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YESTERDAY'S NEWS |48
- Louyse E. CreutzIt's All My Fault
-
Dollars : 2036
Messages : 6
Date d'inscription : 22/10/2018
Avatar : Kat McNamara
Crédits : Mes humbles menottes
Âge du personnage : 22 ans
Nationalité(s) : Franco-allemande, détentrice d'un visa de travail
Signe astrologique : Capricorne
Mon personnage, en 5 mots : Égoïste - Carriériste - Secrète - Charismatique - Calculatrice
Quartier de résidence : Northeast
Carrière, métier ou job : Juriste des entreprises junior ; également l'une des principales actionnaires de CTZ Logistics, dont elle est accessoirement héritière.
Études (passées ou en cours) : Bachelor de droit, double master management et droit des affaires.
Hobby : Le violon comme le violoncelle, sa carrière, les garde-temps d'exception.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par choix)
Louyse E. Creutz
I like my town with a little drop of poison.
Il est temps pour vous de nous en dire plus sur votre personnage. Que ce soit à propos de ses (mauvaises) habitudes, de quelques signes particuliers en tout genre, qu'il soit question de son caractère ou de son passé... Tout est bon à prendre.
Physique - Caractère
Il y a des femmes, belles comme le jour, rayonnantes d’une énergie douce et chaleureuse, qui attirent le regard et donnent, sans qu’elles ne s’en rendent compte, un rythme nouveau au cœur des hommes. Des femmes, semblables au soleil, qui font tourner la Terre et les têtes et ordonnent les révolutions d’un simple sourire. Mais ces femmes-là, lointaines, se contemplent et s’aiment en secret. Ces femmes-là ne comptent pas réellement.
Il y a celles, au contraire, qu’on ne remarque que par la grossièreté de leurs traits. Celles qui déplaisent, qui agressent, le physique ingrat et la beauté inexistante. Celles que la nature aura conchiées, réduites à l’ombre des premières pour mieux les faire briller. Puis il y a celles que personne ne voit, celles qui ne se remarquent pas, l’allure quelconque, et tristement conscientes de cela. Ces femmes qui contemplent leurs pieds, une vie durant, par peur de porter leur regard en avant. Il y a parmi elles des beautés discrètes qui errent et valsent. Des ombres qu’on ignore. Des êtres qui s’ignorent.
Louyse ne s’ignore pas.
Louyse est une belle chose, l’une de ces créatures bien faites qu’on voudrait suspendue à son bras par simple plaisir d’exhiber quelque chose de brillamment réussi. Et quelle réussite que celle-là ! Que cette silhouette fine et élancée, emprisonnée dans son écrin de tissus riches, ceinte d’or et de platine, sertie de pierres d’exception. Sophistiquée, la jeune femme est l’archétype sublimé et vicié des plaisirs mondains. Ayant toujours été habituée à ce qui se fait de plus beau et de meilleur, elle ne se refuse jamais rien. Les plus grands noms de la mode, les créateurs en vogue, les nouveaux talents oubliés la saison suivante se pressent dans son immense garde-robe. Les apparences, bien souvent trompeuses, ont trop d’importance en ce bas monde pour qu’elle laisse quoi que ce soit au hasard. Aussi la Française soigne-t-elle son apparence avec une minutie raffinée, étudiée pour paraître naturelle quand chaque facette de son être est en réalité parfaitement pensée pour réfléchir la lumière comme un brillant le ferait.
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : [ ] It's all my fault [OH YEAH] I'm a mother fucker. Prénom/pseudo : Louyse ira parfaitement ! Âge : la vingtaine doucement entamée. Pas trop vieille, mais déjà contrainte de caler des verres d'eau entre chaque consommation lors de soirées d'ivresse. Anniversaire : décembre. Localisation : la Cigognie ! Pays de la tarte flambée, des bretzels, des accents traînants et des noms de villages imprononçables. :3 Présence : 5/7 Personnage ... [X] inventé [ ] pré-lien. J'ai connu le forum : en pérégrinant de gauche à droite, en cherchant désespérément un point d'ancrage avec la joueuse de Tobias. Et je le trouve : ma foi, fort attractif ! Sans quoi on ne m'y verrait point. Ma plus grande peur : les miroirs ? 'sont une porte vers un autre monde, et j'aime mieux les esprits tranquilles là où ils sont .w.Un dernier mot ? rhododendron.
