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YESTERDAY'S NEWS |48
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Ochrate Sokolov
Find what you love and let it kill you
Avant de commencer, nous aimerions vous poser quelques questions sur votre personnage, afin d'en savoir davantage sur les motivations qui l'animent.
L'INTERROGATOIRE
Déjà, je vous prierais de me vouvoyer, nous n’avons pas élevé les cochons ensembles que je sache. Mais voilà une question fort intéressante, bien des domaines mériteraient d’être approfondis, à commencer par savoir si la lutte pour le pouvoir est inhérente à l’aube des civilisations, si la violence est donc le propre de l’homme. Mais s’il y a bien un sujet que je souhaiterais connaître sur le bout des doigts, c’est celui de la soumission à l’autorité. Cet ingénieux Stanley Milgram s’était aussi penché sur la question, afin d’expliquer comment un individu comme vous, comme moi, comme nous tous, avait pu accepter d’obéir aux ordres liés de près ou de loin à l’horreur des camps de concentration et d’extermination et quel y était le rôle de leur conscience. N’est-ce pas fascinant de savoir comment la société nous formate dès le plus jeune âge à obéir à une autorité que l’on juge légitime ? De comprendre pourquoi si je vous demandais de vous garer sur le bas-côté vous me feriez un doigt d’honneur mais si je portais un uniforme de policier, vous obéiriez sur le champs ? Est-ce l’humain ou l’uniforme qui confère le flambeau de l’autorité ? Vous dîtes ne pas être un mouton, que vous ne feriez rien qui entre en conflit avec votre conscience ? Vraiment ? Pourtant n’est-ce pas ce que vous faîtes tous les jours ? Obéir ? Avoir la connaissance absolu de l’autorité, c’est comprendre d’où nous vient cette soumission quasi instinctive, celle que la société nous impose et que l’on accepte sans sourciller. Celle qui explique pourquoi mes aïeuls ont pu asseoir leur autorité aussi facilement sur vous, le peuple.
Décidément, vous êtes un petit têtu vous. Est-ce parce que vous avez fait des recherches sur l’expérience Milgram et désormais vous entrez en rébellion avec tout ordre ? Bien, tutoyez-moi puisque cela vous fait si plaisir. Dans mes songes inavouables, la place des aristocrates reviendrait à celle qui lui est dûe, avec le juste retour de ses privilèges. Je rêve de me réveiller un jour et de pouvoir enfin mener la même la vie que celles de mes ancêtres, les grands tsars avant que n’éclate cette satanée guerre civile russe. Je ne raffole pas particulièrement de savoir des dizaines de paires d’yeux toutes braquées sur moi. Je me sentirais comme une pièce de viande, du bétail que l’on analyserait, se délectant d’avance des parties nobles que l’on pourrait m’arracher pour être dégustées. Mais jamais je ne m’abaisserais à montrer qu’être le centre de l’attention me décontenance et me plonge dans un sentiment de malaise. Je ferais comme on me l’a toujours enseigné. Les grandes dames ne montrent pas leurs émotions et gardent le menton fièrement levé, épaules en arrières et buste mit en avant, offert aux regards gourmands, parade suprême pour détourner l’attention de nos émois.
Je pense que s’il existait vraiment une recette pour espérer être heureux, elle serait déjà largement diffusée à travers le monde et nous vivrions tous mains de la mains, dans un monde rempli de ballons roses, à chanter des comptines. Plus sérieusement, je suis persuadée que le bonheur passe obligatoirement par le pouvoir, la richesse et la liberté. Voilà la triade du bonheur, trois piliers fondamentaux, nécessaires à toutes personnes désireuses d’être pleinement heureuse. Je ne crois pas tous ces ragots provenant de mangeurs de graines pour oiseaux et qui se défoncent à l’encens, qui pensent que la clé du bonheur est avant tout intérieur et que le reste n’est que superficialité. Dans un monde utopique peut-être, mais dans le nôtre certainement pas, n’en déplaise à ceux qui refusent de voir la vérité en face.
