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YESTERDAY'S NEWS |48
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Evidemment, comme il s'y attendait, Casey insistait pour qu'il signe ces foutus papiers. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle était têtue et qu'elle ne lâcherait pas l'affaire si facilement. La seule différence à présent c'est qu'il n'avait plus cette pression de vouloir lui faire plaisir, ou de vouloir lui plaire. Il était peut-être idiot mais pas à ce point quand même ! Malgré tout, le fol espoir que leur relation pourrait s'arranger germait progressivement en lui, mais il préférait l'ignorer, ça et la déception intense que cela finirait forcément par engendrer. Au lieu de ça, Tyler avait décidé de simplement vivre au moment présent et de ne plus se prendre la tête inutilement. C'était ce qui l'avait poussé à faire n'importe quoi en premier lieu... Alors il allait redevenir le jeune homme insouciant qui ne se posait pas de questions inutiles qu'il avait été il n'y avait pas si longtemps. Bien évidemment, ça ne voulait pas pour autant dire qu'il redeviendrait le petit con arrogant qu'il avait été. Il avait évolué depuis. Son histoire avec Casey avait peut-être été houleuse et pleine de hauts et de bas, mais ça l'avait tout de même changé. Alors oui, Tyler allait redevenir lui-même, mais juste une meilleure version de lui-même.
C'est ainsi qu'en voyant Casey s'installer à ses côtés et dévorer son reste de pudding en lui disant d'arrêter de lorgner ses cupcakes, il se contenta de sourire, il laissa même échapper un rire. Le tout sans se faire de faux espoirs, se demander ce que cela signifiait, si ça voulait dire que Casey voulait être proche ou non. Adieu questions inutiles et prises de tête interminables. Il ne manqua d'ailleurs pas de lever les yeux au ciel et de montrer son agacement alors qu'elle insistait, en venant même à lui proposer des infirmières libérales de sa connaissance. Jusqu'à ce que vienne la proposition qui manqua de faire vaciller ses toutes nouvelles résolutions."Tu ne devrais pas faire des propositions comme ça en l'air. Imagine que j'accepte..." répondit-il entre le sérieux et l'amusement. Rien que l'idée que Casey puisse être son infirmière à domicile pendant près de deux mois le faisait marrer tellement cela paraissait improbable. "Tu tiendrais pas deux jours." lança t-il finalement, la mettant presque au défi. Il la provoquait, il s'en amusait, et bon sang ça faisait du bien.
C'est ainsi qu'en voyant Casey s'installer à ses côtés et dévorer son reste de pudding en lui disant d'arrêter de lorgner ses cupcakes, il se contenta de sourire, il laissa même échapper un rire. Le tout sans se faire de faux espoirs, se demander ce que cela signifiait, si ça voulait dire que Casey voulait être proche ou non. Adieu questions inutiles et prises de tête interminables. Il ne manqua d'ailleurs pas de lever les yeux au ciel et de montrer son agacement alors qu'elle insistait, en venant même à lui proposer des infirmières libérales de sa connaissance. Jusqu'à ce que vienne la proposition qui manqua de faire vaciller ses toutes nouvelles résolutions.
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Elle n'aurait jamais dû dire ça. C'est-à-dire que sur l'échelle du « jamais », il y avait le « non peut-être pas ...» tout en bas et le « putain mais t'es complètement folle ! ja-mais ! » au plus haut échelon. Et elle, elle avait grimpé en direction du ciel, sans même s'en rendre compte. Parce que oui, il fallait être complètement allumée pour proposer à son ex-petit ami, dont on était toujours amoureuse, de presque emménager avec lui pour plusieurs semaines. Sous couvert de lui servir d'infirmière ; de vraie infirmière, sans l'uniforme coquin et les allusions lubriques. Ou alors, elle était débile. Peut-être qu'elle avait passé trop de temps à côté du micro-ondes de la cafèt' ou que les commentaires graveleux de ses collègues avaient fini par lui griller le peu de bon-sens qu'il lui restait. Tant pis, le mal était fait. De toute façon, il allait très vite la renvoyer se faire m... Imagine que j'accepte. « Oui, et ? » Irrécupérable. Tu tiendrais pas deux jours. Exactement ce qu'il ne fallait pas dire à Casey Griffith, la tête de mule, trop fière pour se laisser vaincre. Surtout quand on la défiait aussi ouvertement. Elle haussa un sourcil, s'apprêta à répliquer quand dans sa poche, son bipeur sonna. Elle était supposée être de garde, après tout. « Je passe te récupérer après-demain. » trancha-t-elle donc, la situation de permettant pas davantage de tergiversations. L'instant d'après, elle se levait en grognant - être assise deux minutes lui avait rappelé à quel point ça lui manquait -, à nouveau sur le départ. « Et essaie pas de filer. Ça m'embêterait d'envoyer la sécurité garder la porte de ta chambre. » termina-t-elle d'un ton joyeux avant ... De se pencher pour l'embrasser sur la joue. Deuxième connerie sans nom de la journée. Ou troisième, si l'on considérait sa venue tout court. « A ... A plus. » Malaise extrême. Elle fila sans demander son reste et sans oser le regarder dans les yeux. « Mais ... Quelle conne ! » explosa-t-elle une fois dehors. La fille de l'accueil releva le nez. « T'as fait quoi ? » Silence. L'autre femme esquissa un sourire complice. « Je vois ... » « Rah mais non, c'est pas ce que tu crois ! » Vraiment ? Elle-même commençait sérieusement à douter de ses intentions.