IMAGES FEU ARDENT
- Louyse E. CreutzIt's All My Fault
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Âge du personnage : 22 ans
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Carrière, métier ou job : Juriste des entreprises junior ; également l'une des principales actionnaires de CTZ Logistics, dont elle est accessoirement héritière.
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Hobby : Le violon comme le violoncelle, sa carrière, les garde-temps d'exception.
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Situation sentimentale : Célibataire (par choix)
Another perfect wonder where it’s so white as snow.
Vendredi vingt-neuf décembre dix-neuf cent quatre-vingt-quinze, le journal local annonçait la fin de la campagne nucléaire française dans le Pacifique ; l’équipe de basket-ball strasbourgeoise était portée aux nues pour sa performance de la veille tandis qu’une œuvre de l’exposition Main Stations à Luxembourg jouait le tableau central de la une. Manon, la première, puis Louyse, virent le jour quelques heures à peine après l’arrivée dans les bureaux de presse des Dernières Nouvelles d’Alsace.
Bien peu d’âmes en réalité ne prirent la peine de s’enquérir des nouvelles du jour. A cette époque, l’hiver alsacien était fidèle à celui que l’imaginaire collectif se figurerait encore, à tort, bien des années plus tard : froid et blanc. La neige était tant tombée cette semaine-là qu’un épais manteau recouvrait le paysage, rendant impraticables les routes de campagnes et transformant en patinoires les pavés et trottoirs urbains, au grand dam des buralistes. Le gel avait si bien tissé sa toile qu’aucun ami de la jeune mère n’eut le courage d’affronter les intempéries pour venir lui rendre visite à la maternité. Personne, si ce ne fut ses parents, ne prit la peine de venir la féliciter. Kara avait accouché comme elle avait mené sa grossesse : seule, le géniteur des jumelles n’ayant daigné assumer sa faute.
Kara n’aurait jamais pensé être mère, du moins pas si jeune. La majorité et un diplôme de fin d’études secondaires en sa possession, elle avait quitté la douceur du cocon familial pour le confort d’un appartement de standing de l’autre côté de la frontière. Elle avait entamé des études d’économie à l’Université de Strasbourg, s’était amusée un temps, frivole, avant d’être rattrapée par son inconsciente insouciance. A dire vrai, la jeune femme ne s’était rendue compte que trop tard de son état. Ou, si elle l’avait constaté avant, elle avait enfoui profondément en elle son secret jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible d’étouffer une vérité criante. Elle n’avait que dix-neuf ans quand il fallut que son corps se déchire pour donner vie à ses filles.
La neige, celle-là même qui tombât tout du long de son labeur, celle qui voulait Kara solitaire, ne put retenir bien longtemps ses parents. Alfred et Luisa, résidant en Forêt-Noire, dévorèrent l’asphalte verglacée et franchirent la frontière franco-allemande quelques minutes après que la seconde des jumelles soit délivrée. Le couple s’était imposé comme les fondations d’acier sur lesquelles leur unique fille put se reposer au cours de sa grossesse, subvenant à ses besoins, l’aidant dans ses choix, balayant ses doutes et incertitudes, séchant ses larmes lorsqu’elles étaient. Ce que la jeune femme ignorerait toujours, c’était le rôle que son père avait joué dans sa solitude.
Alfred Creutz était un homme droit, à sa manière. Il avait toujours eu le caractère noble de ces puissants qui avaient tenu l’Allemagne entre leurs mains, du temps des empereurs, sans en avoir le nom ni le sang. La détermination sans faille, les pensées fixes et l’envie de bâtir une vie décente sur une idée géniale. La sienne lui valut de créer un empire, une fortune qu’il dût à sa ténacité et à son charisme débordant autant qu’à la sueur de son front. Il était parti de rien et était arrivé loin, bien plus loin qu’il n’eût jamais pu l’imaginer. On s’étonna plus d’une fois, au début de sa carrière, de la réussite de ce jeune entrepreneur qui avait franchi les frontières du Bade-Wurtemberg pour imposer le nom de sa maison dans les conversations allemandes comme sur les lèvres limitrophes.