Des ambitions ? Les ambitions sont à laisser aux gens complexés très cher, à ceux qui se cherchent et sont en quête d’un idéal que leur pauvre statut ne permettra jamais d’acquérir vraiment. Une vraie personne accomplie n’a pas besoin d’ambition, elle a déjà tout. Ma plus grande réussite est quant à elle, sans contexte, celle d’avoir réussi à renvoyer du lycée cette petite idiote de Veronica Frigmond. Ne me regardez pas comme ça avec vos yeux incrédules, jamais je n’aurais pu tolérer qu’une autre fille ose franchir le pas de mon territoire accompagnée de la copie exacte de mes chaussures. Et pensez-bien que j’ai fait preuve de la plus grande mansuétude en lui proposant de terminer la journée pieds nus. Elle n’a pas voulu m’écouter, à partir de là, je n’ai eu d’autres choix que de payer un de ces stupides bouledogues de quaterbacks pour glisser subtilement une substance fort illégale dans son casier et de lancer un appel anonyme au shérif local, farouche combattant de la drogue. Voilà que vous recommencez avec vos yeux de bouillon, puisque je vous répète que je n’avais pas le choix !
Moi. J’estime être une chose suffisamment importante et précieuse dans ce monde pour justifier le fait que je mette toute mon énergie en oeuvre pour me préserver. Je n’ai qu’un mot d’ordre, attaquer avant de me faire toucher, s’il faut que je dépasse les limites pour être sûre qu’on ne cherchera pas à m’atteindre, alors je n’aurai aucuns remords à m’en prendre à tous. Ceux qui le méritent comme les innocents. L’attaque verbale et la meilleure forme d’avertissement pour prévenir que je n’épargnerai personne. Et n’allez pas penser que je suis un monstre égoïste dénué de conscience car la protection que j’applique pour être sûr que personne ne s’en prenne à moi, je l’applique aussi à mon frère. Il n’y a que moi qui ait le droit de l’humilier ou de lui faire vivre un calvaire. Osez ne déranger qu’une seule de ses mèches grasses et je vous ferais regretter le jour où ce qui vous sert de mère vous aura mis au monde.
Je m’en souviens comme si c’était hier, probablement l’un des sentiments les plus grisant que j’aie pu ressentir, même mes anciennes conquêtes n’ont su me procurer autant de plaisir. Je me revois encore dans cette boutique de luxe, volant une paire de lunettes à un prix défiant l’imagination. J’aurais pu m’acheter ces lunettes, elles ne me plaisaient pas et je crois bien les avoir jetées sitôt être arrivée chez moi. Mais l’adrénaline et la peur de se faire prendre qui faisait battre mon coeur, bouillir mes veines, cette sensation encore plus exaltante qu’un raï de coke était pour moi un cocktail explosif de plaisir et surtout, de liberté. Cela confirmait une idée qui poussait dans ma tête sans volonté de s’en déloger. L’illégalité est la clé de la liberté.
Sans hésitation, je le referai comme il se devrait d’être à sa plus juste valeur. Il n’existerait plus ce système hypocrite et superflu que vous semblez tous tant aimer, la démocratie. Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple, quelle absurdité… Je suis sûre que vos semblables qui vivent dans cette fange où règne la pauvreté seraient ravis de savoir qu’ils ont le pouvoir, cela n’empêchera pas les puissants de se gorger de champagne et de caviar. C’est la plèbe qui a anéanti le tsarisme, poussant mes nobles ancêtres russes à fuir, et voyez où ça l’a menée… Démocratie, autocratie, oligarchie, qu’importe le nom que l’on souhaite donner au système, les règles resteront à chaque fois les mêmes. Les riches auront toujours tout pouvoir.
Je me doute bien qu’à vos yeux, je ressemble à une horrible garce, la pire engeance que ce monde ait pu porter. Sans doute avez-vous raison et que quelque part aux confins de mon esprit subsiste une part de conscience qui n’approuve pas ce que je suis. En réalité, je ne suis qu’une enfant perdue dans un monde d’adulte qu’elle ne comprend pas, parce qu’on l’a empêché de grandir et qu’on lui a donné le mépris que pour seule arme défensive. Si je me comporte ainsi, c’est parce que j’ai peur qu’on découvre à quel point je suis fragile derrière cette façade exécrable et comme il pourrait être simple de me terrasser. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me protéger de cette souffrance engendrée par la frustration de ne pas avoir pu mener une existence banale, comme tous ces individus libres de faire ce qu'ils veulent. Au fond, je ne suis qu'une fille complètement paumée dans ce monde auquel je me sens étrangère et que j’ai du mal à intégrer.