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Tyler n'en revenait pas de ce qu'il venait de se passer. Casey venait plus ou moins d'accepter d'être son infirmière à domicile. Il ne réalisait absolument pas ce que ça impliquait. Ils seraient ensemble, se verraient chaque jour, mais en plus de ça il serait vulnérable, lui qui détestait montrer - ou même seulement admettre - ses faiblesses. Ce coup-ci il ne pourrait pas y réchapper, et quelque part, Tyler se disait que ça ne ferait que les rapprocher et que peut-être leur complicité d'antan referait surface. Sauf qu'il ne fallait plus penser à ce genre de choses, non, plus de questionnements inutiles. De toute façon c'était terminé entre eux... pas vrai ?
Le jour de sa sortie de l'hôpital arrivait enfin ! Tyler ne pouvait pas être plus heureux. Il n'y avait passé qu'une semaine et pourtant il ne supportait déjà plus les murs de cette chambre. Sortir était un véritable soulagement, même s'il était sur le point de s'exposer à une nouvelle menace: Casey. C'était elle qui venait le chercher, pour la simple et bonne raison qu'elle était sa toute nouvelle infirmière à domicile. C'était assez difficile à croire et pourtant... Voilà qu'il était dans un fauteuil roulant - oui, ils l'avaient foutu dans un putain de fauteuil roulant - prêt à quitter l'hôpital."Par pitié, dis moi que ce truc c'est pas ta voiture..." avait-il dit en découvrant le tacot de Casey. "M'oblige pas à rentrer dans cette boîte de conserve à roulettes !" s'était-il exclamé de façon presque théâtrale avant de laisser échapper le rire qu'il avait retenu trop longtemps. Il n'avait alors pas eu d'autre alternative que d'y monter et de se laisser conduire. Sur le chemin Tyler montrait la route, se réjouissant presque des expressions et réactions de Casey. Il avait déménagé trois semaines plus tôt environ, et voilà qu'elle allait découvrir sa villa à Beverly Hills. En y réfléchissant il avait peut-être un peu abusé en achetant cette baraque, mais en fait ça lui plaisait bien. "On y est." dit-il finalement alors qu'ils arrivaient devant une villa bien trop grande pour une seule personne. La voiture s'arrêta devant le portail qui était bien évidemment fermé. Tyler aurait bien sorti le bip mais il ne l'avait pas, il avait du être perdu ou détruit dans l'accident, il n'en savait rien. Heureusement, il y avait un code manuel. "Le panneau du code est sur le côté là-bas." lança t-il en montrant l'endroit du doigt. "Le code c'est... 1202." Tyler resta impassible, tentant d'ignorer le fait qu'il avait mis comme code du portail, le jour de sa toute première rencontre avec Casey...
Le jour de sa sortie de l'hôpital arrivait enfin ! Tyler ne pouvait pas être plus heureux. Il n'y avait passé qu'une semaine et pourtant il ne supportait déjà plus les murs de cette chambre. Sortir était un véritable soulagement, même s'il était sur le point de s'exposer à une nouvelle menace: Casey. C'était elle qui venait le chercher, pour la simple et bonne raison qu'elle était sa toute nouvelle infirmière à domicile. C'était assez difficile à croire et pourtant... Voilà qu'il était dans un fauteuil roulant - oui, ils l'avaient foutu dans un putain de fauteuil roulant - prêt à quitter l'hôpital.