Accompli et fructueux – c’était sous-entendre seul, comme tout carriériste se respectant – Alfred avait rencontré une blonde belle comme le monde qui avait le titre et le sang noble qui manquaient à son blason. Luisa von und zu Bodman, enfant de comte et du pays, débutait dans le gotha allemand avec le sourire certain des jeunes femmes qui savaient ce qu’elles voulaient et la voix douce et manipulatrice des fausses innocentes. Elle avait un univers à ses pieds mais d’yeux que pour un seul. On les maria par intérêt et pour affaires, ils se marièrent par amour. Cet amour fort et protecteur qu’il reporta sur Kara lorsqu’elle entra dans leur vie. Ce même amour qui le pousserait, dix-neuf ans plus tard, à assumer pleinement son rôle de père et chasser l’homme qui ruinerait la jeunesse de sa fille.
Des manigances d’Alfred, ni Luisa, ni Kara – qui tairait éternellement le nom du géniteur –, ni les jumelles ne sauraient jamais rien. Il avait fait son affaire discrètement, durement : menaçant de balayer d’un revers de main la vie de celui qu’il avait longtemps considéré comme un frère, et qui n’avait trouvé d’autre moyen pour prouver sa loyauté et son affection que d’engrosser sa fille alors qu’il nourrissait par son poste idéalement placé au sein de l’entreprise une femme aimante et deux enfants. Il avait menti plus d’une fois à Kara, promettant divorce puis mariage, fidélité, soutien. Mais il avait retourné sa veste face à l’ire titanesque du patriarche Creutz, et, pour faire bonne mesure, avait lâchement abandonné son devoir professionnel autant qu’oublié ses promesses sucrées.
*
Kara ne reprit pas ses études une fois sortie de la maternité ; non qu’elle voulût être proche de ses enfants, plutôt qu’elle se décourageât à une vitesse déconcertante. Perdue et indécise, ses parents la replacèrent sur le droit chemin en lui offrant une opportunité au sein de l’entreprise familiale qu’elle ne put ni ne voulut refuser.
Les petites furent installées dans une immense demeure de la capitale alsacienne, dans un quartier où les voitures de luxe du voisin concurrençaient celles du prochain, où les femmes n’avaient d’autre trouble que l’obtention du dernier bijou Cartier à la mode, où se frôlaient les clôtures de fer forgé des fortunes plus ou moins discrètes de Strasbourg. La jeune maman occupait ses journées en tâches administratives depuis la maison, jonglant entre une vie professionnelle à construire et un rôle de mère à tenir. Les premiers mois des filles furent ainsi rythmés : par le froissement distinctif des pages de dossiers que l’on tournait et le tapotement caractéristique des touches d’un clavier d’ordinateur.
C’était dans l’intimité de cette maison de maître bien trop vaste pour trois que les jumelles, qui ne se ressemblaient réellement que peu, grandirent sans présence paternelle. Si l’ombre manquante de cette figure importante finirait par peser pour la plus âgée des deux sœurs, Louyse se ficherait sa vie durant de l’identité de l’homme qui avait permis son existence. On ne pouvait regretter ce qu’on ne connaissait pas, et la cadette n’avait nullement besoin de ce savoir pour s’épanouir pleinement dans cette petite famille aimante. Ou du moins partiellement aimante.
