YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
Nightcall
There's something inside you
It's hard to explain
It's hard to explain
Ses doigts fins et diaphanes pianotaient sur les touches du clavier de son ordinateur comme ils auraient glissé sur son instrument de musique préféré. Il devait être minuit passé, et s'il avait bientôt fini son essai, le blond luttait avec lui-même pour ne pas ragequit avant d'avoir apposé le point final à son écrit. Un clope quasiment finie entre les lèvres, il n'avait pas le choix que de bosser comme un forcené : en tant que boursier, jamais UCLA n'accepterait moins que l'excellence venant de lui et ce, même pour les matières secondaires.
C'était exactement ce qu'était le marketing aux yeux de Matt : secondaire. Des études de marché à la con, des rapports sur les goûts de merde d'un public attardé. Si l'étudiant n'avait d'autre raison de respirer que la musique, la commercialiser comme une chaussure de sport ou le dernier burger spécial diabète lui apparaissait comme une aberration. Pour l'instant, grâce à Youtube, il pouvait exprimer librement toutes les notes et les mélodies qui le tiraillaient, mais quand il aurait réussit à en faire son boulot, serait t-il obligé de se prostituer pour faire rentrer un maximum d'argent dont il ne verrait jamais la couleur, en composant de la merde qui accroche aux oreilles ? Probablement. Pas tant de différence avec le boulot de dealer, au final.
La conclusion devait être la partie la plus simple, et servir de résumé ainsi que d'apporter des solutions et des ouvertures astucieuses. Facile. Au détail près que le coréen n'avait pas un esprit de commercial, et que malgré trois bons quarts d'heure à se torturer les méninges, toujours pas d'idées. Juste une haine viscérale de la capitalisation de sa passion. Il devait être à sa troisième tentative de rédaction infructueuse lorsque, comme un deus ex machina déterminé à le faire rater sa vocation, on avait tambouriné à sa porte.
Une première fois, puis deux, sans qu'il ne réponde. Trop sanguin, il aurait probablement proposé à l'intrus "d'aller se faire foutre", mais une voix trop familière l'avait stoppé net en implorant son nom. De son canapé, il avait répondu assez fort pour qu'elle l'entende, un trémolos de frustration dans la voix. Trop tard pour les voisins, ils devaient déjà être réveillés par Mrs. Percussions.
« Putain Hawth, pourquoi tu débarque toujours au pire moment ? »
Parce que oui, elle l'avait complètement interrompu alors qu'il était en train de se rouler la quatrième clope de la soirée. Il ne se bougea pour aller lui ouvrir qu'une fois sa cigarette prête, et prit le soin de ne pas ouvrir plus la porte que nécessaire. Il ne pouvait pas se permetre de la laisser squatter alors que sa deadline approchait.
« Qu'est-ce tu veux ? Je t'ai déjà dit qu- »
Matthew avait arrêté net de gromeller en voyant l'état dans lequel était Hawthorne. Ce qu'il avait pu se sentir mal en posant les yeux sur les traits déformés de l'actrice : c'était la première fois qu'il la voyait aussi ... triste ? Atroce. En plus il venait de lui gueuler dessus, comme un connard. Le coréen poussa un long soupir tout en ouvrant un peu plus la porte, juste assez pour qu'elle puisse rentrer. Hors de question de la laisser seule dans un quartier aussi mal fréquenté que le sien. Surtout pas dans un état de décomposition aussi avancée.
« Il s'est passé un truc ? Si tu veux en parler, je peux nous faire un thé ou un chocolat .. ce que tu veux. »
Pas l'habitude d'être aussi bavard, le jeune homme se stoppa net. Son regard brun posé sur Hawthorne, il jouait nerveusement avec le bout de ses doigts, trop maladroit pour savoir comment gérer sa cliente régulière. Il opta pour la douceur, bien qu'il s'attende au pire venant d'elle, et reprit d'une voix lente, un peu rauque.
« Je garde pas la coke ici, je pourrai pas t'en donner. Désolé, Hawth. »
C'était exactement ce qu'était le marketing aux yeux de Matt : secondaire. Des études de marché à la con, des rapports sur les goûts de merde d'un public attardé. Si l'étudiant n'avait d'autre raison de respirer que la musique, la commercialiser comme une chaussure de sport ou le dernier burger spécial diabète lui apparaissait comme une aberration. Pour l'instant, grâce à Youtube, il pouvait exprimer librement toutes les notes et les mélodies qui le tiraillaient, mais quand il aurait réussit à en faire son boulot, serait t-il obligé de se prostituer pour faire rentrer un maximum d'argent dont il ne verrait jamais la couleur, en composant de la merde qui accroche aux oreilles ? Probablement. Pas tant de différence avec le boulot de dealer, au final.
La conclusion devait être la partie la plus simple, et servir de résumé ainsi que d'apporter des solutions et des ouvertures astucieuses. Facile. Au détail près que le coréen n'avait pas un esprit de commercial, et que malgré trois bons quarts d'heure à se torturer les méninges, toujours pas d'idées. Juste une haine viscérale de la capitalisation de sa passion. Il devait être à sa troisième tentative de rédaction infructueuse lorsque, comme un deus ex machina déterminé à le faire rater sa vocation, on avait tambouriné à sa porte.
Une première fois, puis deux, sans qu'il ne réponde. Trop sanguin, il aurait probablement proposé à l'intrus "d'aller se faire foutre", mais une voix trop familière l'avait stoppé net en implorant son nom. De son canapé, il avait répondu assez fort pour qu'elle l'entende, un trémolos de frustration dans la voix. Trop tard pour les voisins, ils devaient déjà être réveillés par Mrs. Percussions.
« Putain Hawth, pourquoi tu débarque toujours au pire moment ? »
Parce que oui, elle l'avait complètement interrompu alors qu'il était en train de se rouler la quatrième clope de la soirée. Il ne se bougea pour aller lui ouvrir qu'une fois sa cigarette prête, et prit le soin de ne pas ouvrir plus la porte que nécessaire. Il ne pouvait pas se permetre de la laisser squatter alors que sa deadline approchait.
« Qu'est-ce tu veux ? Je t'ai déjà dit qu- »
Matthew avait arrêté net de gromeller en voyant l'état dans lequel était Hawthorne. Ce qu'il avait pu se sentir mal en posant les yeux sur les traits déformés de l'actrice : c'était la première fois qu'il la voyait aussi ... triste ? Atroce. En plus il venait de lui gueuler dessus, comme un connard. Le coréen poussa un long soupir tout en ouvrant un peu plus la porte, juste assez pour qu'elle puisse rentrer. Hors de question de la laisser seule dans un quartier aussi mal fréquenté que le sien. Surtout pas dans un état de décomposition aussi avancée.
« Il s'est passé un truc ? Si tu veux en parler, je peux nous faire un thé ou un chocolat .. ce que tu veux. »
Pas l'habitude d'être aussi bavard, le jeune homme se stoppa net. Son regard brun posé sur Hawthorne, il jouait nerveusement avec le bout de ses doigts, trop maladroit pour savoir comment gérer sa cliente régulière. Il opta pour la douceur, bien qu'il s'attende au pire venant d'elle, et reprit d'une voix lente, un peu rauque.
« Je garde pas la coke ici, je pourrai pas t'en donner. Désolé, Hawth. »
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