YESTERDAY'S NEWS |48
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La tradition chez Lundee c’est de passer le weekend de Pâques en famille et uniquement en famille. Je quittais alors mon petit appartement pour me rendre à Watts, le quartier où habitaient encore mes parents. Il y avait une grande concentration d’afro-américain dans ce quartier et un communautarisme assez impressionnant. Longtemps j’avais tenté de convaincre mes parents de s’en aller, d’aller vivre dans un quartier où le melting pot était de mise. Mais bien trop attaché à leur appartement, à leur petite vie, leurs amis. Ils aimaient cette vie là finalement, que pourrais-je leur reprocher ? Et maintenant que mon père était malade, c’était devenu impossible pour eux de lâcher tous leurs repères. Moi, j’étais partie vivre à Glandal, au nord de LA. Une petite ville assez sympa et très pratique d’accès pour se rendre à UCLA par exemple. Et rien que le fait de quitter Los Angeles réduisait considérablement mon loyer, et ça, ce n’était pas négligeable. Sauf que pour me rendre chez mes parents, c’était un assez long périple qui m’attendait.
Un bus, puis le métro et de nouveau un bus pour enfin, terminer ma course à pied car le quartier n’était que très peu desservis. Peu de service public se mouillait pour y entrer, ils n’y étaient pas toujours très bien accueillis et petit à petit, ils s’y étaient retiré… c’était bien triste.
Sortant du métro, j’avais quelques mètres à faire pour rejoindre un autre bus. Je passais devant un parc que je ne connaissais que trop bien, ma tante avait l’habitude de nous y emmener chaque année pour Pâques justement. Une grande chasse aux œufs y était organisée, pour les enfants comme pour les adultes. Ca devait faire quinze ans que je n’y étais plus allée pour l’occasion. J’avançais tout en observant l’événement avec un sourire, ça me rappelait des souvenirs. Les enfants étaient tout excités et courraient dans tous les sens, souvent suivi de leurs parents. C’était la course pour tout le monde.
Des cris attirèrent mon attention un peu plus loin. Deux hommes qui se prenaient la tête à savoir qui de leurs enfants avaient vu en premier un œuf en chocolat caché sous un arbuste. Ni l’un ni l’autre ne voulait abandonner cette trouvaille pour l’offrir à l’autre… c’est pas comme s’il n’y avait pas des centaines d’œufs cachés un peu partout dans ce parc… Je m’arrête comme par curiosité, des fois j’avais même un peu honte de moi. « no es posible ... hay suficiente para todos ... » j’avais choisi d’apprendre l’espagnol à la fac et pour améliorer mon niveau, je me forçais à parler un maximum dans cette langue… et souvent, je me parlais à moi-même, je ne connaissais personne avec qui je pouvais vraiment avoir une discussion…
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