L'hypocrisie commune voulait que les parents aiment leurs enfants de la même manière, sans préférence. Kara n'était pas de ces parents-là. Kara était tombée amoureuse de sa fille aînée à l'instant où elle avait eu contre sa poitrine le poupon aux yeux sombres. Elle lui portait cet amour inconditionnel qu'on ne ressentait qu'une fois dans sa vie. Celui que seules les mères savaient ressentir. Celui si fort qu'il pouvait briser des chaînes, déplacer des montagnes. La jeune femme aurait tout donné pour Manon, jusqu'à sa vie. Pour Louyse … moins. Car elle n'en était pas capable. Plus capable lorsque tous ses sentiments étaient déjà tournés vers la plus âgée des sœurs. Mais la cadette ne comprendrait cela que bien des années plus tard.
Ce manque cruel d’équilibre ne se révélait que dans l’intimité. Dans le monde d’apparences des riches et nobles, on apprenait à peindre un tableau sans défaut de famille idéale. On souriait et choyait en public pour mieux tomber dans ses travers quand les regards se détournaient, une fois les portes closes. Louyse, quand elle fut en mesure de comprendre son environnement, se rendit vite compte de la différence d’attention qu’on lui portait, bien qu’elle en ignorât la cause. Encore toute jeune, à peine plus haute que trois pommes, elle se levait de son lit le cœur lourd, la volonté de rendre sa mère fière, de grapiller un peu de son amour. Gamine optimiste pour qui brillait encore une lueur d’espoir de rendre un jour sa génitrice fière et aimante. Il lui suffisait d’un rien pour cela : de mieux parler, de mieux compter, de savoir lacer ses souliers plus rapidement que sa sœur, de dessiner sans dépasser quand Manon n’en était pas capable. Mais seule son aînée obtenait les récompenses sentimentales dont la rouquine rêvait. Elle n’avait pas six ans lorsqu’elle se rendit compte de la vanité de ses efforts. Et elle vieillit subitement ce jour-là. Avec le temps, Louyse finirait par cerner les raisons qui poussaient son seul parent à ne pas l’aimer et, à défaut de cautionner ou de pardonner, elle apprendrait à les tolérer.
L'affection que sa mère ne lui porta jamais, Louyse le trouva auprès de son grand-père. Alfred l’élevait comme un trésor, comme une œuvre à perfectionner, une œuvre qu'il laisserait à la postérité. Elle était son petit prodige, sa merveille en devenir. Lorsqu'il la voyait, il se revoyait enfant. Lorsqu'elle grandissait, il l'imaginait devenir quelqu'un d’important. Quelqu'un qui réussirait. À croire qu'il avait décelé chez elle, à l'instant même où il l'avait vue, cette étincelle de potentiel qu'avaient les personnes destinées à de grands desseins. Son temps libre, le quadragénaire le passait auprès de sa petite-fille. Il lui transmettait tout ce qu'il avait à offrir, lui apprenait à se conduire idéalement en société, lui enseignait les règles de bienséance. Alfred sculptait la jeune fille pour lui donner la forme d'une statue à l'éducation parfaite, empreinte d'une noblesse allemande qu’il avait hérité dans son mariage et qui refusait de se perdre malgré les générations. Et Louyse était douée dans cet apprentissage ; pas seulement de nature, mais surtout parce qu'elle travaillait comme une forcenée pour une cause pourtant perdue d'avance : l'amour d'une mère. Son caractère et son identité future, Louyse les devrait principalement à cet homme-là.