DERRIÈRE L'ÉCRAN
Karma : Its all my fault Prénom/pseudo : Verendrye Âge : 24 ans Anniversaire : 24/09/1993 Localisation : France Présence : Au moins 5j/semaine Personnage ... Personnage invente J'ai connu le forum : À cause de Myles qui arrive toujours à me faire craquer je ne sais comment Et je le trouve : Aussi original que ludique Ma plus grande peur : La phrase " Mais c'est toi qui l'avais en dernier..." Un dernier mot ? Benjam ? "Préjent !"
IMAGES Summer
- InvitéInvité
FAITS DIVERS
These violent delights have violent ends.
Le destin, ce dieu aussi cruel qu’indifférent, aussi implacable qu’inéluctable. Cet esprit intangible avait décidé qu’à deux lettres près, un philosophe grec, témoin d’une époque faisant l’apologie de la glorieuse pensée intellectuelle, deviendrait une petite peste aussi foudroyante et fatale que celle qui ravagea la moitié de l’Europe au cours du XIVe siècle. Ochrate était née.
“ Ochrate regarde comment tu tiens ta fourchette, tu ressembles à une paysanne.” la sermonna sa mère, froide et impérieuse. Une main aux longs doigts noueux, terminés par des ongles rutilants fila châtier le sommet du crâne de l’enfant rustre. “ Jamais un tsarévitch ne se serait comporté comme ça, toi on t’aurais enfermé dans l’étable avec les cochons.” Ochrate avait appris à s’accommoder des attentes insatiables de sa mère, les leçons de bonnes conduites étaient gravées en elle comme si on les lui avait appliquées au fer chaud sur sa tendre peau laiteuse. Sa mère s’accrochait à son héritage d’aristocrate russe comme un aigle avec la carcasse encore chaude d’un agneau. La dynastie Sokolov, descendante des Romanov, qui avait fui la Sainte Russie juste après le massacre du tsar Nicolas II, de son épouse et de leurs enfants par les bolcheviks. La mère d’Ochrate aimait se pavaner devant sa fille, se servant de ses nobles racines pour revendiquer son statut naturellement supérieur. Mais elle omettait toujours dans ses histoires, les moments de ruines traversés par sa famille. Ochrate était loin de se douter que derrière le mariage idyllique de ses parents se cachait une femme sans argent, obligée d’épouser un riche roturier de Saint-Petersburg ayant fait fortune dans l’immobilier, avec comme seul dote son nom d’aristocrate. La candide enfant ignorait que son père n’avait pas épousé une femme, mais un titre de noblesse, dans le seul but de s’octroyer une pseudo appartenance au sang bleu.
