YESTERDAY'S NEWS |48
- InvitéInvité
Un homme, la cinquantaine.
traverse la rue, à ce moment
précis. Dans sa posture se lit
la rigidité d'une vie entière
de discipline. Travaillait-il
dans l'armée ou était-il dans
les marines ? Ce qui est sûr,
c'est que ce n'est pas lui qu'il
faut cibler, cette après-midi :
il n'a pas le profil recherché.
traverse la rue, à ce moment
précis. Dans sa posture se lit
la rigidité d'une vie entière
de discipline. Travaillait-il
dans l'armée ou était-il dans
les marines ? Ce qui est sûr,
c'est que ce n'est pas lui qu'il
faut cibler, cette après-midi :
il n'a pas le profil recherché.
Une femme, la trentaine,
Qui se promène, sans
réelle conviction, entre
les passants environnant.
Elle arpente les ruelles
faisant comme si le monde
entier lui appartenait :
les lois de la société,
à elle, ne s'appliqueront
jamais.
Une gamine passe, non loin
de là. Elle doit avoir, quoi ...
Seize, dix-sept ans ? Quinze ?
Moins de dix-huit, en tous les
cas. Le nez percé, un casque
sur les oreilles, elle ignore son
environnement, se focalisant
sur son monde interne d'un
air nonchalant. Cible identifiée.
_________________de là. Elle doit avoir, quoi ...
Seize, dix-sept ans ? Quinze ?
Moins de dix-huit, en tous les
cas. Le nez percé, un casque
sur les oreilles, elle ignore son
environnement, se focalisant
sur son monde interne d'un
air nonchalant. Cible identifiée.
Je distribue des prospectus, aujourd'hui.
Ça ne fait pas partie de mon métier, mais je le fais quand même. L'un des bénévoles a fait faux-bond au dernier moment et, bien évidemment, il a fallu que je me dévoue. Ce n'est pas très grave, je trouve ça agréable, en vrai, de pouvoir faire quelque chose simplement parce que j'ai envie de le faire. La vie à la rue n'était pas réellement compatible avec la notion d'envie. Ces jours là étaient plutôt dompté par la nécessité : celle de se défendre, celle de piller, celle de se nourrir, celle de mentir, celle de fuir, de se tapir dans l'ombre, de se cacher ... Brrr. On ne peut pas dire que cette période me manque particulièrement.
Visage de charbon,
Tu portes sur toi
Les peintures de la pauvreté.
Noirci par le rejet des autres
et ta propre évasion,
Tu vis, livré à toi-même,
sans réelle conviction.
La jeune fille m'ignore, et passe son chemin. Ce n'est pas grave, il y en aura d'autres. Quelqu'un s'arrêtera bien à un moment.
Au loin,
je te vois.
Tu t'approches,
Imposant et menaçant
Comme le vent.
Dans ton allure
Est tapi quelque chose
de malsain.
Sans te connaître,
J'en frissonne
déjà.
je te vois.
Tu t'approches,
Imposant et menaçant
Comme le vent.
Dans ton allure
Est tapi quelque chose
de malsain.
Sans te connaître,
J'en frissonne
déjà.
@Myles Townsend
- InvitéInvité
Something in the way you move
Oscar & Myles
Ici se trouve l’un des seuls garages dont la réputation ne te fait pas fuir. Pourtant tu détestes venir dans ce coin de la ville. Ton style dérange. Les quelques regards des touristes posés sur toi t’énervent. Cette société n’aime pas les marginaux. Ceux qui ne s’habillent pas comme tout le monde. Ceux qui regardent le monde avec un oeil méfiant ou encore ceux dont l’encre recouvre les trois quarts de leur peau. C’est signe de mauvaises réputations, mauvaises fréquentations, mauvais quartiers, peut-être d'un passage derrière les barreaux. Dans ton cas, ils n’ont pas tort. Mais qui sont-ils pour te juger? Ils ne te connaissent pas. Et il ne vaut mieux pas te connaître, d’ailleurs. Société de merde.