*
Louyse effleura le bois de son premier violon à l'âge de trois ans, lorsque son grand-père, lui-même violoniste, lui mit entre les mains cet étrange instrument d'une taille minuscule. Le trente-deuxième, à peine plus grand qu'une règle de trente centimètres, produisait un son terrible chaque fois que la petite posait son archet sur les cordes. Et pourtant, chaque grincement de note produit résonnait telle une mélodie tissant lentement dans son esprit la toile du désir d'apprendre. Dire que ce fut une révélation serait un euphémisme ; la cadette tomba réellement amoureuse de cet instrument. Et quelques mois plus tard arriva le premier violoncelle, cette nouvelle passion, complémentaire, qui ne put pour autant chasser le premier amant de l'enfant. On lui offrit rapidement des cours de pratique musicale ainsi que de solfège, afin d'assouvir sa soif insatiable. Son don pour la musique était clairement palpable, et, aussi jeune fut-elle, la petite avait cette envie propre aux enfants de l'exploiter au mieux, si bien que sa mère ne l'arrêta pas dans sa passion naissante. Dès qu'elle sut s'exprimer correctement en français, Kara lui offrit des cours de chant avec l'une des meilleurs professeurs de la région. Difficile de dire qui de Louyse ou d'Alfred eut l'idée d'en faire une petite cantatrice, mais toujours fut-il que les premiers essais se révélèrent probants. À l'âge de six ans, la rouquine entra au Conservatoire de Strasbourg où elle suivit une formation classique à côté de l'école élémentaire. Si les enfants de sa classe allouaient généralement leurs heures de repos aux jeux de poupées ou de ballons, Louyse préférait le confort rassurant des murs à l'acoustique parfaite des salles de musique où elle répétait, inlassablement, les mêmes morceaux et mêmes exercices. Plusieurs leçons de violon et de violoncelle par semaine, des soirées entières à réciter ses gammes pour développer ses capacités vocales, … Elle semblait infatigable lorsqu'il s'en retournait d'arias et de concertos. Mais ses cours à Strasbourg ne suffirent rapidement plus à satisfaire cette volonté candide d'aller toujours plus loin et de se perfectionner dans quelque domaine qui lui plaisait. Louyse était ambitieuse, malgré son jeune âge ; et, poussée par son grand-père, elle exigeait ce qu'il y avait de meilleur. À huit ans, la jeune fille commença à multiplier les allers-retours entre la capitale alsacienne et Paris, où des leçons supplémentaires l'attendaient plusieurs week-ends par mois auprès de certains professeurs de l'École Normale de Musique de Paris. Et tant pis si cela signifiait débourser une somme que le quidam aurait jugé considérable. Le prix importait peu, la famille Creutz avait largement de quoi se permettre ces dépenses semblant risibles pour leurs portefeuilles. Vivement encouragée par son père, Kara consentait à payer ce qu'il y avait de meilleur en matière de formation musicale à sa cadette, non pas par amour, mais par orgueil. Rien n'était plus agréable pour une femme que de pouvoir vanter les mérites de ses deux enfants.
Le feu que Louyse entretenait pour cette passion ne faiblit pas avec le temps. Il alla au contraire grandissant à mesure qu'elle vieillissait. Manon fleurissait dans les compétitions équestres à haut niveau, la rouquine brillait sur les planches des scènes de conservatoires, salles de musiques et opéras. Elle était heureuse lorsqu'elle jouait. Elle respirait en chantant, chantait en respirant. Elle était vivante, lorsqu'elle alignait deux notes sous un archet. Sa personne entière irradiait la musique, comme si son existence n'avait de sens que pour cela. Et au fond, c'était peut-être bien le cas. Elle était, en musique. Elle était lorsqu'une partition qu'elle connaissait par cœur défilait dans son esprit, entre ses lèvres, sous ses doigts. Elle était lorsqu'elle donnait forme à une mélodie, lorsqu'elle transmettait une émotion, se surpassait pour aller toujours plus loin, pour faire frémir ceux qui entendaient, ceux qui écoutaient, ceux qui appréciaient. Dans sa quête de perfection, Louyse visait les places de première violoniste et soliste dans l'orchestre junior du Conservatoire, qu'elle décrochait sans peine tant elle travaillait pour les obtenir. Elle se battait corps et âme pour accéder aux plus belles voix du chœur pour lequel elle chantait. On lui promettait de grandes partitions, plus tard, mais la jeune fille ne se destinait ni à une carrière de violoniste, ni à celle d’une chanteuse lyrique. S’il était une envie qu’elle nourrissait plus que tout au monde, c’était celle de prendre un jour les rênes de l’entreprise familiale.