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Le jour prévu, Casey fut évidemment au rendez-vous - sans petits gâteaux souriants ni nounours rigolards, cette fois. Un de ses collègues avait accepté d'échanger leurs jours de repos, simplement contre un verre dans la semaine. Pas bien compliqué, le type. En tout cas, certainement moins que son nouveau patient. L'idée lui paraissait toujours aussi pourrie mais maintenant qu'elle s'était engagée, hors de question de revenir en arrière ... Et puis, ce n'était pas comme si elle en avait réellement eu envie. A sa raison se disputait toujours aussi pugnace de n'en faire qu'à sa tête et donc, de prendre le premier prétexte qui lui permettrait de voir Tyler régulièrement. Autant dire qu'elle n'avait pas informé son père de son forfait, attendant qu'il l'apprenne par le bouche à oreille et pourquoi pas, déboule dans la salle de garde du petit personnel en grondant - c'était toujours mieux d'avoir quelques témoins en cas d'infanticide. D'ailleurs, Christopher Griffith était la dernière de ses préoccupations quand elle retrouva la mine, lui sembla-t-il, ou bien n'était-ce qu'un reflet de ses propres émotions, ravie de son ex. Comme trop souvent, il suffisait que leurs regards se croisent pour qu'elle oublie tout le reste. Les semaines à venir risquaient d'être intenses - dans quel sens du terme, elle l'ignorait encore.
« Je t'interdis d'insulter Polly ! » fit-elle mine de s'offusquer alors qu'elle lui tendait des béquilles, afin de remplacer le fauteuil dans lequel on l'avait presque assis de force. « Elle risquerait de t'entendre et de tomber en panne sur la rocade. » Elle l'avait déjà fait. Plusieurs fois. En ville aussi. Et en pleine cambrousse. Bref, la vieille guimbarde héritée de sa grand-mère n'était absolument pas fiable, mais elle était incapable de s'en séparer, qu'importe que le compteur affiche 300 000km et que l'habitacle empeste toujours le patchoulis. Sur ces paroles rassurantes, elle attendit que l'ambulancier ait réussi à s'assoir - soit environ cinq minutes, sans l'aider de peur qu'il ne commence déjà à s'agacer -, referma la portière passager derrière lui et alla s'installer côté conducteur. Elle s'apprêtait à prendre la direction de l'appartement de Tyler quand il l'informa que l'adresse avait changé. « Beverly Hills ? Pour quoi faire ? » Comment ça, il vivait là-bas maintenant ? Depuis quand ? Avec qui ? La dernière question était certainement celle qui la taraudait le plus, de manière tout à fait irrationnelle puisqu'ils n'en seraient pas là s'il avait eu une blonde à forte poitrine pour l'attendre sur le perron. Toutefois, rongeant son frein - et celui de Polly -, elle n'en posa aucune. Elle n'avait pas vraiment envie de savoir.
Si la Ford de 86 faisait tâche dans le paysage de manière générale, que dire maintenant qu'elle trainait ses guêtres dans le quartier le plus huppé de Los Angeles ? L'infirmière observait les rues défiler en grimaçant légèrement. « Tyler, franchement ... » fut le seul commentaire qu'elle s'autorisa, un petit sourire moqueur aux coins des lèvres. Du moins, jusqu'à ce qu'ils arrivent au portail. « Franchement, Tyler ! » La même mais en inversé. On l'avait connu plus loquace. Il pouvait se vanter de lui avoir coupé le sifflet. « C'est pas comme si t'avais quelque chose à compenser, en plus. » lâcha-t-elle dans un rire juste après qu'il lui ait donné le code. Des nombres qu'elle ne croyait que trop bien connaître. Le temps que l'information arrive au cerveau, elle se figea, à moitié sortie de la voiture. « 1202, hein ? Choix intéressant. » Un regard intense plus tard, chamboulée par quatre pauvres chiffres qui n'avait pourtant sans doute rien à voir avec ce qu'elle pensait, elle disparut près du panneau en question.
