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YESTERDAY'S NEWS |48
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Quand il répond, le monde autour cesse d’exister pour de bon. Si elle a lutté de toutes ses forces pour l’ignorer, quand ils s’embrassent elle n’en a plus besoin. Plus de voix autour, même pas les sifflements, même pas la lumière, même pas la chaleur des projecteurs. Ce qui se passe là en dégage beaucoup plus que tous les watts qu’ils peuvent se prendre par ailleurs, sans compter les flashs. Comme quand ils se sont embrassés, ce soir-là, dans ce bar extrêmement bruyant et bondé. On aurait pu tirer au canon à côté qu’elle n’aurait pas tressailli. Mais elle avait mis ça sur le compte de l’ébriété, pour rationaliser, pour ne pas trop en faire. Sauf qu’il faudrait une volonté d’acier pour nier l’existence de minuscules ailes dans son estomac en cet instant précis. Même quand ils se séparent finalement, pour reprendre leur souffle, même quand les applaudissements retentissent. Elle n’est pas encore redescendue, les yeux rivés sur les traits de Dexter, le cœur battant la chamade. C’est quoi, ça ? « Nous avons nos vedettes de l’évènement ! Sortez-les du plateau vous ne voyez pas qu’ils étouffent sous les projecteurs ? » La magie se brise soudainement. Mais avant qu’elle puisse reprendre ses esprits, il l’entraîne à l’écart.
Elle le suit dans la jungle de câbles dans laquelle elle n’évolue pas souvent, ne se prenant les pieds dans rien, par miracle, jusqu’à ce qu’il s’arrête pour lui sourire. « Tu n’as pas froid aux yeux. J’ose espérer que ce n’était pas uniquement pour leur faire plaisir. » Elle se mord la lèvre inférieure, fixant les siennes. Il faut qu’elle se reprenne, et rapidement, avant de faire quelque chose qu’elle regrettera sans doute. Comme la photo, enfin, les photos, en réalité. Réalité qui la frappe quand il demande : « Tu feras des jalouses… Mais ferai-je des jaloux ? » Rajeesh. Les photos vont sortir sur Internet. Et il sait ce qu’elle fait, il se renseignera sans doute sur le sujet, surtout qu’elle l’ignore depuis quelques jours depuis … depuis sa nuit avec Summers. Elle. Est. Foutue. « Je suis fiancée, » s’entend-elle répondre, alors qu’elle porte sa main, vierge de toute bague, comme démentant ses paroles, à ses lèvres. C’est un début de panique qui commence à monter, pas autant que dans d’autres circonstances sans doute, à cause de sa présence, juste en face d’elle, et le goût de sa bouche encore présent sur la sienne. « J’ai pas réfléchi … j…j’en avais juste envie. » Comme l’autre soir. Comme là, s’il faut vraiment être honnête, d’ailleurs, maintenant qu’ils sont seuls, réellement seuls. Elle ne fuit pas, elle ne fuit plus, d’ailleurs, ses prunelles accrochant celles de l’acteur en face d’elle alors qu’elle gémit, avant de lui donner un faible coup sur le torse : « Pourquoi il a fallu que tu viennes me parler ? » Comme si c’était de sa faute. Comme si elle n’aurait pas fini par tout faire pour qu’il la regarde, comme ce soir-là. En l’ignorant. Parce qu’elle a rapidement compris que c’est ce qui fonctionnerait. Pourquoi est-ce que tu me fais cet effet ? demandent surtout ses yeux, suppliants, ses mains qui se tordent et ses lèvres qu’elle martyrise pour les empêcher de se jeter sur lui de nouveau.
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Je suis fiancée. La bombe est lâchée. Dexter sait, à son tour… Qu’est-ce que ça lui fait ? De la honte, oh que non. De la pitié pour le futur ? Sans mauvaise foi, pas le moins du monde… Peut-être qu’une pique. Une seule. Celle de l’idée que ça se sait qu’il court les jupons avec les femmes fiancées ou mariées… Il ne s’agit pas de la meilleure image qui soit.
Cependant, il sent que pour Sonja, il pourrait risquer gros.
S’il fait semblant de montrer un regard grave à la révélation de l’Indienne, un vague sourire se dessine sur son visage d’acteur dès qu’elle lui parle de l’envie. Ça, il connaît, le mâle égocentrique et repu. « As-tu seulement besoin de réfléchir ? » Sans doute que oui. Il dit cela car il se retrouve dans une situation… qui y ressemble avec Jaslene. Contrairement à sa belle aux lèvres passionnées, il n’a jamais prétendu le moindre engagement. Ça aide. Toutefois, le fait est qu’il devra rendre des comptes. Plusieurs pour cet accident. Lui aussi, n’a pas réfléchi.
Le regrette-t-il seulement ? À l’instant, aucunement. Ses gémissements sentent le regret, son coup ridicule sur son torse sculpté au gymnase le chatouille. D’un côté, Dexter aimerait… réagir d’une manière contradictoire à sa nature, c’est-à-dire la réconforter dans ses bras. Il pourrait mentir en mièvreries, agir comme si ce problème l’affectait… Mais non. Une part de lui crie à l’honnêteté et à l’authenticité, chose qu’il connaît mal et d’un coup, ses lèvres ne savent plus quoi répondre. Il balbutie quelques murmures avant de répondre : « J’en avais envie. », dit-il en cherchant ses propres mots. De plus, il s’agit de la stricte vérité. « Ce qui s’est passé... Tu ne pourras jamais l’effacer. Moi non plus. », annonce-t-il avec un manque de tact certes mais il espère rebondir. « Que tu sois fiancée, mariée… ça ne changera rien. » Dexter, loveur au cœur de pierre mais peut-être que... « Si le jugement d'effraie, sache que je ne ferai jamais partis de ceux qui te condamneront... Le désir en dit plus qu’il veut faire croire… » Summers qui… discute philosophie ? Cette Sonja lui provoque-t-elle tant d’effet ?
Il demeure silencieux. La balle est dans le camp de sa belle et il se sent à court de réplique… Lui pourtant qui gagne sa vie à en réciter.
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