Alfred, manipulateur ou passionné, avait bien orchestré son jeu en cela. Il ne s’était pas contenté de transmettre à sa petite-fille sa passion inaltérable pour l'art des instruments à cordes frottées. L'homme fit naître chez elle une dévotion monstrueuse à l’empire professionnel qu'il espérait lui transmettre un jour. Il suffisait d’interroger la rouquine, enfant, sur le métier qu’elle souhaitait exercer plus tard pour comprendre l’ampleur de l’attachement à l’entreprise que son grand-père avait fait naître en elle. Quand Manon se rêvait vétérinaire ou médecin pour peluches, que leurs camarades de classe se figuraient astronautes, danseuses étoile ou stars hollywoodiennes, Louyse se voyait en tenue impeccable et talons hauts, à diriger d’une main de maître l’héritage qu’elle recevrait.
Le patriarche Creutz était comme un dieu à ses yeux, un simple mortel qu'elle déifiait pourtant tant il importait pour elle. Louyse le craignait, l'adulait, le respectait silencieusement, muette quant à l'affection qu'elle pouvait bien lui porter. En cela, la rouquine avait pris le caractère froid et distant de son grand-père.
Ce fut à l'automne deux-mille cinq que le quinquagénaire emmena pour la première fois Louyse à une chasse sur un domaine privé appartenant à un proche ami de la famille. Nombreuses étaient les fréquentations des Creutz, qu'elles fussent de grandes fortunes ou les descendantes de lignées plus ou moins nobles, qui s'adonnaient au sport cynégétique comme à une ancienne tradition atavique qu'il fallait impérativement transmettre. Si elle n'avait légalement le droit de participer à des chasses qu'à titre d'auxiliaire, Alfred n'hésita pas à lui mettre très tôt une arme entre les mains, réveillant un instinct insidieux qui entacherait son avenir. Louyse parvint à s'épanouir avec une facilité déconcertante dans cet univers masculin. Elle se plaisait à la chasse comme une enfant dans une boutique de jouets ; appréciant la traque, le poids du recul contre son corps frêle, la satisfaction grisante d'une balle touchant sa cible, les louanges des autres chasseurs qui la félicitaient autant qu’ils congratulaient son grand-père. Et puisque ce monde ne lui suffisait pas, le patriarche ne tarda pas à l'initier au tir, puis à la fauconnerie.
*
La famille Creutz telle qu'elle se composait au début des années deux mille dix possédait une entreprise de transport et logistique particulièrement bien insérée dans le paysage concurrentiel. En une quarantaine d'années, l'entreprise s'était élevée sur le marché européen, brisant les opposants pour mieux s'imposer, les balayant d'un simple revers de main. Fondée en dix-neuf cent soixante-et-onze par Alfred lui-même, elle employait plus de quinze mille collaborateurs, était présente dans une dizaine de pays ouest-européens, gérait quelques deux milles véhicules, avait pour partenaires de grands noms. La firme tenait bien plus de l'empire que de la petite société locale. La société Creutz Logistik brassait des fortunes à en faire pleurer Crésus et Midas. A l'image de son président-directeur général, l'entreprise voyait grand. Trop grand. Trop loin. Le directeur-général avait toujours imaginé que son royaume dépasserait les frontières de son beau pays, qu'il franchirait même les limites de son continent. Il avait voulu l'Asie. L'Asie lui serait offerte sur un plateau d'argent. Ce qu'Alfred souhaitait, il l'obtenait, se saignant jusqu'à la réussite. La maison-mère allemande avait tranché : le Pays du soleil levant serait un lieu d'implantation idéal. Kara, qui avait rapidement gravi les échelons depuis son entrée dans l’entreprise, tiendrait le rôle de directrice de filiale. Le décompte muet de la fin d'une époque s'enclencha pour la petite famille. Elles auraient deux ans pour préparer leur départ. En deux ans, les filles durent apprendre les subtilités du japonais oral et écrit. En vingt-quatre mois, on leur imposa d'étudier au mieux la culture nippone pour s'intégrer le plus rapidement possible une fois en territoire étranger.