La demeure était encore plus impressionnante qu'elle l'avait cru. Une fois garée dans l'allée, elle la lorgna un moment, bouche semi-ouverte, avant de se tourner vers son passager. « Bordel de ... Putain. » Elle secoua la tête, incapable de retenir un fou-rire. Tyler lui avait confié qu'il avait reçu un héritage substantiel de son père, sauf que dans la mesure où la seule démonstration qu'elle en ait eu jusqu'ici était une « simple » voiture de sport, le décalage était aussi soudain qu'inattendu. « Et même pas un majordome pour venir nous accueillir ! Tant qu'à faire, t'aurais pu prendre tout le package, béb... Tyler. » se reprit-elle aussitôt. Il fallait vraiment qu'elle en finisse avec ces fichus réflexes. Ils n'étaient plus ensemble. C'était terminé. Elle empêcha son sourire de retomber, peu désireuse de déjà installer un malaise entre eux. « Je t'ouvre. » conclue-t-elle sagement avant de s'exécuter. Pendant qu'il claudiquait jusqu'aux marches imposantes, elle fouilla à l'endroit qu'il lui avait indiqué jusqu'à trouver les clefs de la porte d'entrée. Un moment plus tard, ils pénétraient dans le hall ridiculement grand. « C'est comme des vacances, mais en gratuit ... » s'extasia-t-elle malgré elle, son sac lui en glissant de l'épaule. Le soleil lui renvoyait les reflets de la piscine ce qui lui paraissait un kilomètre plus loin. Heureusement qu'elle n'allait être que de passage. Si on l'installait dans tout ce luxe, elle serait capable d'en profiter. Voire de carrément s'y habituer.
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Il avait probablement pété un câble en achetant cette maison. Faut dire qu'après la rupture avec Casey ça avait été compliqué pour lui. Jamais il ne s'était senti... comme ça. Comme quoi exactement, il ne saurait le décrire. Mais le fait qu'il ai quitté tout ce qui lui rappelait Casey et qu'il se soit encastré dans un camion démontrait assez bien son état d'esprit. Mais il n'avait pas pu s'empêcher de mettre la date de leur rencontre en guise de code pour le portail, il n'avait pas pu s'empêcher d'aller chez elle pour la voir, il n'avait pas non plus pu s'empêcher de tout simplement penser à elle. Et de s'en vouloir pour ça.
Mais maintenant à quoi bon s'en vouloir ? Il était au dessus de ça, il avait tiré un trait, ou du moins c'est ce qu'il essayait de faire. Alors il faisait de son mieux pour ne pas répondre aux piques ou plutôt aux bourdes de Casey. Il fit tout son possible pour rester impassible quand elle manqua de l'appeler "bébé". Tyler pris grand soin de ne pas réagir. Au lieu de ça il resta le cul vissé sur le siège, le temps qu'elle fasse le tour pour lui ouvrir et lui filer les béquilles. Au moins il n'avait plus à se forcer à ne pas réagir. La douleur dans ses côtes alors qu'il claudiquait avec ses foutues béquilles lui brouillaient les idées et il ne pouvait se concentrer sur rien d'autre. Mais il savait bien qu'il ne pourrait pas l'ignorer bien longtemps."Tu sais t'es pas obligée de rester hein." lança t-il en claudiquant en direction du salon. "Regarde, j'ai un canapé, une télé, la salle de bain, enfin... une des salles de bain, et la cuisine à proximité. Vraiment, j'ai besoin de rien d'autre." Faux, faux, faux, archi-faux. "J'ai besoin de toi Casey". C'est pas ce qu'il lui avait dit quelques jours plus tôt ? C'était un peu flou dans sa tête mais il était à peu près sur qu'il lui avait dit ça. Ou alors il l'avait juste pensé ?
Tyler se laissa alors tomber sur le canapé avec force gémissements de douleur. C'était pas bien grave, il survivrait, mais en attendant, putain ça faisait un mal de chien. C'est là qu'il remarqua la télécommande... restée sur la table basse..."Et merde..."
Mais maintenant à quoi bon s'en vouloir ? Il était au dessus de ça, il avait tiré un trait, ou du moins c'est ce qu'il essayait de faire. Alors il faisait de son mieux pour ne pas répondre aux piques ou plutôt aux bourdes de Casey. Il fit tout son possible pour rester impassible quand elle manqua de l'appeler "bébé". Tyler pris grand soin de ne pas réagir. Au lieu de ça il resta le cul vissé sur le siège, le temps qu'elle fasse le tour pour lui ouvrir et lui filer les béquilles. Au moins il n'avait plus à se forcer à ne pas réagir. La douleur dans ses côtes alors qu'il claudiquait avec ses foutues béquilles lui brouillaient les idées et il ne pouvait se concentrer sur rien d'autre. Mais il savait bien qu'il ne pourrait pas l'ignorer bien longtemps.