Le cul posé sur ta bécane, tu attends sagement que le garagiste vienne te donner quelques dernières recommandations avant de filer. Mais c’est seulement une fois en chemin que tu te souviens qu’il te manque une dernière course à faire. Un vieux client qui se déplace de temps en temps dans le quartier pour venir chercher sa marchandise. Pour une fois, c’est toi qui viens à lui.
La moto garée sur le trottoir, tu vérifies tes poches et attrape ton casque dans ta main avant de t'aventurer dans une rue que tu ne connais pas. C’est là que tu le vois. Ce type. Son visage te rappelle quelqu’un. Souvenirs vagues et visiblement sans grand intérêt. Son tas de papiers entre les mains aurait rebuté n’importe qui, mais ta curiosité te pousse à t’approcher de lui, oubliant presque ta mission. Sourire en coin, mesquin. Tu t’arrêtes devant cet homme, le regard transperçant. Tu te fiches de savoir ce qu’il a à te raconter sur son association ou autres secte puant l’humanité. Les traits de ce visage qui te fait face se dessinent peu à peu dans tes souvenirs, mais tu es incapable de te rappeler les circonstances de cette rencontre. Ni quand, ni comment. C’est frustrant. « On s’est pas déjà vu ? » Il pourrait être n’importe qui. Un simple client. Un connard de plus à qui ton poing aurait dit bonjour il y a quelques semaines, quelques mois, quelques années. Un codétenu ? Quoi que trop innocent pour avoir fait de la taule. Pourquoi ce type t'intrigue autant ?
Le cul posé sur ta bécane, tu attends sagement que le garagiste vienne te donner quelques dernières recommandations avant de filer. Mais c’est seulement une fois en chemin que tu te souviens qu’il te manque une dernière course à faire. Un vieux client qui se déplace de temps en temps dans le quartier pour venir chercher sa marchandise. Pour une fois, c’est toi qui viens à lui.
La moto garée sur le trottoir, tu vérifies tes poches et attrape ton casque dans ta main avant de t'aventurer dans une rue que tu ne connais pas. C’est là que tu le vois. Ce type. Son visage te rappelle quelqu’un. Souvenirs vagues et visiblement sans grand intérêt. Son tas de papiers entre les mains aurait rebuté n’importe qui, mais ta curiosité te pousse à t’approcher de lui, oubliant presque ta mission. Sourire en coin, mesquin. Tu t’arrêtes devant cet homme, le regard transperçant. Tu te fiches de savoir ce qu’il a à te raconter sur son association ou autres secte puant l’humanité. Les traits de ce visage qui te fait face se dessinent peu à peu dans tes souvenirs, mais tu es incapable de te rappeler les circonstances de cette rencontre. Ni quand, ni comment. C’est frustrant. « On s’est pas déjà vu ? » Il pourrait être n’importe qui. Un simple client. Un connard de plus à qui ton poing aurait dit bonjour il y a quelques semaines, quelques mois, quelques années. Un codétenu ? Quoi que trop innocent pour avoir fait de la taule. Pourquoi ce type t'intrigue autant ?
Made by Neon Demon
@Oscar Luccheti
- InvitéInvité
« On s’est pas déjà vu ? »
Et ça aveugle.
et ça brusque.
et c'est froidet brutal
et cruelet morbide
.
Cette réalité
qui tombe en trombe
et assomme
Tel un coup porté au crâne ...
Mais non.
Cette réalité
qui tombe en trombe
et assomme
Tel un coup porté au crâne ...
Mais non.
Quelque chose frappe, mais ce n'est que la lumière du soleil.
Un souvenir revenait ... Mais il a disparu, tandis que l'ombre obscurcie fait obstacle à l'étoile étincelante brillant de mille feux.
– Ah ... Peut être ? Ja ne souis pas sour. Tou es déjà venou au centre ?
