancien militaire le saisir, dans une étreinte à laquelle il ne s’attendait pas ; et qui pourtant aujourd’hui, reste encore gravée dans sa mémoire, tant elle semblait inespérée.
Les journées ont passées depuis. Adossé contre un mur, les yeux dans le vague, il ne bouge pas. Il entend à peine l’écho de la voix de Tess, de l’autre côté. Casting qui se déroule depuis de longues minutes, et pourtant, pas un regard aux aiguilles de sa montre. Il n’est pas stressé. C’est certainement étonnant, de sa part. Mais c’est juste qu’il n’attend rien de tout ça. Il le perçoit même plutôt comme un genre de jeu, à ce moment-là. Alors il ne pense pas aux répliques qu’il a appris hier à peine. Il laisse ses réflexions se porter toujours sur le même sujet. Son père. Celui chez qui il réside temporairement, actuellement. Là où chaque matin, il se redresse à la moindre sonnerie de réveil ; trop peu habitué au lit dont il dispose, à cet espace de chambre qui doit représenter les trois quarts de son appartement sur Johannesbourg, il a chaque fois cette impression étouffante de se réveiller chez un inconnu. Son père a pourtant tout fait pour qu’il s’y sente confortable, armé de sa gentillesse ordinaire. L’âme presque charitable. Et c’est ce qu’il en était, en surface. Une bonne âme prenant soin d’un presque miséreux, d’un orphelin. Il était l’enfant sauvé, l’enfant supporté par un militaire s’étant préoccupé de lui par son unique bienveillance durant sa mission. C’est ainsi que ça a été présenté, du moins, auprès de son demi-frère et de sa demi-soeur. Pour ne pas les froisser, que lui a dit son père, quand il lui a demandé s’il acceptait d’adopter cette version des faits, dans la voiture. Sur le coup, il est resté con. Il l’a toisé, interdit. Et puis, y a qu’un mot qui est sorti. « Sérieusement? » Juste ça. Son père s’est alors aussitôt justifié, durant de longues minutes, dans le vain espoir de le rassurer face à ses sourcils arqués de perplexité. Il lui a dit que ce n’était pas lui, le problème. Et ça lui a arraché un rire, à Matz. Parce que c’était jamais lui, le problème, à l’écouter. Et pourtant, il lui a toujours donné toutes les raisons de penser que si, c’était bien lui. Ca l’a déçu, une fois de plus. Mais, malgré tout, il n’a pas voulu se battre avec son père, conscient qu’il essayait de bien faire. Alors, las, il lui a dit de faire comme il le sentait. Simplement. Et visiblement, c’était cette histoire, qu’il sentait. Il n’avait donc plus qu’à s’adapter, en se disant qu’après tout, il ne resterait pas indéfiniment sur Los Angeles ; que ce mensonge ne serait pas si dur à tenir.
C’est finalement la porte s’ouvrant enfin qui le tire de sa rêverie, le fait ciller comme s’il venait de s’éveiller. Tess le rejoint, en sautillant presque d’excitation. Seulement il n’a pas le temps de plus s’informer, qu’on lui annonce que c’est son tour. Alors, c’est dans une légère tape affectueuse sur le bras de son amie qu’il entame à son tour son casting.
De retour sur Johannesbourg. Les collègues retrouvés, le boulot également, qu’ils sont parvenus à conserver. Les narines emplies de cette odeur omniprésente de frites, il peine à ne pas esquisser de grimace quand il en verse une bonne poignée dans le petit carton approprié. Les clients s’enchaînent, comme toujours - certains plus agréables que d’autres, et Tess, elle, reste en retrait. Accrochée à son téléphone dans l’espoir de l’entendre sonner, il lui adresse un furtif regard, et roule presque aussitôt des yeux. S’il ne se trompe pas, cela fait bien vingt minutes déjà qu’elle ne bouge plus d’un pouce, à son plus grand désespoir. C’est donc une fois sa commande achevée qu’il s’éclipse à son tour, pour la rejoindre dans le coin de la cuisine ; bien décidé à lui faire penser à autre chose. « Tu pourrais au moins te mettre au drive, et faire semblant de mettre un ou deux burgers dans les sachets. » qu’il souffle. Seulement, pas une réponse. Pas même un geste qui ne serait pas dirigé à son portable. Alors Matz, il tente un deuxième essai. Il se penche doucement dans l’espoir de croiser son regard, l’interpelle ; claque des doigts devant ses yeux même. Toujours rien. Il ne lui en faut pas plus pour s’emparer tout-à-coup du bien devenu si précieux à ses yeux. Elle conteste aussitôt, et lui, comme un collégien, lève le bras pour l’empêcher de le récupérer. Néanmoins, il ne s’attendait pas à sentir tout-à-coup le portable vibrer au creux de sa main. Comme un signal programmé, Tess se jette alors sur lui pour le lui arracher, et s’empresse de décrocher. Lui, se contente de ronchonner ; du moins, jusqu’à voir cet air anormalement concentré sur la mine enfantine de son amie. Il articule alors silencieusement un « c’est pour le casting? ». Et à son léger hochement de tête, il sent son palpitant aussi vite se serrer, plein d’espoir de voir le rêve de Tess se réaliser. Ce n’est néanmoins que lorsque, enfin, elle raccroche, qu’il lance avec hésitation : « Alors? » Elle laisse un silence. Une seconde, deux secondes, peut-être. Mais à ce moment-là, ça lui paraît être une éternité.