Dans la cour de récréation, les pépiements enfantins volaient de partout, se fracassant les uns contre les autres. Ochrate, assise sur son banc, observait d’un oeil rogue toutes ces basses classes, comme si leur seule vue souillait ses prunelles précieuses. Rancunière, elle ne pardonnait toujours pas à son père de leur avoir fait plier bagages, délaissant l’élite de Moscou pour Los Angeles et son florissant marché immobilier. Elle avait besoin de se faire les griffes sur quelqu’un. Et justement, une nouvelle victime venait de commettre l’erreur d’apparaître dans son champs de vision, cette nigaude d’Ally. Elle qui avait eu l’affront de partager son déjeuner avec Liam alors qu’Ochrate avait volontairement renversé le plateau-repas de ce dernier en passant devant sa table. Sa rage avait redoublé devant le sourire qu’il avait osé offrir à sa camarade altruiste. Un tel crime méritait un châtiment exemplaire. Déchirant une page d’un de ses cahiers, elle la froissa avant de la jeter sur la pauvre enfant. “ Oups pardon, en voyant ta dégaine je t’ai prise pour une poubelle.” ricanna-t-elle devant l’air incrédule de l’autre élève, alors que sa clique de hyènes continuait à glousser férocement. La cloche sonna la fin du spectacle humiliant et en regagnant les rangs plébéiens, Ochrate tomba sur Liam qui marchait dans sa direction, le regard fixé sur ses souliers pendant qu’il rejoignait leur classe commune. Encore écumante de rage face au sourire qu’il avait affiché devant Ally, elle le dépassa en le bousculant violemment de l’épaule. “ Eh stupide pauvre, si tes parents ont pas assez d’argent pour te payer des lunettes c’est ton problème mais dégage de mon chemin au lieu de gêner c’est clair !” l’invectiva-t-elle en lui décochant un regard noir. Vivement que sa mère réussisse à convaincre son père de la changer d’école songea-t-elle. Il lui tardait de pouvoir intégrer un établissement privé avec une classe sociale largement plus digne d’elle.
Étalée dans cette mer de tissus cotonneux qui drapait le lit, pareille à une odalisque orientale prenant la pause devant un peintre européen, Ochrate ne quittait pas des yeux l’écran qui lui faisait face. À côté, les cliquetis de la manette en plastique que tenait son frère accompagnaient les bruits crachés par la télé. Regarder son frère jouer aux jeux vidéos constituait l’un de ses passe-temps favoris, plus ils étaient violents, mieux elle les savourait. “ Frappe le mec qui passe devant toi.” ordonna-t-elle alors que le personnage marchait dans la rue, au milieu d’une foule. “ Pourquoi ?” “ Je sais pas frappe-le, c’est drôle.” Les doigts pianotèrent contre la manette et aussitôt le personnage fonça vers un PNJ auquel il asséna un coup de poing. Ochrate de son côté lança un rire mesquin qui raisonna dans la chambre, ignorant les regards soucieux que lui jetait son frère. Plus elle grandissait, plus elle prenait plaisir à assister à ce spectacle de débauche de violence et de chaos que lui offrait les jeux, les films, la culture populaire. Bercée dans un monde qu’elle s’était façonnée, qu’elle avait embelli aux moyens des images vendues par les médias, elle idéalisait la criminalité, jusqu’à l’associer à un synonyme de liberté. Elle qui avait vécu dans sa prison dorée, enfermée dans un carcan rempli d’étiquettes à respecter, d’images oligarchiques à renvoyer, Ochrate rêvait d’évasion. Plus sa mère l’avait surprotégé, éloigné du monde extérieur et de ses dangers, plus la jeune fille était entrée en rébellion. Les écrans lui permettaient d’avoir un aperçu de la vie qu’elle rêvait d’avoir, jusqu’à faire l’amalgame de liberté et criminalité comme deux entités indissociables.
“ Vous verrez, vous ne regretterez pas votre achat, quelques coups de peinture, un bouquet de fleur décoratives et votre logement sera comme neuf !” s’exclama l’agente immobilière qui faisait zigzaguer ses longues jambes afin d’éviter les tâches d’origines inconnues qui jonchaient le sol. Ochrate coula dans sa direction un rictus d’aversion, ne sachant pas si c’était l’odeur putréfiée que lui renvoyait la maison ou l’hypocrisie flagrante de son interlocutrice qui lui soulevait le plus l’estomac. “ Pour la paperasse, j’aurais besoin de votre nom et signature.” l’informa l’agente en lui tendant une liasse de papiers qu’Ochrate signa prestement. “ Oh, Darcy Sokolov, comme le président de Sokolov Immobilier, vous êtes parents ? ” s’exclama l’autre en lisant le pseudonyme donné par la russe. Donner un faux prénom pour cacher sa réelle identité était facile, mais elle n’arrivait pas à se résoudre à couper le cordon avec son nom, trop précieux à ses yeux. “ Vous croyez vraiment que si j’étais de la famille de Thaddeus Sokolov je viendrais habiter dans ce trou à rat ? Pas étonnant que vous ayez eu du mal à vendre ce taudis si vous réfléchissez comme vous vendez vos maisons !” lui aboya-t-elle d’un ton véhément, satisfaite devant le sursaut de surprise opéré par l’immobilière. Cette dernière repartie sans demander son reste, laissant l’héritière seule dans la cuisine avec le clip-clap du robinet qui fuyait pour seule compagnie. Pendant plusieurs années, Ochrate avait serré les dents, rongeant son frein en attendant le jour où elle pourrait enfin intégrer le monde des interdits et de la liberté. Avec son frère parti en Europe, ses parents la croyant dans un appartement de Venice Beach, son père continuant à alimenter son compte en banque, Ochrate était enfin libre. L’état de ce logement reflétait fidèlement l’image du quartier, avec son papier peint à moitié décollé, l’odeur nauséabonde, le sol crasseux qui collait à ses baskets. Mais la jeune femme n’aspirait plus qu’à une chose, se laisser enivrer par ce nouveau monde de périls où se cotoyaient des délinquants dans un splendide camaïeux de criminalité.