Un index désigne la pile de papiers portée entre deux doigts. Los Angeles, LGBT Center. Un refuge. Un sanctuaire. Ou un lieu de travail, tout simplement.
Nos iris se croisent
Douce danse silencieuse
de regards embrumés
de regards embrumés
Vif comme l'éclair,
Froid comme la glace,
Le tien perce comme un avertissement sanglant.
Froid comme la glace,
Le tien perce comme un avertissement sanglant.
La tua faccia mi dice qualcosa, ma ... non lo so. Non posso dire cosa.
Contemplant les traits, cherchant une bribe d'un passé comment, le fil conducteur d'une histoire, une tapisserie à dé-tisser, les souvenirs des dernières semaines frémissent de façon hantante. Qui es-tu ?
Un égaré du centre ?
Une ancienne connaissance ?
Une ancienne connaissance ?
Tu as tellement retourné de draps
Que tu as fini par arrêter de compter
Et de suivre le fil de tous les visages
Qui ont gémi tandis que tu les laissais te posséder.
Que tu as fini par arrêter de compter
Et de suivre le fil de tous les visages
Qui ont gémi tandis que tu les laissais te posséder.
Finalement, il devient apparent que le dialogue ne passe pas. Il faut réessayer. Dans la bonne langue, peut être, cette fois-ci.
Ja ... Pardon, ja voulais dire ... Ton visage me dit quelque chose, ma ... Ja ne sais pas. Ja ne saurais dire quoi.
Regards perçants, qui se battent en duel,
Deux fleurets sabrent l'air et tranchent les non-dits,
Sans savoir où en ranger les frais.
- Spoiler:
- désolé du retard
- InvitéInvité
Something in the way you move
Oscar & Myles
Ah ... Peut être ? Ja ne souis pas sour. Tou es déjà venou au centre ?
« Au centre de… ? » c’est là que tu comprends. Quand tes yeux se posent sur la devanture. LGBT. Des lettres qui ne te parlent pas, mais que tu reconnais. Cet arc-en-ciel. Ces couleurs. Un sentiment étrange te pique l’esprit. La gêne plus que le dégoût. Homophobie, simple crainte de ceux qui ne sont pas “normaux”. Mais normal, toi, tu ne l’es pas vraiment. « Ah... » un simple mot qui veut tout et rien dire à la fois.
La tua faccia mi dice qualcosa, ma ... non lo so. Non posso dire cosa.
Un visage se dessine peu à peu dans tes souvenirs. Puis les détails reviennent. D’abord flous, silencieux. Comme une chaîne cryptée. Les mouvements sont vagues, mais sa voix vient éclaircir les traits de cette silhouette qui te fait face. Cet accent. Tu revois la scène comme si elle s’était produite hier.
Il s’approche de toi, le sourire aux lèvres, n’a pas l’air de vouloir te demander la marchandise sagement rangé dans ta veste. La seule marchandise qui l’intéresse, tu ne peux pas lui vendre. Mais ça, tu n’en as pas encore conscience. Professionnel, toi, tu lui souris en retour. Main dans la poche, prêt à vendre. Ton regard scanne les alentours, cherchant les curieux inconscients, mais il n’y a que lui et toi à cet instant. Lui. Il vient violer ton insouciance. Endroit propice au manque de tact. Tu ne t’es pourtant jamais posé la question de ce qu’il adviendrait de ta propre personne, des regards posés sur toi. Ce soir-là, tu en as eu la réponse. Ses mots sont lointains, étouffés par les basses et ton esprit embrumé, accroché à ce regard indéchiffrable. Un frisson, une main posée avec délicatesse sur ton épaule. Un temps interminable avant que ton cerveau ne décrypte le sens de ce geste, entre alcool et drogue ingurgités, ton corps ne réagit pas tout de suite. Puis une voix rauque agresse ton oreille interne. Ta propre voix. Elle assourdit tes souvenirs et tout devient flou...