Tyler se laissa alors tomber sur le canapé avec force gémissements de douleur. C'était pas bien grave, il survivrait, mais en attendant, putain ça faisait un mal de chien. C'est là qu'il remarqua la télécommande... restée sur la table basse...
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La jeune femme était tellement perdue dans la contemplation du palace qu'elle faillit rater le ton bourru de son ancien collègue. Revenant à la réalité - après tout, pas si terrible, considérant les lieux -, elle leva les yeux au ciel. « Je sais, monsieur aimable. » rétorqua-t-elle tout en le suivant vers ce qui semblait être le salon. Sauf qu'il faisait à peu près la taille de sa maison actuelle. Malgré elle, elle s'était habituée à ses sauts d'humeur. Tyler pouvait être un vrai bout-en-train, avoir le sourire facile, mais aussi un véritable caractère de cochon. Particulièrement lorsqu'il était contrarié. Au vu de la grimace qu'il arborait tout en s'asseyant, elle supposa que la douleur n'y était pas étrangère. Ou alors, était-ce sa présence chez lui qui lui posait problème ? Passé la crainte du retour à domicile, hors des murs de l'hôpital, il en avait peut-être soupé de se coltiner son ex dans son sillage. Cependant, dans la mesure où elle s'était engagée à s'occuper de ses soins le temps nécessaire, il faudrait qu'il la congédie clairement s'il voulait se débarrasser d'elle. Hors de question qu'elle commence à se parjurer à cause de lui. Si elle avait eu la fausse bonne idée de se proposer, lui avait pris la responsabilité d'accepter - pour quelle obscure raison, ça, elle se le demandait encore. Donnant-donnant. « Rien d'autre, hein ? » grinça-t-elle, amusée et malgré tout de bonne constitution, alors qu'il soupirait de frustration en constatant que la télécommande était hors de portée. Ses deux jambes à elle fonctionnant parfaitement, elle n'eut aucun mal à la récupérer. Puis, elle la lui tendit, ramenant finalement l'objet vers elle avant qu'il puisse s'en emparer. « Je suis pas là pour t'assister, Tyler. Je viendrai pas te mitonner des petits plats - parce qu'en plus, tu sais que je cuisine hyper mal -, te border ou je sais pas quoi. Je suis infirmière, pas aide à domicile. Mon boulot, c'est simplement de m'assurer que tu as suffisamment d'anti-douleurs, que tes côtes se remettent et de te faire tes injections d'antibiotiques. Deux fois par jour, c'est tout. Alors détend-toi, tu perdras pas ta chère indépendance. Tu gagnes juste un peu de soutien. » Les choses mises au clair avec légèreté et sourire, cette fois, elle lui donna la télécommande sans faire de manières. « En parlant de douleur ... » Elle s'assit à côté de lui et extirpa de son sac une poche de médicaments, celle qu'on lui avait remis à l'accueil avant qu'ils quittent le service de médecine. « T'as encore droit à deux jours de morphine. Ça aussi, profites-en. » Et puisqu'il avait droit à une assistante assermentée par l'état - et l'armée, le chanceux -, on avait troqué les comprimés contre ... Des injections. Elle sortit une seringue de son emballage stérile tout en lui adressant un sourire carnassier. « Tend ton bras, Tyty, c'est l'heure de la piqure. » Heureusement qu'elle était censée être là pour lui faciliter la vie, n'est-ce pas ?