Jeudi deux février deux mille douze, le trio quitta le confort rassérénant de la demeure strasbourgeoise, faisant au passage s'effondrer un rideau sur la vie que Louyse avait connue jusqu'alors. Elle laissait derrière elle le conservatoire, son lycée, sa classe de première économique et sociale. Neuf mille quatre-cent vingt-deux kilomètres séparèrent rapidement la jeune fille de ce qui avait un jour été son monde. Si n'importe quelle gamine aurait pleuré de ce triste sort, Louyse n'en fit rien. Elle aurait pu mentir, jurer aux rares personnes qu'elle appréciait qu'elle ne les oublierait pas, qu'elle leur écrirait aussi souvent qu'il lui serait possible. Elle aurait pu jeter en pâture au quidam l'idée qu'elle regretterait sa vie en France, et que jamais elle ne pourrait se défaire de son si doux passé. Mais rien, pas même une larme. L'adolescente, alors âgée de seize ans, tira un trait sur cette période révolue pour mieux se concentrer sur son avenir. Osaka était le début d'une nouvelle aventure pour sa mère, Manon et elle, d'une nouvelle vie.
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Lost in Translation.
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- Louyse E. CreutzIt's All My Fault
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Et parce qu'on n'est jamais trop prudent !
- Tobias O. O'ConnellIt's All My Fault
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Signe astrologique : Capricorne
Mon personnage, en 5 mots : Menteur Protecteur Stratège Corrompu Seduisant
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Carrière, métier ou job : Psychologue - Criminologue
Études (passées ou en cours) : Diplômé en Psychologie, en criminologie et en langue étrangère (ce dernier pour son plaisir perso)
Hobby : Aime les longues balades perdu au fin fond de la nature. Passionné de roman. Pratique la boxe et le Krav'maga
Orientation sexuelle : Curieux(se)
Situation sentimentale : C'est ... compliqué
Te voilà enfin !
Je m'attendais a ce que tu prennes plus de postes que moi tiens xD
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- Louyse E. CreutzIt's All My Fault
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Bah alors, on en pouvait déjà plus de m'attendre ?
On va essayer de se limiter à ces trois-là, en théorie ça devrait être suffisant. J'ai rarement cassé FA deux fois sur une même fiche. .w.
On va essayer de se limiter à ces trois-là, en théorie ça devrait être suffisant. J'ai rarement cassé FA deux fois sur une même fiche. .w.
- Aeddan BarclayI'm a Mother Fucker
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Bienvenue parmi nous jolie demoiselle
Bon courage pour ta (très) longue fiche d'après ce que j'ai compris
Et très bon choix de vava et hâte de voir ce que vous allez nous faire avec Tobias
Bon courage pour ta (très) longue fiche d'après ce que j'ai compris
Et très bon choix de vava et hâte de voir ce que vous allez nous faire avec Tobias
- Murphy J. CavendishI'm a Mother Fucker
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bienvenue parmi nous :)
- Stanley A. NovakI'm a Mother Fucker
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Études (passées ou en cours) : Ecole de police (p)
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Orientation sexuelle : Bisexuel(le)
Situation sentimentale : Célibataire (par dépit)
Bienvenue !
- Louyse E. CreutzIt's All My Fault
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Merci pour votre accueil !
Oh on a plein d'idées avec Tobias ! Je crois qu'on aura jamais assez de temps pour tout faire, haha.
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- Felix E. BlackfieldI'm a Mother Fucker
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Date d'inscription : 12/11/2017
Avatar : Dave Franco
Crédits : smmg bae
Âge du personnage : 27 ans
Nationalité(s) : Américaine.
Signe astrologique : Lion
Mon personnage, en 5 mots : connard, fêtard, dragueur, infidèle, bagarreur.
Quartier de résidence : Westside
Carrière, métier ou job : hacker pour le FBI et dealer pour la mafia italienne.
Études (passées ou en cours) : Diplômé en robotique.
Hobby : les grosses beuveries bien hardcore et les femmes.
Orientation sexuelle : Hétérosexuel(le)
Situation sentimentale : C'est ... compliqué
Avec : Arizona et toutes les autres femmes du monde.
Welcooooome here !
Amuse toi bine parmi nous et bon courage pour ta fiche
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