Ja ... Pardon, ja voulais dire ... Ton visage me dit quelque chose, ma ... Ja ne sais pas. Ja ne saurais dire quoi.
Ton assurance t’a abandonné et cette fois, c’est ta curiosité que tu insultes. C'est cet homme qui te fait face que tu regardes presque avec dédain. Sans lui demander, tu viens lui prendre un prospectus pour y jeter un oeil. Ton regard parcourt les lignes du papier glacé, sans chercher à comprendre ce que tu lis. Ton esprit est ailleurs, perdu dans les souvenirs de cette fameuse soirée. C’est Lui. Tu en es presque certain. « Pourquoi tu fais ça ? T'es même pas payé. » lui lance-tu en secouant le papier avant de le reposer lourdement sur le tas qu'il tient. Tu veux gagner du temps. Tu veux connaître la fin de l'histoire.
« Au centre de… ? » c’est là que tu comprends. Quand tes yeux se posent sur la devanture. LGBT. Des lettres qui ne te parlent pas, mais que tu reconnais. Cet arc-en-ciel. Ces couleurs. Un sentiment étrange te pique l’esprit. La gêne plus que le dégoût. Homophobie, simple crainte de ceux qui ne sont pas “normaux”. Mais normal, toi, tu ne l’es pas vraiment. « Ah... » un simple mot qui veut tout et rien dire à la fois.
La tua faccia mi dice qualcosa, ma ... non lo so. Non posso dire cosa.
Un visage se dessine peu à peu dans tes souvenirs. Puis les détails reviennent. D’abord flous, silencieux. Comme une chaîne cryptée. Les mouvements sont vagues, mais sa voix vient éclaircir les traits de cette silhouette qui te fait face. Cet accent. Tu revois la scène comme si elle s’était produite hier.
Il s’approche de toi, le sourire aux lèvres, n’a pas l’air de vouloir te demander la marchandise sagement rangé dans ta veste. La seule marchandise qui l’intéresse, tu ne peux pas lui vendre. Mais ça, tu n’en as pas encore conscience. Professionnel, toi, tu lui souris en retour. Main dans la poche, prêt à vendre. Ton regard scanne les alentours, cherchant les curieux inconscients, mais il n’y a que lui et toi à cet instant. Lui. Il vient violer ton insouciance. Endroit propice au manque de tact. Tu ne t’es pourtant jamais posé la question de ce qu’il adviendrait de ta propre personne, des regards posés sur toi. Ce soir-là, tu en as eu la réponse. Ses mots sont lointains, étouffés par les basses et ton esprit embrumé, accroché à ce regard indéchiffrable. Un frisson, une main posée avec délicatesse sur ton épaule. Un temps interminable avant que ton cerveau ne décrypte le sens de ce geste, entre alcool et drogue ingurgités, ton corps ne réagit pas tout de suite. Puis une voix rauque agresse ton oreille interne. Ta propre voix. Elle assourdit tes souvenirs et tout devient flou...
Ja ... Pardon, ja voulais dire ... Ton visage me dit quelque chose, ma ... Ja ne sais pas. Ja ne saurais dire quoi.
Ton assurance t’a abandonné et cette fois, c’est ta curiosité que tu insultes. C'est cet homme qui te fait face que tu regardes presque avec dédain. Sans lui demander, tu viens lui prendre un prospectus pour y jeter un oeil. Ton regard parcourt les lignes du papier glacé, sans chercher à comprendre ce que tu lis. Ton esprit est ailleurs, perdu dans les souvenirs de cette fameuse soirée. C’est Lui. Tu en es presque certain. « Pourquoi tu fais ça ? T'es même pas payé. » lui lance-tu en secouant le papier avant de le reposer lourdement sur le tas qu'il tient. Tu veux gagner du temps. Tu veux connaître la fin de l'histoire.
Made by Neon Demon
@Oscar Luccheti
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