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Tyler était complètement paumé. Evidemment il mettait ça sur le compte de la douleur, des médicaments, de son récent "petit" coma... C'était sûrement ça qui avait du lui embrouiller les idées. C'est pour ça qu'il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Oui, c'était ce dont il tentait de se convaincre. Bien que certaines choses, en effet, lui échappaient totalement. Outre le fait qu'il voulait qu'elle reste avec lui. Même quand elle lui expliqua qu'elle n'était pas là pour le chouchouter et qu'il resterait pleinement indépendant. Certaines choses lui échappaient. Tu gagnes juste un peu de soutien. La phrase tournait en boucle dans son esprit alors qu'il la laissait lui prendre le bras et lui faire une piqûre de morphine. Il resta songeur, ne prêtant pas attention à la sensation des doigts de Casey sur sa peau. Non, évidemment, il devait oublier ça, il ne devait pas penser à l'envie qu'il avait de la toucher ou pire, l'envie qu'il avait qu'elle le touche. Oui, même là alors que la douleur l'avait envahi, il ne pensait qu'à elle. Elle qu'il avait malheureusement perdu, à cause de ses putains de conneries. Il devait passer à autre chose. Comme elle l'avait visiblement fait. "Tu sais c'est... c'est ça que je comprends pas." dit-il tout d'un coup. Il releva les yeux vers elle. Il voulait comprendre, mais en même temps... il redoutait sa réponse. Ou même simplement sa réaction. Après tout, s'il y avait bien une chose de sûre et certaine avec Casey Griffith... c'est qu'elle était imprévisible et qu'on ne pouvait être sûr de rien avec elle. Mais c'était aussi ça qui l'avait attiré chez elle au départ. Qui l'attirait toujours au fond, même s'il s'évertuait à nier ces sentiments qui n'avaient bien évidemment pas disparus. "Pourquoi tu es là. Je comprends pas pourquoi tu es ici avec moi. Pourquoi tu veux... m'apporter ton soutien. Pourquoi perdre ton temps avec moi, après... ce qu'il s'est passé entre nous. Au lieu de continuer ta vie, ton boulot, avec ton nouveau mec et tout. C'est ça que je comprends pas, que je m'explique pas." Tyler prit une profonde inspiration. Il avait réussi à caser tout ce qu'il voulait dire, de façon plus ou moins subtile au passage, et le tout sans trop tiquer. Sans montrer que même s'il essayait de passer à autre chose, il était loin de l'avoir oubliée.
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Malgré son étrangeté, elle s'efforçait de rendre la situation la plus légère possible. Certainement parce qu'elle essayait de retrouver la complicité de leur relation, celle de leur début et qu'ils avaient partagé pendant un an avant de faire le - mauvais ? - choix de transformer ce qui était un simple binôme de boulot en un couple officiel. Ils s'étaient longtemps si bien entendu que Casey n'arrivait pas à envisager que quelques semaines de relation aient pu anéantir ce qu'ils avaient. Il devait être possible d'oublier leurs erreurs, de passer outre ces sentiments - les siens, du moins, puisqu'elle doutait que le jeune homme, lui, en éprouvent toujours du même ordre ou en aient éprouvé un jour. Et comme il lui tendait son bras sans se faire prier, elle se contenta d'un sourire avant de laisser place à la concentration. Tâtant doucement à la recherche d'une veine, elle s'efforça d'ignorer la chaleur qui se dégageait de leurs peaux en contact, des sensations qui l'avaient parcouru à chaque fois ça s'était déjà produit ... Tu sais c'est ... c'est ça que je comprends pas. Elle venait de retirer l'aiguille dans le plus parfait silence et voilà que Tyler le crevait. Croisant son regard, elle haussa un sourcil interrogateur. L'air entre sérieux et contrition qu'il affichait la dissuada de tout trait d'espoir, voire de répliquer tout court. Je comprends pas pourquoi tu es ici avec moi. Vraiment ? Il fallait être aveugle. Et sourd. Mais à croire qu'aucun des deux n'avaient envie de ramasser les indices que l'autre lui laissait. Concernant l'infirmière, elle avait surtout interprété tous les signes comme la concrétisation définitive de leur rupture. Après tout, non seulement il n'avait pas chercher à la récupérer - et elle n'en attendait pas moins de lui -, mais des courts échanges qu'ils avaient eu depuis son réveil, si on mettait de côté le fait qu'il ait accepté qu'elle vienne chez lui, il lui laissait surtout l'impression d'être passé à autre chose. Il en avait le droit, évidemment et elle le respectait. Seulement, s'il pouvait éviter de remuer le couteau dans la plaie ... « Il ... Y a eu pleins de bonnes choses aussi. » finit-elle par répliquer, repoussant une mèche de cheveux en