« Je suis prise! »
Trois petits mots. Une simple phrase lâchée, et les voix s'élèvent aussitôt dans la cuisine, à faire sursauter les clients, de l’autre côté. Mais ils s’en foutent les gosses, transportés par leur joie explosive, ils fondent l’un sur l’autre dans une puissante étreinte. Les jambes de Tess nouées à sa taille, il ne semble plus pouvoir la lâcher, à cet instant ; pris dans son sentiment infini de fierté. Pourtant c’est avec surprise qu’il la voit se détacher de lui tout-à-coup, comme pressée de nouveau annoncer. Et il comprend pas, à ce moment-là, pose ses opales intriguées sur elle. Sans doute qu’à son sourire, il aurait dû comprendre. « On est pris! On va tourner ensemble! » Nouveau silence. Il croit mal comprendre, Matz. La joie retombée pour ne plus laisser place qu’à sa mine dubitative, il prend un temps pour détailler le visage euphorique de son amie, bien que quelque peu coupée par son absence de réaction.
« On? »
Tout est allé à une vitesse folle depuis. Il a compris que lui aussi, avait été retenu pour le rôle avec lequel il avait auditionné. Une nouvelle vie, tombée au milieu des cuisines de mcdo ; sans qu’il y soit préparé, le moins du monde. Une carrière qui s’est créée, un emménagement à Los Angeles qui s’est fait, et qui a ravi son père l’ayant tant espéré. Une série tournée, des premières apparitions télévisées. Et un mensonge, qu’il doit à présent chaque jour assumer.
Il n’a pas vu le temps passer, il n’a pas vu les événements s’enchaîner. Et pourtant, Matz, il est soulagé.
IMAGES FEU ARDENT
- Kai NortonReserve Unit
-
Dollars : 3762
Messages : 1975
Date d'inscription : 09/10/2017
Avatar : Adam Senn
Crédits : romanticlove
Autres comptes : Eden H. Snow & James L. Blackwell
Âge du personnage : 27 (08.01)
Nationalité(s) : Américain
Signe astrologique : Capricorne
Mon personnage, en 5 mots : Farceur - Sportif - Romantique - Attachant - Bagarreur
Quartier de résidence : Westside
Carrière, métier ou job : Assistant management general manager Lakers
Études (passées ou en cours) : Diplômé Management + Sport Basket
Hobby : Sportif - Son fils - Ses amis - Sa vodka
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : C'est ... compliqué
Avec : une pianiste
Le voilà !!!
Je t'aime !!!!! Bienvenue par ici
Je t'aime !!!!! Bienvenue par ici
- Kai NortonReserve Unit
-
Dollars : 3762
Messages : 1975
Date d'inscription : 09/10/2017
Avatar : Adam Senn
Crédits : romanticlove
Autres comptes : Eden H. Snow & James L. Blackwell
Âge du personnage : 27 (08.01)
Nationalité(s) : Américain
Signe astrologique : Capricorne
Mon personnage, en 5 mots : Farceur - Sportif - Romantique - Attachant - Bagarreur
Quartier de résidence : Westside
Carrière, métier ou job : Assistant management general manager Lakers
Études (passées ou en cours) : Diplômé Management + Sport Basket
Hobby : Sportif - Son fils - Ses amis - Sa vodka
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : C'est ... compliqué
Avec : une pianiste
Les Norton vont envahir le monde !!! N'hésites pas si tu as la moindre question :) Ma fiche est terminée, si cela peut t'aider aussi, oh j'ai hâte de RP avec toi !
- InvitéInvité
Matthew. Gosh, j'suis amoureux, ça y est.
Bienvenue parmi nous
Bienvenue parmi nous
- InvitéInvité
Je crois que le gif m'a fait perdre les eaux
Bienvenue sur IAMF
Bienvenue sur IAMF
- InvitéInvité
BRING THE SEXY BAAAAACK
daddario est teeeeellement parfait
+ un norton = deux fois plus de perfection
daddario est teeeeellement parfait
+ un norton = deux fois plus de perfection
- InvitéInvité
@kai norton rien qu'à deux, quelle puissance ty j'hésiterais pas, je connais le chemin maintenant
j'ai évidemment tout lu hâte aussiii, réserve moi une place au chaud
@graham b. singleton
avec cte bouille en plus, je fonds
merci
@oscar luccheti merciiii
@lena j. abelli-rhodes et gigi + ce pseudo, on en parle?
j'ai évidemment tout lu hâte aussiii, réserve moi une place au chaud
@graham b. singleton
avec cte bouille en plus, je fonds
merci
@oscar luccheti merciiii
@lena j. abelli-rhodes et gigi + ce pseudo, on en parle?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumPage 1 sur 2 • 1, 2
|
|