Son immaturité l’empêchait de voir la réalité en face, mais Ochrate était piégée dans un corps d’adulte avec une âme d’enfant. Elle n’était qu’une mauvaise graine juvénile plantée par sa mère qui s’était employée à détruire tous les prémisses d’un esprit mature, adulte et accompli, ne cherchant qu’à faire pousser un rosier candide à l’esprit malléable. La pauvre héritière était incapable de voir le monde tel qu’il était, ne le percevant que comme une immense aire de jeux. Ochrate voulait se donner des airs de jeune caïd alors qu’elle n’en restait pas moins qu’un fragile petit papillon qui voulait jouer dans la cour des impitoyables coléoptères. Ses ailes batifolaient plus qu’elles ne créaient des tempêtes. Pour un taxonomiste, l’équation était simple, Ochrate était une espèce trop naïve, évoluant dans un biome trop fourbe pour elle. Inutile de parier son argent sur un pion qui se ferait gober tout cru après avoir posé seulement un pied dans l’arène.
I am so much more than royal. Moscou, 6 ans.
“ Ochrate regarde comment tu tiens ta fourchette, tu ressembles à une paysanne.” la sermonna sa mère, froide et impérieuse. Une main aux longs doigts noueux, terminés par des ongles rutilants fila châtier le sommet du crâne de l’enfant rustre. “ Jamais un tsarévitch ne se serait comporté comme ça, toi on t’aurais enfermé dans l’étable avec les cochons.” Ochrate avait appris à s’accommoder des attentes insatiables de sa mère, les leçons de bonnes conduites étaient gravées en elle comme si on les lui avait appliquées au fer chaud sur sa tendre peau laiteuse. Sa mère s’accrochait à son héritage d’aristocrate russe comme un aigle avec la carcasse encore chaude d’un agneau. La dynastie Sokolov, descendante des Romanov, qui avait fui la Sainte Russie juste après le massacre du tsar Nicolas II, de son épouse et de leurs enfants par les bolcheviks. La mère d’Ochrate aimait se pavaner devant sa fille, se servant de ses nobles racines pour revendiquer son statut naturellement supérieur. Mais elle omettait toujours dans ses histoires, les moments de ruines traversés par sa famille. Ochrate était loin de se douter que derrière le mariage idyllique de ses parents se cachait une femme sans argent, obligée d’épouser un riche roturier de Saint-Petersburg ayant fait fortune dans l’immobilier, avec comme seul dote son nom d’aristocrate. La candide enfant ignorait que son père n’avait pas épousé une femme, mais un titre de noblesse, dans le seul but de s’octroyer une pseudo appartenance au sang bleu.
It appears i am some abomination. Los Angeles, 9 ans.