arrière comme pour garder contenance. « Avant ce soir-là, quand on bossait ensemble. Et même après, quand on était ensemble tout court. J'ai pas envie de rester fixée sur un seul truc. On mérite mieux que ça, je crois. » Plutôt pragmatique. Même si c'était la vérité, elle n'était pas non plus tout à fait honnête. Il n'y avait pas que ça. Il s'agissait de beaucoup, beaucoup plus que ça. Sauf qu'elle ne parvenait pas à le dire. Elle redoutait trop de ce qu'il en ressortirait de la part de l'ambulancier si elle osait. Évitant désormais son regard, elle se leva du canapé, prête à quitter le salon pour jeter les déchets des soins. Mais avant qu'elle ait pu aller plus loin que l'autre côté de la table basse, ses prunelles s'éclairèrent, traversés par un éclair de compréhension soudaine. Ton nouveau mec. Elle était d'abord passée à côté, retenant ce qu'elle croyait être l'essentiel alors que cet élément l'était tout autant. « Attend ... De quel mec tu parles ? »
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Leur relation était étrange. Tout était allé à la fois trop vite et trop lentement. Ils avaient construit une relation de complicité, un vrai lien, pendant plus d'un an, ils s'étaient taquinés, rapprochés, jouant un peu l'un avec l'autre, mais en passant toujours de merveilleux moments. Et puis ils avaient finalement craqué et tout avait basculé. A partir de ce moment ça avait été une véritable escalade d'évènements. Ils avaient lutté, avaient compris que c'était impossible, et ils avaient une nouvelle fois cédé à la tentation et accepté... la situation. Le nouveau statut de leur relation. Et cela en à peine quelques mois. Et puis c'était comme s'ils avaient tous les deux cherché à gâcher précipitamment leur relation. Casey en l'emmenant dans une grosse réunion de famille, en le présentant à tout le monde y compris ses parents. Tyler, en se faisant pincer en train d'enlever le string d'une autre. Ils avaient tout gâché. Et rien n'avait été plus brutal que cette dégringolade. La chute avait été dure pour Tyler. Pour Casey probablement aussi. Mais Tyler préférait ne pas y penser. Il ne voulait plus penser au mal qu'il lui avait fait. C'était la chose qu'il redoutait le plus qui était arrivée. C'était également une des raisons qui le poussaient à l'oublier, à tirer un trait sur leur histoire, ou du moins essayer. Mais il savait bien qu'au fond c'était impossible. Il ne pouvait que faire semblant, se composer un visage neutre et impassible, et ne pas craquer. Ne plus craquer. SELF-CONTROL.
Pourtant quand Casey évoqua les bons moments qu'ils avaient passé ensemble il ne put s'empêcher de tout se repasser en mémoire. Leurs délires. Les photos sur instagram. Kim Kardachiante. Leurs SMS stupides, leurs blagues, leurs petits jeux stupides. Leur complicité. Oui, évidemment que ça lui manquait. D'ailleurs c'était sûrement ce qui avait manqué dans leur relation ces derniers mois également. Tout avait été trop sérieux, trop vite. Il le réalisait maintenant. Mais c'était sûrement qu'aucun des deux n'était prêt pour ce genre de relation. Mais le seraient-ils un jour ? Peut-être pas l'un avec l'autre... En attendant, Tyler ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Adieu le visage impassible. Les souvenirs étaient trop chers à son cœur pour qu'il puisse ne pas y réagir."Avoue que ça te manque de plus avoir de partenaire pour te moquer des Kardachiants !" s'exclama Tyler, souriant de plus belle. Evidemment qu'il avait compris ce qu'elle avait voulu dire, et c'était sa façon d'y répondre: il tentait de réinstaurer un peu de la complicité qu'ils avaient perdue. Attends de quel mec tu parles ? La question eut le don de lui enlever son sourire. Certes, il avait voulu glâner des informations, mais en vérité il n'avait pas la moindre envie que Casey s'étale sur son tout nouveau bonheur avec un autre. Il n'avait pas envie d'entendre ça. Pourtant, maintenant que la question était lancée... "Ecoute t'es... fin, t'es totalement en droit de te remettre avec qui tu veux fin.. j'ai certainement pas mon mot à dire sur... ça." dit-il assez maladroitement. Tyler était soudain très mal à l'aise. Il voulait parler vraiment de tout sauf de ça ! Plutôt travailler à retrouver leur complicité, c'était plus safe. "Même si entre nous soit dit... Un blond ? Sérieusement Griffith, je savais pas que tu craquais pour les surfeurs, tu me déçois !" lâcha alors Tyler, d'un ton léger. Autant essayer de prendre ça à la rigolade, pas vrai ? Non. PAS VRAI. Autant changer de sujet plutôt, et bon sang, il n'y avait plus qu'à prier pour que Casey rebondisse sur la blague, et pas sur le sujet en lui-même.