Dans la cour de récréation, les pépiements enfantins volaient de partout, se fracassant les uns contre les autres. Ochrate, assise sur son banc, observait d’un oeil rogue toutes ces basses classes, comme si leur seule vue souillait ses prunelles précieuses. Rancunière, elle ne pardonnait toujours pas à son père de leur avoir fait plier bagages, délaissant l’élite de Moscou pour Los Angeles et son florissant marché immobilier. Elle avait besoin de se faire les griffes sur quelqu’un. Et justement, une nouvelle victime venait de commettre l’erreur d’apparaître dans son champs de vision, cette nigaude d’Ally. Elle qui avait eu l’affront de partager son déjeuner avec Liam alors qu’Ochrate avait volontairement renversé le plateau-repas de ce dernier en passant devant sa table. Sa rage avait redoublé devant le sourire qu’il avait osé offrir à sa camarade altruiste. Un tel crime méritait un châtiment exemplaire. Déchirant une page d’un de ses cahiers, elle la froissa avant de la jeter sur la pauvre enfant. “ Oups pardon, en voyant ta dégaine je t’ai prise pour une poubelle.” ricanna-t-elle devant l’air incrédule de l’autre élève, alors que sa clique de hyènes continuait à glousser férocement. La cloche sonna la fin du spectacle humiliant et en regagnant les rangs plébéiens, Ochrate tomba sur Liam qui marchait dans sa direction, le regard fixé sur ses souliers pendant qu’il rejoignait leur classe commune. Encore écumante de rage face au sourire qu’il avait affiché devant Ally, elle le dépassa en le bousculant violemment de l’épaule. “ Eh stupide pauvre, si tes parents ont pas assez d’argent pour te payer des lunettes c’est ton problème mais dégage de mon chemin au lieu de gêner c’est clair !” l’invectiva-t-elle en lui décochant un regard noir. Vivement que sa mère réussisse à convaincre son père de la changer d’école songea-t-elle. Il lui tardait de pouvoir intégrer un établissement privé avec une classe sociale largement plus digne d’elle.
I am the villain of this story. Holmby Hills, 16 ans.
Étalée dans cette mer de tissus cotonneux qui drapait le lit, pareille à une odalisque orientale prenant la pause devant un peintre européen, Ochrate ne quittait pas des yeux l’écran qui lui faisait face. À côté, les cliquetis de la manette en plastique que tenait son frère accompagnaient les bruits crachés par la télé. Regarder son frère jouer aux jeux vidéos constituait l’un de ses passe-temps favoris, plus ils étaient violents, mieux elle les savourait. “ Frappe le mec qui passe devant toi.” ordonna-t-elle alors que le personnage marchait dans la rue, au milieu d’une foule. “ Pourquoi ?” “ Je sais pas frappe-le, c’est drôle.” Les doigts pianotèrent contre la manette et aussitôt le personnage fonça vers un PNJ auquel il asséna un coup de poing. Ochrate de son côté lança un rire mesquin qui raisonna dans la chambre, ignorant les regards soucieux que lui jetait son frère. Plus elle grandissait, plus elle prenait plaisir à assister à ce spectacle de débauche de violence et de chaos que lui offrait les jeux, les films, la culture populaire. Bercée dans un monde qu’elle s’était façonnée, qu’elle avait embelli aux moyens des images vendues par les médias, elle idéalisait la criminalité, jusqu’à l’associer à un synonyme de liberté. Elle qui avait vécu dans sa prison dorée, enfermée dans un carcan rempli d’étiquettes à respecter, d’images oligarchiques à renvoyer, Ochrate rêvait d’évasion. Plus sa mère l’avait surprotégé, éloigné du monde extérieur et de ses dangers, plus la jeune fille était entrée en rébellion. Les écrans lui permettaient d’avoir un aperçu de la vie qu’elle rêvait d’avoir, jusqu’à faire l’amalgame de liberté et criminalité comme deux entités indissociables.
I wanna contribute to the chaos. South Los Angeles, 28 ans.
“ Vous verrez, vous ne regretterez pas votre achat, quelques coups de peinture, un bouquet de fleur décoratives et votre logement sera comme neuf !” s’exclama l’agente immobilière qui faisait zigzaguer ses longues jambes afin d’éviter les tâches d’origines inconnues qui jonchaient le sol. Ochrate coula dans sa direction un rictus d’aversion, ne sachant pas si c’était l’odeur putréfiée que lui renvoyait la maison ou l’hypocrisie flagrante de son interlocutrice qui lui soulevait le plus l’estomac. “ Pour la paperasse, j’aurais besoin de votre nom et signature.” l’informa l’agente en lui tendant une liasse de papiers qu’Ochrate signa prestement. “ Oh, Darcy Sokolov, comme le président de Sokolov Immobilier, vous êtes parents ? ” s’exclama l’autre en lisant le pseudonyme donné par la russe. Donner un faux prénom pour cacher sa réelle identité était facile, mais elle n’arrivait pas à se résoudre à couper le cordon avec son nom, trop précieux à ses yeux. “ Vous croyez vraiment que si j’étais de la famille de Thaddeus Sokolov je viendrais habiter dans ce trou à rat ? Pas étonnant que vous ayez eu du mal à vendre ce taudis si vous réfléchissez comme vous vendez vos maisons !” lui aboya-t-elle d’un ton véhément, satisfaite devant le sursaut de surprise opéré par l’immobilière. Cette dernière repartie sans demander son reste, laissant l’héritière seule dans la cuisine avec le clip-clap du robinet qui fuyait pour seule compagnie. Pendant plusieurs années, Ochrate avait serré les dents, rongeant son frein en attendant le jour où elle pourrait enfin intégrer le monde des interdits et de la liberté. Avec son frère parti en Europe, ses parents la croyant dans un appartement de Venice Beach, son père continuant à alimenter son compte en banque, Ochrate était enfin libre. L’état de ce logement reflétait fidèlement l’image du quartier, avec son papier peint à moitié décollé, l’odeur nauséabonde, le sol crasseux qui collait à ses baskets. Mais la jeune femme n’aspirait plus qu’à une chose, se laisser enivrer par ce nouveau monde de périls où se cotoyaient des délinquants dans un splendide camaïeux de criminalité.
Son immaturité l’empêchait de voir la réalité en face, mais Ochrate était piégée dans un corps d’adulte avec une âme d’enfant. Elle n’était qu’une mauvaise graine juvénile plantée par sa mère qui s’était employée à détruire tous les prémisses d’un esprit mature, adulte et accompli, ne cherchant qu’à faire pousser un rosier candide à l’esprit malléable. La pauvre héritière était incapable de voir le monde tel qu’il était, ne le percevant que comme une immense aire de jeux. Ochrate voulait se donner des airs de jeune caïd alors qu’elle n’en restait pas moins qu’un fragile petit papillon qui voulait jouer dans la cour des impitoyables coléoptères. Ses ailes batifolaient plus qu’elles ne créaient des tempêtes. Pour un taxonomiste, l’équation était simple, Ochrate était une espèce trop naïve, évoluant dans un biome trop fourbe pour elle. Inutile de parier son argent sur un pion qui se ferait gober tout cru après avoir posé seulement un pied dans l’arène.
IMAGES FEU ARDENT
- InvitéInvité
PREUM'S !!!!!!!
Bonjour, t'es bonne. On va faire pleins de bêtises.
*marque son territoire*
:lit:
Bonjour, t'es bonne. On va faire pleins de bêtises.
*marque son territoire*
:lit:
- InvitéInvité
Eh vas-y que ça croit déjà que je lui appartiens, tss
Dis coucou à ta futurfemme malédiction
Dis coucou à ta futur
- InvitéInvité
Bienvenue sur it's all my fault et bon courage pour la rédaction de ta fiche
- InvitéInvité
ERW quel excellent choix.
Bienvenue sur le forum et bonne rédaction.
Bienvenue sur le forum et bonne rédaction.
- InvitéInvité
Merci à toiDan Miller a écrit:Bienvenue sur it's all my fault et bon courage pour la rédaction de ta fiche
Ah on est d'accord, ERW forever MerciEthanaël Zerah a écrit:ERW quel excellent choix.
Bienvenue sur le forum et bonne rédaction.
Thanks my dearMoss Maxfield a écrit:Bienvenue.
Selena Merci beaucoupC. Coco Rhodes a écrit:BIENVENUUUUUUE
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