Pourtant quand Casey évoqua les bons moments qu'ils avaient passé ensemble il ne put s'empêcher de tout se repasser en mémoire. Leurs délires. Les photos sur instagram. Kim Kardachiante. Leurs SMS stupides, leurs blagues, leurs petits jeux stupides. Leur complicité. Oui, évidemment que ça lui manquait. D'ailleurs c'était sûrement ce qui avait manqué dans leur relation ces derniers mois également. Tout avait été trop sérieux, trop vite. Il le réalisait maintenant. Mais c'était sûrement qu'aucun des deux n'était prêt pour ce genre de relation. Mais le seraient-ils un jour ? Peut-être pas l'un avec l'autre... En attendant, Tyler ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Adieu le visage impassible. Les souvenirs étaient trop chers à son cœur pour qu'il puisse ne pas y réagir.
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La formulation de la question était quelque peu maladroite. A croire qu'elle en avait plusieurs, des mecs. Sauf qu'en réalité ... Et bien il n'y en avait aucun. Même pas un pauvre flirt qui avait abouti durant toutes les cuites qu'elle s'était prise ces dernières semaines. Enfin, il y en avait bien eut qui avait dû s'y essayer, mais elle les avait rembarré. C'était plus fort qu'elle. Quand elle sentait son interlocuteur tenter de combler la distance physique qui les séparait, l'image de Tyler se superposait aux traits du jeune homme. Dépassée par ce mauvais tour de son inconscient, elle avait même sérieusement envisagé de changer de terrain de chasse. Genre, bar lesbien ou traverser l'autoroute les yeux bandés - bon, d'accord, pour cette dernière idée, juste une fois et dans un moment d'intense désespoir frustré. Alors une ... Relation ? Une vraie ? Avec un autre ? C'était à mourir de rire, franchement. Bien qu'effectivement, elle n'avait pas de comptes à lui rendre, elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à cette perspective. Autant parce qu'elle, elle savait ce qu'il en était, que parce qu'il semblait au comble de la gêne. Elle s'efforçait de ne pas être rancunière, mais le voir quelque peu décomposé face à un sujet aussi délicat avait quand même un petit goût de revanche pas totalement désagréable. « Ah ? Et c'est quoi mon genre, au juste ? A part les beaux bruns mauvais garçons adeptes des courses à 180 en centre-ville. » Elle leva l'autre sourcil, son sourire s'étant fait mutin. A croire que c'était une manie de jouer avec le feu quand il était dans les parages. Heureusement qu'elle avait laissé sa blouse à cupcakes dans son casier, à défaut de sembler intelligente, elle avait au moins l'air crédible. Elle finit par secouer la tête. « Je vois même pas de qui tu ... Oh. Putain. » Blond, des airs de surfeur à cause de son teint hâlé par le travail au grand air. Seconde illumination en deux minutes. « On dirait que tu parles de ... De Mike ? Seigneur ! On était dans la même unité, on s'est retrouvés par hasard il y a quoi ? Six ou sept semaines. Il a été réformé et est venu s'installer à L.A. C'est pas ... C'est pas mon mec. Y a pas de mec. » Comment tu voudrais qu'il y en ait un ? se retint-elle d'ajouter, préférant sourire de plus belle tout en secouant la tête, pour cette fois s'éloigner vers la cuisine. Au moins aussi imposante que le reste de la maison. Il lui fallut bien deux minutes pour mettre la main sur la poubelle, trois de plus pour trouver une boîte qui ferait l'affaire le temps qu'elle en ramène une homologuée pour les déchets médicaux. De fait, elle eut le temps de cogiter. Il l'avait donc vu avec Mike. Mais où ? Et pourquoi ne l'avait-elle pas croisé, elle ? Car son cerveau ne la trollait pas seulement quand elle était en bonne compagnie : dès qu'elle sortait quelque part, elle passait l'essentiel de sa soirée à guetter les nouveaux arrivants. Comme si elle allait débarquer et ... Elle lâcha la seringue dans la boîte, cette dernière produisant un bruit sourd tandis qu'elle revenait dans le salon à grands pas. « T'es venu chez moi ? » Elle fixait son « patient » avec intensité. L'idée était aussi saugrenue que celle de l'autoroute, toutefois, elle devait tenter sa chance. « Je t'aurais vu si ... Si on s'était croisés ailleurs. Tyler, est-ce que t'es venu chez moi ? » Et son coeur s'emballa tandis qu'elle guettait une réponse dont elle ignorait quelle issue elle espérait.
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